Quatorze fidèles, dont « des enfants », ont été tués dimanche pendant un service religieux lors de l’attaque d’une église protestante à Hantoukoura, dans l’est du Burkina Faso, où les actions menées par des groupes armés jihadistes contre les lieux de cultes se multiplient. « Une église protestante de Hantoukoura, dans le département de Foutouri, frontalière du Niger, province de la Komondjarie a été victime d’une attaque meurtrière perpétrée par des hommes armés non identifiés », a annoncé le gouvernorat de la région de Fada N’Gourma dans un communiqué. « Cette attaque a malheureusement occasionné 14 morts et de nombreux blessés ». Cette attaque « signalée aux environs de 12H00 » a été perpétrée par une « dizaine d’individus lourdement armés », qui « ont exécuté froidement les fidèles, dont le pasteur de l’église et des enfants », selon une source sécuritaire. … Par ailleurs, à l’autre bout du pays, dans l’ouest, à la frontière ivoirienne, « des individus armés ont attaqué le poste frontalier de Yendéré » samedi soir vers 22H00, faisant « deux blessés parmi les passagers d’un car de transport en commun », a indiqué à l’AFP une source sécuritaire. AFP
Le président namibien sortant, Hage Geingob, a été réélu avec 56,3% des suffrages exprimés, un score en très nette baisse par rapport aux 86% qu’il avait obtenu il y a cinq ans. Le chef de la Swapo (Organisation du peuple du Sud-Ouest africain), parti au pouvoir depuis l’indépendance de la Namibie en 1990, devance largement lors du scrutin du 27 novembre Panduleni Itula, candidat dissident de la Swapo qui a obtenu 30% des suffrages, selon les chiffres de la commission électorale publiés samedi soir. Le chef de l’opposition, McHenry Venaani, n’obtient que 5,3%. La proximité passée de son parti, le Mouvement démocratique populaire (PDM), avec l’Afrique du Sud de l’apartheid, continue à rebuter une large part de l’électorat. « La démocratie est le véritable vainqueur », s’est félicité Hage Geingob, pour qui « les élections ont été âprement disputées ». Panduleni Itula et le responsable d’un nouveau parti d’opposition, le Mouvement des sans-terre (LPM) de Bernadus Swartbooi, ont toutefois dénoncé des fraudes électorales. M. Itula a notamment fait état d’une « multitude d’irrégularités sans précédent ». AFP
Un avion de la compagnie aérienne camerounaise Camair-co a essuyé dimanche des tirs d’arme à feu au moment de son atterrissage à l’aéroport de Bamenda (nord-ouest) sans faire de victime, a annoncé Camair-co. L’avion « a essuyé des tirs d’armes à feu au moment de son approche pour l’atterrissage à l’aéroport de Bamenda à Bafut », a précisé la compagnie dans un communiqué publié sur sa page Facebook. « Aucune perte en vie humaine n’a été enregistrée et grâce à la bravoure du commandant de bord, l’appareil a pu atterrir sans heurt en dépit de l’impact observé sur son fuselage ». Bamenda est le chef-lieu du Nord-Ouest, l’une des deux régions anglophones du Cameroun, théâtre d’un conflit meurtrier. Depuis deux ans, des séparatistes anglophones et l’armée s’y affrontent, prenant en tenaille la population. Cette crise a déjà forcé plus de 700.000 personnes à fuir leur domicile et fait plus de 3.000 morts, selon des ONG. AFP
Au Cameroun, 15 partisans de Maurice Kamto ont été condamnés, vendredi 29 novembre à Douala, à six mois de prison ferme. La défense affirme qu’ils ont été condamnés pour « action de rébellion et manifestation illégale » et prévoit de faire appel de ces condamnations lundi. Les partisans de Maurice Kamto avaient été arrêtés suite à la marche du 1er juin dernier, organisée par leur parti, le MRC (Mouvement pour la renaissance du Cameroun), pour contester le résultat de la présidentielle de 2018, remportée par le président Paul Biya. Maître Gabriel Kontchou, un de leurs avocats, ne s’attendait pas à ce que la condamnation soit prononcée dès vendredi. La défense voulait repousser le délibéré, pour pouvoir prendre part au débat mais « les autorités judiciaires sont dans une logique de condamnation systématique », regrette l’avocat. RFI
Le chef de l’État précisera sa pensée quelques minutes plus tard devant la presse : « Je ne souhaite pas être candidat. Mon intime conviction est qu’après deux mandats, il faut passer la main. L’année prochaine, j’aurai 78 ans. Ce que l’on peut faire à 68 ans, on ne peut plus le faire à 78, à fortiori à 85 ou 86 ans. À partir de cela, j’estime que c’est mieux que tous ceux de ma génération décident par eux-mêmes de ne pas être candidat. Maintenant, s’ils décident de l’être, compte-tenu de leurs bilans, de leur incapacité à gérer la Côte d’Ivoire, je trouverai une autre solution, y compris celle de continuer. La Constitution m’autorise à faire deux autres mandats et je pourrais le faire sans aucune difficulté parce que je suis en parfaite santé. Ça ne veut pas dire que j’ai décidé d’y aller. » Alassane Ouattara estime que la Constitution votée en 2016 lui permet de se représenter, ce que conteste une bonne partie de l’opposition. Jeune Afrique
L’armée congolaise a affirmé dimanche avoir chassé des rebelles hutus rwandais de leur « QG » et des « localités » qu’ils contrôlaient dans l’est de la République démocratique du Congo, quelques semaines après avoir tué leur chef à la grande satisfaction de Kigali. Les Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC) ont lancé depuis mardi « des offensives » contre une branche dissidente des Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR) dans la province du Sud-Kivu, a indiqué un porte-parole militaire. « Depuis hier samedi, nous avons délogé ces rebelles de leur quartier général et reconquis toutes les localités qui jadis étaient sous leur contrôle », a ajouté ce porte-parole, Dieudonné Kasereka, à un correspondant de l’AFP. Les rebelles du CNRD « ont pris la direction du Parc national de Kahuzi Biega », a ajouté le porte-parole, qui assure que « l’armée va déclencher de grandes opérations pour les chasser de ce parc afin qu’ils soient totalement anéantis ». AFP
Le secrétaire général adjoint des Nations unies chargé des opérations de maintien de la paix, Jean-Pierre Lacroix, demande qu’il n’y ait pas d’impunités pour les coupables d’attaques qui se sont multipliées, ces derniers jours, contre les installations de missions humanitaires et celles de la MONUSCO dans la région de Beni. Il l’a affirmé dimanche 1er décembre matin à Goma, au sortir de sa rencontre avec le gouverneur du Nord-Kivu. Jean-Pierre Lacroix soutient que ces attaques ont été planifiées et financées : « En fin un dernier message, c’est qu’il y n’y ait pas d’impunité. Parce que les actes qui ont été commis ces derniers jours – les attaques contre nos collègues de la réponse Ebola, les attaques contre le site de la MONUSCO à Boikené – ça n’est pas spontané, ça a été planifié, organisé et financé. Et il faut que les responsables, à tous les niveaux, soient démasqués et qu’ils puissent répondre de leurs actes. » Radio Okapi
À quinze jours de l’élection présidentielle, les révélations se multiplient sur l’origine trouble des fonds mobilisés par certains candidats, ainsi que sur ceux utilisés par la famille d’Abdelaziz Bouteflika. Des barons de l’ancien régime sont mis en cause. C’est une première dans l’histoire de l’Algérie. Des hommes d’affaires et des hauts dirigeants algériens sont poursuivis pour « financement occulte de campagne électorale », en l’occurrence, le cinquième mandat que Saïd Bouteflika voulait assurer à son frère aîné, le président déchu, Abdelaziz [Bouteflika après 20 ans au pouvoir, l’ancien chef de l’État a renoncé à briguer un nouveau mandat face à l’ampleur du mouvement de protestation]. Les sommes récupérées par les services de sécurité donnent le tournis : pas moins de 7 milliards de dinars [52,8 millions d’euros] et plus d’une vingtaine de bons de caisse anonymes aux montants hallucinants ont été saisis. Alors qu’un montant de 600 millions de dinars [4,5 millions d’euros], dont la moitié a été dépensée, était versé sur un compte domicilié à l’agence CPA de Hydra [à Alger], dédié à la campagne électorale du cinquième mandat et géré par un trésorier, actuellement en détention. El Watan (Courrier international)
Au rythme du martèlement des cuillères sur les casseroles, plusieurs centaines de militantes féministes, des femmes et hommes de tout âge ont manifesté sur l’avenue Habib Bourguiba à Tunis, ce samedi 30 novembre. Ce cortège, inscrit dans le cadre d’une campagne de seize jours contre les violences faites aux femmes, arborait en guise d’armes symboliques, des balais brandis à bout de bras et des pancartes très explicites clamant « A bas le patriarcat », « Basta », ou encore, « Nous voulons une vraie égalité, pas seulement sur le papier ». Des messages clairs à l’issue d’une année 2019 bien peu clémente pour les femmes tunisiennes. A l’instar du drame d’avril dernier, les accidents continuent à tuer en silence des ouvrières agricoles. En novembre, encore, une femme a été écrasée par un camion faisant marche arrière. Et ce n’est pas tout. Ces trois dernières semaines, huit cas de féminicides ont été enregistrés. Alors que ces drames ponctuent la vie quotidienne du pays, le monde politique, lui, n’a pas changé d’agenda. Le Monde
Au Sénégal, la garde à vue de Guy Marius Sagna a été prolongée au-delà des 48 heures. Le chef de file du mouvement « France Dégage » a passé une troisième nuit au commissariat central avec huit autres militants. Tous avaient manifesté contre la hausse du prix de l’électricité devant les grilles du palais présidentiel vendredi 29 novembre. « Attroupement », « troubles à l’ordre public », « participation à une manifestation non autorisée », c’est ce qui est reproché par les autorités aux neuf militants d’après un des avocats de Guy Marius Sagna, qui lui est en garde à vue pour « rébellion ». Une situation qui préoccupe certains dans l’opposition. Son cas a d’ailleurs agité l’Assemblée nationale, ce dimanche, en plein vote du budget. L’opposant Ousmane Sonko est même sorti de l’hémicycle. Pour lui, la réponse de l’État est disproportionnée. RFI
« Ces 983 suspects présumés de Boko Haram ont été innocentés, nous les remettons donc au gouvernement de l’État de Borno pour qu’ils soient réadaptés et réintégrés. » La scène s’est déroulée mercredi 27 novembre dans la ville de Maiduguri, dans le nord-est du Nigeria, où l’armée nigériane a libéré près de 1 000 détenus soupçonnés d’appartenir à Boko Haram après les avoir innocentés de tout lien supposé avec le groupe djihadiste. Ces personnes étaient jusqu’à ce jour incarcérées dans une prison militaire de la ville de Maiduguri, elles ont donc été confiées aux autorités civiles pour leur « réhabilitation et intégration ». Le commandant de l’armée nigériane, Olusegun Adeniyi, a déclaré, lors d’une cérémonie, que les personnes libérées avaient « préalablement fait l’objet d’une enquête et été innocentées ». Le Point avec AFP
Un rapport de l’International crisis group souligne la cruauté du sort des femmes qui ont fui les islamistes de Boko Haram. Maryam Umar Abbas a été contrainte par les membres de Boko Haram de combattre à leurs côtés. Son père a été tué lorsque leur domicile de Bala Da Warzu, dans l’extrême nord du Nigeria, a été attaqué par Boko Haram. Désormais libre, elle évoque sa difficile réinsertion auprès de ses proches. « J’avais 13 ans quand ils m’ont emmené de force, ils m’ont proposé en mariage à un des leurs et j’ai eu deux enfants. Ensuite je me suis enfui pour Pulka. Là-bas encore il y a avait des difficultés, il n’y avait pas d’eau. Et puis la discrimination persistait du fait que j’étais une ancienne combattante de Boko Haram. C’est la raison pour laquelle j’ai quitté Pulka pour Maiduguri et c’est l’agence Neem Foundation qui s’occupe maintenant de nous », témoigne-t-elle. DW
Le président Ibrahim Boubacar Keïta a appelé les Maliens à ne pas « mordre la main » de ceux qui leur viennent en aide, dont la France, face aux expressions d’hostilité à la présence de forces étrangères dans le pays en guerre. Dans un message diffusé samedi soir, il a aussi annoncé le lancement officiel le 14 décembre d’un débat national pour dégager les solutions à la crise non seulement sécuritaire, mais multiforme, à laquelle le pays est en proie depuis des années. Responsables et experts conviennent qu’il n’y aura pas d’issue au conflit du Sahel par la seule force des armes et sans action politique, alors que se propagent le jihadisme et les violences qui ont déjà fait des milliers de morts. … Il a par ailleurs fixé au 14 décembre le lancement officiel du dialogue national dit inclusif qu’il a mis sur les rails en mai et qui a donné lieu à des mois de consultations. Il est censé mettre les Maliens autour de la table et établir une feuille de route. AFP
La France a renoncé à la livraison controversée de six navires à la Libye pour renforcer le contrôle de ses côtes, en raison de « la situation » dans le pays, selon des sources concordantes citées lundi 2 décembre par l’Agence France-Presse (AFP). Le don de ces six embarcations rapides, des semi-rigides Sillinger de 12 mètres, avait été annoncé par la ministre française des armées, Florence Parly, en février. … La décision de ne pas livrer les embarcations constitue « une victoire importante » obtenue « grâce à la pression publique » et doit « marquer un tournant dans les relations de la France avec la Libye en matière de politique migratoire », a réagi Lola Schulmann, chargée des questions migratoires chez Amnesty International, une des ONG qui avaient saisi la justice administrative en avril. Le Monde avec AFP
Philanthrope ou homme d’affaires, qui est vraiment Jack Ma ? Le fondateur d’Alibaba, la plateforme de vente sur Internet devenue en vingt ans l’une des entreprises les plus lucratives de Chine, s’est trouvé une nouvelle passion : l’Afrique. Ou plutôt les entrepreneurs africains. Tout comme le milliardaire américain Bill Gates, fondateur de Microsoft, Jack Ma a pris sa retraite au sommet de sa gloire, à 55 ans, et a mis une partie de sa fortune au service du continent. Si la Fondation Bill et Melinda Gates [partenaire du Monde Afrique], dotée d’une confortable enveloppe de 50 milliards de dollars, se concentre sur les secteurs de la santé et de l’agriculture en Afrique, celle du milliardaire chinois est focalisée sur les nouvelles technologies. Telle une star de cinéma, il est parti en tournée, en novembre, du Togo à l’Ethiopie en passant par le Nigeria. Seul en scène, il a déroulé son discours d’entrepreneur, vantant les mérites d’une économie chinoise innovante qui a réussi à sortir de la pauvreté 800 millions de personnes en quarante ans. « L’Afrique aujourd’hui est comme la Chine il y a vingt ans. Nous n’avions rien et c’est une opportunité », a-t-il lancé. Le Monde
« L’Etat ne nous voit pas, alors on fait en sorte d’être visible ! » Mirindra Rakotoarisoa, 25 ans, est le président du Réseau climat océan Indien et le coprésident de l’association CliMates Madagascar. A quelques jours de la COP25 qui se déroulera du 2 au 13 décembre à Madrid (Espagne), le jeune homme est à pied d’œuvre pour que les problématiques de ce coin du monde ne soient pas oubliées. C’est là tout le paradoxe de la Grande Ile : très exposée et pourtant rendue invisible. Madagascar a en effet été classée zone à risque en tant que septième pays le plus affecté par le changement climatique en 2017 par le Global Climate Risk Index. Dans une étude publiée par le WWF en mars 2019, l’ONG écrivait que « les résultats des projections des scientifiques sur la Grande Ile sont alarmants. Même si nous limitons l’augmentation de la température de la Terre à 2 °C – objectif des pays signataires de l’accord de Paris -, la situation climatique sera insoutenable pour 25 % des espèces de Madagascar. Ce qui provoquera leur extinction dans les années 2080 ». Le Monde
Le président de la Commission de l’Union africaine, Moussa Faki Mahamat, a appelé dimanche à des efforts concertés pour alléger le fardeau du VIH/Sida qui pèse sur les personnes les plus vulnérables d’Afrique, principalement des réfugiés, des rapatriés et des personnes déplacées, alors que le continent a marqué la Journée mondiale du sida. M. Faki a toutefois noté que le continent africain « a réalisé des progrès remarquables dans la riposte au sida » depuis le sommet extraordinaire d’Abuja sur le VIH/Sida, la tuberculose et les maladies infectieuses connexes, au cours duquel les dirigeants africains ont déclaré le sida urgence sur le continent. Le VIH/Sida est une préoccupation majeure de santé publique et une cause de décès dans de nombreuses régions d’Afrique. L’Afrique subsaharienne à elle seule représentait environ 69 % de toutes les personnes vivant avec le VIH et 70 % de tous les décès dus au sida en 2011. Africa News