La République démocratique du Congo a accepté de libérer deux soldats rwandais détenus dans un contexte de montée des tensions entre les deux voisins, a déclaré mardi le président angolais Joao Lourenço. L’annonce est intevenue à la suite d’entretiens ce mardi entre le dirigeant angolais et le président de la RD Congo, Félix Tshisekedi. « A la demande de son homologue angolais, (M. Tshisekedi) a accepté de libérer deux soldats rwandais récemment capturés sur le territoire de la RDC », ont indiqué les services de M. Lourenço. « Cette mesure est destinée à aider à réduire la tension dans les relations entre les deux pays », ont-ils ajouté. M. Lourenço a ensuite eu une conversation par visioconférence avec le président rwandais Paul Kagame, a aussi déclaré Luanda. Suite à ces entretiens, les dirigeants rwandais et congolais sont parvenus à « un accord » pour se rencontrer en face-à-face dans la capitale angolaise, à une date qui sera annoncée. AFP
La République Démocratique du Congo et celle du Rwanda sont à l’étape de la rupture des relations diplomatiques et/ou amicales, qui étaient pourtant bonnes depuis l’investiture du président congolais Félix Tshisekedi. En 2019, le chef d’Etat Congolais s’est rendu disponible pour détendre les relations avec son homologue rwandais Paul Kagame en signant notamment des accords de coopération bilatérale mais aujourd’hui, elles se détériorent avec la résurgence du mouvement M23 dans l’est et l’intensification des combats avec l’armée congolaise le 19 mai dernier. « Avant de fuir, j’ai vu les visages de ceux qui ont attaqué le village. Ils portaient des tenues que je n’ai jamais vues et parlaient en Kinyarwanda », témoigne Archange Muhoza à la RTBF. Cette mère de 8 enfants fait partie de plus de 70.000 autres civils qui ont fui leurs villages de Kibumba le mardi 24 mai dernier et trouvé refuge à Munigi, à 8 kilomètres de Goma. RTBF
La junte au pouvoir en Guinée a déclaré qu’il n’y avait aucune raison pour elle de rétablir le droit de manifester, faisant fi d’un récent appel de l’ONU et des protestations des partis politiques et de la société civile. La junte qui a renversé le président Alpha Condé le 5 septembre 2021 a proclamé le 13 mai l’interdiction « jusqu’aux périodes de campagne électorale » de toute manifestation sur la voie publique « de nature à compromettre la quiétude sociale et l’exécution correcte des activités » pendant les trois ans censés précéder un retour des civils au pouvoir. Le Haut-Commissariat de l’ONU aux droits de l’Homme a exhorté lundi les militaires guinéens à rétablir le droit de manifester. Les autorités ont opposé une fin de non-recevoir à cette demande, dans un communiqué lu mardi soir sur la télévision d’Etat. Elles ont réitéré qu' »aucune marche ne sera autorisée aussi longtemps que les garanties d’encadrement ne seront pas réunies ». … Le Front national pour la défense de la Constitution (FNDC), collectif qui a orchestré des mois de mobilisation en 2019-2020 contre un troisième mandat de l’ancien président Condé, a dénoncé dans un communiqué publié sur les réseaux sociaux l' »attitude dictatoriale » de la junte. Il a exprimé « son refus catégorique de se soumettre à cette interdiction illégale et inopportune ». AFP
Jusqu’à présent, la junte au pouvoir au Mali avait réussi à faire taire les opinions dissidentes. Mais l’omerta a été rompue par la seule personnalité capable de contester publiquement le régime de transition sans craindre l’arrestation. A la fois respecté pour son autorité morale et redouté pour sa capacité de mobilisation, l’imam Mahmoud Dicko est sorti de sa mosquée pour fustiger « l’arrogance » des dirigeants et « l’orgueil de la communauté internationale ». « Le peuple malien est pris en otage », a-t-il déploré lors d’un forum sur la sécurité organisé à Bamako le 26 mai. L’imam Dicko avait été une figure majeure de la contestation populaire organisée contre le régime jugé corrompu d’Ibrahim Boubacar Keïta, dit « IBK », jusqu’au coup d’Etat d’août 2020 qui a conduit les militaires au pouvoir. Depuis la chute de l’ancien président, il était resté discret. Sa sortie n’est donc guère passée inaperçue. « Le peuple est trimballé entre des gens qui veulent une transition indéfinie et des gens qui ont des principes », a-t-il déclaré en référence aux négociations qui patinent depuis des mois sur la date d’organisation des élections, initialement prévues en février 2022. Le Monde
Les attaques de l’EIGS dans la région de Ménaka ont fait plus de 15 000 déplacés internes au Mali, plus de 8 000 du côté nigérien de la frontière, selon les chiffres onusiens, qui dénombrent au moins 264 civils tués, en moins de trois mois. Un chiffre sous-évalué, selon Sidi Barka, président de la société civile de Ménaka. « Selon les déplacés qu’on a reçus à Ménaka, ça doit être plus. Réellement il y a eu trop de morts, trop de pertes d’animaux aussi. Vraiment, c’est une catastrophe. Les populations ont quitté les lieux où il y a eu les tueries. Ils ont quitté Tamalat, Anderamboukane, Inekar, Emis-Emis… Toutes ces zones sont restées vides. Maintenant, je ne sais pas qui les occupe. » La branche sahélienne du groupe État islamique tente de prendre le contrôle de nouveaux territoires et de s’implanter durablement dans cette partie du nord-est du Mali. Face aux jihadistes, deux groupes armés locaux signataires de l’accord de paix de 2015, le MSA et le Gatia, tentent de défendre les populations. Quant aux autorités maliennes de transition, beaucoup s’interrogent sur leur inaction et sur leur silence. Pas même un communiqué depuis le début des massacres. RFI
Le président Macky Sall a indiqué qu’il se rendrait en Russie et en Ukraine pour des pourparlers de paix, au nom de l’Union africaine dont il assure actuellement la présidence. Le Chef de l’Etat sénégalais a signalé lors d’une conférence de presse commune le 22 mai avec le chancelier allemand, Olaf Scholz, que l’Afrique veut la paix et non l’alignement sur une position quelconque dans la crise entre la Russie et l’Ukraine. »Nous avons reçu un mandat de l’Afrique pour demander au président Poutine de créer les conditions pouvant permettre à l’Ukraine d’exporter ses céréales et fertilisants dont nous avons besoin, mais également qu’on puisse lever certaines sanctions à l’encontre de la Russie, pour qu’elle puisse pour nous approvisionner en fertilisants », a-t-il également dit le 16 mai à l’ouverture officielle de la 54e conférence des ministres africains de l’Economie et des Finances, selon l’Agence de Presse Senegalaise. BBC
L’Union européenne va lancer “trois nouvelles missions militaires en Afrique de l’Ouest”, affirme EUObserver. Le site d’information en ligne, spécialisé dans la politique des institutions de l’Union européenne, a ainsi pu consulter un document de “révision stratégique” du service extérieur de l’UE, daté du 25 mai. Ce document, intitulé “Revue stratégique globale de l’EUTM Mali et l’Eucap Sahel-Mali 2022”, indique que ces nouvelles missions devraient être déployées au Burkina Faso et au Niger ainsi que dans “un pays identifié” du golfe de Guinée. Ces missions seront mises en place “après que la Russie a poussé l’Europe hors de la République centrafricaine (RCA) et du Mali et menace de le faire au Burkina Faso”, indique EUObserver. La première mission devrait se positionner au Niger, les autorités du pays ayant fait la demande d’un “centre d’excellence logistique et de maintenance de l’UE à proximité de Niamey”. Mais l’UE souhaite “aller au-delà de cette demande initiale afin de couvrir également un programme complet – ‘former, équiper et accompagner’ – pour des unités spécifiques, voire une opération militaire à grande échelle pour accompagner les forces armées nigériennes au combat”. Courrier International
Le gouvernement nigérien a reçu 1,3 milliard de dollars afin de mettre en œuvre le projet de la Grande muraille verte dans le pays. L’information a été rendue publique par la présidence lundi 30 mai, via un communiqué de presse publié sur son site Internet. Au sortir du «One Planet Summit», 19 milliards de dollars ont été mobilisés pour la mise en œuvre de la Grande Muraille Verte. De ce montant, 6 milliards de dollars sont affectés aux pays de la Grande Muraille Verte, dont 1,3 milliard pour le Niger, a révélé la ministre nigérienne de l’Environnement et de la Lutte contre la désertification, Mme Garama Sartou Rabiou Inoussa. «La mise en œuvre de la Grande Muraille Verte concerne beaucoup de secteurs (environnement, agriculture, élevage, énergie etc.). C’est pourquoi, le Président de la République nous a instruits d’instaurer une task force qui va réunir tous les acteurs qui concernent la Grande Muraille Verte afin de proposer de façon très urgente des projets à soumettre pour mobiliser beaucoup plus de fonds pour le Niger», affirme la ministre. AFRIMAG
Au Niger, les femmes dans l’armée sont rares, même si elles sont une majorité dans la population. Pourtant, en dépit des barrières liées au patriarcat ou à la religion, certaines femmes comme la colonelle Mariama Djika se battent dans les rangs de l’armée et y font même carrière. DW
Le président Macky Sall a lancé mardi à Dakar les travaux de la première usine de dessalement d’eau de mer du Sénégal pour améliorer l’approvisionnement de la métropole confrontée à des pénuries, malgré les craintes des pêcheurs et de défenseurs de l’environnement. « Ce projet complexe et inédit marque une étape majeure dans la réalisation du plan Sénégal émergent (PSE) », vaste programme visant à mettre ce pays pauvre sur la voie de l’émergence à l’horizon 2035, a dit le chef de l’Etat. Avec une capacité prévue de 100.000 m3/jour, l’usine participera à mettre fin aux coupures qui empoisonnent la vie de maints Dakarois. La mise en service de l’usine et le renouvellement en parallèle de 316 km d’un réseau de distribution en grande partie vétuste « impacteront positivement 16 communes, soit plus d’un million de personnes dans les zones situées en hauteur ou en bout de réseau », a déclaré M. Sall. Les travaux doivent coûter 137 milliards de FCFA (210 millions d’euros), financés par l’Etat du Sénégal grâce à un prêt du Japon, et durer 30 mois. L’infrastructure diversifiera l’approvisionnement de Dakar, en grande partie tributaire du lac de Guiers, situé à plus de 250 km. AFP
Vingt-quatre civils ont été tués et une soixantaine blessés dimanche par des séparatistes armés dans le sud-ouest anglophone du Cameroun, en proie à un sanglant conflit, a déclaré mardi à l’AFP le maire de la localité. Des séparatistes ont « attaqué avec des armes à feu dimanche le village d’Obonyi II », à 560 km au nord-ouest de Yaoundé, près de la frontière avec le Nigeria, a déclaré Ekwalle Martin, maire de la localité, « le bilan est de 24 morts et au moins 62 blessés ». « Les séparatistes voulaient que les habitants leur versent chaque mois de l’argent, ils ont refusé et c’est pour cela qu’ils ont attaqué », a poursuivi M. Martin. L’attaque a été confirmée par un membre de l’administration locale, qui a requis l’anonymat, et qui a évoqué au moins 15 civils tués. Le Nord-Ouest et le Sud-Ouest sont peuplés principalement par la minorité anglophone du Cameroun, dont une partie s’estime ostracisée par la majorité francophone de ce pays dirigé d’une main de fer depuis près de 40 ans par le président Paul Biya, 89 ans. Belga
Une quarantaine d’anciens membres du groupe jihadiste Boko Haram ont achevé dans le sud-est du Niger, proche du Nigeria, un programme de déradicalisation et de formation professionnelle, a appris mardi l’AFP auprès des autorités locales. « Cette troisième vague de repentis de Boko Haram, composée de 42 anciens membres, a quitté hier (lundi) le Centre de formation de Goudoumaria », dans la région de Diffa, a indiqué un responsable municipal local. A la fin de leur formation, ces repentis, tous de nationalité nigérienne, ont reçu chacun des outils pour monter leurs propres ateliers en mécanique, plomberie, menuiserie, couture ou soudure. En plus de cette formation professionnelle, ils ont également reçu une « formation religieuse » sur « la pratique de l’islam modéré », selon les autorités. Et pour prouver qu’ils ne « verseront plus dans la violence », les repentis ont collectivement prêté serment sur le Coran. AFP
« C’est une joie indescriptible. » Mohamed Abderraouf, 18 ans, se lance avec son skateboard dans une figure audacieuse sur les rampes du tout premier parc dévolu à ce sport en Libye. Sweat-shirt noir et skate sous le bras, il dit avoir « commencé à apprendre sur YouTube et acheté sa première planche en 2020 », mais ne pratiquait jusque-là que dans la rue. Désormais, ce lycéen pourra « venir une ou deux fois par semaine » au nouveau skatepark de sa ville, inauguré dimanche 29 mai – le premier de ce pays d’Afrique du Nord en proie au chaos. Sur l’aire de jeu fraîchement installée grâce à des bénévoles étrangers, des apprentis skaters s’élancent à toute vitesse sur les rampes pour réaliser sauts et figures. D’autres discutent joyeusement ou rivalisent de selfies. Financé par l’ambassade américaine à Tripoli, qui espère qu’il « conduira à plus d’unité et de réconciliation entre les jeunes dans la société libyenne », ce skatepark a été construit par Make Life Skate Life, une ONG qui « travaille avec les communautés de skateboard du monde entier » pour créer des skateparks. Aucun montant n’a été communiqué sur le coût des équipements. Le Monde avec AFP
Il y a plusieurs siècles, elle était considérée comme une langue « obscure » ; aujourd’hui, elle est devenue la langue la plus parlée sur le continent, dont la croissance démographique est la plus rapide. Le swahili est une langue africaine qui a été fortement influencée au fil des ans par d’autres langues telles que l’arabe, l’anglais et le portugais. Originaire de la côte est du continent, elle fait partie de la famille bantoue, une gamme de langues parlées par les peuples bantous de la moitié sud de l’Afrique. BBC