Pas moins de 13 élections nationales se dérouleront en Afrique en 2021. La moitié environ de ces élections aura lieu dans la Corne de l’Afrique et le Sahel central. Parallèlement au recul démocratique observé sur le continent ces dernières années, plus d’un tiers de ces élections n’est rien moins qu’un « théâtre politique » visant à procurer une apparente légitimité à des dirigeants ne tirant vraisemblablement pas leur pouvoir du peuple. Les élus qui tentent de contourner les limites de durée des mandats constituent cette année l’une des caractéristiques saillantes du paysage politique, puisqu’elle concerne près de la moitié des élections, avec des chefs d’État africains au pouvoir depuis un temps record. Un nombre certes limité mais croissant d’élus se montrent plus enclins à interdire les partis de l’opposition ou à sanctionner reportages critiques dans les médias afin de faire place nette en vue du processus électoral. Est-ce que les dirigeants qui peuvent rester au pouvoir grâce à ces manœuvres ambitieuses jouiront d’un même niveau de légitimité ? Cette tendance devrait perdurer un moment si rien n’est fait pour que les élus aient à répondre de ce phénomène de recul de l’intégrité électorale. Centre d’études stratégiques de l’Afrique
Des islamistes radicaux shebab ont attaqué, dans la soirée du dimanche 31 janvier, un hôtel du centre de Mogadiscio, en Somalie, faisant au moins trois morts et six blessés, a-t-on appris de source sécuritaire. Dimanche dans l’après-midi, une voiture piégée a explosé devant l’hôtel Afrik, situé près de l’aéroport, puis des hommes armés ont investi l’immeuble, échangeant des coups de feu avec les personnels de sécurité. « Jusqu’ici la mort de trois personnes, deux civils et un agent de sécurité, est confirmée. Mais le bilan pourrait être plus élevé », a déclaré à l’AFP Mohamed Dahir, un responsable de l’agence nationale de sécurité. Il a ajouté que six civils étaient blessés et que le « siège », débuté il y a plus de cinq heures, se poursuivait. … L’hôtel Afrik, situé près du KM4, un carrefour très fréquenté du centre de Mogadiscio, est utilisé notamment par des officiels somaliens, des membres des forces de sécurité et des leaders communautaires. France24 avec AFP
Mohamed Farmajo a finalement accepté de calmer le jeu. Le président somalien a convoqué une réunion avec tous les chefs des Etats fédérés. Elle se tiendra de ce lundi à mercredi dans le centre du pays. Mohamed Farmajo a aussi annoncé qu’il s’exprimerait vendredi devant les deux chambres du Parlement. Des annonces faites après une grande réunion samedi avec diplomates, représentants de l’ONU et des institutions internationales. Mais surtout après cinq semaines de lobbying diplomatique. Depuis la mi-décembre, ONU, IGAD, Union européenne, Etats-Unis ainsi qu’une quinzaine de pays poussent, ensemble, le chef de l’Etat à tendre la main vers ses détracteurs… Dans des communiqués de plus en plus musclés, la communauté internationale a répété son inquiétude et rappelé qu’il était impossible de sortir de l’accord du 17 septembre, signé par tous et censé baliser le déroulé des élections. « On ne peut pas le renégocier, ou créer un processus parallèle », avaient rappelé les acteurs internationaux. RFI
Les 75 délégués du Forum du dialogue politique libyen ont présélectionné samedi les candidats aux postes de Premier ministre et de membres du conseil présidentiel. Le Forum, sous l’égide de l’ONU, se réunit à Genève du 1er au 5 septembre pour choisir les quatre noms qui formeront le futur exécutif pour toute la Libye jusqu’aux élections prévues le 24 décembre. Révolutionnaires ultra, islamistes, kadhafistes, tribus du sud, de l’ouest et de l’est. Toutes les tendances politiques et toutes les régions sont représentées. Au vu du large nombre de candidats présélectionnés, 45 au total, et de près de trois mois de pourparlers entre les 75 membres du Forum du dialogue politique libyen, c’était le minimum attendu. Reste à savoir comment vont se combiner les alliances. Parmi les 21 premier ministrables, 13 sont originaires de Tripolitaine, à l’ouest du pays. Selon les dernières tendances, le chef de l’exécutif devrait être issu de la région. Et plus précisément originaire de la ville de Misrata. La cité portuaire est la plus puissante économiquement et militairement. RFI
Les représentants de plusieurs pays africains de la région des Grands Lacs, réunis vendredi à Luanda en un mini-sommet sur la situation en Centrafrique, ont appelé les rebelles qui tentent de renverser le régime du président Touadéra, à cesser le feu. « Les chefs d’État et de gouvernement appellent les forces rebelles à un cessez-le-feu unilatéral et immédiat », a déclaré le ministre des Affaires étrangères angolais, Téte António, en conclusion d’une réunion de la Conférence internationale sur la région des Grands Lacs (ICGLR) à Luanda. Présent au sommet, Faustin Archange Touadéra a officiellement été réélu, avec un faible taux de participation, pour un second mandat à la tête de la Centrafrique le 18 janvier. Les élections présidentielle et législatives se sont tenues fin décembre dans ce pays en proie depuis 2013 à une guerre civile, très meurtrière jusqu’en 2018 et ravivée par l’annonce d’une offensive rebelle pour empêcher ces scrutins. Belga
Les «instructeurs» russes appelés à la rescousse par le gouvernement centrafricain sont en réalité des combattants appartenant à une société privée. D’après les informations recueilles par «Libération», la Mission de la paix des Nations unies collabore avec ces paramilitaires au mépris des conventions internationales et de son obligation de neutralité. Libération
Le conflit s’enlise dans les régions du Sud-Ouest et du Nord-Ouest où, malgré les tentatives de médiation, l’année a été marquée par une recrudescence des violences. Retour en cartes et en infographies sur les conséquences de cette crise qui déchire le Cameroun anglophone depuis 2016. Attaques aux engins explosifs improvisés en marge du Championnat d’Afrique des nations (CHAN) dans le Sud-Ouest, tirs meurtriers sur le convoi du préfet de Momo dans le Nord-Ouest, écoliers sauvagement assassinés… Alors que le cardinal Pietro Parolin, secrétaire d’État du Vatican, a été dépêché par le Saint-Siège à Bamenda, où il sera du 28 janvier au 2 février pour tenter de relancer un dialogue entre les parties, le début de l’année a été marqué par une recrudescence des violences. Au cours du seul mois de janvier, celles-ci ont fait plus de 30 morts dans la région. Jeune Afrique
Une réunion du Comité de suivi de l’accord de paix d’Alger (CSA) est annoncée à Kidal. Une première depuis la signature de l’accord, en 2015, entre les belligérants maliens. En présence de plusieurs diplomates africains et européens, dont les pays sont membres du comité, les signataires de l’accord veulent aborder les sujets essentiels afin de faciliter son application, jusque-là poussive. En septembre 2019, une rencontre du CSA prévue à Kidal, cette ville malienne toujours aux mains des ex-rebelles, avait été annulée au dernier moment, ce qui avait fortement déplu aux hommes forts de la ville. Cette fois-ci, les principaux membres du CSA -les groupes armés et la partie gouvernementale- ont donné leur accord. RFI
Un média tigréen en ligne a diffusé samedi soir un enregistrement audio attribué au président déchu de la région éthiopienne du Tigré (Nord), Debretsion Gebremichael, renversé par l’armée fédérale en novembre, dans lequel il appelle les Tigréens à la lutte armée. L’AFP n’a pu confirmer de façon indépendante l’authenticité ou la date de cet enregistrement. S’il est authentique, c’est la première déclaration publique en près de deux mois de M. Debretsion, en fuite depuis la prise de la capitale régionale Mekele par les troupes éthiopiennes le 28 novembre. … Dans cet enregistrement audio d’une vingtaine de minutes, diffusé samedi soir via Tigrai Media House, média tigréen en ligne hébergé aux Etats-Unis, l’homme présenté comme M. Debretsion affirme s’exprimer « depuis la terre tigréenne » où « le noyau de la résistance contre l’invasion s’organise ». AFP
La coalition Union pour le salut national, l’USN, et le Radde de l’ancien maire de Djibouti Abdourahmane Guelleh considèrent que les conditions techniques et politiques ne sont pas réunies pour des élections transparentes. Le MRD de Daher Ahmed Farah, de son côté, n’est toujours pas reconnu légalement, malgré le soutien de l’ONU. L’opposition mise donc plutôt sur la politique de la chaise vide face au président sortant, Ismaël Omar Guelleh. Au sein de l’opposition djiboutienne, il y a au moins un consensus : l’élection présidentielle serait jouée d’avance. Pour le président de la coalition USN, Aden Mohamed Abdou, la Commission nationale électorale indépendante n’est pas compétente… RFI
L’Union panafricaine pour la démocratie sociale (UPADS), première formation d’opposition au Congo-Brazzaville, a indiqué samedi qu’elle ne prendrait pas part à l’élection présidentielle du 21 mars où le président sortant Denis Sassou Nguesso, 77 ans dont 36 au pouvoir, est en piste pour un nouveau mandat. « L’élection présidentielle dont la tenue est imminente ne doit plus nous diviser comme par le passé. Nous avons unanimement décidé de ne pas y prendre part ni directement, ni par candidat interposé », a déclaré Pascal Tsaty Mabiala, premier secrétaire de l’UPADS au terme d’une session du Conseil du parti. L’UPADS est le parti de l’ancien président Pascal Lissouba, décédé en France en août dernier. C’est la seule formation d’opposition à disposer actuellement d’un groupe parlementaire à l’Assemblée nationale. AFP
De hauts responsables du commandement militaire américain pour l’Afrique (Africom) ont soutenu jeudi le président de la République démocratique du Congo Félix Tshisekedi dans ses tentatives de « réforme de l’armée et de lutte contre la corruption ». « Nous cherchons à construire un nouvel avenir avec une nouvelle génération de chefs militaires en République démocratique du Congo », a déclaré l’adjoint du commandant pour l’engagement civilo-militaire de l’Africom, Andrew Young, après une rencontre avec le président du plus grand pays d’Afrique sub-saharienne. En visite à Kinshasa du 27 au 29 janvier, la délégation américaine a salué « l’engagement du président Tshisekedi pour professionnaliser le programme de réforme de l’armée congolaise et dans la lutte contre la corruption ». AFP
L’Union africaine a lancé vendredi avec le soutien de l’UNESCO la première plateforme numérique en ligne visant à améliorer la protection des journalistes, à lutter contre les menaces et la violence à leur endroit, ainsi qu’à favoriser les mécanismes d’alerte rapide et à renforcer la capacité de réaction sur le continent. « Les médias ont un rôle crucial à jouer dans le mouvement historique et continental des Africains pour construire un continent de leurs rêves », a déclaré le Président de l’Union africaine et de la République d’Afrique du Sud, Cyril Ramaphosa, qui a co-présidé le lancement avec Audrey Azoulay, Directrice générale de l’UNESCO, et Jamesina King, de la Commission africaine des droits de l’homme et des peuples (UA-CADHP), Rapporteure spéciale sur la liberté d’expression et l’accès à l’information en Afrique. ONU Info
Le président burundais Evariste Ndayishimiye a demandé ce jeudi (28.01.2020) au Conseil national de la communication, organe de régulation des médias, de s’assoir avec les responsables des médias sanctionnés ou suspendus dans le pays. L’ambition affiché est que ces médias reprennent leurs programmes. Les patrons des entreprises concernées, en exil depuis 2015, sont encore sceptiques quant à cette initiative. … En exil depuis la crise de 2015, Bob Rugurika salue les déclarations du président burundais. S’exprimant sur les ondes de sa radio et sur les réseaux sociaux, le directeur de la Radio publique africaine estime toutefois que les propos du président sont source de questionnement quant à leur mise en application : « Les propos du président Ndayishimiye nous emmènent à nous poser beaucoup de questions. Comment le CNC va-t-il s’asseoir avec les responsables des médias suspendus ou sous sanctions par le gouvernement du CNDD-FDD alors que presque tous les responsables de ces médias sont actuellement sous la surveillance des Imbonerakure ? Comment est-ce que ce dialogue est possible ? » DW
Plusieurs centaines de jeunes Tunisiens sont descendus samedi dans les rues de la capitale tunisienne pour protester contre la répression policière et pour réclamer la libération des manifestants arrêtés les jours précédents. Ils ont défilé de la place des droits de l’homme, dans le centre de Tunis, jusqu’à l’avenue Habib Bourguiba avec l’objectif d’atteindre le ministère de l’Intérieur, selon un journaliste de l’AFP. Mais les forces de sécurité déployées sur cet axe important de la capitale ont bloqué leur progression. Certains manifestants les ont visées avec des bouteilles d’eau en plastique tandis que la foule scandait des slogans tels « liberté, liberté », « que le régime policier chute » ou encore « pas de crainte, pas de peur, le pouvoir appartient au peuple ». … Autour de lui, les protestataires réclamaient la « remise en liberté des fils de la nation », en référence à plus d’un millier de personnes arrêtées au cours de plusieurs nuits de heurts mi-janvier. AFP
Algérie : un jeune militant condamné en appel à un an de prison, dont six mois ferme, pour des mèmes
Son cas est devenu emblématique des restrictions des libertés en Algérie, notamment sur Internet. Walid Kechida, un jeune militant algérien poursuivi pour avoir publié des « mèmes » – des images détournées de façon humoristique sur les réseaux sociaux – moquant les autorités et la religion sur Facebook, a été condamné en appel, dimanche 31 janvier, à un an de prison, dont six mois ferme, selon son avocat. Lors du procès en appel qui s’est déroulé à Sétif, le parquet avait requis trois ans de prison ferme, la même peine que celle qui avait été prononcée en première instance. « On s’attendait à une relaxe, car Walid Kechida n’a rien fait qui mérite la prison », a déclaré l’avocat Fouad Betka, membre de son comité de défense. Mais « il a été condamné à un an de prison, dont six mois ferme et six mois de sursis, et à une amende de 30 000 dinars [185 euros] ». Le Monde avec AFP
Le premier ministre algérien Abdelaziz Djerad a promis, dimanche 31 janvier, que son gouvernement allait acquérir des vaccins anti-Covid en quantité « suffisante », au lendemain du lancement de la campagne de vaccination qui va durer « toute l’année ». « La quantité de vaccins sera suffisante tout au long de cette année. Cette opération ne va pas se dérouler sur un ou deux jours mais (…) sur toute l’année », a déclaré M. Djerad devant les journalistes, peu avant de se faire vacciner dans une polyclinique d’Alger. L’Algérie – pays le plus peuplé du Maghreb avec 44 millions d’habitants – a procédé samedi à ses premières vaccinations, à Blida (centre), qui a été l’épicentre local de l’épidémie en mars 2020, avec un lot du vaccin russe Spoutnik V. Le Monde avec AFP
Alors que l’Afrique du Sud est le pays le plus touché du continent par l’épidémie de coronavirus, avec plus de 43 000 morts et 1,4 million de contaminations, les premiers vaccins contre le Covid-19 doivent y être livrés ce lundi 1er février. Pour l’Afrique du Sud, il s’agit d’une course contre la montre. Touché de plein fouet par une deuxième vague et par un variant plus contagieux, le pays enregistre ces dernières semaines plus de 500 décès chaque jour. Devant l’urgence, Pretoria n’a pas attendu la livraison de vaccins du dispositif Covax de l’Organisation mondiale de la santé et a acheté ses propres doses. Un million de doses doivent être livrées à partir de ce lundi : des vaccins d’AstraZeneca acquis auprès d’un laboratoire indien, l’Institute Serum of India. Ils doivent être réceptionnés à l’aéroport par le chef de l’État en personne Cyril Ramaphosa et par le ministre de la Santé. RFI
Serrant entre les bras des tiges de dattiers fraîchement coupées, Halima Mohamad s’installe chaque matin dans une école abandonnée de Taouarga, dans le nord de la Libye, pour tresser des paniers selon une tradition millénaire lui permettant de renouer avec un passé plus paisible. « Mon père et mes soeurs travaillent dans la vannerie depuis près de 50 ans et moi je m’y suis mise il y a 20 ans », raconte cette femme de 55 ans à l’AFP. Bien qu’elle y passe en moyenne 16 heures par jour, Mme Mohamad dit prendre toujours plaisir à entrelacer, nouer et tresser les longues feuilles fines d’où se dégage une odeur faisant resurgir des souvenirs d’enfance. Dans la salle vide qui lui sert d’atelier, assise à même le sol, elle fabrique paniers, couffins, plateaux, tapis de sol et même des frises pour recouvrir les murs, selon un savoir-faire de près de deux siècles à Taouarga. Mais ces dernières années, la ville a fait parler d’elle autrement. AFP