Elections test au Kenya, îlot de stabilité dans une région tourmentée
Durant ses dernières semaines à la tête du Kenya, le président Uhuru Kenyatta a joué plus que de coutume les médiateurs dans la Corne de l’Afrique, multipliant les interventions dans les crises en Somalie, en République démocratique du Congo ou en Éthiopie. Faute de pouvoir briguer un troisième mandat, il s’apprête à quitter ses fonctions et les alliés du Kenya scrutent avec inquiétude la manière dont s’écrira le prochain chapitre de l’histoire du pays, devenu point un d’ancrage démocratique dans une région stratégique mais instable. L’élection présidentielle du 9 août alimente les interrogations chez les observateurs et les diplomates, notamment autour d’une passation de pouvoir pacifique dans un pays qui a connu plusieurs crises post-électorales. … « Les États faibles, les États en conflit, ne peuvent pas jouer le rôle de point d’ancrage diplomatique », estime Cameron Hudson, du Centre pour les études stratégiques et internationales (CSIS) Afrique. Selon lui, le Kenya a endossé ce rôle de « nouvelle puissance diplomatique » autrefois dévolu à l’Ethiopie. AFP
Guinée: les deux leaders du FNDC arrêtés ont été inculpés et écroués
Il s’agit de Foniké Mangué et d’Ibrahima Diallo, du Front national pour la défense de la Constitution (FNDC), une coalition de partis, syndicats et organisations de la société civile. Ils ont été arrêtés ce week-end après les manifestations contre la junte la semaine dernière, interdites par les autorités, et qui ont fait « cinq morts et de de nombreux blessés ». Arrêtés vendredi nuit et samedi après-midi, Foniké Mangué, Ibrahima Diallo et Saikou Yaya Barry ont été entendus lundi après-midi par un juge d’instruction au tribunal de première instance de Dixinn, rapporte notre correspondant à Conakry, Mouctar Bah. Les trois hommes ont été inculpés pour « participation à un attroupement interdit, de pillages, de destruction de biens publics et privés, d’incendies et de coups et blessures volontaires », lors des manifestations de jeudi et vendredi dernier. Ils ont tous les trois été écroués à la prison civile de Conakry. … Le FNDC a dénoncé « une énième provocation et l’instrumentalisation de la justice » par la junte. RFI
Après les tirs mortels de la Monusco, l’ONU et Kinshasa temporisent avant d’agir
Une nouvelle manifestation contre la Monusco a eu lieu dans l’est de la RDC, ce lundi 1er août. La police et l’armée ont eu recours à des tirs de sommation pour disperser les manifestants qui tentaient de s’approcher de la base de la mission onusienne à Beni. Les autorités congolaises et onusiennes disent être conscientes de la gravité de la situation, mais se refusent de prendre de décision de manière hâtive. Ainsi, la fusillade de dimanche n’a pas d’incidence sur des opérations tant militaires que civiles. Dans le territoire de Beni, au poste frontalier de Kasindi, des casques bleus avaient ouvert le feu, tué trois personnes et fait quinze blessés. Lundi 1er août, le ministre congolais des Droits humains, Albert-Fabrice Puela, a demandé dans un communiqué au Conseil des droits de l’homme des Nations unies de prendre des dispositions afin que des enquêtes sérieuses soient menées et que des sanctions exemplaires soient prises à l’encontre des auteurs de ces actes. À ce stade, les militaires soupçonnés sont toujours en détention dans leur camp. La mission onusienne, tant à Kinshasa qu’à New York, travaille pour que la Tanzanie dépêche un tribunal en RDC. Le jugement se passerait idéalement à Kasindi ou à Beni en présence des victimes ou de leurs familles et des témoins. En cas de condamnation, ils seraient rapatriés pour purger leur peine dans leur pays. RFI
Centrafrique : comment Bangui a obtenu l’assouplissement de l’embargo de l’ONU sur les armes
Ce 29 juillet, le Conseil de sécurité des Nations unis a voté en faveur d’une prolongation de douze mois de l’embargo sur les armes en Centrafrique. Par dix voix pour contre cinq abstentions, celles de la Chine, de la Russie, du Kenya, du Gabon et du Ghana, l’instance a toutefois décidé que celui-ci ne s’appliquerait plus « aux livraisons d’armes et de munitions, de véhicules et de matériels militaires, destinées aux forces de sécurité centrafricaines ». Bangui, qui réclamait un allègement du dispositif depuis des années, a donc obtenu gain de cause, même si les autorités centrafricaines demeurent soumises, avant tout achat d’armement, à une obligation de notification au Conseil de sécurité. Jeune Afrique
Au Soudan, le général « Hemetti » estime que le putsch a « échoué à apporter le changement »
Pour le numéro deux de la junte, chef des très redoutés paramilitaires des Forces de soutien rapide, « la situation ne fait qu’empirer » depuis octobre 2021. … Composées de miliciens janjawids accusés d’atrocités lors de la longue et meurtrière guerre au Darfour (ouest), les FSR ont aussi été accusées d’être impliquées dans la répression de la révolte de 2019 qui mit fin à trente ans de dictature militaro-islamiste d’Omar al-Bachir et lança une transition menée main dans la main par des civils et des militaires. Mais depuis que les généraux ont brutalement limogé leurs partenaires civils, le 25 octobre 2021, le Soudan, déjà l’un des pays les plus pauvres au monde, ne cesse de s’enfoncer dans le marasme politique et économique. La valeur de la livre soudanaise a été divisée par huit depuis la chute de Bachir, le pays est de nouveau au ban des nations après avoir entraperçu une levée des sanctions américaines, l’inflation caracole à 200 % et, selon le Programme alimentaire mondial (PAM), le prix du panier alimentaire moyen a augmenté de 57,8 % depuis le début de l’année. Le Monde avec AFP
La guerre en Ethiopie a restreint la liberté de la presse
Le conflit ayant éclaté en novembre 2020 dans le nord de l’Ethiopie a accéléré la détérioration de la liberté de la presse et effacé les progrès entrevus à l’arrivée au pouvoir en 2018 d’Abiy Ahmed, estime le Comité de protection des Journalistes (CPJ). Au 1er décembre – date du recensement annuel de l’organisation -, 16 journalistes éthiopiens étaient emprisonnés, plaçant alors l’Ethiopie à égalité de l’ultra-répressive Erythrée voisine au rang des pires geôliers de journalistes d’Afrique subsaharienne, souligne le CPJ dans un communiqué reçu mardi par l’AFP, même si seuls huit reporters le sont encore. « Le conflit entre gouvernement fédéral et forces rebelles du Front de libération du Peuple du Tigré (TPLF) a déclenché une répression des médias qui a éteint la lueur d’espoir allumée par les premières réformes du Premier ministre Abiy Ahmed » dans ce qui fut « l’un des pays les plus censurés au monde » lorsque le TPLF gouvernait l’Ethiopie entre 1991 et 2018, selon le CPJ. »La lutte pour le contrôle de la narration de la guerre est l’une des principales raisons de l’hostilité croissante envers la presse » en Ethiopie où « journalistes et commentateurs exprimant une voix discordante ou produisant un journalisme indépendant sont susceptibles d’être arrêtés, menacés, expulsés ou de subir d’autres formes d’attaques ». Selon l’organisation, 63 journalistes ont été arrêtés depuis le début de l’offensive gouvernementale contre les autorités rebelles du Tigré le 4 novembre 2020, dont huit sont toujours détenus au 1er août, plusieurs ont été agressés ou intimidés et deux ont été assassinés. AFP
La conseillère spéciale de l’ONU pour la Libye achève sa mission sur un bilan mitigé
Les Nations unies ont annoncé que l’Américaine Stephanie Williams, conseillère spéciale du secrétaire général de l’ONU pour la Libye, achevait sa mission. Malgré ses efforts, la Libye reste dans l’impasse. Le Conseil de sécurité de l’ONU n’est pas dans la possibilité d’envoyer dans l’immédiat un nouvel envoyé spécial en Libye, a déclaré le porte-parole-adjoint, ce qui laisse un vide qui risque d’aggraver la situation d’un pays au bord de l’implosion. Stéphanie Williams, cette diplomate arabisante, a été numéro deux de la mission de la Manul entre 2018 et 2020. Elle est ensuite devenue envoyée spéciale par intérim. Elle avait été désignée en décembre 2021 conseillère spéciale du secrétaire général de l’ONU, une manière de contourner le vote au Conseil de sécurité où les désaccords persistants entre puissances mondiales ont empêché l’envoi d’un nouvel émissaire spécial huit mois après la démission de Jan Kubis. RFI
Libye : des experts de l’ONU demandent la libération d’Iftikhar Boudra
« Nous sommes gravement préoccupés par les violences sexuelles, physiques et psychologiques dont Mme Iftikhar Boudra aurait fait l’objet depuis son arrestation », ont déclaré les experts de l’ONU. En 2021, la Mission d’appui des Nations Unies en Libye (MANUL) a relevé un ensemble cohérent de violations des droits de l’homme touchant de manière disproportionnée les femmes dans les centres de détention du pays, bien qu’elles constituent la minorité de l’ensemble des détenus. Les cas signalés d’abus et d’exploitation comprennent des conditions de détention inhumaines, des actes de torture généralisés, notamment des violences sexuelles, et un manque criant de soins de santé pour les détenus. « La privation de liberté et la violence qu’elle subit sont profondément ancrées dans le genre et visent à la fois à la punir pour avoir exprimé ses opinions et à servir d’exemple à d’autres femmes qui pourraient exprimer des opinions similaires à l’avenir », ont déclaré les experts. Selon les défenseurs des droits humains, « c’est également un exemple d’abus de pouvoir de sa vulnérabilité en tant que femme en prison qui souffre d’une situation de santé précaire ». ONU Info
Ouganda : le bilan des inondations s’alourdit, 25 morts et de nombreux disparus à déplorer
Au moins 24 personnes ont été tuées dans de graves inondations en Ouganda. Plusieurs autres sont toujours portées disparues, a confirmé une porte-parole de la Croix-Rouge ougandaise. Dans la nuit de samedi à dimanche, deux rivières sont sorties de leur lit après de fortes pluies dans la ville de Mbale, dans l’est du pays. Selon la Croix-Rouge ougandaise, 21 morts ont été retrouvés à Mbale et trois autres dans le district voisin de Kapchorwa. Hier, La police et l’armée participaient aux opérations de recherche et de secours dans cette ville où les habitants ne pouvaient qu’assister, impuissants, au déferlement des eaux qui emportaient leurs biens. Selon le commissaire de Mbale, Ahamada Waashaki, neuf corps ont été retrouvés jusqu’à présent, dont celui d’un soldat. « Beaucoup d’autres personnes sont portées disparues et on craint qu’elles soient mortes », a-t-il dit à l’AFP. « Il y a beaucoup de destructions, des routes coupées, des bâtiments submergés à la suite des fortes pluies qui ont commencé la nuit dernière jusqu’à ce matin ». Belga
Zawahiri tué à Kaboul : des campus du Caire aux grottes de Kandahar, la route du jihad du successeur de Ben Laden
L’Égyptien Ayman al-Zawahiri, le chef d’Al-Qaïda, a été tué dans la nuit de samedi à dimanche en Afghanistan par une frappe de drone américain. Le successeur d’Oussama Ben Laden – bien que beaucoup moins charismatique que lui –, a longtemps été le véritable idéologue de l’internationale jihadiste. Jeune Afrique