Revue de presse du 1er septembre 2023

Gabon: l’opposition appelle les militaires à reprendre le décompte des voix
Après avoir félicité l’armée pour avoir évité au pays un nouveau « coup d’État électoral », la plate-forme de l’opposition radicale Alternance 2023 demande aux militaires de poursuivre la compilation des résultats de l’élection présidentielle, remportée, selon elle, par son candidat, Albert Ondo Ossa. « Au terme de ce processus qui devrait se poursuivre sous la supervision de nos forces armées, le professeur Albert Ondo Ossa verra sa victoire dans les urnes officialisée », assure Mike Joktane, membre de la plate-forme. RFI

Le Sommet africain pour le climat, premier rendez-vous crucial en vue de la COP28
Avec le premier « Sommet africain pour le climat », Nairobi lancera lundi les quatre mois les plus chargés de l’année pour les négociations climatiques internationales, qui culmineront avec une bataille sur la fin des énergies fossiles à la COP28 à Dubaï en décembre. Pendant trois jours, une vingtaine de dirigeants et responsables d’Afrique et d’ailleurs, dont le chef de l’ONU António Guterres seront accueillis dans la capitale kényane par le très actif président William Ruto, qui souhaite que ce sommet permette au continent de trouver un langage commun sur le développement et le climat afin de « proposer des solutions africaines » à la prochaine conférence climat annuelle de l’Onu. Dans un monde très en retard sur ses objectifs de réduction des émissions à l’origine d’un réchauffement climatique de plus en plus sévère pour les peuples, les négociations en prévision de la COP28, présidée cette année par la puissance pétrogazière des Émirats arabes unis, sont marquées par de vives oppositions sur l’avenir énergétique de l’humanité. AFP

Le Burkina Faso a discuté avec la Russie d’une possible coopération militaire
Le président intérimaire du Burkina Faso, Ibrahim Traoré, a reçu jeudi 31 août une délégation russe pour une réunion qui a porté notamment sur une potentielle coopération militaire, ont rapporté ses services. Cette visite, a indiqué la présidence burkinabée dans un communiqué, faisait suite aux discussions engagées entre Ibrahim Traoré et son homologue russe Vladimir Poutine lors du sommet Russie-Afrique organisé en juillet à Saint-Pétersbourg. Depuis que la junte militaire au pouvoir à Ouagadougou a ordonné en février le départ des forces spéciales français stationnées dans le pays, les relations entre le Burkina Faso et la Russie se sont retrouvées dans la lumière, certains s’attendant à ce que le pays d’Afrique de l’Ouest renforce ses liens sécuritaires avec Moscou – comme l’a fait le Mali, pays voisin, où opère le groupe paramilitaire russe Wagner. Au cours de la visite de la délégation russe, menée par le ministre adjoint de la défense, Younous-Bek Yevkourov, ont été discutés « les domaines de coopération qui concernent en premier lieu le secteur militaire, dont la formation de soldats et d’officiers burkinabés de tous niveaux, notamment des pilotes en Russie », a déclaré la présidence dans le communiqué. Elle n’a pas précisé si des représentants de l’armée russe seraient envoyés au Burkina Faso. Le Monde avec Reuters

Niger: l’ambassadeur français Sylvain Itté se trouve toujours à Niamey
Côté français, les autorités ont redit ce jeudi à nos confrères de France 24 que « les putschistes n’ont pas autorité pour faire cette demande », puisque l’agrément de l’ambassadeur émane des seules « autorités légitimes nigériennes élues ». Pour la France, Sylvain Itté, dont le travail a été salué mardi par le président Macron, est toujours en poste ce jeudi soir. La police nigérienne va-t-elle franchir les portes de l’Ambassade à la recherche de l’ambassadeur français ? Nous n’en sommes pas encore là, mais d’après les informations de RFI, les véhicules qui entrent et qui sortent de la mission diplomatique française à Niamey sont systématiquement fouillées. Et un quasi-blocus sur la nourriture est imposé par les forces de l’ordre nigériennes. RFI

Coup d’État au Niger : l’UE prépare des sanctions contre les putschistes
L’Union européenne prépare des sanctions contre les auteurs du coup d’État au Niger (Afrique de l’Ouest), a indiqué le chef de la diplomatie européenne Josep Borrell mercredi, à l’issue d’une réunion des ministres européens de la Défense à Tolède (Espagne). Les ministres européens des Affaires étrangères, qui se retrouveront ce jeudi dans la même ville, discuteront de ce régime autonome de sanctions. Ces dernières devraient être similaires à celles de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao), avec des interdictions d’entrée dans l’UE ainsi qu’un gel des actifs et des transactions. Le 26 juillet dernier, des militaires ont annoncé avoir renversé le président Mohamed Bazoum. Le général Abdourahamane Tiani est devenu le nouvel homme fort du pays. La Cedeao a annoncé le 10 août son intention de déployer une force régionale pour « rétablir l’ordre constitutionnel », tout en continuant de privilégier la voie diplomatique. S’il a souligné que l’UE soutenait la Cedeao, M. Borrell n’a pas répondu à la question de savoir si l’Union soutiendrait financièrement une intervention militaire. « Nous sommes prêts à examiner chaque proposition », mais aucune demande n’a été formulée, a-t-il précisé.

Niger: le versement des salaires des fonctionnaires commence avec du retard
« Le paiement des salaires a commencé », révèle Djibril Idrissa, secrétaire général de la Confédération démocratique des travailleurs du Niger. Selon une source proche de la junte, « les salaires ont quelques jours de retard, mais ils devraient être versés d’ici au 4 septembre ». Un autre interlocuteur connecté aux milieux bancaires précise cependant que « certaines banques seulement ont payé, celles qui ont peu de clients fonctionnaires ». Pour régler les salaires, l’État demande généralement des avances aux banques, avant de les rembourser plus tard. Ces versements sont particulièrement attendus par la population. Les prix des denrées alimentaires se sont stabilisés, mais à des très hauts niveaux : 19 000 francs CFA le sac de riz par exemple, contre 11 000 avant le coup d’État. « Les clients se font de plus en plus rares sur les marchés, raconte un habitant de Niamey, l’économie est au ralenti. » RFI

Pourquoi les propos de Mahamat Deby Itno font polémique au Tchad ?
La récente déclaration du président de la transition tchadienne, Idriss Deby, à la suite d’un accrochage avec les rebelles dans le nord du pays, a suscité une vive réaction au sein de la population et de la sphère médiatique. Le président, entouré de hauts gradés, a adressé un message direct aux rebelles : « Si vous voulez la paix, la porte est ouverte. Mais si vous voulez la guerre, je suis ici à Kouri et je vous attends. » Cette rhétorique guerrière a été critiquée par certains pour son incompatibilité avec les précédentes promesses de réconciliation et de dialogue national inclusif. L’incident a déclenché un débat animé au Tchad. Neatobey Bidi Valentin, président du Parti panafricain pour la paix et la justice sociale, a exprimé son mécontentement envers les propos du président Deby : « Les dirigeants de la transition veulent s’imposer au pouvoir par la force. D’une bouche, on dit qu’on est pour la réconciliation, mais en même temps, on invite les autres à la guerre. » Le discours du président de la transition a également eu des répercussions sur la liberté de la presse au Tchad. Le journal tchadien en ligne Alwidah infos a été suspendu pour huit jours par la Haute autorité des médias et de l’audiovisuel, après avoir caractérisé les propos présidentiels de belliqueux. BBC

En RDC, au moins quarante-huit civils et un policier tués dans la répression d’une manifestation anti-ONU à Goma
Au moins quarante-huit civils et un policier ont été tués mercredi 30 août à Goma lors d’une opération militaire destinée à empêcher une manifestation contre l’ONU en République démocratique du Congo (RDC), selon un document interne des Forces armées congolaises (FARDC), consulté par l’Agence France-Presse jeudi. D’après ce rapport, soixante-quinze personnes ont également été blessées côté manifestants. La manifestation, qui avait été interdite par la mairie de Goma, avait été initiée fin août par une secte mêlant rites chrétiens et animistes, baptisée Foi naturelle judaïque et messianique vers les nations. Rencontrés dans leur temple par l’AFP mardi, les cadres du mouvement avaient affirmé avoir identifié les domiciles du personnel de la mission de l’ONU en RDC (Monusco) et s’étaient déclarés être prêts à piller leurs habitations. Le document précise que « quelques armes blanches [ont été] saisies » et que 168 personnes ont été arrêtées « parmi [lesquelles] le gourou » Efraimu Bisimwa, organisateur de la manifestation. Le bilan officiel précédent, donné mercredi par le porte-parole de l’armée à Goma, le lieutenant-colonel Guillaume Ndjike, s’établissait à six manifestants tués et un policier « lapidé à mort ». Le Monde avec AFP

En RDC, la force régionale est-africaine maintenue malgré les doutes ?
« La force sera maintenue pour trois mois, confirme une source militaire congolaise. L’idée est de leur donner encore du temps pour qu’ils montrent autre chose. » Une source gouvernementale précise : « La force est sur le terrain. C’est assez compliqué de la faire partir. Surtout que nous sommes assez isolés dans la sous-région. Notre seul allié, c’est le Burundi. » « Au cours de la réunion [du 26 août], les ministres ont reconnu que des progrès significatifs avaient été réalisés par la force régionale pour soutenir les forces armées congolaises (FARDC) dans le maintien de l’ordre public, l’ouverture des principales routes d’approvisionnement, la facilitation de l’accès à l’aide humanitaire, le respect d’un cessez-le-feu entre les parties belligérantes, et le retour à la normale dans certaines régions », a d’ailleurs déclaré le ministre burundais de la Défense. Jeune Afrique

La ruée vers le Maroc des sociétés de cybersécurité israéliennes
Depuis la normalisation des relations entre Rabat et Tel-Aviv, un nombre croissant d’entreprises israéliennes de cyberdéfense s’intéressent au marché marocain, dans le sillage de Check Point Software, déjà solidement implantée. Début août, le leader mondial de la cybersécurité, l’israélien Check Point Software (CPS), annonçait l’ouverture d’une entité légale à Casablanca. Cette filiale doit permettre à l’entreprise – cotée au Nasdaq et fournissant des solutions de sécurité – de mieux satisfaire la demande croissante du continent africain, où le groupe CPS réalise un chiffre d’affaires de 50 millions de dollars. Un nouveau pas dans le développement de CPS au Maroc, à l’image de celui du mastodonte français Thalès, qui a racheté en juillet dernier l’éditeur israélien de solutions Imperva pour plus de 3,5 millions de dollars. En avril 2022, le groupe français a ouvert son premier centre opérationnel de cybersécurité d’Afrique à Rabat, le sixième de son réseau international. Jeune Afrique

Afrique du Sud: après l’incendie à Johannesburg, le début de l’enquête et le soutien aux rescapés
La cause de l’incendie reste aussi à éclaircir. Les pouvoirs locaux avaient dans un premier temps évoqué l’éclairage à la bougie, alors que le bâtiment était frappé par les coupures d’électricité ce soir-là, mais d’autres pistes restent ouvertes. Le chef du gouvernement régional a annoncé qu’une commission d’enquête devrait être mise en place pour compléter le travail de la police et se pencher de façon plus globale sur la question des bâtiments occupés illégalement dans le centre-ville, puisqu’ils seraient des centaines dans ce cas-là. « Nous sommes tous en faute », a estimé le président Cyril Ramaphosa, qui s’est rendu sur place, alors que les autorités locales ont commencé à pointer du doigt les organisations qui s’opposent aux expulsions. « Cela n’aurait jamais dû arriver, et cela doit nous servir de leçon », a ajouté le chef de l’État. RFI