Revue de presse du 2 juillet 2024

Le Kenya se prépare à une nouvelle journée de mobilisation antigouvernementale
Le Kenya se prépare, mardi 2 juillet, à de nouvelles manifestations après un appel à poursuivre la mobilisation antigouvernementale commencée mi-juin et qui a fait plusieurs dizaines de morts. Cette mobilisation, largement pacifique, contre le projet de budget du gouvernement instaurant de nouvelles taxes, s’est rapidement transformée en un mouvement national de défiance contre le gouvernement du président William Ruto. Le chef de l’Etat a annoncé retirer le texte mercredi, au lendemain d’une journée de violences marquée par la prise d’assaut du Parlement par les manifestants. La police avait alors tiré à balles réelles sur la foule…Elu en août 2022 en promettant de défendre les plus modestes, le chef de l’Etat a depuis pris des mesures d’austérité, créé et augmenté plusieurs impôts et taxes qui ont durement frappé le pouvoir d’achat des Kényans. Ces mesures fiscales douloureuses sont, selon lui, nécessaires pour redonner une marge de manœuvre au pays, lourdement endetté. Les augmentations de taxes prévues devaient permettre de financer l’ambitieux budget 2024-2025 tablant sur 4 000 milliards de shillings (29 milliards d’euros) de dépenses, un record. Le Monde avec AFP

Des milliers de personnes déplacées par les combats au Sud-est du Soudan
Plus de 60.000 personnes ont fui la ville de Sinjah, capitale clé l’État de Sennar, au sud-est du Soudan, à la suite à l’escalade du conflit entre les Forces armées soudanaises (SAF) et les paramilitaires des Forces de soutien rapide (RSF), ont rapporté des agences humanitaires des Nations Unies…En plus de la République centrafricaine (RCA), du Tchad, de l’Egypte, de l’Ethiopie et du Sud-Soudan, deux nouveaux pays, la Libye et l’Ouganda, ont été intégrés dans la réponse régionale aux réfugiés. En Libye, le HCR a enregistré plus de 20.000 réfugiés soudanais qui sont arrivés dans le pays depuis avril 2023, et on estime que beaucoup d’autres sont arrivés dans l’est du pays. Avec l’arrivée de nouveaux réfugiés depuis l’escalade des combats dans la région du Darfour, les services locaux disponibles à travers le pays sont débordés. L’Ouganda – le plus grand pays d’accueil de réfugiés en Afrique – a reçu plus de 39.000 réfugiés soudanais depuis le début de la guerre. Près de 27 000 d’entre eux sont arrivés cette année seulement, soit près de trois fois plus que prévu. La plupart d’entre eux sont hébergés dans le camp de réfugiés de Kiryandongo, dans l’ouest du pays, où ils reçoivent une aide humanitaire sous forme de nourriture, d’abris et de soins de santé. ONU Info

Mali: des étudiants de l’AEEM relâchés par la sécurité d’État
Au Mali, une vingtaine d’étudiants de l’Association des étudiants du Mali (AEEM), a été relâchée le 28 juin. Ils avaient été « enlevés » par des hommes en civil, pour la plupart à la fin du mois de mars. Selon les informations de RFI, ils étaient en fait détenus par les services maliens de la sécurité d’Etat. L’AEEM avait été dissoute le 13 mars dernier, et certains de ses membres contestaient cette dissolution. Ils ont été relâchés vendredi dans la soirée. L’information a été confirmée à RFI de source sécuritaire malienne et par un membre de la cellule de crise constituée par une frange de l’AEEM au lendemain de sa dissolution. Le 13 mars dernier, les autorités maliennes de transition dissolvent l’association étudiante en raison de « nombreux accrochages à main armée »…Le 26 mars, à l’occasion de la journée nationale des martyrs, certains étudiants manifestent contre la dissolution, une partie d’entre eux est « arrêtée par la sécurité d’État ». Le lendemain et le surlendemain, d’autres « arrestations » ont lieu, toujours en dehors de toute procédure judicaire. Certains étudiants sont roués de coups. D’autres « interpellations » par la sécurité d’État avaient encore eu lieu en mai et début juin, selon la cellule de crise de l’AEEM. Après parfois plus de trois mois de détention au secret, ils sont donc une vingtaine a finalement avoir été relâchés. RFI

Burkina Faso: l’intersyndicale des magistrats proteste contre la réforme du Conseil supérieur de la magistrature
Au Burkina Faso, face à une réforme du Conseil supérieur de la magistrature qui s’est faite sans les consulter en décembre 2023, les trois syndicats de magistrats SAMAB, SBM et SMB jouent aujourd’hui la politique de la chaise vide. Alors qu’une assemblée était convoquée ce samedi 29 juin pour élire les membres du Conseil, l’intersyndicale des magistrats a passé le mot d’ordre de ne pas participer aux différents collèges électoraux. Ainsi, affirme l’intersyndicale, sur 647 magistrats composant les collèges, seuls 53 ont pris part aux élections des représentants. Cette abstention record est porteuse d’un message qualifié de « sans équivoque ». L’intersyndicale condamne la réforme qui porte atteinte à l’indépendance de la justice, estiment les magistrats. Les procureurs seront en effet désormais désignés par le Conseil supérieur de la magistrature, sur proposition du ministre de la Justice. L’intersyndicale qualifie de malsaine la stratégie du ministère, ce qui augure mal des rapports entre les deux instances. De son côté, le ministère de la Justice ne semble pas avoir vécu ce scrutin de la même manière puisqu’il déclare que ces élections se sont déroulées « sans incident majeur ». RFI

Tchad: l’armée annonce avoir tué «70 terroristes» de Boko Haram dans une opération
Au Tchad, l’armée a annoncé lundi 1er juiller avoir éliminé « 70 terroristes » et détruit cinq campements et une base, dans la région du Lac. Les factions héritières du groupe terroriste Boko Haram continuent de s’y affronter et de s’en prendre aux civils. Selon l’État-major général des armées, il s’agissait de l’opération militaire menée par un commando de la Force d’intervention rapide (Fir), une unité d’élite récemment créée, mais dont l’existence est pour la première fois rendue publique. L’opération Lake Sanity 2, lancée par la force multilatérale mixte en avril dernier, s’est soldée par de nombreuses redditions, des arrestations, des campements, des stocks de munition détruits et la mort de 140 ennemis, dans des attaques aériennes, selon la force. Une vaste offensive qui a poussé les combattants des factions héritières de Boko Haram à se replier vers le territoire tchadien où l’unité commando de la Force d’intervention rapide leur a porté le « coup dévastateur », selon les termes du communiqué…La Fir est un nouveau corps d’élite au sein de l’armée tchadienne, dirigé par le très jeune général Ousmane Dicki, un intime du président Mahamat Idriss Déby qui, depuis son accession au pouvoir, tente de recomposer en douceur l’appareil sécuritaire hérité de son père…Parfois perçue comme en concurrence avec la puissante DGSSIE, réputée très discrète, parfois brutale et ne répondant qu’à sa propre hiérarchie, la Fir aurait mené l’assaut contre le siège du parti socialiste sans frontières, en février dernier, qui s’est soldé par la mort de l’opposant Yaya Dillo. RFI

Crise Bénin-Niger: le président Talon reçoit les émissaires Yayi et Soglo après leur visite à Niamey
Nicéphore Soglo et Boni Yayi ont pris une initiative de décrispation et de normalisation des relations Bénin-Niger totalement dégradées depuis le renversement de Mohamed Bazoum le 26 juillet dernier. Les deux anciens chefs d’État du Bénin ont donc vu les deux parties : le président béninois Patrice Talon, lundi à Cotonou, et le Général Abdouramane Tiani, le chef de la junte nigérienne, le 25 juin à Niamey. Il n’y a pas eu de déclaration à la presse à la fin de l’entretien avec le président Patrice Talon. Dans la soirée, un communiqué des services de communication des deux personnalités reçues en audience a résumé brièvement les échanges, les qualifiant de « chaleureux ». Nicéphore Soglo et Boni Yayi, accompagnés chacun d’un collaborateur, ont rendu compte au président Talon de leur séjour à Niamey du 24 au 27 juin et de leur rencontre avec le général Abdhouramane Tiani, chef de la transition au Niger. Il y a déjà des propositions pour renouer le dialogue. Ces deux propositions se retrouvent dans un communiqué rendu public lundi soir par les médias officiels du Niger. La première proposition est la mise en place d’une commission tripartite, composée des représentants du Niger et du Bénin et des deux anciens présidents béninois. La seconde est l’envoi d’une délégation nigérienne de haut-niveau à Cotonou pour rencontrer le Président Talon. Le communiqué est signé par les deux anciens chefs d’État béninois et le Premier ministre nigérien qui a assisté à leur rencontre avec le général Tiani, à Niamey…Du côté du Bénin, la présidence de la République n’a pas communiqué. On ignore donc encore si elle a validé ces deux propositions. RFI

Libye-Tunisie: le poste-frontière de Ras Jedir rouvre après plus de trois mois de fermeture
Le poste-frontière de Ras Jedir par lequel transitent des marchandises a rouvert ce lundi 1er juillet après plus de trois mois de fermeture. Cette frontière avait été initialement fermée en mars dernier après des affrontements côté libyen entre les forces de police du gouvernement d’unité nationale à Tripoli et les groupes armés de la ville frontalière de Zouara, qui avaient le contrôle sur les trafics transfrontaliers…Ces mots résonnent comme un avertissement pour les groupes armés qui avaient dressé des barrages de sables pour empêcher la circulation entre les frontières ces derniers mois. En cause : beaucoup d’habitants de la région de Zouara en Libye, à 60 kilomètres de la frontière tunisienne, n’acceptent pas que la gestion de la frontière soit confiée à des agents douaniers. Côté tunisien, dans les villes limitrophes, l’impact de cette fermeture s’est fait sentir. Les habitants vivent principalement de la contrebande de denrées alimentaires, d’essence et de produits électro-ménagers. À Ben Guerdane par exemple, l’une des villes proches de la frontière, c’est sur une route de plusieurs kilomètres que se trouvent les magasins de produits venus de Libye et les cambistes, pignon sur rue. Depuis trois mois, la plupart des échanges économiques transfrontaliers se déroulaient ainsi à 200 kilomètres au poste frontière de Dhehiba, rajoutant presque deux heures de route pour les commerçants. RFI

RDC : 12 miliciens CODECO tués lors des bombardements effectués par l’armée à Djugu
Douze miliciens de la CODECO ont été tués et autres vingt-trois blessés contre trois militaires grièvement blessés dimanche 30 juin dans la région de Lisey dans le territoire de Djugu (Ituri). L’armée a annoncé ce bilan dans une communication faite à la presse ce lundi 1er juillet. C’est tôt le matin de dimanche qu’un hélicoptère de combat en provenance de Bunia a largué ses premières bombes vers Lisey, une entité considérée comme une base opérationnelle de la CODECO actif dans cette zone minière. Le porte-parole de l’armée précise que ces opérations ont permis à l’armée de récupérer les villages de Sakoko, Lisey, Mayolo et Andisa. Selon des sources sécuritaires, douze miliciens de la CODECO ont été tués et vingt-trois autres blessés. Ces derniers ont été acheminés tous par leurs compagnons d’armes dans leur bastion de Nyangaray. Radio Okapi

RCA : la cheffe de la MINUSCA s’inquiète des campagnes de désinformation contre la Mission
Alors que l’ONU a présenté cette semaine de nouveaux Principes mondiaux pour l’intégrité de l’information afin de remédier aux dommages causés par les informations fausses et trompeuses, la cheffe de la mission de paix de l’ONU en République centrafricaine (MINUSCA) a dénoncé jeudi les campagnes de désinformation visant cette mission. « Malgré les progrès enregistrés dans la mise en œuvre du mandat de la MINUSCA… je suis profondément préoccupée par les campagnes continues de désinformation contre la Mission, avec une reprise de contenus hostiles ciblant la MINUSCA. Cela complique encore davantage le contexte déjà difficile dans lequel la Mission opère », a déclaré Valentine Rugwabiza, Représentante spéciale du Secrétaire général pour la République centrafricaine et cheffe de la MINUSCA, devant les membres du Conseil de sécurité, lors d’une réunion consacrée à la situation dans ce pays. Elle a appelé le gouvernement centrafricain à faire en sorte que « les personnes identifiées, y compris les fonctionnaires, qui font circuler et font écho à de telles campagnes posant un risque important pour la sûreté et la sécurité de nos soldats de maintien de la paix, rendent des comptes ». ONU Info

Ethiopie-Somalie : médiation turque pour apaiser les tensions
La Turquie a servi de médiateur lundi pour des discussions entre la Somalie et l’Éthiopie afin d’apaiser les tensions diplomatiques entre les deux voisins d’Afrique de l’Est, a déclaré le ministère turc des affaires étrangères. Les tensions entre les deux pays africains se sont aggravées depuis que l’Éthiopie a signé un protocole d’accord avec la région séparatiste du Somaliland en janvier, ce que la Somalie a dénoncé comme une atteinte à sa souveraineté et à son intégrité territoriale. Ce protocole devait permettre à l’Éthiopie d’accéder à la mer en passant par le Somaliland et, en contrepartie, l’Éthiopie devait reconnaître le Somaliland comme un pays indépendant. Le ministre éthiopien des affaires étrangères, Taye Atske Selassie, et son homologue somalien, Ahmed Moallim Fiqi, ont pu « avoir séparément un échange franc, cordial et tourné vers l’avenir » concernant leurs différends, selon un communiqué publié par le ministère. Le ministre turc des affaires étrangères, Hakan Fidan, a facilité les discussions. Un deuxième cycle de discussions est prévu à Ankara, la capitale turque, le 2 septembre, selon le ministère turc. Africanews