Revue de presse du 2 août 2023

Coup d’État au Niger: une délégation de la Cédéao avec le sultan de Sokoto, leader religieux influent, attendue à Niamey
Selon la rédaction de RFI en hausa, une première délégation de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao) va se rendre ce 2 août 2023 à Niamey. Une première délégation qui sera menée par un ancien président nigérian, le général Abdulsalami Abubakar. Selon une source au sein de la Cédéao, le sultan de Sokoto au Nigeria, Muhammadu Sa’adu Abubakar, fera également partie de cette délégation, comme l’annonçait le site Africa Intelligence ce 1er août. Une délégation qui s’entretiendra donc avec les militaires putschistes qui ont pris le pouvoir le 26 juillet dernier. Ce sera la première médiation menée par l’organisation régionale au Niger depuis le coup d’État. … L’option de l’intervention militaire de la Cédéao est plus que d’actualité. En parallèle de la mission de Niamey, les chefs d’état-major des armées des pays de la communauté doivent se réunir ce mercredi à Abuja au Nigeria pour y réfléchir et travailler. Une source très impliquée dans les discussions a confié à RFI que la décision d’intervenir militairement au Niger est prise au nom du rétablissement de la souveraineté du pays, rapporte notre correspondant à Cotonou, Jean-Luc Aplogan. Elle explique par ailleurs que les chefs d’état-major des pays de la Cédéao ont une feuille de route bien précise : élaborer le plan d’intervention au Niger, sa stratégie, ses aspects logistiques et son calendrier. Cette même source indique que si les putschistes ne respectent pas l’ultimatum, il n’y aurait même pas besoin d’un autre sommet pour agir. RFI

Résoudre la crise au Niger, une question de « survie » pour le Nigeria
La résolution de cette crise est une question de « survie » pour les chefs d’Etats de la région, explique Confidence MacHarry, expert en sécurité au cabinet SBM Intelligence : « Si les putschistes s’en sortent, les autres pays vivront sous la menace de coups d’Etat. » Et en premier lieu le Nigeria, qui a vécu trois décennies de dictatures militaires avant le retour de la démocratie, en 1999. Le président Tinubu voit donc d’un très mauvais œil un putsch dans un pays limitrophe, lui qui a construit sa légitimité politique en tant que défenseur de la démocratie en exil pendant les années 1990. Le Monde avec AFP

Coup d’État au Niger : le général Tiani envoie une délégation au Mali
L’envoi de cette délégation nigérienne à Bamako intervient alors que la Cedeao menace ouvertement de déclencher une intervention militaire au Niger si les putschistes du général Tiani ne rendent pas le pouvoir au président Bazoum. Dans un communiqué conjoint inédit publié le 31 juillet, le Mali du colonel Assimi Goïta et le Burkina Faso du capitaine Ibrahim Traoré ont répliqué qu’ils considèreraient toute opération de ce genre contre leur voisin nigérien comme une « déclaration de guerre ». Selon une source militaire, l’objectif de ce voyage d’officiers nigériens au Mali est de travailler à un renforcement de la coopération entre les deux pays. « La junte de Tiani réfléchit à la manière de s’organiser sans les différentes aides occidentales. Une fois à Bamako, il y aura forcément une discussion avec leurs hôtes maliens sur l’éventuel appui que pourrait leur apporter la Russie », estime une source française. Jeune Afrique

Guinée: la position des autorités sur la crise nigérienne fait débat dans le monde politique
En Guinée, la junte au pouvoir depuis septembre 2021, dirigée par le colonel Mamadi Doumbouya, affiche son soutien à son homologue du Niger qui a pris le pouvoir le 26 juillet dernier et elle l’a fait savoir à travers un communiqué, s’adressant notamment à la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao). … En revanche, pour Cellou Baldé, membres des instances de l’Union des forces démocratiques de Guinée (UFDG) et de l’Alliance Nationale pour l’Alternance et la Démocratie (Anad), l’une des principales coalitions politiques du pays, le CNRD ne doit pas entraîner la Guinée dans cette aventure : « Le CNRD n’a pas la légitimité d’engager le peuple de Guinée dans une confrontation avec les institutions de la sous-région, d’autant plus qu’ils ont souscrit à l’agenda dynamique des 24 mois pour revenir à l’ordre constitutionnel. Pour moi, ce n’est ni moins, ni plus une velléité de confisquer le pouvoir, de ne pas respecter les délais par rapport au retour à l’ordre constitutionnel. » Pour lui, les dirigeants de ces quatre pays francophones ouest-africains ont un agenda caché. Cellou Baldé lance : « Ces quatre pays-là sont en train de vouloir créer un syndicat au sein de l’institution sous-régionale qu’est la Cédéao et cela constituerait un précédent dangereux pour la démocratie et l’État de droit. » RFI

Tunisie : le président Kaïs Saïed limoge la première ministre Najla Bouden
Le président tunisien, Kaïs Saïed, a décidé de « mettre fin aux fonctions » de la première ministre, Najla Bouden, première femme à diriger un gouvernement en Tunisie, selon une vidéo et un communiqué de la présidence, diffusés mardi 1er août au soir. Aucune explication n’a été donnée. Le président a immédiatement nommé à sa place Ahmed Hachani, qui travaillait jusqu’à présent à la Banque centrale de Tunisie et a étudié à la faculté de droit de l’université de Tunis où Kaïs Saïed a enseigné. Le nouveau chef du gouvernement, complètement inconnu du grand public, a immédiatement prêté serment devant le chef de l’Etat, selon la vidéo de la présidence. Najla Bouden avait été nommée par Kaïs Saïed, le 11 octobre 2021, un peu plus de deux mois après que le président s’était octroyé les pleins pouvoirs, le 25 juillet, en limogeant son premier ministre de l’époque et en gelant le Parlement. Depuis ce coup de force, Kaïs Saïed dirige le pays par décrets. La Constitution qu’il a fait modifier par référendum à l’été 2022 a fortement réduit les pouvoirs du Parlement au profit d’un système ultraprésidentialiste. Le Monde avec AFP

Sénégal : deux morts dans un bus attaqué à l’engin incendiaire, « un attentat terroriste » selon Dakar
Deux personnes ont été tuées, mardi 1er août, à Dakar, dans une attaque à l’engin incendiaire contre le bus dans lequel elles se trouvaient, ont déclaré à l’Agence France-Presse (AFP) le chauffeur du véhicule, le ministre de l’intérieur et plusieurs officiels. Le ministre, Antoine Félix Abdoulaye Diome, s’est gardé d’établir clairement le lien entre l’attaque du bus et la protestation contre l’incarcération de l’opposant Ousmane Sonko, candidat déclaré à la présidentielle de 2024. Mais, présent sur place auprès de la carcasse calcinée du véhicule, il a dénoncé une volonté d’« imposer par une théorie de la pensée unique ce qu’on veut à ses concitoyens ». Il a fait référence à des « forces occultes » qu’il avait déjà invoquées en juin et qui étaient à l’œuvre selon lui dans un contexte de troubles provoqués par la situation judiciaire d’Ousmane Sonko. Les épisodes de troubles répétés qui ont accompagné le bras de fer entre Sonko et le pouvoir ainsi que la justice depuis mars 2021 ont donné lieu à des émeutes, mais aussi des pillages et des attaques contre des biens publics et privés et, à plusieurs reprises, contre les transports en commun. Le Monde avec AFP

Sierra-Leone : la police annonce l’arrestation de plusieurs personnes pour un complot présumé
La police sierra-léonaise a affirmé avoir arrêté « plusieurs » personnes, dont des officiers de l’armée, qui planifiaient de violentes attaques un an après les émeutes meurtrières d’août 2022 qui ont fait plus de 30 morts. … L’inflation et l’exaspération à l’encontre du gouvernement avaient provoqué le 10 août 2022 des émeutes qui ont causé la mort de 27 civils et six policiers. Amnesty International a déclaré avoir recueilli des témoignages alléguant un « recours excessif à la force » et avait condamné les restrictions d’Internet. La Sierra-Leone, petit Etat ouest-africain parmi les moins développés au monde, a tenu des élections générales le 24 juin. Le président Julius Maada Bio a été réélu pour un second mandat dès le premier tour, selon des résultats officiels, que l’opposition conteste. Les observateurs internationaux ont relevé des « incohérences statistiques » et condamné un « manque de transparence » dans le décompte des voix après le vote. L’opposition a refusé de participer à tout poste de gouvernance, aussi bien local que national, et a pris la décision de boycotter le Parlement. AFP

Côte d’Ivoire : l’ancien président Henri Konan Bédié est mort, à 89 ans
L’ancien président ivoirien Henri Konan Bédié est mort à l’âge de 89 ans dans un hôpital privé à Abidjan, a annoncé à l’Agence France-Presse (AFP), mardi 1er août au soir, un membre de la communication de son mouvement politique, le Parti démocratique de la Côte d’Ivoire (PDCI). « Il est décédé à la polyclinique internationale Sainte Anne-Marie », a déclaré cette source. Mardi soir, une foule commençait à se former devant sa résidence à Abidjan, a constaté une journaliste de l’AFP. Chef de l’Etat de 1993 à 1999, Henri Konan Bédié n’avait pas exclu d’être candidat à la prochaine élection présidentielle en Côte d’Ivoire. Il avait été désigné à la fin de mars candidat unique à sa succession à la présidence du PDCI, le principal mouvement d’opposition et parti du premier président ivoirien, Félix Houphouët-Boigny. … Un temps allié avec le président Alassane Ouattara, élu pour la première fois en 2010, M. Bédié était retourné depuis 2018 dans l’opposition, où il s’est rapproché des partisans de Laurent Gbagbo. Nommé ambassadeur à 26 ans, ministre de l’économie à 32 ans, il était connu notamment pour son concept nationaliste, voire xénophobe, « l’ivoirité ». Le Monde avec AFP

Guerre au Soudan: entre armée et paramilitaires, bataille de communication sur les défections et ralliements
Au Soudan, les défections et ralliements se sont multipliés en juillet dans les rangs de l’armée et des Forces de soutien rapide qui s’affrontent depuis le 15 avril 2023 pour le contrôle du pays. Une situation exploitée par les deux camps à grands coups de vidéos et de communiqués. … Chaque partie expose fièrement ses nouvelles recrues. Elle les accueille avec des cérémonies filmées qui seront ensuite diffusées sur ses pages officielles d’information. La guerre de communication entre les militaires du général al-Burhan et les paramilitaires du général Hemedti, en guerre depuis le 15 avril 2023, se joue également sur ce front-là. RFI

Centrafrique : 13 civils tués dans une attaque à 500km de Bangui
Plusieurs hommes armés ont tué 13 personnes lundi dans un petit village du Nord-ouest de la Centrafrique, toujours en proie à une rébellion après des années de guerre civile, ont indiqué mardi les autorités locales à l’AFP. L’attaque s’est produite lundi très tôt à Diki, près de la frontière tchadienne, à environ 500km au nord de la capitale Bangui, quand une vingtaine de « rebelles » ont « ouvert le feu » sur 13 civils, selon Jean Gilbert Gbangoudou, sous-préfet du Bamingui-Bangoran. Le bilan a été confirmé par Ibrahim Senoussi, le maire du village, qui a ajouté déplorer également 2 blessés. Diki se trouve à environ 120 kilomètres au nord-ouest de Ndélé, le chef-lieu de la préfecture du Bamingui-Bangoran, et à 22 kilomètres d’une base des Forces Armées Centrafricaines (FACA), qui ont été alertés après l’arrivée des assaillants, a affirmé à l’AFP Aline Aziza, une députée de Ndélé. Des assaillants ont réuni « les hommes du village sous prétexte de vouloir échanger avec eux », a précisé M. Senoussi, puis ont ouvert le feu soudainement. AFP

Relations Nigéria-Bénin : levée de toutes les restrictions douanières après 3 ans de blocage
Depuis l’élection du nouveau président du Nigeria, Bola TINUBU, en mai dernier, les relations se normalisent avec le voisin béninois. Pour preuve, à la fin du mois de juin dernier, les autorités du Nigéria ont annoncé la levée de toutes les restrictions douanières après 3 ans de blocage. A présent, la réexportation des véhicules d’occasion en provenance du Bénin est à nouveau autorisée. Idem pour des produits comme le riz et d’autres denrées alimentaires. France24

Intelligence artificielle : les grandes ambitions du Bénin
Bertin Nahum, ce Béninois de 53 ans né au Sénégal ne sera plus seul à révolutionner le monde de la robotique à travers ses créations qui font parler d’elle dans le monde de la chirurgie. Les étudiants d’une école de Cotonou viennent de mettre sur pied une intelligence artificielle du cerveau appelée le classificateur de tumeur cérébrale. Randall Mbamve est l’un de ces développeurs. Il parle d’une « IA capable de situer le patient ainsi que le médecin ». « C’est une application de type médicale mise en place par des étudiants qui désirent permettre aux différents hôpitaux et centre médicaux de pouvoir identifier depuis des photos qui sont prises par les scanners si le cerveau du patient est potentiellement atteint de tumeur et également à quel stade se trouve la tumeur ». Les autorités encouragent ce genre d’innovation à travers l’approbation de la stratégie nationale d’intelligence Artificielle et des mégadonnées (SNIAM) 2023-2027. VOA