Revue de presse du 1er juillet 2025

Au Mali, des djihadistes présumés attaquent des positions de l’armée dans sept villes
Des djihadistes présumés ont attaqué tôt mardi 1er juillet des positions de l’armée malienne dans plusieurs villes de l’ouest du pays, notamment un camp militaire à Kayes, ont rapporté l’armée, des habitants et une source policière contactés par l’Agence France-Presse (AFP). Dans un communiqué, l’armée malienne fait état d’« attaques coordonnées perpétrées très tôt ce matin contre les positions FAMa [forces armées maliennes] » dans sept villes : Kayes, Niono, Molodo, Sandaré, Nioro du Sahel, Diboli et Gogui. « Les situations sont suivies de près », ajoute le communiqué sans plus de détails. Des habitants et un responsable politique local ont confirmé à l’AFP les attaques dans au moins quatre de ces villes (Kayes, Nioro, Sandaré et Gogui). « Depuis ce matin, des djihadistes en pick-up attaquent le camp militaire de Kayes. Nous avons quitté par mesure de précaution notre abri [hangar] situé non loin du camp. Ça tire toujours », a déclaré à l’AFP une source policière sous couvert d’anonymat. « Ici, à Kayes, ça tire ! Les djihadistes sont dans la ville ! », a pour sa part affirmé à l’AFP un habitant de Kayes, principale ville de l’ouest du Mali, proche de la frontière avec le Sénégal. Le Monde avec AFP

RDC : Près de 4000 ménages ont fui les combats entre le M23 et les FARDC dans la plaine de la Ruzizi
Près de 4000 ménages de personnes déplacées sont enregistrés dans la plaine de la Ruzizi dans la province du Sud-Kivu. Ces ménages sont coincés entre deux positions belligérantes : les FARDC au sud et l’AFC/ M23 au Nord. Ces familles déplacées ont été enregistrés dans la cité de Sange et dans le groupement de Kabunambo. Ces hommes, femmes et enfants ont fui l’insécurité dans leurs milieux d’origine de Kamanyola, Katogota, Luvungi , Bwegera et Luberizi. Ils ont été accueillis à Kabunambo et Sange depuis le 20 février. L’administrateur du territoire d’Uvira qui les a visités le samedi 28 juin, déplore leurs conditions de vie. Jean de Dieu Masibwa plaide pour une assistance humanitaire pour sauver ces milliers de familles sans abris ni vivres. Ils manquent aussi des médicaments et des latrines d’où le risque de maladies hydriques. Radio Okapi

Morts lors de manifestations au Togo : opposition et société civile demandent une « enquête internationale »
Des organisations de la société civile togolaise et des partis de l’opposition ont demandé lundi 30 juin une « enquête internationale » sur les circonstances de la mort de sept personnes lors des manifestations contre le pouvoir à Lomé la semaine dernière. Dimanche, le Front citoyen Togo debout a affirmé que sept corps avaient été repêchés dans des cours d’eau de la capitale, dénonçant des « exactions commises par des éléments des forces de l’ordre et des miliciens », en marge des manifestations. Les autorités ne se sont pas prononcées sur le nombre de corps repêchés mais ont dénoncé « des tentatives de récupérations malheureuses » et évoqué des morts « par noyade ». Lundi, le collectif Touche pas à ma Constitution, qui regroupe partis d’opposition et mouvements de la société civile, a « réclamé une enquête internationale sur les crimes commis durant ces trois jours de répression », lors d’une conférence de presse…Les manifestations sont rares au Togo, mais il s’agissait du deuxième appel lancé sur les réseaux sociaux à descendre dans la rue ce mois-ci. Les manifestants protestent contre des arrestations de voix critiques, la hausse du prix de l’électricité ou encore la réforme constitutionnelle, qui permet à Faure Gnassingbé, 59 ans, de consolider son pouvoir…Le collectif Touche pas à ma Constitution a, par ailleurs, appelé lundi les partis politiques d’opposition à boycotter les élections municipales prévues le 17 juillet, qu’il qualifie de « simulacre électoral ». Le Monde avec AFP

Au Togo, l’Église catholique dénonce un « usage disproportionné de la force »
Alors qu’un nouvel appel à manifester a été lancé pour ce mardi 1er juillet, la répression des rassemblements contre la nouvelle Constitution, qui se sont déroulés à Lomé les 26, 27 et 28 juin, continue de provoquer de nombreuses réactions au sein d’une partie de la société civile et de l’opposition togolaise. Lundi, la Conférence des évêques du Togo a condamné « vigoureusement » des « violences inacceptables et insoutenables, quelles qu’en soient leurs origines, leurs auteurs ou leurs justifications ». Dans le communiqué, signé par Mgr Benoît Alowonou, évêque de Kpalimé et président de la Conférence des évêques du Togo, la plus haute instance catholique du pays exhorte « les dirigeants, les acteurs politiques, les Forces de défense et de sécurité et les leaders d’opinion, à faire preuve de responsabilité, de retenue et d’engagement sincère pour la construction de notre pays ». Et les évêques d’ajouter : « S’entêter à voir le vrai et à faire croire le faux est une violence morale qui brise la cohésion ». Jeune Afrique avec AFP

Arrestation de Succès Masra au Tchad : l’opposant suspend sa grève de la faim
Détenu depuis mi-mai, l’opposant récemment rentré d’exil avait commencé une grève de la faim la semaine dernière pour protester contre sa détention, alors qu’il est accusé d’avoir incité à la haine au Tchad. Mais après environ une semaine, la grève de la faim de Succès Masra a cessé pour des raisons de santé, ont annoncé ses avocats le 30 juin au soir. « Le président Masra, physiquement affaibli mais moralement combatif […], suspend sa grève d’alimentation et se repréparera pour la suite de cette procédure », a indiqué le collectif qui le défend, dans un communiqué. « Son médecin, qui a pu se rendre à son chevet et le consulter, lui a fortement recommandé de suspendre cette difficile et douloureuse décision, surtout que des médicaments qu’il doit impérativement prendre le nécessitent. » Pour exiger la libération de l’ancien candidat à la présidentielle, une vingtaine de femmes appartenant à son parti, Les Transformateurs, ont par ailleurs manifesté à N’Djamena en sous-vêtements le 28 juin, souligne le communiqué. L’opposant avait fait part de sa volonté d’entamer une grève de la faim le 24 juin dernier dans une lettre rendue publique par ses avocats…Arrêté quelques jours après des affrontements meurtriers entre communautés dans le Logone-Occidental, Succès Masra est poursuivi par la justice pour « incitation à la haine, à la révolte, constitution et complicité de bandes armées, complicité d’assassinat, incendie volontaire et profanation de sépultures ». La justice tchadienne l’accuse d’avoir tenu des déclarations publiques haineuses qui auraient attisé les conflits communautaires. Elle s’appuie sur un enregistrement vidéo d’un meeting public en mai 2023 dans lequel il appelait à utiliser des armes à feu. Mais pour son conseil, Succès Masra appelait à l’autodéfense, et non à attaquer des personnes innocentes. Jeune Afrique avec AFP

Kenya : près de 500 arrestations après de violentes manifestations, selon la police
A la fin de juin au Kenya, des manifestations meurtrières ont eu lieu durant lesquelles 485 personnes ont été arrêtées pour meurtre, terrorisme et viol, selon une déclaration de la police le 30 juin. Les manifestations au niveau national devaient initialement être un hommage aux victimes du mouvement citoyen de 2024 contre un projet de hausse des impôts et la corruption. Mais les rassemblements ont viré au chaos le 25 juin, lorsque de jeunes hommes ont affronté la police et dévasté des milliers de commerces dans le centre de Nairobi…La Commission nationale kényane des droits humains a affirmé que 19 personnes avaient été tuées et 531 blessées pendant les pillages et les violences, qualifiées de « tentative de coup d’Etat » par le gouvernement. La commission avait fait savoir vendredi 27 juin qu’elle avait recensé deux cas de viol et deux cas de viol en réunion dans le cadre des violences du 25 juin…Human Rights Watch (HRW) a jugé la semaine dernière que les autorités kényanes devaient être tenues pour responsables des morts survenues. « Les autorités kényanes ne devraient pas traiter les manifestants comme des criminels », a déclaré Otsieno Namwaya, directeur associé pour l’Afrique à HRW. Le Monde avec AFP

Tunisie : Deux ans de prison supplémentaires pour l’avocate Sonia Dahmani
L’avocate et chroniqueuse tunisienne Sonia Dahmani a été condamnée, lundi, à deux années de prison supplémentaires par un tribunal tunisien, pour des propos critiquant le racisme envers les migrants en Tunisie. L’information a été confirmée à l’AFP par son avocat, Me Sami Ben Ghazi. Cette nouvelle condamnation s’inscrit dans le cadre du décret-loi 54, relatif à la lutte contre les « fausses nouvelles », un texte controversé promulgué en septembre 2022 par le président Kaïs Saied, et largement dénoncé par les défenseurs des droits humains pour son caractère vague et répressif. Mme Dahmani, 60 ans, figure critique du régime actuel, avait été arrêtée de manière violente le 11 mai 2024, dans les locaux de l’Ordre national des avocats, par des policiers en civil et cagoulés, une intervention jugée illégale par de nombreux confrères du barreau. La peine prononcée ce lundi concerne une intervention à la radio, lors de laquelle elle avait dénoncé l’existence de cimetières et de bus réservés aux Noirs dans certaines régions tunisiennes, des propos perçus comme une dénonciation du racisme structurel dans le pays. Sonia Dahmani est actuellement poursuivie dans cinq affaires distinctes, toutes liées à des prises de parole dans les médias ou sur les réseaux sociaux, et toutes fondées sur le décret 54. Cette nouvelle condamnation intervient dans un contexte politique tendu, marqué par la concentration des pouvoirs entre les mains du président Saied, depuis son coup de force institutionnel en juillet 2021. Depuis cette date, plusieurs opposants, journalistes, avocats et militants de la société civile ont été arrêtés et poursuivis, soit au titre du décret 54, soit en vertu de la législation antiterroriste, ou encore pour « complot contre la sûreté de l’Etat ». Sahel Intelligence

L’écrivain franco-algérien Boualem Sansal condamné en appel à cinq ans de prison en Algérie
L’écrivain franco-algérien Boualem Sansal, emprisonné en Algérie depuis plus de sept mois, a été condamné en appel, mardi 1er juillet, à cinq ans de prison et 500 000 dinars (3 270 euros) d’amende, confirmant la peine en première instance du 27 mars. « Le verdict du tribunal de première instance a été confirmé. Vous avez huit jours pour introduire un pourvoi en cassation », a déclaré en français la présidente à l’attention de M. Sansal, après avoir lu l’énoncé du verdict en arabe. Interrogé par l’Agence France-Presse (AFP), le nouvel avocat français de l’écrivain, Me Pierre Cornut-Gentille, arrivé ces derniers jours à Alger, n’a pas voulu se prononcer sur cette éventualité…Le procès en appel a eu lieu aussi bien à la demande de l’écrivain que du parquet, qui avait déjà requis dix ans en première instance…L’affaire Sansal a envenimé une brouille entre Paris et Alger déclenchée en juillet 2024 à la suite de la reconnaissance par la France d’un plan d’autonomie « sous souveraineté marocaine » pour le Sahara occidental, territoire que se disputent depuis cinquante ans le Maroc et les indépendantistes du Polisario, soutenus par Alger. Le Monde avec AFP

En Côte d’Ivoire, un proche de Laurent Gbagbo condamné à 18 mois de prison
Gala Kolebi, militant du Parti des peuples africains-Côte d’Ivoire (PPA-CI) chargé de la communication et proche de Laurent Gbagbo, a été condamné le 30 juin à dix-huit mois de prison. La justice ivoirienne lui reproche d’avoir diffusé de fausses informations. Son conseil dénonce une décision « injuste ». À Abidjan, le tribunal l’a condamné pour « diffusion de fausses nouvelles de nature à entraîner le discrédit sur les institutions » et « atteinte au moral de la population », ainsi que pour « trouble à l’ordre public ». Gala Kolebi avait été arrêté en décembre dernier après avoir accusé sur les réseaux sociaux les autorités de violences contre des prisonniers. Selon l’accusation, les images utilisées par le communicant dans ses publications étaient anciennes et ne correspondaient pas à la réalité des faits évoqués, ce qui a amené le procureur à requérir trois ans de prison. Pour Roselyne Aka-Serikpa, l’avocate de Gala Kolebi, son client « voulait juste interpeller les autorités du pays ». « Mon client ne voulait aucunement porter atteinte à l’État ivoirien, ni procéder à un trouble à l’ordre public », a-t-elle assuré lundi devant la presse. « Nous allons faire appel en bonne et due forme pour contester cette décision que nous trouvons injuste », a-t-elle ajouté. Plusieurs cadres du PPA-CI ont récemment été condamnés. En février, Damana Pickass et Justin Koua ont écopé de dix ans de prison pour « atteinte à la sûreté de l’État », mais n’ont pas été incarcérés en l’absence de mandat de dépôt. La peine avait été moins sévère que prévu puisque le procureur avait, au départ, requis vingt ans de prison. Jeune Afrique avec AFP

Corridor de Lobito : les Etats-Unis réaffirment leur soutien à ce projet stratégique en Afrique
Les Etats-Unis ont renouvelé leur engagement envers le corridor de Lobito, un ambitieux projet ferroviaire transfrontalier qui reliera le port angolais de Lobito à la région minière du Katanga en République démocratique du Congo (RDC) et à la Copperbelt zambienne. Ce soutien a été réaffirmé en marge du 17e Sommet des affaires Etats-Unis-Afrique qui se tient du 22 au 25 juin à Luanda. « Le corridor de Lobito représente un engagement fort et prioritaire pour nous », a affirmé Troy Fitrell, directeur du Bureau des affaires africaines au Département d’Etat américain, lors d’une conférence de presse. Selon Fitrell, le projet vise à mobiliser jusqu’à cinq milliards de dollars d’investissements publics et privés, afin d’accroître la connectivité régionale et de dynamiser les échanges économiques…Le corridor de Lobito est présenté comme la première liaison ferroviaire transcontinentale à accès libre en Afrique. Il vise notamment à faciliter l’exportation des ressources minières de la RDC, en offrant une alternative logistique stratégique via le port de Lobito. Pour Washington, il s’agit du plus grand projet d’infrastructure soutenu par les Etats-Unis en Afrique. Sahel Intelligence