En juin 2020, l’Ethiopian Information Network Security Agency (INSA) (agence nationale de la sécurité des systèmes d’information) a réussi à déjouer une cyberattaque d’un acteur basé en Égypte, baptisé « Cyber_Horus Group ». Selon l’INSA, le but de cette attaque était de faire peser une « énorme pression économique, psychologique et politique sur le pays » à l’occasion du remplissage du barrage de la Renaissance construit sur le Nil. Le barrage était et est toujours une grande source de conflits entre l’Éthiopie et l’Égypte. … Ces attaques témoignent de la progression des menaces cyber et du risque qu’elles représentent pour la sécurité africaine. Les acteurs participant à ces activités sont très divers, du hacker « loup solitaire » aux États-nations. Leurs moyens et leurs intentions sont variables. Les gouvernements africains et les acteurs du secteur de la sécurité commencent pourtant tout juste à identifier et à réagir à ces technologies numériques qui transforment la sécurité africaine. Les quatre catégories d’activités liées à la sécurité qui doivent retenir notre attention sont les suivantes : l’espionnage, le sabotage d’infrastructures critiques, le crime organisé et les nouveaux contours des combats armés en Afrique. Centre d’études stratégiques de l’Afrique
Le jeune député de 38 ans et ancien chanteur de ragga, dont le vrai nom est Robert Kyagulanyi, disposait de quinze jours après la déclaration des résultats par la commission électorale pour les contester devant la justice. C’est désormais chose faite. Bobi Wine a saisi officiellement la justice ce lundi 1er février pour réclamer « l’annulation » des résultats de l’élection présidentielle en Ouganda, entachée selon lui par des fraudes qui ont assuré la réélection du président sortant Yoweri Museveni. « Nous voulons l’annulation de l’élection, nous ne voulons pas qu’il [Museveni] prenne part à des élections futures », a déclaré Medard Sseggona, un des conseils de Bobi Wine, en déposant un recours devant la Cour suprême de ce pays d’Afrique de l’Est. L’opposant et ses proches jouent gros. … Selon son avocat, « des soldats ont fait irruption dans des bureaux de vote » et ont bourré les urnes avec des bulletins préremplis le 14 janvier. Les registres électoraux ont également été trafiqués dans certains sites, d’après lui. « Museveni ne peut pas être autorisé à tricher impunément », a estimé M. Sseggona. Le Point avec AFP
Le patron de la Direction générale de la sécurité extérieure (DGSE) française a affirmé, lundi 1er février, que les chefs d’Al-Qaïda au Sahel avaient un « projet d’expansion vers les pays du golfe de Guinée ». Le patron du renseignement extérieur français, Bernard Émié, a la parole publique rare. Lundi 1er février, alors qu’il intervenait aux côtés de la ministre française des Armées, Florence Parly, le chef de la Direction générale de la sécurité extérieure (DGSE) s’est cependant montré prolixe. Et précis dans ses affirmations. Bernard Émié participait lundi dans la matinée à un comité exécutif consacré à la lutte antiterroriste sur la base aérienne d’Orléans-Bricy, lors duquel il s’est entretenu avec Florence Parly ainsi qu’avec le chef d’état-major des Armées, le général François Lecointre. Présentant des images qui montraient un rassemblement qui s’était tenu dans le centre du Mali en février 2020, entre les plus hauts responsables jihadistes de la région, Bernard Émié a affirmé qu’il s’agissait là d’une « réunion » dont l’objet était « la préparation d’opérations de grande ampleur sur des bases militaires ». Jeune Afrique avec AFP
Pas lourds, regards tourmentés et fatigués, des centaines d’hommes, de femmes et d’enfants entrent en file indienne dans l’immense camp de réfugiés centrafricains de Gado-Badzéré, situé à Garoua-Boulaï, localité camerounaise frontalière de la République centrafricaine (RCA). Tous ont fui les violences qui opposent, depuis le 15 décembre 2020, des groupes rebelles aux Forces armées centrafricaines (Faca) et leurs alliés dans un pays où a été décrété l’état d’urgence. D’après le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR), plus de 105 000 Centrafricains ont été forcés de chercher refuge dans les pays voisins, notamment la République démocratique du Congo (RDC), le Tchad et le Congo-Brazzaville. Ils sont plus de 5 300 à avoir rejoint le Cameroun et beaucoup continuent à affluer au point de passage de Garoua-Boulaï, malgré la fermeture des frontières et les restrictions dues à la pandémie de Covid-19. Le Monde
La tension est forte depuis dimanche à Tripoli où les milices fidèles à Fayez el-Sarraj ont une nouvelle fois refusées le processus politique initié par l’ONU, dont le forum qui s’est ouvert aujourd’hui à Genève doit être l’aboutissement. Des centaines de véhicules militaires remplis d’hommes armés convergent de plusieurs localités de l’Ouest libyen vers la capitale. Les différentes factions fidèles au Premier ministre ont annoncé « unifier leur rang » en mettant fin à leurs divisions internes. Ces milices ont appelé Fayez el-Sarraj à former un nouveau gouvernement d’union nationale et ont violemment attaqué le ministre de l’Intérieur Fathi Bachagha, l’un des candidats les plus en vue pour le poste de Premier ministre. Le camp de Fathi Bachagha a aussitôt réagi. Des milices venues de Misrata ont alors fait leur entrée à Tripoli pour, selon eux, « le protéger des milices pro-Sarraj ». Une tension qui n’est pas nouvelle entre les milices de Tripoli et celles de Misrata. Elles sont en concurrence pour le pouvoir. Ces derniers mois, elles se sont battues à plusieurs reprises. RFI
Il y a moins d’un an, la nouvelle unité Covid du CHU Sahloul de Sousse, à 140 kilomètres de Tunis, faisait la fierté de Riadh Boukef, le chef du service des urgences. Mais cette infrastructure, préfabriquée et financée par des dons, est désormais insuffisante. « Nous travaillons à 150 % de notre capacité. Nous faisons des hospitalisations à domicile avec un suivi téléphonique pour les cas moins sérieux afin d’éviter l’engorgement, mais la situation est critique », s’exclame le médecin. Depuis plusieurs jours, la Tunisie enregistre plus de 1 000 nouveaux cas quotidiens et compte 6 754 décès depuis le début de l’épidémie de nouveau coronavirus. Le pays a le deuxième taux le plus élevé de mortalité sur le continent, derrière l’Afrique du Sud. Le Monde
Plusieurs ONG internationales et marocaines sont montées au créneau fin de la semaine dernière, après la condamnation de l’historien et défenseur des droits humains marocain Maati Monjib à un an de prison ferme. Ainsi, pour Amnesty international, les autorités marocaines doivent immédiatement et sans conditions libérer Maati Monjib. Car l’intellectuel de 60 ans, enseignant à l’université de Rabat, a souvent été qualifié de bête noire des autorités marocaines. Pour certains, il était même l’homme à faire taire. Auteur de plusieurs ouvrages critiques à propos du pouvoir marocain et sur la monarchie, Maati Monjib était l’un des fers de lance des voix d’opposition dans le pays, et continuait à publier des articles dans la presse arabophone et francophone. Après des années de poursuites, il a finalement été condamné, avec six autres journalistes et militants des droits humains par le tribunal de première instance de Rabat, mercredi dernier. RTBF
Les manœuvres militaires lancées le 26 janvier se poursuivent en Casamance, dans le sud du Sénégal. Tirs à l’arme lourde, ratissage… Il s’agit selon l’état-major de « neutraliser les éléments armés qui ont trouvé refuge dans cette zone ». Cela fait presque 40 ans que la Casamance est secouée par un conflit entre l’État et les indépendantistes du MFDC. Malgré des accords de cessez-le-feu et une accalmie ces dernières années, des accrochages ont lieu régulièrement dans la région. Pour des élus locaux, il est grand temps d’en finir avec cette situation de « ni guerre ni paix ». Dans la commune de Djibanar, 23 villages sont abandonnés depuis une vingtaine d’années. Ces derniers mois, des habitants ont commencé à rentrer sur leurs terres, accompagnés par des militaires. Mais l’insécurité perdure. Il est temps que cela cesse, selon Ibou Diallo Sadio, maire de Djibanar. RFI
Les forces de sécurité angolaises ont tué plusieurs militants séparatistes qui manifestaient dans le Nord-Est du pays, a-t-on appris lundi auprès des autorités et d’associations de défense des droits de l’Homme. Le rassemblement, qui n’avait pas été autorisé, de membres du mouvement séparatiste Lunda Tchokwe, s’est déroulé samedi à Cafunfo (province de Lunda Norte), à plus de 700 km de Luanda. La police de la province affirme avoir agi en état de légitime défense, lorsqu’à la tombée de la nuit quelque 300 manifestants armés ont tenté de prendre d’assaut le commissariat de Cafunfo, blessant deux policiers. Belga
L’opposant Guy-Brice Parfait Kolélas, 60 ans, est de nouveau candidat comme en 2016 à l’élection présidentielle au Congo-Brazzaville contre le président sortant Denis Sassou Nguesso dont il a dénoncé lundi « l’Etat policier ». « Je veux libérer certaines libertés fondamentales. Je veux redonner espoir au peuple congolais parce qu’aujourd’hui la jeunesse congolaises vacille sur ses bases », a affirmé M. Kolélas en présentant sa candidature à l’élection du 21 mars. M. Kolélas était arrivé deuxième du scrutin de mars 2016 qui avait conduit à la réélection dès le premier tour du président sortant Sassou Nguesso, 77 ans aujourd’hui, dont 36 ans au pouvoir (1979-1992, puis depuis mi-1997). En 2016, la candidature de M. Kolélas avait été appuyé par Frédéric Bintsamo alias pasteur Ntumi, qui avait lancé une rébellion dans la région du Pool (entre Brazzaville et Pointe Noire) après la réélection contestée de M. Sassou Nguesso. AFP
Maiduguri, principale ville du nord-est du Nigeria, est privée d’électricité depuis une semaine après l’attaque d’une ligne à haute tension par des jihadistes, compliquant encore la vie de ses habitants déjà éprouvés par dix ans de conflit. C’est la troisième fois en un mois que des jihadistes sabotent des lignes à haute tension autour de la ville, plongeant dans le noir les trois millions d’habitants de la capitale de l’Etat de Borno, en proie depuis 2009 à une insurrection jihadiste. La région subit les attaques quasi quotidiennes des jihadistes de Boko Haram et du groupe Etat islamique en Afrique de l’Ouest (Iswap), que l’armée du pays le plus peuplé d’Afrique peine à contrer. Depuis le 26 janvier et le sabotage d’une ligne électrique en périphérie de Maiduguri par des éléments de l’Iswap, il n’y a plus d’électricité dans la ville, ont affirmé à l’AFP des habitants et des sources au sein de la compagnie électrique. AFP
La Commission des droits de l’homme des Nations Unies sur le Soudan du Sud a salué, lundi, la décision prise vendredi par Juba d’approuver la création d’une Cour hybride de l’Union Africaine (UA), inscrite dans l’accord de paix actualisé de 2018 pour juger les crimes de guerre commis pendant plus de six ans de conflit. Selon les enquêteurs indépendants onusiens, cette volonté politique en faveur de l’instauration d’une justice de transition doit se traduire par des résultats pour les victimes. « Après plus de deux ans de retard, le gouvernement a enfin pris les premières mesures pour lancer les principales mesures de justice transitionnelle afin de remédier aux graves violations des droits de l’homme commises au Soudan du Sud », a déclaré dans un communiqué, la Présidente de la Commission, Yasmin Sooka. Si le gouvernement sud-soudanais veut conserver « une quelconque crédibilité », les enquêteurs attendent « des résultats tangibles et authentiques ». ONU Info
Au Mali, une réunion devrait avoir lieu dans une dizaine de jours, d’après certaines sources, pour faire le point de l’application de l’Accord de paix d’Alger. Cette réunion est prévue à Kidal, dans le nord-est du pays. Tout un symbole. La région cristallise en effet les attentions car elle est toujours contrôlée par les Touaregs de la Coordination des mouvements de l’Azawad. Les visites d’officiels maliens sur place font chaque fois office de test pour une réconciliation. Ainsi, une mission du gouvernement de la transition, conduite par Ismaël Wagué, un des auteurs du coup d’Etat du 18 août et actuel ministre de la Réconciliation nationale, a donné lieu à une polémique. Le ministre s’est fait prendre en photo avec un membre de la communauté touareg. Un cliché très critiqué sur les réseaux sociaux au Mali. DW
Un avion d’une nouvelle compagnie malienne, Sky Mali, s’est posé lundi à Tombouctou. C’est le premier vol commercial à rallier la ville des « 333 saints » du nord-ouest malien depuis son passage sous le joug des djihadistes en 2012 et 2013. Parti de Bamako avec son bord une délégation emmenée par deux ministres, l’appareil a fait escale à Mopti, dans le centre du pays, avant d’atterrir à Tombouctou. Il a effectué en deux heures un trajet de 700 km qui par la route ou en descendant le fleuve Niger expose les voyageurs à la menace des bandits et des djihadistes. Sky Mali, propriété de la holding d’investissements émiratie Al Sayegh Group (ASG), a prévu d’effectuer cette liaison Bamako-Mopti-Tombouctou deux fois par semaine, le lundi et le vendredi. Créée en juillet 2020, la jeune compagnie dessert depuis septembre Kayes, ville frontalière du Sénégal, et depuis le 24 décembre Gao (nord). AFP
Lorsque Sani Abacha, alors chef de l’État nigérian, a volé des milliards de dollars et est mort avant d’avoir dépensé son butin, cela a déclenché une chasse au trésor internationale qui s’est étalée sur des décennies. L’homme engagé pour récupérer l’argent raconte à Clare Spencer de la BBC comment ces recherches ont consumé sa vie. En septembre 1999, l’avocat suisse Enrico Monfrini a répondu à un appel téléphonique qui allait changer ses 20 prochaines années. « Il m’a appelé au milieu de la nuit, il m’a demandé si je pouvais venir à son hôtel, il avait quelque chose d’important. Je lui ai dit : « Il est un peu tard, mais ça va ». La voix au bout du fil était celle d’un membre haut placé du gouvernement nigérian. … Il a déclaré qu’une enquête préliminaire publiée par la police en novembre 1998 a révélé que plus de 1,5 milliard de dollars (810,5 milliards de Fcfa) avaient été volés par Abacha et ses associés. L’une des méthodes utilisées pour accumuler une somme aussi colossale était particulièrement audacieuse. Abacha disait à un conseiller de lui demander de l’argent pour une vague question de sécurité. Il signait ensuite la demande que le conseiller apportait à la banque centrale, qui distribuait l’argent, souvent en espèces. BBC