Crise au Soudan : plus de 1,6 million de personnes déplacées par les affrontements
Alors que les combats feraient toujours rage au Soudan, malgré une nouvelle prolongation de la trêve pour tenter d’acheminer une aide humanitaire vitale dans ce pays du nord-est de l’Afrique, l’exode des civils continue de s’accélérer avec plus de 1,6 million de personnes déplacées par la crise au Soudan. Selon l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), plus de 1,65 million de personnes ont été nouvellement déplacées, dont plus de 1,2 million l’intérieur du pays et plus de 425.000 dans les pays voisins. Le décompte fait mardi par le Bureau de la coordination des affaires humanitaires des Nations Unies (OCHA), signalait près de 1,4 million de personnes dont environ 345.265 personnes réfugiés dans les pays voisins. Selon l’agence onusienne basée à Genève, la majorité des 1,2 million de personnes déplacées internes quittent Khartoum (69%), suivi du Darfour occidental (21%), le Darfour méridional (8%), le Darfour du Nord, le Darfour central et le Kordofan du Nord. La majorité des déplacés internes (65%) ont fui vers les zones urbaines, tandis que le reste (34,7%) s’est réfugié dans les zones rurales. Les trois quarts des personnes déplacées cherchent à s’abriter chez des proches ou dans des communautés d’accueil. ONU Info
Soudan: des civils s’inquiètent d’un retour en force des islamistes de l’ancien régime
Au Soudan, les combats entre l’armée du général al-Burhan et les paramilitaires du général Hemedti se poursuivent malgré plusieurs trêves successives. Sur place, des civils s’inquiètent de l’influence exercée par des islamistes dans ce conflit qui a fait plus de 1 800 morts selon l’ONG ACLED. L’ancien régime soudanais, allié des islamistes, tente-t-il de tirer profit de la situation actuelle afin de revenir au pouvoir au Soudan ? C’est en tout cas ce que craignent sérieusement les civils à Khartoum. Ils tirent la sonnette d’alarme et considèrent que les combats continuent parce que les islamistes sont très influents au sein de l’armée soudanaise, et ne veulent pas de discussions. Ils sont ainsi convaincus maintenant de l’existence d’une « troisième force », impliquée dans cette guerre. Il s’agit, selon eux, d’islamistes de l’ancien régime. Plusieurs se sont échappés de la prison Kober au début des affrontements entre les forces armées entre le général al-Burhan et les Forces de soutien rapide (FSR) du général Hemedti, le 15 avril 2023. RFI
Un « nettoyage ethnique » continue au Tigré malgré l’accord de paix, selon HRW
Les forces de la région éthiopienne de l’Amhara poursuivent une campagne de « nettoyage ethnique » d’une partie du Tigré voisin sous leur contrôle, malgré la fin du conflit dans cette région du nord de l’Ethiopie, dénonce jeudi Human Rights Watch (HRW). L’accord de novembre qui a mis un terme aux hostilités dans le nord de l’Ethiopie « n’a pas mis fin au nettoyage ethnique des Tigréens dans la zone du Tigré occidental », accuse dans un communiqué Laetitia Bader, directrice adjointe Afrique de l’organisation de défense des droits humains. Des unités paramilitaires régionales et des miliciens amhara « Fano », qui ont épaulé l’armée fédérale éthiopienne durant les deux ans de guerre brutale contre les autorités régionales rebelles du Tigré, ont pris le contrôle de cette zone rattachée administrativement au Tigré mais que les Amhara considèrent comme leur terre ancestrale. « Les forces amhara » y « continuent d’expulser par la force les Tigréens dans le cadre d’une campagne de nettoyage ethnique », accuse HRW dans un nouveau rapport. VOA
Au Sénégal, un dialogue pour « asseoir la paix et la stabilité sociale »
Ce mercredi 31 mai s’ouvre un dialogue national dans la capitale sénégalaise, Dakar, dans un contexte de tension. Initié par le président Macky Sall, la rencontre a pour objectif d’aborder les questions clés qui affectent la nation afin « d’asseoir la paix et la stabilité sociale », selon M. Sall. Le dialogue national verra la participation des « représentants des acteurs politiques, économiques, sociaux, culturels, des chefs religieux et coutumiers, des jeunes et des femmes, afin d’échanger et de bâtir des consensus durables sur des questions majeures relatives à la vie nationale, et à l’avenir du pays », informe le communiqué rendu public par le gouvernement sénégalais. BBC
L’opposant sénégalais Sonko condamné à deux ans ferme, son éligibilité encore plus compromise
Un tribunal criminel de Dakar a condamné jeudi l’opposant sénégalais Ousmane Sonko, accusé de viols, à deux ans de prison ferme pour « corruption de la jeunesse », compromettant encore davantage sa canditure à la présidentielle de 2024 dans un contexte de vives tensions. La chambre criminelle, statuant en l’absence du plus farouche adversaire du président Macky Sall, l’a en revanche acquitté des accusations de viols et menaces de mort. Elle a par ailleurs condamné à deux ans de prison ferme la co-accusée de M. Sonko, Mme Ndèye Khady Ndiaye, patronne du salon de beauté où M. Sonko était accusé d’avoir abusé d’une employée à plusieurs reprises. La « corruption de la jeunesse » consiste à débaucher ou à favoriser la débauche d’un jeune de moins de 21 ans. La plaignante, Adji Sarr, avait moins de 21 ans au moment des faits qu’elle dénonce. La décision paraît au vu du code électoral maintenir la menace sur son éligibilité et sur sa faculté à concourir à la présidentielle de l’an prochain. VOA
Zimbabwe : les élections générales fixées au 23 août
Les élections générales au Zimbabwe auront lieu le 23 août. La date tant attendue des scrutins présidentiel et législatif, a finalement été annoncée mercredi par le président sortant Emmerson Mnangagwa âgé de 80 ans. Elu chef de l’état en 2018 à la suite d’un coup d’état qui a déposé le président Robert Mugabe un an plus tôt, il achève actuellement un second mandat. Son principal rival l’avocat et pasteur Nelson Chamisa, âgé de 45 ans, avait exprimé mardi son impatience accusant M. Mnangagwa d’entretenir « l’opacité sur les dates » des élections attendues depuis plusieurs mois. Pendant cette période d’attente, le parti dont il est à la tête, la toute nouvelle Coalition des citoyens pour le changement (CCC) a accusé le parti au pouvoir de réprimer les opposants politiques. Des réunions de l’opposition ayant été entravées, et des responsables, y compris des députés, arrêtés sous prétexte de réunion illégale. AfricaNews
Internet coupé après de violentes manifestations en Mauritanie
Le gouvernement mauritanien a coupé mercredi le réseau internet sur les téléphones portables au lendemain de manifestations liées au décès d’un jeune Mauritanien à la suite d’une brève garde-à-vue dans un commissariat de police. Toutes les connexions internet sur les téléphones portables étaient coupées mercredi, mais les lignes fixes continuaient de fonctionner et l’activité économique suivait son cours, a constaté un journaliste de l’AFP. Mardi, des manifestations spontanées se sont déroulées à Nouakchott et Boghé (Sud) pour réclamer « justice pour Omar Diop », un jeune homme arrêté lundi soir à Nouakchott après avoir participé à une bagarre selon la police, et décédé quelques heures plus tard à l’hôpital à la suite de problèmes respiratoires. Une autopsie et une enquête sont en cours pour déterminer les circonstances du décès, a déclaré le ministère de l’Intérieur dans un communiqué. Les manifestants ont brûlé des pneus dans les rues de la capitale, « incendié et saccagé des biens publics et privés », a-t-il aussi indiqué. VOA
La Communauté des États d’Afrique de l’Est prolonge le mandat de sa force en RDC
Le Burundi a organisé ce mercredi le 21e sommet extraordinaire de la Communauté d’Afrique de l’Est (EAC). Plusieurs chefs d’États et ministres étaient présents pour examiner la situation sécuritaire dans l’est de la RDC, mais aussi étudier une éventuelle prolongation de la force est-africaine déployée dans la zone, notamment pour lutter contre la rébellion M23. Kinshasa a plusieurs fois remis en cause ses actions et a demandé qu’une évaluation soit faite avant toute extension. Finalement, un compromis a été trouvé. RFI
Des niveaux record de la faim en RDC nécessitent un soutien aux moyens des investissements à long terme (ONU)
Des niveaux record de la faim en République démocratique du Congo (RDC) nécessitent un soutien aux moyens d’existence et des investissements à long terme, ont mis en garde, mardi 30 mai, des agences des Nations Unies, qui appellent à un soutien accru pour améliorer les moyens de subsistance tout en répondant aux situations d’urgence. L’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) et le Programme alimentaire mondial(PAM) des Nations Unies estiment à 6,7 millions le nombre de personnes en situation de crise ou d’urgence alimentaire dans le Nord et le Sud-Kivu et en Ituri. Cela représente une augmentation de 10% par rapport à l’année dernière. « L’insécurité alimentaire en RDC au cours des cinq dernières années reste l’une des plus élevées au monde. Elle place les populations vulnérables dans une situation difficile », a déclaré dans un communiqué, Aristide Ongone Obame, représentant de la FAO en RDC. Radio Okapi
Faustin Archange Touadéra : « président à vie » ?
A la tête de la RCA depuis 2016, réélu en 2020, Faustin Archange Touadéra est né dans une famille modeste dans la banlieue de Bangui, dans le quartier Mandaba, situé dans le quatrième arrondissement de la capitale centrafricaine. Le professeur de mathématiques a dirigé l’Université de Bangui. Mais son parcours politique est marqué par sa nomination, par l’ancien président François Bozizé, au poste de Premier ministre en 2008. En l’absence d’une Assemblée nationale élue, Faustin Archange Touadéra devient alors de fait la deuxième personnalité du pouvoir jusqu’à l’accord de paix de Libreville, signé la même année entre les groupes armés, le pouvoir et les forces vives de la nation. Depuis le 30 mars 2016, Faustin Archange Touadéra dirige la République centrafricaine et s’est éloigné de François Bozizé, aujourd’hui en rébellion contre le pouvoir de Bangui. Il s’est mis à dos une bonne partie de la classe politique qui l’avait soutenu en 2016. A l’époque, il s’est présenté comme le candidat des pauvres. Or, la pauvreté s’est accrue durant ses deux mandats. DW
Moscou : La Centrafrique est prête à accueillir une base militaire russe
L’ambassadeur de la République centrafricaine à Moscou, Léon Dodonu-Punagaza, lors d’une interview accordée au quotidien russe Izvestia, a déclaré que son pays est prêt à accueillir une base militaire russe qui pourrait abriter jusqu’à 10 000 soldats. «Notre pays a été le premier du continent africain à résister aux Français. Mais aujourd’hui, nous avons besoin d’une base militaire russe, où des militaires russes seraient présents à hauteur de 5 000 à 10 000 hommes. D’ailleurs, en cas de besoin, ils pourraient être utilisés dans d’autres pays », a indiqué le diplomate centrafricain. Il y a une importante coopération militaro-technique entre Moscou et Bangui dont certains pays ne sont pas satisfaits de cette évolution. Nous l’avons vu avec l’exemple de la France, qui a été extrêmement indignée par les récentes livraisons de 6 avions militaires par la Russie. Mais c’est leur affaire, car notre coopération avec les Russes se poursuivra, selon Léon Dodonu-Punagaza. Sahel-Intelligence
Kenya : Amnesty et HRW dénoncent l’impunité des violences policières
Douze personnes, dont deux enfants, ont été tuées par la police au Kenya lors des manifestations antigouvernementales menées par le chef de l’opposition Raila Odinga en mars dernier, selon Amnesty International et Human Rights Watch. Les organisations dénoncent « l’impunité » dont bénéficient les forces de l’ordre dans ce pays d’Afrique de l’Est. … Selon un chercheur de Human Rights Watch, « la police kenyane agit en toute impunité lorsqu’elle est confrontée à des manifestations ». La grand-mère d’un enfant blessé lors des affrontements avec la police témoigne de son expérience : « Deux enfants sont venus me voir en me disant : « Grand-mère Lewis, on t’appelle à l’hôpital » », se souvient-elle. … La police kényane est régulièrement accusée d’exécutions extrajudiciaires par les organisations de défense des droits humains kényanes et internationales. Selon l’organisation Missing Voices, 1 264 personnes sont mortes entre les mains des forces de l’ordre depuis qu’elle a commencé à collecter des données en 2007. AfricaNews
Les ministres des affaires étrangères des BRICS préparent le prochain sommet à Johannesburg
Ils ne s’étaient pas réunis depuis quatre ans. Les ministres des Affaires étrangères du groupe des BRICS se retrouvent au Cap, en Afrique du Sud, à partir de ce jeudi et jusqu’à demain vendredi 2 juin. Les ministres du Brésil, de la Russie, de l’Inde, de la Chine et de l’Afrique du Sud devraient évoquer les défis en cours pour renforcer leur partenariat et peser face à ce qu’ils perçoivent comme une domination occidentale et notamment américaine. Cette réunion est aussi une répétition grandeur nature avant le sommet des chefs d’État qui doit se dérouler en août, à Johannesburg. On ne sait toujours pas si Vladimir Poutine, visé par un mandat d’arrêt international, osera mettre les pieds en Afrique du Sud. RFI
7 pays africains dans la liste des crises les plus négligées
Le Burkina Faso, miné par des violences djihadistes depuis 2015, vit « la crise la plus négligée au monde » selon un classement annuel publié jeudi par le Conseil norvégien pour les réfugiés (NRC). L’ONG publie chaque année la liste des dix crises de déplacement de populations les plus « négligées », fondée sur trois critères : le manque de volonté politique de la communauté internationale, de couverture médiatique et de financements humanitaires. … La République démocratique du Congo est deuxième de ce classement, en raison des « multiples crises » dans l’est du pays notamment. La Colombie et ses « 60 ans de conflit armé », est troisième devant le Soudan et le Venezuela. Le Burundi, le Mali, le Cameroun, le Salvador et l’Ethiopie complètent ce top 10. AfricaNews/AFP