Les colonels maliens assurent invariablement qu’ils rendront le pouvoir aux civils début 2022, mais le doute grandit sur le respect du calendrier à six mois des élections promises et après une année de transition jugée peu productive. Les militaires au pouvoir depuis le putsch d’août 2020 et le second gouvernement transitoire installé par eux en juin à la suite d’un nouveau coup de force, ont répété jusqu’alors s’en tenir à l’échéancier de transition annoncé en avril. Ce calendrier ambitieux prévoit un référendum constitutionnel le 31 octobre, des élections régionales et locales le 26 décembre, puis le premier tour de la présidentielle et des législatives le 27 février 2022. La communauté internationale juge un rétablissement de l’ordre constitutionnel indispensable pour sortir de la profonde crise sécuritaire, sociale et économique dans laquelle s’enfonce depuis des années ce pays crucial pour la stabilité du Sahel. Or, à deux mois du premier rendez-vous prévu, le référendum, la transition a déjà manqué plusieurs échéances. Aucun projet de Constitution n’a été soumis au Conseil national de transition installé par les militaires pour tenir lieu d’organe législatif. Cela aurait dû être fait en juillet, selon le calendrier rendu public en avril. AFP
La ministre libyenne des Affaires étrangères Najla al-Mangoush n’a pas écarté mardi la possibilité d’un report des élections générales prévues en décembre si le Parlement tardait à entériner la loi électorale.La Libye tente de s’extraire d’une décennie de violences et de luttes au pouvoir. Après un accord sur un cessez-le-feu entre autorités rivales conclu en octobre 2020, un gouvernement unifié et transitoire a été installé sous la houlette de l’ONU début 2021 pour mener le pays à des élections législatives et présidentielle annoncées pour le 24 décembre. « Nous œuvrons tous à ce que les élections aient lieu en décembre. En tant que gouvernement, nous avons fait tout ce qu’il fallait pour avancer vers les élections, en apportant notre soutien financier, logistique et matériel à la commission électorale », a dit Mme Mangoush lors d’une conférence de presse à Alger à l’issue d’une réunion des pays du voisinage de la Libye. « Je ne peux répondre à la question de savoir si les élections vont être repoussées ou pas mais nous veillons à ce qu’elles se tiennent à la date fixée », a-t-elle ajouté. « Nous attendons encore que le Parlement valide la loi électorale pour la tenue des élections. Ceci peut entraver ou retarder » le scrutin. La ministre libyenne a encore dit qu’une « réunion consultative » des pays voisins et des « États amis » de la Libye devrait se tenir fin septembre ou début octobre pour parler du « volet sécuritaire ». « Il faut que le pays soit stable pour que l’on puisse organiser des élections. » Belga
Les opposants au Conseil militaire de transition ont décidé de faire front commun dans une nouvelle organisation : « déclaration des organisations tchadiennes pour une transition inclusive ». Le Groupe de réflexion et d’action du 1er juin et la coalition Wakit Tama se sont engagés ensemble, ce mardi 31 août 2021, contre la version actuelle du projet de dialogue national inclusif qu’ils estiment non-représentatif de la société tchadienne. Le Groupe de réflexion et action pour l’appel du 1er juin, une association de personnalités tchadienne ayant une aura internationale, et la coalition Wakit Tama, qui regroupe des partis politiques et associations opposés au conseil militaire de transition, ont décidé de se donner la main dans un cadre qui s’appelle « déclaration des organisations tchadiennes pour une transition inclusive ». Ces deux structures ont décidé de s’unir contre le gouvernement après la mise en place du comité d’organisation du dialogue national inclusif. Pour elles ce comité n’est pas représentatif de toutes les composantes de la société tchadienne. Selon le professeur Avocksouma Djona, l’un des membres de cette nouvelle alliance, la voie suivie par le Conseil militaire de transition n’est pas de nature à apaiser le peuple tchadien et à ramener la paix. RFI
Au Mali, la situation économique alarme la Banque mondiale. Alors qu’un projet d’ordonnance de loi de finances doit être examiné dans les jours qui viennent par le Conseil national de transition, l’institution financière a publié ce mois-ci un rapport mettant en lumière les conséquences cumulées de la crise sanitaire liée au coronavirus et de la crise socio-politique liée au coup d’État militaire d’août 2020. Et le tableau est plus que sombre. « Récession de l’économie » et « accélération de la dette publique ». Telles sont, selon la Banque mondiale, « les effets combinés de la pandémie de Covid 19 et de la crise socio-politique » au Mali. « Après avoir enregistré une croissance moyenne de 5,1 % entre 2013 et 2019, le PIB réel s’est contracté de 2% en 2020 », notent les auteurs du rapport, qui constatent que les progrès réalisés ces dix dernières années en matière de réduction de la pauvreté ont été « freinés » par la crise sanitaire : selon leurs estimations, le nombre de pauvres a augmenté de 900 000 personnes. RFI
Les Nations Unies viennent de signer un plan d’action au Mali avec la Plateforme, une coalition de mouvements signataires de l’Accord pour la paix et la réconciliation, pour mettre fin au recrutement et à l’utilisation d’enfants, à la violence sexuelle et à toutes les autres violations graves envers les enfants. Ce plan d’action, qui a été signé le 26 août, vise aussi à prévenir de tels abus, précise la Mission des Nations Unies au Mali (MINUSMA) dans une note à la presse. Dans ce cadre, la Plateforme mettra en place une procédure pour la libération des enfants, leur réintégration dans leurs familles et leurs communautés, ainsi que des mécanismes de protection et d’appui visant à leur permettre de reprendre une vie normale. Ces mesures s’inscrivent dans le cadre des résolutions du Conseil de sécurité des Nations Unies sur les enfants et les conflits armés. Au cours de la cérémonie de signature facilitée par l’Equipe spéciale pays des Nations Unies sur la protection de l’enfant en situation de conflit dirigée par la MINUSMA et le Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF), la Plateforme a noté avec satisfaction « l’espoir et l’opportunité qu’offre la réalisation du plan d’action au profit des enfants et des communautés concernées, notamment par la séparation des enfants des groupes armés et leur réinsertion dans leurs familles et leurs communautés ». ONU Info
Les autorités kényanes se sont félicitées des progrès réalisés dans la lutte contre le braconnage, après la publication lundi 30 août du premier recensement animalier mené dans le pays. Selon ces données, le Kenya compte notamment 36 280 éléphants, une population en augmentation de 21 % par rapport à 2014, année où le braconnage avait connu un pic. D’après l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN), la population d’éléphants de savane africaine a plongé d’au moins 60 % au cours des cinquante dernières années, du fait du braconnage et de la conversion de terres pour l’agriculture. Les pachydermes sont considérés comme des espèces « en danger » dans la dernière mise à jour de la « liste rouge » de l’UICN. Financé par l’Etat kényan, le recensement a permis de dénombrer trente espèces d’animaux différentes sur les près de 59 % du territoire étudiés. Le nombre de lions, zèbres, hirolas (antilopes de chasse) et des trois espèces de girafes serait en augmentation, d’après le rapport qui ne fournit toutefois pas de données comparatives avec les années précédentes. Un total de 1 739 rhinocéros ont également été recensés, dont deux rhinocéros blancs du Nord, 840 rhinocéros blancs du Sud et 897 rhinocéros noirs en danger critique d’extinction. La réserve de Masaï Mara, dans le sud du pays, abrite, elle, près de 40 000 gnous. « Les efforts pour alourdir les peines contre les crimes liés aux espèces menacées semblent porter leurs fruits », estiment les auteurs du rapport. Le président Uhuru Kenyatta a salué la réussite des agences de protection de l’environnement dans leur lutte contre le braconnage, tout en les exhortant à trouver des approches innovantes pour protéger la faune. Le Monde avec AFP
« Aucune preuve » de la présence d’Ebola en Côte d’Ivoire, déclare l’OMS après de nouvelles analyses
Il n’existe « aucune preuve » de la présence du virus Ebola en Côte d’Ivoire, après de nouvelles analyses de l’Institut Pasteur de Lyon (France) sur les prélèvements réalisés sur une jeune Guinéenne présentée par les autorités ivoiriennes comme infectée, mi-août, a annoncé mardi l’Organisation mondiale de la santé (OMS). « Avec les nouveaux résultats obtenus par le laboratoire à Lyon, l’OMS estime que la patiente n’a pas eu la maladie à virus Ebola et de plus amples analyses sur la cause de sa maladie sont en cours », indique un communiqué de l’OMS. « Depuis que la Côte d’Ivoire a annoncé la détection du cas » le 14 août sur une Guinéenne de 18 ans arrivée à Abidjan par la route depuis son pays après un voyage de 1500 km, « plus de 140 contacts ont été listés dans les deux pays. Aucune autre personne n’a présenté des symptômes de la maladie, ni n’a été testée positive à Ebola », ajoute l’OMS. En conséquence, l’organisation « rétrograde désormais ses interventions en Côte d’Ivoire du niveau de riposte à celui d’état d’alerte ». Belga
Trois ans après l’accord de paix signé par le président Salva Kiir et son rival Riek Machar, le nouveau Parlement a été inauguré, le lundi 30 août 2021, par le chef de l’État qui a appelé les parlementaires à accélérer la mise en œuvre de cet accord de 2018. Un appel qui intervient alors qu’une partie de la société civile, frustrée par le manque de progrès, demande la démission du président et son vice-président. … Salva Kiir leur a également demandé de placer les besoins des citoyens au-dessus des considérations partisanes et d’accélérer la mise en œuvre de l’accord. D’importants points de cet accord sont toujours en suspend, notamment la création d’une armée unifiée et une nouvelle Constitution qui ouvrirait la voie à des élections en 2023. Une manifestation contre le régime devait d’ailleurs être organisée lundi dans la capitale. Elle n’a pas eu lieu, le gouvernement ayant interdit tout rassemblement, procédé à des arrestations, coupé l’internet et déployé d’importantes forces de sécurité à Juba. Un signe, selon certains militants, que les autorités craignent un soulèvement. RFI
Environ 380 000 personnes ont été affectées par de fortes inondations au Soudan du Sud, où des crues de rivières ont forcé des milliers de familles à quitter leur foyer, a indiqué mardi 31 août l’agence des Nations unies pour les affaires humanitaires (Ocha). Près des trois quarts des personnes touchées se trouvent dans deux États – Unity et Jonglei – a indiqué l’Ocha dans une note d’information, prévenant que « d’autres fortes pluies et inondations (sont) attendues dans les mois à venir ». « L’accessibilité est un défi majeur, la majorité des zones touchées par les inondations étant inaccessibles par la route », ce qui complique l’acheminement de l’aide humanitaire aux populations, a indiqué l’agence. Selon un déplacé, Michael Gai, qui a fui avec sa famille vers Bor, la capitale de l’État de Jonglei, de nombreux habitants sont piégés et ne peuvent pas rejoindre des zones plus sûres. « Les inondations viennent de toutes les directions – est, sud, nord et ouest », a-t-il déclaré à l’AFP. « Beaucoup de gens ont quitté les zones inondées, mais il y en a, plus vulnérables, qui sont restés, ils ne peuvent pas se déplacer », a-t-il dit, ajoutant que les personnes âgées étaient particulièrement exposées. France24 avec AFP
Après plus de 20 ans d’attente, les espoirs de Nwale Nchimaonwi ont vite été douchés quand le Nigeria a finalement adopté la loi censée réguler le secteur pétrolier et mieux répartir les richesses tirées de l’or noir dans le premier pays producteur d’Afrique. Le mécontentement de cet agriculteur et militant puise sa source dans la pollution environnementale, la pauvreté et le sentiment d’abandon qui touchent sa région, le delta du Niger, dont les sous-sols riches en hydrocarbures assurent au pays la plupart de ses recettes en dollars. De nombreux habitants ont perdu leurs moyens de subsistance agricoles et halieutiques en raison des contaminations successives dues aux fuites de pétrole. Promulguée mi-août, la loi n’a pas tenu ses promesses de réparer les injustices subies par les communautés locales, selon ces dernières: elle exige que les compagnies pétrolières leur versent 3% des coûts d’exploitation. Bien moins que les 10% réclamées comme une « compensation équitable ». « Comment 3% peuvent nettoyer les fuites, fournir de l’eau potable, des routes, des hôpitaux et des emplois dans les communautés pétrolières ? », affirme à l’AFP Nwale Nchimaonwi, un des responsables du Mouvement pour la survie du peuple ogoni (Mosop), devant sa maison à Ejamah-Ebubu. AFP
L’Union européenne et la République islamique de Mauritanie ont conclu ce mercredi 28 juillet 2021 les négociations pour le renouvellement de l’accord bilatéral sur la pêche durable. Ce nouvel accord, qui remplace celui en vigueur depuis 2008, contribue à renforcer encore le partenariat politique entre I’UE et la Mauritanie et confirme plusieurs décennies de coopération dons le domaine de la pêche, secteur clé pour le développement de l’économie mauritanienne et l’un des piliers de la croissance bleue européenne. En cohérence ovec la politique européenne de la pêche, le nouvel accord intervient après une longue négociation, qui s’est déroulée dons une phase de réformes de la gestion des pêches en Mauritanie et intègre les priorités de la nouvelle stratégie nationale sectorielle récemment adoptée. Financial Afrik
La Chine organisera la deuxième Exposition économique et commerciale Chine-Afrique à Changsha, capitale de la province du Hunan, du 26 au 29 septembre, avec une série d’activités en ligne et hors ligne. La foire, sur le thème «Nouveau départ, nouvelles opportunités, et nouvelles réalisations», invitera six pays africains, dont le Kenya et le Rwanda, comme invités d’honneur, a déclaré l’organisateur lundi 30 août lors d’une conférence de presse. A ce jour, plus de 9.700 personnes se sont inscrites à l’exposition, dont des représentants d’ambassades africaines en Chine, d’organisations internationales, ainsi que d’entreprises chinoises. Au cours de l’exposition, 12 forums et entretiens économiques et commerciaux auront lieu dans des domaines-clés et émergents de la coopération économique et commerciale entre la Chine et l’Afrique, notamment la coopération en matière de produits alimentaires et agricoles, le développement médical et sanitaire, et la coopération en matière d’infrastructure et de finances. Dans le contexte de la pandémie de Covid-19, l’exposition créera une plateforme cloud pour organiser des conférences, des expositions et des transactions en ligne. Un rapport sur les relations économiques et commerciales entre la Chine et l’Afrique devrait être publié lors de l’exposition. AFRIMAG
La nuit tombe sur les collines du Malawi. Dans le village de Yobe Nkosi, à plus de 300 kilomètres de la capitale Lilongwe, des petites lumières scintillent désormais dans l’école : jusqu’ici, les enfants étudiaient à la lueur des bougies, quand il y avait l’argent. Le Malawi, petit pays enclavé d’Afrique australe, est l’un des plus pauvres de la planète. Seulement 11 % de la population est raccordée à l’électricité et seulement 4 % en milieu rural, selon les ONG. Et dans certains endroits comme celui-ci, une fois le soleil couché, toute activité cesse. De retour dans son village il y a plusieurs années, après des études, Colrerd Nkosi, aujourd’hui âgé de 38 ans, n’a pas pu se résoudre à retourner à un quotidien sans électricité. Il réalise bientôt que la rivière Kasangazi coule devant sa maison avec juste assez de force pour pousser les pédales de son vélo. Sans formation particulière au métier d’électricien, il bricole une dynamo et réussit à tirer du courant jusqu’à sa maison. Quand les habitants du village se mettent à débarquer chez lui en nombre pour recharger leurs téléphones, il se dit qu’il doit pousser le projet plus loin. En déviant l’eau de la rivière, il réussit à créer une petite chute d’eau. « J’ai fabriqué une turbine hydroélectrique avec un compresseur de réfrigérateur. Ça a fourni de l’électricité à six maisons », raconte-t-il à l’AFP, vêtu d’un bleu de travail. Le Monde avec AFP
L’imam en chef du Ghana est un homme peu loquace, mais cet ecclésiastique musulman centenaire sait certainement comment faire des vagues – en assistant à un service religieux catholique dans le cadre des célébrations de son anniversaire. Les photos de Sheikh Osman Sharubutu, assis attentivement sur les bancs de l’église catholique Christ the King d’Accra pour un service de Pâques, sont devenues virales sur les médias sociaux. Sheikh Sharubutu est le principal religieux musulman du Ghana depuis 26 ans. Il a toujours insisté sur le fait que les principes fondamentaux de l’islam sont ancrés dans la paix et l’amour, comme en témoignent ses sermons hebdomadaires lors de la prière du vendredi à la mosquée centrale de la capitale. L’imam Sheikh Osman Sharubutu a fait un don de plus de 8 000 dollars (5 800 livres sterling) pour soutenir la construction d’une cathédrale nationale d’une valeur de plus de 100 millions de dollars à Accra, la capitale. Le Ghana a une histoire d’harmonie interreligieuse, bien que ce don soit considéré comme inhabituel. L’ecclésiastique de 102 ans a signalé que ce geste visait à renforcer la coexistence pacifique entre chrétiens et musulmans. Le chef de la communauté musulmane minoritaire du Ghana dit souhaiter laisser la paix en héritage. Le complexe, dont la fin des travaux est prévue en 2024, sera composée d’un musée biblique et d’un auditorium de 5 000 places. BBC