Au moins 50 civils tués au Mali par l’armée et des « militaires étrangers » en avril
La mission de l’ONU pour la stabilisation au Mali (Minusma) a indiqué, mercredi 31 août, qu’une opération conjointe de soldats maliens et de « personnel militaire étranger » a fait au moins 50 morts civils en avril – sur un total de 96 civils tués au cours du deuxième trimestre lors d’opérations de l’armée. Le 19 avril à Hombori (centre du pays), après l’explosion d’un engin au passage d’un convoi des forces maliennes, celles-ci, accompagnées « de personnel militaire étranger, ont conduit une opération militaire de ratissage dans la localité au cours de laquelle au moins 50 civils (parmi lesquels une femme et un enfant) ont été tués et plus de 500 autres arrêtés », a indiqué la Minusma dans sa note trimestrielle sur les violations des droits humains. La Minusma ne fournit aucune précision sur ces combattants étrangers. Plusieurs pays occidentaux accusent la junte au pouvoir à Bamako depuis 2020 de s’être adjoint les services de la société de sécurité russe Wagner aux agissements controversés. La junte dément et parle de la présence d’instructeurs de l’armée russe au nom d’une coopération militaire ancienne. France24 avec AFP
Macron-Poutine : fake news, influenceurs, barbouzes… Les secrets d’une guerre de l’ombre en Afrique
Quand ils reçoivent les images du drone perché depuis plusieurs heures au-dessus du camp de Gossi, les gradés de l’état-major français comprennent immédiatement qu’ils tiennent du « lourd ». Sur la vidéo, tournée vers 10 heures, le 21 avril, deux jours après le départ de l’armée française de cette petite localité du Nord-Mali, un petit groupe de Blancs est en train d’enterrer des cadavres dans le sable, à quatre kilomètres du camp. Autour, certains filment ou prennent des photos. Deux heures plus tard, un faux compte Twitter, appartenant prétendument à un dénommé Dia Diarra, publie des images chocs de cadavres noirs à moitié ensevelis avec ce commentaire : « C’est ce que les Français ont laissé derrière eux quand ils ont quitté la base à Gossi. Ce sont des extraits d’une vidéo qui a été prise après leur départ ! On ne peut pas garder le silence sur ça ! » Pour les militaires français, aucun doute : il s’agit d’un grossier montage des mercenaires de la société militaire privée russe Wagner, arrivés à Gossi la veille aux côtés des Forces armées maliennes (Fama). Une nouvelle « attaque informationnelle », affirment-ils, destinée à accroître encore le sentiment antifrançais au Mali et dans la région. Sauf qu’ils en ont, cette fois, une preuve irréfutable. Jeune Afrique
France-Russie : Ouattara, Goïta, Sassou Nguesso… Les cibles et alliés de Paris et de Moscou
Dans cette sorte de cartographie des relations entre la France, la Russie et les différents États africains, nulle surprise de voir le Malien Assimi Goïta et le Centrafricain Faustin-Archange Touadéra bénéficier des bonnes grâces de Moscou. Les deux pays accueillent sur leur sol des mercenaires de la société russe Wagner et s’attaquent régulièrement aux intérêts français. À l’inverse, ils sont particulièrement ciblés par la France, qui a perdu, à Bamako et Bangui, l’influence qu’elle a longtemps eue. La situation est plus ambiguë pour un autre putschiste : Paul-Henri Sandaogo Damiba. Courtisé par Wagner, il n’a pas encore franchi le pas. Son pays demeure un partenaire de la France sur le plan militaire. Ce positionnement lui a valu les critiques de certains cyberactivistes favorables au Kremlin et une surveillance accrue du côté de Paris. Dinosaures de la politique africaine cumulant, à eux tous, 316 années d’exercice du pouvoir, les chefs d’État camerounais Paul Biya, congolais Denis Sassou Nguesso et équato-guinéen Teodoro Nguema Obiang Mangue, tout comme le Gabonais Ali Bongo Ondimba, sont curieusement épargnés par ces mêmes cyberactivistes. Leur neutralité dans le conflit en Ukraine en est-elle la raison principale ? Les quatre ont également de bonnes relations avec la Russie. Jeune Afrique
Devant le Medef, le président béninois fait applaudir le “recul démocratique” de son pays
Lors d’une rencontre organisée à Paris, Patrice Talon a affirmé n’avoir aucune intention de porter “l’expression démocratique”, qui risquerait selon lui de mener le Bénin à “l’anarchie”. … Alors que le Bénin faisait depuis les années 1990 figure d’“exemple régional” en matière démocratique, Patrice Talon a multiplié les arrestations d’opposants depuis son arrivée au pouvoir, en 2016, ce qui a contribué à sa réélection en 2021. Il assume aujourd’hui ne pas avoir “l’intention de mettre en œuvre” une quelconque démocratie dans le pays, indique Bloomberg. Courrier international
Centrafrique: l’opposition saisit la Cour constitutionnelle sur le projet de révision de la Constitution
Comme annoncé, le Bloc républicain pour la défense de la constitution, regroupement des principaux partis de l’opposition centrafricaine, a formellement saisi ce mercredi la Cour constitutionnelle. Il attaque le décret présidentiel daté du 26 août, portant création d’un comité de rédaction d’une nouvelle Constitution. Parmi les rédacteurs de la saisine, Me Crépin Mboli-Goumba, président du parti africain pour une transformation radicale et l’intégration des États (Patrie), table sur la jurisprudence de la Cour, qui a déjà estimé que certains points de la Constitution ne pouvaient être révisés : « Il n’y a nulle part dans la Constitution de notre pays une disposition permettant au président de la République d’organiser un référendum dont l’objectif serait la disparition pure et simple de la Constitution. Toute initiative donc doit être évaluée et comprise au regard de la Constitution du 30 mars 2016. Ces dispositions limitant le mandat du président de la République, cette disposition est exclue de la révision, ce qui rend ce projet anticonstitutionnel. La Cour constitutionnelle, à une autre occasion, a très clairement réaffirmé le caractère intangible des verrous constitutionnels, notamment sur les mandats du président, les critères d’éligibilité, et a rendu un avis défavorable. Donc, en nous fondant sur cette jurisprudence, évidemment, nous pensons que la Cour constitutionnelle ne peut pas se dédire aux yeux du peuple centrafricain et aux yeux du monde entier. » RFI
Bitcoin en Centrafrique : la Cour suprême bloque le plan de crypto-pour-la citoyenneté
Un plan du gouvernement de la République centrafricaine visant à permettre aux étrangers d’acquérir la citoyenneté et la terre en utilisant une nouvelle crypto-monnaie a été jugé « inconstitutionnel » par la plus haute cour du pays. Le mois dernier, le gouvernement a lancé Sango Coin au milieu d’une forte baisse des prix du Bitcoin et de doutes sur la viabilité du projet dans un pays mal connecté à Internet et déstabilisé par un conflit. BBC
Soudan : mort d’un manifestant à Khartoum
Un manifestant a été tué mercredi au Soudan. L’incident s’est produit alors que les manifestations contre la présence militaire au pouvoir depuis le putsch d’octobre 2021 sont réprimées. Le manifestant, qui n’a pas été identifié, a succombé à ses blessures après avoir été « touché à la tête par une cartouche de gaz lacrymogène lors d’un mouvement de masse à Khartoum la capitale. « Nous protestons depuis le coup d’État de Burhan en octobre dernier et nous continuerons (à protester) avec détermination et persistance pour faire tomber le coup d’État, malgré le fait que de nombreuses personnes ont été tuées et des milliers ont été blessées, mais les manifestants insistent pour poursuivre la voie révolutionnaire. » a déclaré Abu Bakr Saleh, manifestant. AfricaNews avec AFP
En Éthiopie, les rebelles et le gouvernement ouvrent de nouvelles zones de combats
La situation continue de se dégrader en Éthiopie. Alors que les combats ont repris il y a une semaine après cinq mois de trêve, gouvernement et rebelles de la région du Tigré se sont mutuellement accusés, mercredi 31 août, d’avoir ouvert de nouveaux fronts dans le nord du pays. Cette extension possible du conflit intervient au lendemain d’un nouveau raid aérien contre la capitale du Tigré, Mekele, le deuxième depuis la reprise des hostilités le 24 août, dans des zones des régions de l’Amhara et de l’Afar entourant la pointe sud-est du Tigré. Dans un communiqué publié mercredi matin, le gouvernement éthiopien a accusé les rebelles d’avoir « étendu leur offensive à d’autres zones » du nord de l’Éthiopie, dans la zone administrative de Wag (nord-est de l’Amhara), dans le Wolkait, un district de l’ouest du Tigré, et dans des zones de l’ouest de l’Amhara frontalières du Soudan. Interrogé par l’AFP, Getachew Reda, porte-parole des autorités rebelles du Tigré, a en retour accusé le « régime Abiy » d’avoir « lancé une offensive dans ces zones ». France24 avec AFP
« Tout le monde a faim ici » : au Soudan du Sud, la lutte des femmes pour la survie face à la flambée des prix alimentaires
Sur le grand baril en métal contenant un mélange fermenté d’eau, de sucre et de levure, Regina Adie, 34 ans, empile deux casseroles puis enroule de longs morceaux de tissu à la jonction de chaque « étage ». Ce dispositif de distillation doit être parfaitement hermétique pour, une fois placé sur le feu, produire cette boisson qu’on appelle sico au Soudan du Sud : un alcool fort et transparent comme le gin, grâce à la vente duquel cette mère de famille gagne de quoi nourrir ses sept enfants. Un savoir-faire traditionnel et une activité de secours pour beaucoup de femmes n’ayant aucune autre source de revenu, alors que le Soudan du Sud, l’un des pays les plus pauvres du monde, est frappé de plein fouet par la hausse des cours mondiaux des biens de première nécessité. Le Monde
Le Gabon montre la voie à la semaine africaine du climat
Le Gabon abrite la Semaine africaine du climat du 29 août au 2 septembre 2022. Cette conférence qui se déroule à Libreville est une étape clé sur la voie de la COP27 prévue au mois de novembre en Egypte. … La Semaine africaine du climat est une plateforme de collaboration pour explorer la résilience face aux risques climatiques, la transition vers une économie à faibles émissions et les partenariats pour résoudre les défis urgents. Pour Marc Ona, le secrétaire éxécutif de Brainforest, Prix Goldman 2009, les Africains entrent dans la transition énergétique en ordre dispersé. Le continent ne se donne pas selon lui les moyens de ses ambitions. « Malheureusement, le fait de tendre la main, le fait de toujours quémander des ressources financières et venir à bout des problèmes que nous rencontrons dans notre continent fait de l’Afrique une victime expiatoire. Comme je l’ai dit », a regretté Marc Ona. La Semaine africaine du climat est une plateforme de collaboration pour explorer la résilience face aux risques climatiques, la transition vers une économie à faibles émissions et les partenariats pour résoudre les défis urgents. DW
Vaccin contre le Covid-19 : où en est vraiment l’Afrique ?
L’Afrique est-elle en passe de rattraper son retard dans la vaccination contre le Covid-19 ? La question mérite d’être posée au moment où l’on constate, selon l’OMS, que 18,5 % de sa population disposait d’une vaccination complète fin juillet, contre 11 % en février dernier, là où la moyenne mondiale est de 61,1 %. À la mi-juillet, 282 millions de personnes avaient reçu une première dose de vaccin, soit 21 % de la population et une hausse de 10 % par rapport à janvier. L’objectif initial, 20 % de la population africaine vaccinée à fin 2021, fixé au début de la pandémie, devrait donc être atteint avec trois trimestres de retard. Certes, l’Afrique est encore loin des taux de 70 % recommandés par l’OMS, mais les campagnes de vaccination battent d’autant plus leur plein que des difficultés d’accès aux doses du programme mondial Covax (66 % des 696 millions de doses distribuées sur le continent) ont été levées. Des avancées remarquables ont été faites en juin en Tanzanie, l’un des cinq pays au monde qui se montrait sceptique au début de la pandémie et n’avait pas encore commencé à vacciner en septembre 2021. Fin juillet 2022, la Tanzanie affichait 20,2 % de schéma vaccinal complet. Les efforts du Sud-Soudan, de l’Éthiopie, la Côte d’Ivoire, la Zambie et l’Ouganda ont aussi réduit le nombre de pays ayant moins de 10 % de leur population vaccinée. Le Point
Madagascar: suite à la fusillade d’Ikongo, l’opposition dénonce un «terrorisme d’État»
À Madagascar, la fusillade d’Ikongo commence à faire réagir publiquement, surtout du côté politique. L’ancien président Marc Ravalomanana a dénoncé le massacre et ce qu’il signifie selon lui de « terrorisme d’État ». Le ministre de la Défense et des renforts de la gendarmerie sont eux toujours présents dans la ville. … Du côté de la société civile, il n’y a pas encore de réaction officielle. « C’est un sujet compliqué, explique le représentant d’une organisation qui préfère rester anonyme. Albinisme, lynchage… Ce fait divers mêle trop de problématiques et cristallise un système en faillite, qui ne vient à la rescousse que lorsque l’explosion a déjà eu lieu. Ça montre que les gens ne croient pas en l’État. Pour la société civile, prendre parti pour les gendarmes ou la population ce serait quelque part soit justifier la tuerie, soit justifier la violence envers l’État. Difficilement tenable comme position. » L’association Albinos Madagascar appelle ce mercredi matin le gouvernement à prendre « des mesures exceptionnelles face à l’ampleur de la situation ». Depuis l’année 2020, Madagascar a recensé 118 cas d’enlèvements dont 22 concernait des personnes atteintes d’albinisme, selon les Nations unies. RFI
FMI accorde un soutien de 1,3 milliard de dollars à la Zambie pour sa dette
Le Fonds monétaire international (FMI) a accordé un soutien de 1,3 milliard de dollars (1,3 milliard d’euros) à la Zambie dans le cadre d’un accord conclu entre les créanciers pour restructurer la dette colossale qui a fait sombrer l’économie du pays d’Afrique australe. Ce programme prévu sur trois ans, vise à « rétablir la viabilité de la dette, à créer un espace budgétaire pour les dépenses sociales indispensables et renforcer la gouvernance économique », a précisé le FMI dans un communiqué diffusé tard mercredi 31 août. En 2020, pendant la pandémie, la Zambie était devenue le premier pays africain à être en défaut de paiement sur sa dette extérieure estimée à 17,3 milliards de dollars. Le déblocage du programme de soutien du FMI, signé en décembre 2021, était suspendu à un accord sur la restructuration de cette dette insoutenable. Le Monde avec AFP
McKinsey : L’Afrique, terre promise pour les fintech
L’étude publiée mardi 30 août par le cabinet Mc Kinsey, l’un des trois majors mondiaux dans le conseil en stratégie, confirme le dynamisme des fintech sur le continent. Selon les projections du cabinet, le chiffre d’affaires cumulé des fintech africaines devrait atteindre 30,3 milliards de dollars, d’ici 2025, soit huit fois plus qu’en 2020 (3,8 milliards de dollars), grâce notamment à l’amélioration de l’accès à Internet et au faible taux de bancarisation sur le continent. L’étude révèle que la population des start-up en Afrique a triplé en un an (entre 2020 et 2021) pour atteindre environ 5.200, portée par le dynamisme d’un trio de pays anglophones, Nigeria, Ghana et Kenya. Près de la moitié des start-up sont spécialisées dans les services financiers avec leurs solutions innovantes. Ces nouveaux acteurs très agiles de la finance ont réalisé des percées significatives sur le marché, avec des revenus estimés à près de 4 milliards de dollars en 2020. AFRIMAG
Tunisie: un millier de jeunes à Tunis pour le grand hackathon d’Afrique
Pendant trois jours, dans la salle omnisports de Radès, en banlieue sud de Tunis, 1000 jeunes de 25 pays différents ont planché sur des applications en intelligence artificielle (IA) et de machine learning durant un « hackathon ». Al Hack Tunisia, s’est tenu à Tunis du 29 au 31 août après la conférence Indaba consacrée à l’IA. Ce genre de rassemblement permet à de nombreux jeunes d’en apprendre plus sur les métiers liés au secteur. RFI
Une Casque bleu burkinabé servant au Mali est la femme policière de l’année des Nations Unies
Une Casque bleu du Burkina Faso servant au Mali à la MINUSMA a été honorée pour son travail visant à renforcer la confiance entre les autorités et les communautés locales, y compris les victimes de violences sexistes. L’adjudant-chef est fière d’avoir reçu le prix de la femme policière de l’année 2022 des Nations Unies. « C’est aussi un sentiment de joie, parce que le travail que j’ai accompli à Ménaka a été reconnu et valorisé », a-t-elle indiqué. « Je témoigne ma gratitude et mes remerciements à l’ensemble de tous ceux qui ont contribué pour que ces moments soient une réalité. Je remercie la MINUSMA et la Composante Police, UNPOL, qui m’ont permis de développer tant de potentialités pour soutenir les femmes maliennes ». Le prix a été créé en 2011 pour reconnaître les contributions exceptionnelles des femmes policières aux opérations de paix de l’ONU et pour promouvoir l’autonomisation des femmes. ONU Info