Au Soudan, des milliers de personnes ont à nouveau manifesté contre le coup d’État dans plusieurs villes du pays. C’était la 21ᵉ marche dite du « million » contre le putsch du 25 octobre. Ce lundi, la manifestation a été violemment réprimée. Lundi 28 février, la mission de l’ONU au Soudan, qui rencontre depuis un mois des responsables du pouvoir militaire et des représentants de la société civile, a réitéré ses appels à un partenariat entre civils et militaires pour sortir de l’impasse. Mais depuis quatre mois, les manifestants refusent catégoriquement toute négociation avec la junte. Les comités de résistance ont proposé dimanche une charte politique visant à unifier toutes les forces civiles pour renverser les putschistes. Qui pour le moment ne cèdent rien. Ce lundi, la manifestation a été violemment réprimée. Des dizaines de blessés, et deux manifestants ont été tués par les forces de l’ordre portant le bilan depuis le 25 octobre à 85 personnes. Dans le nord de Khartoum, un enfant a été tué d’une balle dans le ventre. Et dans la ville voisine d’Oumdurman, un jeune manifestant a reçu une balle dans la tête. Les mots sont crus, ce sont ceux des médecins soudanais qui dénoncent des assassinats ciblés alors que 90% des victimes de la répression ont été visées dans le haut du corps. Les médecins dénoncent également une nouvelle attaque des forces de l’ordre dans les hôpitaux, ce lundi des gaz lacrymogènes ont été lancés dans une salle d’opération. RFI
Le HCUA, l’un des groupes armés du nord du Mali signataire de l’accord de paix de 2015, s’inquiète des intentions des autorités de transition quant au respect de l’accord. Suite aux propos tenus par plusieurs membres du gouvernement de transition, le Haut conseil pour l’unicité de l’Azawad s’est donc réuni en session extraordinaire, dans son fief de Kidal. « Ce qui nous a choqués, ce sont les propos du Premier ministre, sur Kidal, qui était le fief de la CEMA, et que, pendant deux ans, les terroristes se sont préparés dans cette ville pour relancer les attaques sur le reste du Mali. Ce sont des contre-vérités », estime Almou Ag Mohamed, le porte-parole du HCUA. Le mouvement s’inquiète des intentions réelles des autorités de transition quant à la mise en œuvre de l’accord de paix de 2015. « On a écouté aussi les propos du ministre des Affaires étrangères, qui déclarait l’impossibilité de la mise en œuvre de l’accord en l’état, qu’il fallait le revoir. Nous avons considéré, depuis l’avènement de la transition, que c’était une opportunité pour mettre en œuvre ce qu’on n’a pas pu mettre en œuvre sous l’ancien régime. Mais de plus en plus, nous constatons un éloignement des autorités de transition de la mise en œuvre de l’accord », rajoute le porte-parole. RFI
Des heurts ont opposé, lundi à Conakry, forces de sécurité et partisans de l’ex-Premier ministre Cellou Dalein Diallo, à qui les militaires au pouvoir ont ordonné, ainsi qu’à une autre figure politique, de quitter leurs maisons, a constaté un correspondant de l’AFP. Ce sont les premiers incidents du genre depuis que des militaires sous le commandement du colonel Mamady Doumbouya ont renversé le président Alpha Condé le 5 septembre 2021. Des centaines de jeunes partisans de M. Diallo ont lancé des pierres contre les forces de l’ordre à Ratoma, l’une des communes constituant la capitale guinéenne, où se trouve le siège de l’Union des forces démocratiques de Guinée (UFDG), le parti de M. Diallo. Les policiers ont répondu par des jets de gaz lacrymogène, tandis que la circulation était limitée sur l’axe principal du quartier. Cette banlieue de Conakry a été, à partir d’octobre 2019 et pendant des mois, le théâtre d’une contestation violente, de la part des supporteurs de l’UFDG contre la présidence Condé. Cette fois, l’élément déclencheur des troubles a été la décision des nouvelles autorités, enjoignant le 15 février à M. Diallo de quitter au plus tard ce lundi son domicile situé à Dixinn, un quartier de la capitale. L’administration a entrepris la même démarche à l’encontre de l’autre grande personnalité politique guinéenne en dehors du pouvoir, Sidya Touré, autre ancien chef de gouvernement. L’administration affirme que ces biens appartiennent au domaine public. M. Diallo affirme que son domicile est un bien privé qui lui a été vendu par l’Etat en 2005. … Le colonel Doumbouya, chef de la junte qui s’est fait investir président, a assuré qu’il n’y aurait pas de « chasse aux sorcières » mais que la justice serait la « boussole » du pays. La junte a cependant procédé à l’éviction de nombreux cadres des services de l’Etat. AFP
Au moins 440 civils ont été tués entre juin et septembre 2021 au Soudan du Sud dans des affrontements entre factions proches du vice-président Riek Machar et l’armée loyale au président Salva Kiir, selon un rapport de l’ONU publié mardi 1er mars. Les violences, qui ont également fait 18 blessés et entraîné 74 enlèvements, ont touché la région de Tambura, dans le sud-ouest du pays. D’après la mission onusienne (Unmiss) et le Bureau des droits de l’homme de l’ONU, les affrontements politico-ethniques opposaient le mouvement du vice-président Riek Machar (le SPLM/A-IO) et les Forces de défense sud-soudanaises (SSDF) loyales au président Kiir « ainsi que leurs milices respectives ». Le rapport fait état d’au moins 64 civils victimes de violences sexuelles, « dont une fille de 13 ans qui a été victime d’un viol collectif à mort ». « Au moins 56 civils, dont 4 femmes » sont toujours portés disparu et « leur sort et le lieu de détention de ces personnes sont toujours inconnus », ajoute le document, qui mentionne également « les pillages et destructions de biens, la conscription d’enfants, (…) les discours de haine et l’incitation à la violence parmi les autres violations des droits humains découvertes par l’enquête ». Environ 80 000 personnes ont fui leurs maisons pour échapper aux combats, selon l’ONU. Le Monde avec AFP
Biodiversité, alimentation, santé, économie… Au-delà de 1,5 degré de réchauffement de la planète, les dégâts en Afrique seront très lourds, estime le Giec, le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat, dans le deuxième chapitre de son rapport. Ils appellent à concrétiser financièrement un certain nombre de mesures d’adaptation. L’Afrique risque une perte de biodiversité généralisée. Au-dessus d’un degré et demi de réchauffement planétaire, la moitié des espèces vont perdre 30% de leur effectif ou de leur habitat. Au-delà de deux degrés, c’est l’extinction assurée de 7% à 18% des espèces et de 90% des coraux d’Afrique. L’alimentation humaine est aussi menacée par la sécheresse, avec la baisse des rendements, par exemple, du maïs. Les captures de poissons réduites dans un océan plus chaud, vont induire des carences en fer et en vitamines pour des millions d’habitants du continent. Davantage de maladies transmises par les insectes comme le paludisme, au-delà de 1,5 degré de réchauffement mondial, près d’un demi-milliard d’Africains de moins de 5 ans et de plus de 60 ans seront exposés à des vagues de chaleur à plus de 42 degrés pendant quinze jours d’affilée. Sans oublier la montée du niveau des eaux dans les villes côtières et les inondations, qui vont se multiplier. RFI
L’Afrique du Sud n’a enregistré aucun décès lié au Covid en 48 heures, une première depuis mai 2020 pour le pays officiellement le plus touché du continent, ont annoncé mardi les autorités sanitaires du pays. L’Institut national des maladies transmissibles (NICD) a annoncé la nouvelle dans son recensement quotidien des cas, remontés de tout le pays, déclenchant un optimisme prudent. La dernière fois que le pays n’avait aucun mort du Covid-19 à déplorer remonte au 12 mai 2020. … Au moins 80% de la province densément peuplée de Gauteng, où est située Johannesburg, a déjà été infectée par le Covid, une proportion qui, selon lui, reflète à peu près celle prévalant dans le pays. Zimbabwe, Namibie, Angola, Mozambique et Eswatini n’ont signalé aucun décès lié au Covid sur les dernières 24 heures, même si ces pays voisins bénéficient d’un suivi santé moins développé. L’Afrique du Sud a perdu 100.000 personnes en raison du Covid et compte près de 3,6 millions de personnes infectées. Belga
Des images qui choquent l’Afrique. Parmi les centaines de milliers de personnes qui tentent de fuir l’Ukraine vers les pays voisins, notamment la Pologne, figurent de nombreux ressortissants africains – pour la plupart étudiants. Et les accusations de comportements racistes à leur égard se multiplient, vidéos à l’appui. Elles sont partagées sur réseaux sociaux sous le hashtag #AfricansinUkraine. Sous forte pression diplomatique, après que quelques États africains ont trouvé les moyens de répondre aux appels à l’aide de leurs concitoyens, au cas par cas, l’Union africaine (UA) a haussé le ton et s’est dit « particulièrement préoccupée par les informations rapportées selon lesquelles les citoyens africains, se trouvant du côté ukrainien de la frontière, se verraient refuser le droit de traverser la frontière pour se mettre en sécurité ». Le chef de l’État sénégalais Macky Sall, président en exercice de l’UA, et le président de la Commission de l’UA, Moussa Faki Mahamat, rappellent que « toute personne a le droit de franchir les frontières internationales pendant un conflit (…) quelle que soit sa nationalité ou son identité raciale ». Appliquer un « traitement différent inacceptable » aux Africains serait « choquant et raciste » et « violerait le droit international », soulignent-il. Jusqu’ici, les réactions en Afrique sont peu nombreuses suite à l’invasion russe de l’Ukraine. Le Point