Négociations directes entre le M23/AFC et le Gouvernement : une première rencontre préparatoire prévue le 9 avril au Qatar (médias)
Les délégations du gouvernement congolais et des rebelles du M23/AFC, soutenus par le Rwanda, vont se retrouver le 9 avril prochain au Qatar, a rapporté mardi 1er avril la télévision française France 24. L’objectif de la rencontre, selon ce média, est d’entamer des négociations directes entre Kinshasa et la rébellion en vue de trouver une issue à la guerre qui endeuille les populations de l’Est de la RDC et qui a contraint des millions de personnes à l’errance. Le chef de l’État congolais, Félix Tshisekedi, et son homologue rwandais, Paul Kagame, se sont rencontrés le 18 mars 2025 à Doha à l’initiative de l’émir du Qatar, au moment où les regards des Congolais étaient tournés vers les négociations directes entre le gouvernement congolais et le M23, prévues le même 18 mars à Luanda sous la médiation du président angolais. Si à Luanda les négociations directes n’ont pu avoir lieu après le désistement du M23 de se rendre dans la capitale angolaise, en revanche à Doha, les deux chefs d’État ont réaffirmé leur engagement en faveur d’un cessez-le-feu immédiat et inconditionnel et ont convenu de poursuivre les discussions entamées à Doha afin de poser les bases d’une paix durable dans le cadre du processus désormais fusionné Luanda/Nairobi, selon la déclaration du ministère des Affaires étrangères du Qatar. Radio Okapi
Violations des droits humains en RDC : appels à une action internationale coordonnée
L’offensive lancée en janvier par le groupe armé M23, avec le soutien du Rwanda, continue d’aggraver la situation dans les provinces du Nord- et du Sud-Kivu, où, comme l’a rappelé la Haute-Commissaire adjointe aux droits humains de l’ONU, Nada Al-Nashif, les exactions contre les civils se multiplient. « Depuis le début de l’année, nous avons recensé 602 victimes d’exécutions extrajudiciaires et sommaires, commises par toutes les parties au conflit », a-t-elle indiqué, lors d’une réunion du Conseil des droits de l’homme des Nations Unies sur la situation en RDC…Nada Al-Nashif a par ailleurs mis en lumière la progression alarmante des violences sexuelles liées au conflit, qui ont connu une augmentation de plus de 270 % entre janvier et février. Parallèlement, la crise alimentaire atteint des proportions dramatiques dans le pays, touchant près de 26 millions de personnes, soit près d’un quart de la population. A cela s’ajoutent les déplacements massifs de populations. La Haute-Commissaire adjointe a souligné que près de 7,8 millions de personnes étaient aujourd’hui déplacées à l’intérieur du pays, dont 3,8 millions uniquement dans les deux provinces du Kivu. ONU Info
RDC : Procès de la tentative de coup d’État à Kinshasa : grâce présidentielle pour trois Américains condamnés à mort
Trois Américains condamnés à mort lors du procès de la tentative de coup d’État du 19 mai 2024 à Kinshasa-Gombe ont bénéficié de la grâce présidentielle, selon l’ordonnance présidentielle lue mardi 1er avril sur la Radiotélévision nationale congolaise (RTNC). Les trois graciés sont Benjamin Zalman, Taylor Thompson et Marcel Malanga, fils de Christian Malanga, chef de la bande décédé. Leur peine a été commuée en perpétuité, selon l’ordonnance présidentielle. Sur les 37 condamnés dans ce procès, cinq sont des étrangers, dont les trois Américains. Deux autres condamnés sont de nationalité canadienne et belge. Jean-Jacques Wondo, le Belge, bénéficiaire d’une liberté conditionnelle pour des raisons humanitaires, n’est pas concerné par cette grâce présidentielle. Le procès de la tentative manquée de coup d’Etat avait débuté le 7 juin 2024. Trois mois plus tard, soit le 13 septembre, le premier juge avait condamné à la peine capitale 37 prévenus, 14 autres avaient été acquittés faute de preuves. Ce verdict avait été confirmé en appel par la Cour militaire en janvier 2025. Radio Okapi
Russie : Renforcement de la coopération stratégique et sécuritaire entre l’alliance des Etats du Sahel et Moscou
Les ministres des Affaires étrangères du Mali, du Niger et du Burkina Faso, membres de la Confédération de l’Alliance des États du Sahel (AES), se rendront en Russie jeudi prochain pour une visite de deux jours, au cours de laquelle ils rencontreront leur homologue russe, Sergueï Lavrov. Ce voyage a été annoncé mardi dans un communiqué de l’AES, précisant que cette rencontre marque le début de la « première session de consultations AES-Russie »…Dans le cadre de leur alliance, les trois pays du Sahel ont conclu un pacte de défense mutuelle pour lutter contre les groupes jihadistes actifs dans la région, après leur désengagement vis-à-vis des pays occidentaux qui leur apportaient un soutien militaire contre le terrorisme. Parallèlement, le Mali, le Niger et le Burkina Faso ont cherché à diversifier leurs partenaires internationaux, et se sont rapprochés de la Russie face à la montée en puissance de groupes terroristes tels que l’Etat Islamique et Al-Qaïda. Moscou a également signé des accords de coopération en matière de défense avec ces trois pays, leur fournissant du matériel militaire. En outre, la Russie collabore avec l’AES dans les secteurs de l’énergie et des mines, renforçant ainsi ses liens avec cette région du Sahel. Sahel Intelligence
Au Niger, la junte militaire libère d’anciens ministres du régime renversé
La junte au pouvoir au Niger a libéré mardi 1er avril une cinquantaine de personnes, dont d’anciens ministres du régime renversé en 2023 par un coup d’Etat, conformément aux recommandations des assises nationales, qui ont récemment autorisé les militaires à gouverner au moins cinq ans de plus. Outre les anciens ministres, des responsables politiques, un ex-ambassadeur, un journaliste ou encore des militaires accusés de tentatives de coup d’Etat dans les années 2010 font partie des personnes libérées…Ils avaient été arrêtés après le putsch qui a porté le général Abdourahamane Tiani, ancien chef de la garde présidentielle, au pouvoir et étaient détenus dans différentes prisons, notamment pour « complot ayant pour but de porter atteinte à la sûreté et à l’autorité de l’Etat ». Des charges similaires pèsent sur le président, Mohamed Bazoum, dont l’immunité a été levée sans qu’aucune date de procès ait été fixée. Le Monde avec AFP
Algérie : l’armée annonce avoir abattu un drone près de la frontière avec le Mali
L’Algérie a déclaré, mardi, avoir détruit en plein vol un drone militaire près de la frontière avec le Mali. Il s’agit du premier incident de ce genre dans le contexte de relations de plus en plus tendues entre les deux pays. L’armée algérienne a fait savoir, dans un communiqué, que le drone armé était entré, lundi, dans l’espace aérien algérien près de Tin Zaouatine, ville frontalière et fief des séparatistes touaregs opposés au gouvernement malien. L’armée malienne a reconnu qu’un de ses drones s’était écrasé dans la zone, mais n’a pas confirmé qu’il avait été abattu par l’Algérie…L’Algérie a joué un rôle de médiateur-clé pendant plus d’une décennie de conflit entre le gouvernement malien et les rebelles touaregs. Mais les deux pays se sont éloignés depuis les coups d’Etat perpétrés par une junte militaire en 2020 et 2021, qui a placé des militaires à la tête des principales institutions du pays. Alger a dénoncé l’orientation prise par le nouveau gouvernement malien et ses efforts accrus pour réprimer la rébellion dans les régions historiquement instables du nord du Mali…L’Algérie possède l’une des plus grandes armées d’Afrique et se considère depuis longtemps comme une puissance régionale, mais les dirigeants militaires des pays voisins, le Mali et le Niger, ont pris leurs distances en défendant l’autonomie et en recherchant de nouvelles alliances, notamment avec la Russie. Le Monde avec AFP
Le Burkina Faso publie une liste de personnes recherchées, des djihadistes aux journalistes
Les services de sécurité du Burkina Faso ont publié, mardi 1er avril, une liste de 32 personnes « recherchées pour association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste », comprenant des chefs djihadistes mais aussi des journalistes et des lanceurs d’alerte…En tête de liste, figure le chef du groupe djihadiste Ansaroul Islam (lié à Al-Qaida), Jafar Dicko. Agé de 50 ans, il est devenu la principale figure du djihadisme au Burkina Faso, après la mort en 2017 de son frère et fondateur du groupe, Malam Dicko. D’autres chefs djihadistes, Dicko Hamadoun, alias « Poulkotou », Bolly Oumarou Idrissa, alias « Oumi », ou encore Dicko Hamadou Abou, font partie de la liste. Pour certains, leurs têtes avaient déjà été mises à prix en 2023 par les autorités burkinabées pour 175 millions de francs CFA (quelque 265 000 euros). Mais cette fois, aux côtés de ces djihadistes « activement recherchés », figurent également des journalistes comme Abdoulaye Barry ou Newton Ahmed Barry, par ailleurs ancien président de la commission électorale. Les services de sécurité burkinabés les avaient accusés en septembre 2024 de faire partie d’un projet de déstabilisation du régime, impliquant également des anciens militaires et des groupes djihadistes…Cinq lanceurs d’alerte ou cyberactivistes, en exil hors du pays et très critiques envers la junte, sont également visés par l’avis de recherche…Leur inclusion sur cette liste donne du grain à moudre à ceux qui dénoncent la répression et l’étouffement croissants des voix critiques par la junte militaire. Le Monde avec AFP
Burkina Faso: deux membres du collectif Balai citoyen arrêtés
De nouvelles arrestations au sein de la société civile ont eu lieu au Burkina Faso. Après des membres du mouvement Sens, deux militants du Balai citoyen ont été interpellés ces derniers jours, notamment un cadre de cette organisation. Sociologue et secrétaire exécutif du Balai citoyen, Miphal Ousmane Lankoandé a été arrêté dimanche matin devant son domicile dans le quartier Karpala, à Ouagadougou. Selon des témoins, il a été emmené, devant sa compagne, par des hommes armés se présentant comme des gendarmes. Miphal Ousmane Lankoandé a été arrêté alors qu’il rentrait de Cotonou où il a participé à un séminaire sur l’activisme de la Fondation de l’innovation pour la démocratie. Sur les réseaux sociaux de cet organisme, cette déclaration du militant a été diffusée : « Il n’y a rien de plus noble que la politique, que la gestion collective. Les acteurs politiques sont devenus mauvais, ils manquent d’éthique. Les jeunes doivent s’engager. » Outre M. Lankoandé, le Balai citoyen est également sans nouvelle d’Amadou Sawadogo, cadre du mouvement de la région centre. Il est porté disparu depuis sa convocation à la sureté de l’État le 21 mars dernier. RFI
Guinée : la junte annonce la tenue du référendum sur la Constitution le 21 septembre
Attendu en 2024, le vote de la nouvelle Constitution de la République de Guinée devrait se tenir en 2025, alors que la junte au pouvoir a déjà manqué à plusieurs de ses engagements. « La date pour la tenue du référendum pour l’adoption de la nouvelle Constitution est fixée au dimanche 21 septembre 2025 », a annoncé à la télévision publique, mardi 1er avril, le ministre secrétaire général de la présidence de la République, le général Amara Camara, lisant un décret présidentiel. Sous pression internationale, la junte, qui a pris le pouvoir lors d’un coup d’Etat le 5 septembre 2021, s’était initialement engagée à organiser un référendum constitutionnel et à transférer le pouvoir à des civils élus avant la fin de 2024. Le général Mamadi Doumbouya, à la tête de la junte, avait promis dans ses vœux du Nouvel An que 2025 serait une « année électorale cruciale pour parachever le retour à l’ordre constitutionnel », mais sans indication de calendrier. Des proches du chef de la junte poussent pour que M. Doumbouya soit candidat à la présidentielle, même si celui-ci a à de multiples reprises affirmé qu’il ne se présenterait pas. La « charte de transition » établie par la junte peu après le coup d’Etat impose qu’aucun membre de la junte du gouvernement et responsable des institutions républicaines ne se présente aux élections. Mais l’adoption d’une nouvelle Constitution pourrait faire sauter ce verrou. Le Monde avec AFP
Guinée: la classe politique s’indigne après la grâce accordée à Moussa Dadis Camara
L’indignation continue après que la grâce accordée à l’ancien président et capitaine de la junte du CNDD Moussa Dadis Camara « pour raisons de santé », par le général Mamadi Doumbouya vendredi 28 mars, juste avant la fin du ramadan. Cela malgré la grave condamnation à 20 ans de prison ferme pour « crimes contre l’humanité » pour son rôle dans le massacre du 28 septembre 2009. À Conakry, les partis politiques ne comprennent pas cette décision, qui selon eux met à mal la lutte contre l’impunité des crimes de sang dans le pays…Mouctar Kalissa, secrétaire général de la Jeunesse à l’UFR, dont le président Sidya Touré a subi les violences de 2009, estime qu’il aurait plutôt fallu gracier les auteurs de petits délits en cette fin de ramadan : « Les voleurs de téléphones, de moutons ou de bœufs sont nombreux dans nos prisons. Mais accorder la grâce présidentielle à quelqu’un qui doit purger plus de 20 années de prison, et qui n’en a même pas fait une année ? Donnons la chance à la justice de justifier ce qui est justifiable ». RFI
Zimbabwe: 95 interpellations lors d’une manifestation à l’appel d’un ancien cadre du parti au pouvoir
Au Zimbabwe, la police a annoncé mardi 1ᵉʳ avril avoir arrêté 95 personnes pour avoir participé à une manifestation contre le président Emmerson Mnangagwa. Elles sont accusées d’avoir jeté des pierres sur la police et barré une importante artère dans la capitale lors d’un rassemblement lundi. À peine 200 personnes se sont rassemblées lundi sur la place de la liberté, à Harare, pour manifester, répondant non pas à l’appel de l’opposition, mais à celui d’un ancien cadre du parti au pouvoir qui accuse le président Emmerson Mnangagwa de vouloir se maintenir au pouvoir. Les manifestants ont rapidement été dispersés par les forces de l’ordre déployées en force dans le centre-ville. La police était également déployée dans la seconde ville du pays, Bulawayo, où entreprises et administrations étaient fermées. Le fait que l’appel à la mobilisation ait été lancé par Blessed Geza, un ancien combattant de la guerre d’indépendance et ancien cadre du parti au pouvoir, la ZANU-PF, est le signe, selon plusieurs analystes, de tensions grandissantes au sein de cette formation politique. Depuis plusieurs mois, une faction de la ZANU-PF pousse pour un changement de Constitution qui permettrait à Emmerson Mnangagwa de se représenter pour un troisième mandat lors du scrutin de 2028. RFI
Soudan du Sud: le groupe des Sages de l’Union africaine attendu à Juba pour une mission de cinq jours
Une semaine après le placement en résidence surveillée du vice-président Riek Machar par les forces de sécurité du président Salva Kiir, des initiatives de médiation prennent forme. Après le déplacement de l’opposant kényan Raila Odinga en tant qu’envoyé spécial, une délégation de haut niveau emmenée par Domitien Ndayizeye, ancien président du Burundi, et Effie Owuor, juge kényane à la retraite, tous deux membres du Groupe des Sages de l’UA, va entamer une mission de cinq jours à Juba. La médiation de l’Union africaine, qui arrive auSoudan du Sud ce mercredi 2 avril, parviendra-t-elle à briser le blocage politique en cours à Juba ? C’est l’espoir de Joram Biswaro, ambassadeur de l’Union africaine au Soudan du Sud. Joint par RFI, il affirme que la visite du groupe des Sages est « une mission de solidarité avec le peuple du Soudan du Sud pour voir comment la crise peut être désamorcée ». Et d’ajouter, alors la tension est toujours à son comble et que la crainte d’un retour de la guerre civile n’a jamais été aussi grande : « Le dialogue est la seule voie pour trouver une solution ». En tout cas, la tâche de la délégation de l’Union africaine, qui doit rester cinq jours dans le pays, s’avère difficile. Vendredi 28 mars, Raila Odinga n’avait en effet pas eu la permission de rencontrer Riek Machar…Créé en 2007, le Groupe des Sages a pour but d’appuyer les efforts du Conseil Paix et sécurité de l’Union africaine, en particulier dans le domaine de la prévention des conflits. Ce dernier a d’ailleurs appelé lundi à « la libération immédiate et sans condition du vice-président Riek Machar ». RFI