Répression des manifestants antiputsch : nouvelle journée meurtrière au Soudan
Au moins neuf manifestants ont été tués jeudi à Khartoum lors d’une manifestation contre le pouvoir soudanais. Il s’agit de la journée de mobilisation la plus meurtrière depuis des mois. Neuf manifestants ont été tués jeudi 30 juin à Khartoum où des dizaines de milliers de Soudanais ont défilé en criant « Le peuple veut la chute du général Abdel Fattah al-Burhane », le chef de l’armée auteur d’un putsch qui a plongé en octobre le pays dans la violence et une grave crise économique. Si chaque semaine les Soudanais manifestent pour réclamer que le pouvoir soit rendu aux civils, jeudi a été la journée la plus meurtrière depuis des mois et l’une de celles qui a le plus mobilisé. Neuf manifestants ont été abattus par les forces de sécurité, sept au moins – dont un mineur – par des balles tirées notamment « dans la poitrine » ou « la tête », ont rapporté des médecins, qui ont également dénoncé des tirs de grenades lacrymogènes à l’intérieur d’hôpitaux. France24
Mali, Guinée, Burkina: les sanctions au menu d’un sommet ouest-africain très attendu
Les dirigeants de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao) se réunissent lors d’un sommet très attendu dimanche à Accra au Ghana et doivent statuer sur les sanctions concernant le Mali, la Guinée et le Burkina Faso, trois pays théâtre de coups d’Etat. Les leaders ouest-africains, qui entendent peser pour un retour rapide des civils au pouvoir, vont se pencher sur les vigoureuses mesures de rétorsion commerciales et financières infligées au Mali depuis janvier, et sur celles, moins lourdes, du Burkina Faso et de la Guinée. Le Mali, pays pauvre et enclavé, exsangue d’un conflit qui dure depuis plus d’une décennie, est confronté à un embargo sur les transactions commerciales et financières, hors produits de première nécessité. Le Burkina, autre pays sahélien pris dans la tourmente jihadiste, et la Guinée ne sont pour l’heure que suspendus des organes de la Cédéao. Mais les juntes en place entendent y rester trois ans et exposent leur pays à un durcissement des sanctions. VOA/AFP
Le Mali adopte un calendrier électoral avant le sommet de la CEDEAO
Le gouvernement malien a adopté un calendrier électoral de la transition à trois jours d’un sommet de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao) qui doit se pencher sur les sanctions sévères prises en janvier pour sanctionner les militaires. La date de la présidentielle est fixée à février 2024, et celle du référendum sur la nouvelle Constitution à mars 2023, selon des documents officiels transmis jeudi à l’AFP. Des législatives doivent enfin se tenir entre octobre et novembre 2023, et des élections locales en juin 2023, selon ces textes validés lors d’une réunion du gouvernement mercredi soir. … Ces documents ont été au préalable soumis aux acteurs politiques et de la société civile. La publication de ce chronogramme s’inscrit dans un calendrier d’âpres négociations entre Bamako et la Cédéao après que l’organisation sous-régionale a en janvier mis sous sanctions le Mali et lui impose un vigoureux embargo. La junte malienne avait déjà promulgué un décret début juin stipulant qu’ils gouverneraient jusqu’en mars 2024. La Cédéao avait dans la foulée « regretté » que les autorités n’aient pas attendu la fin de négociations avec elle pour fixer l’échéance. AfricaNews/AFP
L’OTAN pourait-elle intervenir militairement au Mali ?
Dans le nouveau concept stratégique adoté par les membres de l’OTAN lors du sommet qui s’est refermé jeudi (30.06.2022) à Madrid, il n’y a pas que le flanc oriental qui préoccupe l’Alliance. La zone du Sahel est citée plusieurs fois, à la fois comme région représentant un intérêt stratégique, mais aussi comme source de menace potentielle en raison de l’instabilité sécuritaire qui y règne. Parmi ces menaces, l’OTAN évoque le terrorisme, mais aussi « l’instrumentalisation » de la migration irrégulière. En marge du sommet, le chef de la diplomatie espagnole a d’ailleurs évoqué, dans une interview à une radio locale, l’éventualité d’une « intervention de l’OTAN » au Mali si « cela représentait une menace pour notre sécurité ». Dans une autre interview accordée à la télévision nationale, le Premier ministre espagnol Pedro Sanchez a appelé à ne pas oublier le « flanc sud » dans le développement de l’Alliance. Il a, lui aussi, cité le Mali, où la Russie étend sa zone d’influence. … L’OTAN est déjà indirectement présente au Mali, dans le cadre d’un soutien logistique de la part de pays membres. Mais Jérôme Pigné estime qu’une intervention militaire est peu probable. L’opération de l’OTAN en 2011 en Libye a laissé de mauvais souvenirs dans la région. « Je vois très mal comment on pourrait faire accepter politiquement une opération militaire aux pays africains », estime le spécialiste du Sahel. DW
En Tunisie, le projet de Constitution confère de vastes pouvoirs au président
Le projet de Constitution du président tunisien Kaïs Saïed, destiné à remplacer la Constitution de 2014, a été publié jeudi au Journal officiel. Le texte, qui sera soumis à référendum le 25 juillet, confirme la présidentialisation attendue du régime. Le président tunisien Kaïs Saïed a fait publier jeudi 30 juin un projet de Constitution qui sera soumis à référendum le 25 juillet et accorde de vastes pouvoirs au chef de l’État, marquant une rupture radicale avec le système parlementaire en place. Le texte, publié au Journal officiel, confirme la présidentialisation attendue du régime : il stipule que le « président de la République exerce le pouvoir exécutif, aidé par un gouvernement dirigé par un chef de gouvernement » qu’il désigne. Ce gouvernement ne sera pas présenté au Parlement pour obtenir la confiance. Le président, selon le projet publié, jouira en outre de vastes prérogatives : il est le chef suprême des forces armées, définit la politique générale de l’État et entérine les lois. Il peut aussi soumettre des textes législatifs au Parlement, qui doit les examiner « en priorité ». France24
Kenya: la commission des droits humains s’inquiète du climat de la campagne électorale
À un peu plus d’un mois des élections, la commission kényane des droits humains appelle à une campagne politique paisible et respectueuse du droit. Car la possibilité de violences autour du scrutin inquiète dans un pays où les tensions post-électorales sont récurrentes. La population garde notamment en mémoire les événements qui ont suivi le scrutin de 2007 quand plus de 1 000 personnes avaient été tuées. L’autorité publique indépendante a annoncé déployer 150 agents de terrain pour s’assurer du respect de la loi pendant la campagne, puis lors du scrutin. Dans un communiqué, elle liste plusieurs inquiétudes liées au contexte électoral actuel. Premier point de préoccupation pour la Commission nationale des droits humains au Kenya : une insécurité dans le nord du pays et autour de la vallée du Rift qui se traduit par une prolifération d’actes de violences. Trois personnes ont notamment été tuées depuis février, en lien avec les élections d’après l’autorité publique indépendante. RFI
Ethiopie : la Commission d’enquête de l’ONU alarmée par les atrocités contre des civils commises dans la région d’Oromia
À l’heure où la communauté internationale est confrontée à de nombreux conflits simultanés, le monde ne doit pas détourner le regard de la situation en Éthiopie, a plaidé jeudi la Commission internationale de l’ONU sur les droits de l’homme en Ethiopie, qui est « extrêmement alarmée par les atrocités commises contre des civils, notamment les événements signalés dans la région d’Oromia ». La Commission est également inquiète des « informations persistantes » faisant état de « violations présumées du droit international des droits de l’homme, du droit humanitaire et du droit des réfugiés dans l’ensemble du pays, les civils supportant l’essentiel des souffrances ». « Il y a un peu plus d’une semaine, la Commission a reçu des informations faisant état de la mort de 200 à 500 civils lors d’un massacre présumé dans l’Oromia occidental, sur lequel nous enquêtons », a déclaré devant le Conseil des droits de l’homme de l’ONU, la Présidente de la Commission, Kaari Betty Murungi. ONU
Conflit en Libye : les discussions à Genève se terminent sans accord sur les élections
Les pourparlers menés à l’Onu entre les présidents des deux chambres libyennes rivales ont pris fin sans accord sur un cadre constitutionnel permettant la tenue d’élections nationales. « Si les progrès réalisés lors des trois cycles de consultations au Caire et de ce cycle à Genève sont importants, ils restent insuffisants », a déclaré l’émissaire de l’Onu, Stephanie Williams, à l’issue de ces trois jours de discussions menées au siège de l’Onu à Genève. Deux gouvernements se disputent le pouvoir depuis mars : l’un basé à Tripoli et dirigé par Abdelhamid Dbeibah depuis 2021 et un autre conduit par Fathi Bachagha et soutenu par le camp du maréchal Khalifa Haftar, l’homme fort de l’Est. Des scrutins présidentiel et législatif devaient initialement se tenir en décembre 2021 en Libye, pour couronner un processus de paix parrainé par l’Onu après les violences de 2020. Mais ils ont été reportés sine die, en raison de fortes divergences entre rivaux politiques et des tensions sur le terrain, avec des affrontements armés de plus en plus récurrents entre milices rivales à Tripoli. RTBF
À Bangui aussi, la tentation du troisième mandat
Les initiateurs de la modification de loi fondamentale du 30 mars 2016 font valoir qu’il est important d’adapter la constitution centrafricaine à celles des Etats de la sous-région ne disposant pas de limitation du nombre de mandat présidentiel. En outre, avec la nouvelle constitution qu’ils prévoient de faire adopter, les binationaux ne pourraient plus être candidats aux élections présidentielles. « C’est une question d’adaptation à la situation actuelle », justifie Le député Brice Kakpeyen, initiateur de la proposition de loi. « Vous ne pouvez pas reculer la RCA ni en 2016, ni en 2010. Si on prend la RCA de 2010, 2011 jusqu’à 2016, vous verrez que beaucoup de chose se sont passées et la Centrafrique n’est pas restée celle de 2016. J’avais demandé qu’on enlève ce verrou qui limite le mandat, parce que les autres avaient déjà déverrouillé leurs constitutions ». … La société civile a quant à elle opposé une fin de non-recevoir à l’idée de modification de la constitution. Elle a lancé le Groupe des 16, le G16, pour contrer le projet du pouvoir. Me Arlette Sombo Dimbélé est membre exécutif du G16, elle justifie pourquoi elle s’oppose à ce projet. « Ce qui nous pousse dans notre action, c’est que vous avez d’abord le serment du président de la République à l’article 38, dans lequel il s’engage notamment à ne pas réviser le nombre ni la durée de son mandat ». DW
Le président congolais Tshisekedi dénonce « la énième agression » rwandaise
Le président de la RDC Félix Tshisekedi a déploré jeudi, jour du 62e anniversaire de l’indépendance de son pays, « la énième agression de la part du Rwanda » et affirmé sa détermination à opposer un « double front diplomatique et militaire » aux violences dans l’est. « La célébration de ce jour a lieu dans un contexte sécuritaire particulièrement préoccupant, qui affecte notre existence en tant que nation », a déclaré le président dans une allocution retransmise à la télévision nationale. « Notre pays, a-t-il dit, fait face à une énième agression de la part du Rwanda, qui agit sous couvert du mouvement terroriste M23, et ce en violation de tous les accords et traités internationaux ». Le M23, pour « Mouvement du 23 mars », est une ancienne rébellion à dominante tutsi qui, vaincue en 2013, a repris les armes en fin d’année dernière. Kinshasa accuse Kigali de soutenir cette rébellion, ce que le Rwanda nie. VOA/AFP
Nigeria : des employés enlevés sur un site minier, dont 4 Chinois
Des hommes lourdement armés ont attaqué mercredi une mine dans le centre du Nigeria tuant des membres du personnel de sécurité et enlevant des travailleurs, dont au moins quatre Chinois, ont indiqué jeudi les autorités locales dans un communiqué. Des gangs criminels lourdement armés, appelés localement « bandits », mènent des raids contre des villages du nord-ouest et du centre du Nigeria pour kidnapper ou tuer des habitants depuis des années, mais leurs attaques ont récemment pris de l’ampleur. Ces « bandits » ciblent également les projets d’infrastructure et les sites miniers, enlevant notamment des travailleurs étrangers pour obtenir des rançons. Des dizaines d’employés chinois ont ainsi été pris pour cible ces dernières années. Ils sont le plus souvent libérés après le paiement d’une rançon. AfricaNews
Le Royaume-Uni établit un accord migratoire avec le Nigeria
La ministre de l’Intérieur britannique Priti Patel a annoncé sur Twitter la mise en place d’un nouvel accord relatif à l’immigration, établi cette fois avec le Nigeria. Ensemble, les deux pays souhaitent lutter contre l’immigration clandestine, ce qui « permettra d’augmenter l’expulsion de criminels dangereux, afin de rendre nos rues plus sûres », a expliqué la ministre de l’Intérieur. Qualifié d’historique, cet accord devrait permettre de favoriser « les intérêts économiques bilatéraux partagés ». Le gouvernement britannique a récemment essuyé de vives critiques concernant sa politique migratoire, en établissant un partenariat controversé avec le Rwanda pour envoyer des demandeurs d’asile dans le pays d’Afrique le temps d’étudier leur dossier. À la dernière minute, le départ des premiers migrants pour Kigali avait finalement été annulé par une décision de la Cour européenne des droits de l’homme (CEDH). AfricaNews
« African Lion » 2022: les jihadistes et Wagner dans le viseur
Les Etats-Unis et leurs alliés vont devoir affronter l’essor de groupes extrémistes violents et l’arrivée de mercenaires russes au Sahel, a averti le chef du commandement américain pour l’Afrique (Africom), alors que s’accroît l’instabilité dans la région. « Nous voyons une montée de l’extrémisme violent en Afrique de l’Ouest, surtout dans la région du Sahel », a déclaré à l’AFP jeudi le général Stephen Townsend au terme de l’exercice militaire international « African Lion » co-organisé par le Maroc, pays hôte depuis 2004. « Nous voyons aussi l’arrivée d’acteurs malveillants et je pense spécifiquement aux mercenaires russes de Wagner qui sont au Mali », a constaté le haut gradé américain au Cap Drâa, dans le désert du sud marocain près de la ville de Tan-Tan. Les Occidentaux accusent la junte militaire au pouvoir à Bamako d’avoir recours aux services de cette société militaire privée russe, proche du Kremlin, qu’ils accusent de « crimes ». VOA/AFP
Variole du singe : le continent africain en quête de 60.000 tests de dépistage – OMS
L’Organisation mondiale de la Santé (OMS) tente d’obtenir 60.000 tests de dépistage pour lutter contre la variole du singe sur le continent africain. L’agence onusienne collabore avec les autorités sanitaires nationales de la région pour renforcer la surveillance et le diagnostic en laboratoire afin de détecter les cas et surtout d’éviter une « propagation silencieuse » du virus de la maladie. Si tous les pays africains disposent des appareils d’amplification en chaîne par polymérase nécessaires au dépistage du virus, grâce au renforcement des capacités des laboratoires à la suite de l’épidémie de Covid-19, beaucoup manquent de réactifs. Dans certains cas, se posent des défis de formation à la collecte, à la manipulation et au dépistage des échantillons. En attendant, l’Agence sanitaire mondiale de l’ONU s’efforce d’obtenir 60.000 tests pour l’Afrique, dont environ 2.000 tests et réactifs seront expédiés aux pays à haut risque et 1.000 à ceux présentant un risque moindre. « Il est essentiel que nous soutenions les efforts nationaux pour stimuler la surveillance et le diagnostic en laboratoire, qui sont les pierres angulaires de la lutte contre la maladie », a déclaré dans un communiqué, a déclaré la Dre Matshidiso Moeti, Directrice régionale de l’OMS pour l’Afrique. ONU
Ce 1er juillet 2022, le Rwanda et le Burundi célèbrent les 60 ans de leur indépendance
Ce premier juillet marque le 60e anniversaire de l’indépendance du Rwanda et du Burundi. Ces deux pays africains, sans accès à la mer, sont situés dans la région des Grands Lacs. La superficie du Rwanda – « le pays des mille collines »- est de 26.338 kilomètres carrés, alors que celle du Burundi est de 27.834 kilomètres carrés. Le Rwanda compte environ 13 millions d’habitants, alors qu’il y en a 11 millions au Burundi. Le destin de ces deux pays d’Afrique de l’Est a été lié depuis la naissance de l’Empire colonial allemand, né après l’unification de l’Allemagne en 1871. Pendant la Première Guerre mondiale, des troupes belges pénètrent dans cette région et, au sortir de la guerre, lors de la conférence de Versailles (1919) la Belgique se voit octroyer un mandat sur ce que les Allemands appellent alors la province du Ruanda-Urundi. Ce mandat belge sera renouvelé par la Société des Nations en 1923. Après la Seconde Guerre mondiale, le Ruanda-Urundi est un territoire sous tutelle le l’Organisation des Nations Unies (ONU), et dont l’administration est confiée à la Belgique. C’est le 1er juillet 1962 que la Belgique accorde l’indépendance au Rwanda et au Burundi. RTBF