Les profils de la violence perpétrée par les groupes islamistes militants d’Afrique évoluent. Ils continuent néanmoins de semer le chaos à un niveau record, causant, en moyenne, 14 évènements violents par jour. Un examen des données sur les évènements violents attribuables aux groupes islamistes militants en Afrique pendant le premier semestre de 2021 et leur évolution au cours de la dernière décennie met en relief la menace grandissante qu’ils posent. Cependant, il existe des différences considérables dans les niveaux et les types de violences perpétrés. Voici des points clés à retenir : La violence perpétrée par les groupes islamistes militants continue de se concentrer sur cinq théâtres : la Somalie, l’ouest du Sahel, le bassin du Lac Tchad, le nord du Mozambique et la péninsule du Sinaï. Les 5 110 évènements projetés pour 2021 (sur la base des données disponibles pour le premier semestre de 2021) représentent une augmentation de 3% par rapport aux 4 956 évènements violents enregistrés en 2020, un niveau record. Ces chiffres reflètent néanmoins un ralentissement dramatique après l’augmentation de 43% de 2020 et l’augmentation annuelle moyenne de 20 % sur les quatre dernières années. Centre d’études stratégiques de l’Afrique
Un poste de Premier ministre toujours vacant, des arrestations de députés critiques envers le président… Une semaine après la prise de pouvoir de Kaïs Saïed en Tunisie, la crainte d’une dérive autoritaire a poussé certains observateurs à exprimer leur inquiétude, dimanche 1er août. Alors que plusieurs arrestations ont fait polémique ces trois derniers jours, deux députés du mouvement islamo-nationaliste Al-Karama, un parti ultraconservateur allié d’Ennahdha, ont été arrêtés dans la nuit de samedi à dimanche. Kaïs Saïed s’est octroyé les pleins pouvoirs le 25 juillet et a suspendu le Parlement, en affirmant vouloir « sauver » ce petit pays du Maghreb, rongé par des mois de blocages politiques et un nouveau pic meurtrier de Covid-19. En instaurant ce régime d’exception, dénoncé par ses adversaires du parti Ennahdha comme un « coup d’État », Kaïs Saïed a également levé l’immunité parlementaire des députés. … La communauté internationale se montre toutefois de plus en plus préoccupée. Samedi, les États-Unis ont exhorté la Tunisie à rapidement reprendre « la voie de la démocratie ». Certains observateurs commencent à douter de la ligne de crête suivie par Kaïs Saied pour sortir la Tunisie de l’ornière. Les récentes arrestations « représentent une faute stratégique » et « ne sont pas conformes au discours du président », a réagi auprès de l’AFP le politologue Slaheddine Jourchi. France24 avec AFP
Le repos éternel n’est pas pour aujourd’hui. Ni pour demain. Sous un soleil peu clément, plusieurs qabar – des fossoyeurs, en arabe – affrontent la pierre brûlante. Avec une pelle ou un marteau d’un autre temps, ils fracassent le sol ocre de la colline de Djellaz, le plus grand cimetière de Tunis, situé au cœur de la ville. Il y a des fosses à creuser, des sépultures à bâtir, des tombes à embellir. Encore et encore. « Du matin jusqu’au soir. Tous les jours. Il y en a beaucoup », souffle Mohamed Ali, 36 ans, occupé à peindre une stèle en blanc. « Il est arrivé qu’on enterre les gens la nuit dans le noir après la dernière prière », ajoute son ami Khalid, 28 ans. Tunis inhume ses morts à une cadence affolante. La faute au Covid-19 qui continue de décimer le pays, le plus petit du Maghreb (moins de 12 millions d’habitants). Près de 20 000 personnes ont déjà été fauchées par le virus. Et depuis l’apparition du variant Delta, le taux de mortalité y est le plus élevé d’Afrique. La pandémie a plongé la Tunisie – déjà durement touchée par les difficultés socio-économiques – dans une détresse sanitaire. Un chaos qui a servi de détonateur à la crise politique : le 25 juillet, le président Kaïs Saïed a suspendu le Parlement et congédié le chef de gouvernement, invoquant des « périls imminents » pour le pays. Le Monde
À moins de deux semaines du scrutin présidentiel et législatif du 12 août, Edgar Lungu a annoncé dimanche 1er août qu’il recourait aux militaires pour suppléer les forces de police afin de limiter les violences pré-électorales. La société civile dénonce une tentative « draconienne » visant à museler l’opposition. … En aucun cas, selon plusieurs universitaires et responsables de la société civile zambienne, cités par l’AFP, qui estiment que la situation ne justifie pas un tel déploiement et dénoncent « une mesure désespérée pour effrayer les électeurs ». Edgar Lungu, élu lors d’un scrutin contesté en 2016, brigue aujourd’hui un deuxième mandat. Son principal rival, Hakainde Hichilema, a été arrêté à plusieurs reprises depuis qu’il a annoncé sa candidature à la présidentielle.Au mois de juin, l’ONG Amnesty international pointait déjà la répression « brutale » menée par le chef de l’État contre toute dissidence, et qualifiait la Zambie de pays « où les droits humains sont en crise ». RFI
Des forces de sécurité ont été prises dans une « embuscade tendue par des groupes armés terroristes », samedi dans le sud-ouest du Niger, près de la frontière burkinabè, et les militaires nigériens venus à leur rescousse sont tombés sur un engin explosif. Au total, 15 militaires ont perdu la vie, sept ont été blessés et six sont portés disparus. Quinze militaires nigériens ont été tués samedi et six autres sont « portés disparus », après une attaque « terroriste » dans le département de Torodi (sud-ouest) proche du Burkina Faso, a annoncé dimanche 1er août le ministère de la Défense du Niger. Le ministère a expliqué que les forces de sécurité qui étaient en mission de ravitaillement avaient d’abord été prises dans une « embuscade tendue par des groupes armés terroristes » avant que les militaires tentant d’évacuer les blessés ne tombent « sur un engin explosif improvisé ». Le bilan total de cette attaque qui s’est produite samedi vers 10 h GMT est de « 15 militaires décédés, 7 blessés, 6 portés disparus », précise le communiqué. « Un large ratissage de la zone » par des forces terrestres « appuyées par l’aviation militaire » a été engagé afin « de mettre la main sur les terroristes », poursuit le texte. France24 avec AFP
Le Premier ministre de la transition a promis vendredi de renforcer les moyens de l’armée. Il a annoncé des réformes institutionnelles ou encore la mise en place d’un organe unique de gestion des élections. Mais plusieurs partis font part de leur scepticisme. Ils soupçonnent surtout le chef du gouvernement de préparer l’opinion à une prolongation de la période de transition. Au Mali, les réactions politiques sont très critiques après la présentation du plan d’action gouvernementale présenté vendredi 27 juillet par Choguel Maïga. Sécurité, réformes institutionnelles, accord de paix, organisation des élections, gestion de la crise sociale… Le plan d’action gouvernementale du Premier ministre de la transition aborde toutes les préoccupations des Maliens. Et, pour Sidi Elmoctar Kounta, du Parena, c’est bien le problème. « Son discours se ramène à des lieux communs. Aucune proposition concrète. Les Assises nationales de la refondation auxquelles ils tiennent tant ne seront qu’un remake de toutes les concertations qui ont eu lieu et qui ont produit des conclusions pertinentes. On ne lui demande pas de régler tous les problèmes du Mali en six mois. Vouloir organiser des Assises de la refondation, ce n’est en réalité que pour acter qu’il faudra prolonger la transition. C’est le but recherché. » RFI
Les débats sur le plan d’action gouvernementale présenté vendredi par le Premier ministre de la transition, Choguel Maïga, s’ouvrent ce lundi 2 août au Mali. Il revient aux membres du Conseil national de transition, qui fait actuellement office d’Assemblée législative, de le valider. Avant cela, ils vont demander des précisions au chef du gouvernement. Le plan d’action gouvernementale présenté par Choguel Maïga est vaste et ambitieux, mais il comporte, selon les observateurs et cadres politiques interrogés par RFI, de nombreux points d’interrogation. Le premier, c’est le chronogramme : beaucoup veulent savoir combien de temps nécessiteront les différentes mesures annoncées pour être mises en œuvre. À commencer par l’installation de l’organe unique de gestion des élections. Assises (nationales) de la refondation, négociation d’un pacte social avec les syndicats, retour des réfugiés et déplacés, réinstallation des services sociaux de base dans le centre et dans le Nord : certains objectifs sont de court terme, d’autres de long terme : quels sont ceux qui seront menés avant la fin de la Transition, quels sont ceux qui seront laissés aux futures autorités, celles qui seront légitimement élues au cours des prochaines élections présidentielle et législatives ? RFI
Début juin, dans la région du Sahel au Burkina Faso, le village de Solhan était victime d’une attaque meurtrière perpétrée par un groupe armée. Ce groupe était majoritairement composé d’enfants et d’adolescents âgés entre 12 et 14 ans. Depuis le début de l’année, le nombre d’enfants recrutés par des groupes armés au Burkina Faso aurait été multiplié par cinq. La pauvreté, l’accès très restreint à l’éducation et les conflits qui endeuillent la région, entre autres, font d’eux les cibles idéales pour les rabatteurs. « Nous voyons sur le terrain des enfants qui ont faim, qui n’ont pas accès à l’éducation. Nous voyons des enfants qui sont en colère parce qu’ils ne comprennent pas ce qui est arrivé à leurs parents qui ont été tués sans explication, sans aucune forme de justice. L’armée commet aussi des exactions devant eux et ces actions contribuent à les traumatiser à vie. Donc, ces enfants sont effectivement très vulnérables et c’est vraiment le moment d’agir », explique Aimouna Ba, responsable des opérations des Femmes pour la Dignité du Sahel. AfricaNews
Au moins six civils ont été tués, samedi 31 juillet, en Centrafrique après une attaque par des rebelles d’un village situé dans le nord-ouest du pays, près de la frontière avec le Tchad et le Cameroun, a annoncé la Mission des Nations unies en Centrafrique (Minusca). « Ce matin à l’aube, des éléments du groupe 3R [Retour, réclamation, réhabilitation] ont lancé une attaque d’ampleur contre les positions des forces armées centrafricaines au village de Mann », à plus de 550 kilomètres de Bangui, « et en ont temporairement pris le contrôle », a affirmé à l’Agence France-Presse (AFP) le lieutenant-colonel Abdoulaziz Fall, porte-parole de la Minusca, ajoutant que plusieurs personnes avaient également été blessées. « La situation est sous contrôle et des patrouilles de contrôle ont été conduites dans le village et ses alentours par les casques bleus », a-t-il précisé. L’information a été confirmée à l’AFP par Bernard Dillah, député de cette région. Le député Martin Ziguélé, opposant au régime du président Faustin-Archange Touadéra, a, pour sa part, réagi dans un communiqué, exprimant sa « tristesse » après « l’attaque par le groupe armé 3R qui s’est soldée par sept victimes civiles et militaires et une personne kidnappée par les assaillants ». Le Monde avec AFP
Le principal parti d’opposition tanzanien, Chadema, a appelé samedi à manifester contre l’arrestation de son leader, précisant avoir déposé un recours en justice contre les accusations de « terrorisme » le visant. Le président de Chadema, Freeman Mbowe, a été arrêté il y a dix jours avec d’autres figures du parti à Mwanza, une ville du nord-ouest où ils prévoyaient un rassemblement pour demander des réformes constitutionnelles. Lors d’un point de presse samedi, le secrétaire général du Chadema, John Mnyika, a déclaré que le parti avait déposé un recours juridique, affirmant que M. Mbowe avait été inculpé sans la présence de son avocat, ce qui constitue une violation de ses droits. M. Mnyika a également exhorté les membres et les partisans du parti à manifester pacifiquement contre les accusations « fabriquées » visant M. Mbowe avant la prochaine audience prévue le 5 août. AFP
Deux ex-Saint-Cyriens présentés comme les « cerveaux » d’un renversement avorté du président Rajoelina, une demande de financement d’un coup d’État adressée par courriel à un exploitant pétrolier, un pays en plein marasme économique… Ces ingrédients dignes d’un polar sont au cœur d’une affaire qui défraie la chronique à Madagascar. Tout a commencé – officiellement – le 21 juillet dernier. Le parquet annonce alors avoir déjoué une tentative d’assassinat du président malgache Andry Rajoelina. Et il n’aurait pas été le seul visé selon la procureure générale Berthine Razafiarivony. « Ces individus ont échafaudé un plan d’élimination et de neutralisation des diverses personnalités malgaches, dont le chef de l’État », a-t-elle déclaré à la presse. Sur les six personnes alors interpellées par les autorités, deux individus sont d’emblée présentés comme les instigateurs de ce coup d’État déjoué. Le Point
Le Conseil d’Etat français a validé vendredi l’extradition de François Compaoré vers le Burkina Faso, où ce frère du président déchu Blaise Compaoré est mis en cause dans l’enquête sur l’assassinat d’un journaliste, une affaire qui a meurtri ce pays. Le Conseil d’Etat, plus haute juridiction administrative française, a rejeté vendredi le recours formé par François Compaoré contre le décret d’extradition signé en mars 2020 par le Premier ministre français de l’époque, Edouard Philippe. « La requête de M. Compaoré est rejetée », indique la décision du Conseil d’Etat, rappelant que le décret « accorde l’extradition de M. Compaoré aux autorités burkinabè pour des faits d’incitation à assassinats qui ne présentent pas un caractère politique ». « Il ne ressort pas des éléments versés au dossier que l’extradition aurait été demandée par les autorités burkinabè dans un but autre que la répression, par les juridictions burkinabè, des infractions de droit commun qui sont reprochées à l’intéressé », fait valoir cette juridiction française. M. Compaoré n’est « pas fondé à soutenir que son extradition aurait été demandée dans un but politique », conclut-elle. AFP
La France et la Guinée équatoriale ont évité une crise diplomatique dont l’inattendu dénouement a surpris nombre d’observateurs qui s’attendaient davantage à un enlisement surtout qu’il s’agit des enjeux sécuritaires ayant donné lieu à des interprétations divergentes de part et d’autre. L’atterrissage « sans autorisation » d’un hélicoptère de l’armée française le 27 juillet dernier dans la ville de Bata a ravivé des tensions entre les deux pays, d’autant que cet « incident » est intervenu au lendemain de la condamnation en France dans l’affaire des « biens mal acquis », du vice-président de la République de Guinée équatoriale Teodoro Obiang Mangue, par ailleurs fils du chef de l’Etat Teodoro Obiang Nguema Mbasogo. Financial Afrik
Plusieurs pays à travers le monde se plaignent d’avoir été déçus par les promesses non tenues et les retards de livraison du vaccin russe Sputnik V Covid. … En Afrique subsaharienne, la combinaison de prix élevés, de retards de livraison et de problèmes d’efficacité a entraîné des retards de distribution. En février, le groupe de travail sur les vaccins de l’Union africaine (UA) annonçait que la Russie lui avait offert 300 millions de doses de Sputnik V ainsi qu’un ensemble de mesures financières. Selon le RDIF, la plupart des livraisons commenceraient en juin et, au début du mois, environ 11 pays d’Afrique subsaharienne avaient approuvé l’utilisation du vaccin. Cependant, au début du mois de juillet, peu de doses étaient signalées comme étant arrivées. En avril, le gouvernement du Ghana a annoncé qu’il avait obtenu 3,4 millions de doses de Sputnik V. Début juillet, il n’en avait reçu que 20 000. En Angola, le ministre de la santé a déclaré fin juin que de nouvelles doses du vaccin Sputnik arriveraient « bientôt ». En mai, le pays a reçu 40 000 doses du vaccin Sputnik, sur une demande de 12 millions. D’autres difficultés surviennent également en Afrique après que des intermédiaires ont augmenté les prix. Le Kenya a ordonné l’arrêt de l’utilisation du Sputnik V en avril, après qu’il est apparu que le vaccin était distribué à des sociétés privées qui facturaient jusqu’à 70 dollars la dose. BBC
Au moins 35 personnes sont mortes, noyées ou tuées dans l’effondrement de leur maison et plus de 26 000 autres sont sinistrées, leur logement ayant été détruit ou endommagé, selon la Protection civile nigérienne, en raison des fortes pluies qui frappent le pays depuis le début du mois de juin. Les régions de Maradi, Agadez, ainsi que la capitale Niamey sont les plus touchées ces dernières semaines. La Protection civile nigérienne a publié ce week-end le bilan des fortes pluies qui frappent le pays depuis le début du mois de juin : avec quelque 35 morts, on est loin des 73 morts de l’année dernière et des plus de deux millions de personnes qui avaient dû recevoir une aide humanitaire, mais l’alerte est donnée et la saison des pluies étant encore loin d’être achevée. RFI