Revue de presse du 1er décembre 2022

L’ONU lance un appel record à l’aide humanitaire
« Les besoins humanitaires sont horriblement élevés », a déploré Martin Griffiths, le chef de l’agence humanitaire de l’ONU, dans son appel lancé Jeudi, face aux besoins humanitaires qui s’envolent. Les agences humanitaires des Nations unies auront ainsi besoin de plus de 51,5 milliards de dollars l’an prochain. En cause, les retombées de la guerre en Ukraine et les effets du changement climatique qui aggravent notamment les risques de famine en Afrique. La guerre en Ukraine a exacerbé les pénuries alimentaires dans les pays en développement. Selon l’Onu, plus de 20 millions de personnes sont déjà en situation d’insécurité alimentaire grave au Kenya, en Éthiopie, mais surtout en Somalie où la famine sera installée d’ici la fin de l’année. Au Total, selon Martin Griffiths, on estime que « 222 millions de personnes, seront confrontées à l’insécurité alimentaire aiguë dans 53 pays d’ici la fin de l’année. » « L’année prochaine sera donc le plus vaste programme humanitaire » jamais lancé au niveau mondial », a-t-il ajouté. AfricaNews/AFP

Nairobi : Uhuru Kenyatta annonce que tous les groupes armés acceptent de déposer les armes
Uhuru Kenyatta, ancien Président kenyan, a annoncé mercredi 30 novembre à Nairobi que tous les groupes armés ont accepté de déposer les armes. Il a fait cette annonce en marge de des travaux du troisième round du processus pour la paix dans l’Est de la RDC qui se tiennent à Nairobi. Le facilitateur de l’EAC pour ce processus a reçu les groupes armés actifs dans les provinces du Nord-Kivu, Sud-Kivu, Ituri, Maniema et Tanganyika. « Aujourd’hui, nous avons écouté différents groupes qui sont ici. Aujourd’hui je leur ai donné la place pour qu’ils ouvrent leurs cœurs et que chacun explique comment lui ou son groupe voit le problème. Ils viennent de me confirmer qu’ils sont prêts à déposer les armes. Mais aussi, ils m’ont dit pourquoi ils ont pris les armes et ce qu’ils souhaiteraient pour avoir une paix durable s’ils déposent les armes. Et ma joie est qu’aucun groupe armé ne refuse de déposer les armes, tous acceptent », a expliqué Uhuru Kenyatta. Cependant, ces groupes armés ont également proposé ce qui devrait être fait pour avoir une paix durable s’ils déposent les armes, ajoute-t-il. « Mais il y a des choses que nous devons voir et analyser pour que s’ils déposent les armes nous ayons la paix durable que nous recherchons », a conclu M. Uhuru. Radio Okapi

Rwanda- RDC : Kagame accuse Tshisekedi d’utiliser la crise dans l’est pour retarder les élections congolaises
Le président rwandais Paul Kagame a affirmé mercredi son homologue de la République démocratique du Congo (RDC), Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo, d’exploiter une crise violente dans l’est de son pays pour retarder les élections. Les combats dans l’est de la RDC entre les forces gouvernementales et les rebelles du M23 (Mouvement du 23 Mars), une ancienne rébellion tutsi, ont exacerbé les tensions avec le Rwanda voisin, que la RDC accuse d’encourager la milice. Kigali nie toute implication. Les pourparlers entre les deux pays en Angola la semaine dernière ont abouti à un cessez-le-feu qui semble tenir depuis plusieurs jours. Dans un discours à la nation, Paul Kagame a déclaré que « le monde entier » imputait la responsabilité de la crise au Rwanda, mais que c’était Félix Tshisekedi qui cherchait à tirer profit des violences avant la présidentielle prévue le 20 décembre 2023. … La commission électorale nationale indépendante (Céni) a déclaré ce mois-ci que l’insécurité persistante dans certaines parties du pays constituerait un défi pour un vote « libre, démocratique et transparent ». Dans le cadre du cessez-le-feu entré en vigueur le 25 novembre, les combattants du M23 doivent se retirer des « zones occupées », faute de quoi une force régionale est-africaine interviendrait. RTBF

Nord-Kivu : reprise des combats entre les FARDC et le M23 sur l’axe Bambo-Kibirizi
Des combats ont repris ce jeudi 1er décembre dans la matinée entre les FARDC et les rebelles du M23 sur l’axe Bambo-Kibirizi dans le territoire de Rutshuru. C’est depuis 9 heures locales, que des tirs d’armes lourdes et légères se font entendre dans les villages de Kirima, Matete et Lushebere. Selon les sources administratives à Kibirizi, ces combats auxquels se mêlent les groupes armés venus des territoires de Masisi, Rutshuru et Walikale, provoquent une panique dans cette agglomération qui avait déjà accueillis plusieurs déplacés en provenance de Bambo et Tongo. Des milliers d’habitants ont fui, entre autres vers Kitshanga, dans le territoire de Masisi. … Le M23 qui avaient perdu le contrôle de Kishishe, à l’issue des attaques des groupes armés locaux la semaine dernière l’ont reconquis, mercredi 30 novembre, avant de lancer une opération de ratissage, où aucun civil ou milicien local retrouvés sur place n’a été épargné, rapportent des sources dans la région. Radio Okapi

La Conseillère spéciale de l’ONU pour la prévention du génocide alarmée par l’escalade de la violence en RDC
A l’issue d’une visite en République démocratique du Congo (RDC) du 10 au 13 novembre 2022, la Conseillère spéciale des Nations Unies pour la prévention du génocide, Alice Wairimu Nderitu s’est déclarée mercredi profondément alarmée par l’escalade de la violence dans la région des Grands Lacs où un génocide – le génocide de 1994 contre les Tutsis au Rwanda – s’est produit. « La violence actuelle est un signe avant-coureur de la fragilité de la société et la preuve de la présence persistante des conditions qui ont permis à la haine et à la violence à grande échelle d’éclater en un génocide dans le passé », a-t-elle dit dans un communiqué de presse. Sa visite faisait suite à une mission de niveau technique de son bureau qui a établi que les indicateurs et éléments déclencheurs d’atrocités étaient présents en RDC, notamment la diffusion de discours de haine et l’absence de mécanismes indépendants pour y faire face ; la politisation de l’identité ; la prolifération des milices locales et autres groupes armés à travers le pays ; les attaques généralisées et systématiques, y compris des violences sexuelles, contre en particulier les Banyamulenge sur la base de leur appartenance ethnique et de leur allégeance présumée aux pays voisins ; et les tensions intergroupes. ONU Info

Le pape François en RDC et au Soudan du Sud du 31 janvier au 5 février (Vatican)
Il s’agira de la 40e visite à l’étranger du pape François depuis son élection en 2013, et de la première de l’année 2023. Le pape François se rendra en République démocratique du Congo (RDC) et au Soudan du Sud du 31 janvier au 5 février 2023, a annoncé jeudi le Vatican, un voyage initialement prévu l’été dernier mais reporté pour des raisons de santé. Le souverain pontife argentin se rendra à Kinshasa du 31 janvier au 3 février 2023, puis à Juba du 3 au 5 février, a précisé le directeur du service de presse du Saint-Siège, Matteo Bruni, dans un communiqué. Ce voyage, initialement prévu en juillet, avait été reporté sine die en juin, le Vatican évoquant des douleurs au genou du pape, qui aura 86 ans en décembre. Mais des informations de presse avaient fait état de risques pour la sécurité du pape, notamment à Goma. VOA/AFP

Djibouti: le gouvernement inflexible face aux demandes d’échange de prisonniers du FRUD-armé
À Djibouti, le mouvement rebelle du FRUD-armé a proposé au gouvernement un échange de prisonniers pour les six soldats de l’armée djiboutienne capturés lors de l’attaque meurtrière de Garabtissan, dans le nord du pays, début octobre. Une proposition qui restera sans réponse du gouvernement, réplique sèchement une source proche de ce dernier qui renvoie la question à une médiation de l’Éthiopie. Assis à l’ombre d’un arbre ou dans un abri de pierres sèches, les soldats djiboutiens prisonniers ont été filmés par ceux qui les détiennent dans le maquis. Face à la caméra, en vêtements civils dans ces « preuves de vie » mises en ligne par le FRUD-armé, ils affirment être bien traités. Leur sort réel est toutefois invérifiable de source indépendante. RFI

L’avenir incertain du Cameroun après quarante ans de règne de Paul Biya
Après quarante années à la présidence du Cameroun, Paul Biya pourrait, à 89 ans, consacrer ses forces à enseigner sa science de la longévité au pouvoir. L’école aurait alors assurément son siège en Afrique centrale, où quatre autres dirigeants, certains remplacés par leur fils, cumulent avec lui plus de deux siècles aux commandes de leur pays (République du Congo, Gabon, Guinée équatoriale, Tchad). Paul Biya a laissé le temps à ses concitoyens de disséquer son mode de gouvernance. Une existence discrète, un retrait de la vie politique qui lui a permis d’occuper sa fonction tel un spectre, au courant de tout mais responsable de rien, et enfin un savoir-faire hors pair pour éliminer tous ceux qui, parmi ses opposants et plus encore ses lieutenants, ont eu l’ambition affirmée, présumée ou suspectée de prendre sa place au palais présidentiel d’Etoudi. … Avare de ses mots, Paul Biya se découvre à travers quelques petites phrases ironiques – « Ne dure pas au pouvoir qui veut, mais qui peut », avait-il lancé en 2015 lors d’une visite de François Hollande – et s’amuse des interrogations sur son avenir. « Quand ce mandat arrivera à expiration, vous serez informée sur le point de savoir si je reste ou si je m’en vais au village », annonçait-il d’une voix chevrotante en juillet, aux côtés d’Emmanuel Macron, à une journaliste de RFI qui le questionnait sur ses intentions pour 2025. Le Monde

Le Burkina Faso demande à la France de financer et de fournir en armes les VDP
Au lendemain de la première rencontre mardi 29 novembre entre l’ambassadeur français et le chef du gouvernement burkinabè Apollinaire Joachim Kyelem de Tambela depuis sa nomination, une note a révélé qu’Ouagadougou a souhaité une aide de Paris pour l’équipement et le financement des Volontaires pour la défense de la patrie (VDP). Selon cette note du Premier ministre, ce dernier s’est plaint de ce qu’il considère comme un abandon du Burkina Faso face aux groupes armés terroristes. Dans sa note, la direction de la communication du Premier ministre burkinabè explique que celui-ci s’est ému auprès du représentant de la France que « cela fait six ans que le Burkina Faso est acculé et cela n’émeut personne ». Il a également déclaré à l’ambassadeur que la France a fait montre d’une sollicitude différente quand il s’est agi de venir en aide à l’Ukraine dans le récent conflit qui l’oppose à la Russie. RFI

Angola: Interpol confirme avoir émis une « notice rouge » contre Isabel dos Santos
Isabel dos Santos se dit victime d’une persécution politique menée par les autorités angolaises. L’agence mondiale de police Interpol a confirmé mercredi avoir publié une « notice rouge » à l’encontre de la femme d’affaires angolaise Isabel dos Santos, fille de l’ancien président Eduardo dos Santos, demandant aux autorités policières des pays tiers de la localiser et de la placer en détention. Mme Dos Santos, 49 ans, est visée par la justice de son pays. Les autorités angolaises la soupçonnent, entre autres, de détournement de fonds, fraude, trafic d’influence et blanchiment d’argent. Des malversations présumées qui remonteraient au temps où son père était au pouvoir. Eduardo dos Santos avait dirigé l’Angola de 1979 jusqu’à sa retraite en 2017. Il est décédé le 8 juillet à Barcelone, en Espagne. Son successeur, l’actuel président João Lourenço, a fait de la lutte contre la corruption son cheval de bataille. Selon des rapports de presse, on reproche à Isabel dos Santos d’avoir détourné des fonds de l’entreprise pétrolière étatique, la Sonangol. Des montants qui pourraient atteindre le milliard de dollars américains. VOA/AFP

Mozambique: le port de Mocimboa da Praia accueille son premier navire depuis l’occupation jihadiste
Pour la première fois depuis deux ans, le port de Mocimboa da Praia dans la province riche en gaz du Cabo Delgado a accueilli un navire commercial, signe d’un retour progressif à la normale pour cette province en proie depuis cinq ans à une insurrection jihadiste. Il y a deux ans, le port de Mocimboa da Praia était aux mains des jihadistes qui coupaient alors l’une des principales voies commerciales de la région. Il a fallu l’intervention conjointe des forces de la Sadec, la communauté d’Afrique australe, et des soldats rwandais à partir d’août 2021 pour les chasser. Un premier navire commercial a donc pu accoster dans ce port du Mozambique qui dessert un projet gazier de plusieurs milliards de dollars en cours de développement. Selon la radio mozambicaine, le gouverneur de la région du Cabo Delgado ainsi que le directeur pays du groupe français TotalEnergies, principal investisseur dans le projet, ont fait le déplacement mardi pour l’arrivée du navire. RFI

Afrique du Sud : branle-bas de combat au sommet de l’Etat
Réunion d’urgence, conférence de presse annulée, questions au Parlement repoussées : au lendemain de la publication d’un rapport parlementaire ouvrant la voie à une procédure de destitution du président pris dans un scandale, un branle-bas de combat agite jeudi le sommet de l’Etat sud-africain. Le président Cyril Ramaphosa « a pu commettre » des violations et des fautes, a conclu dans un rapport publié tard mercredi une commission parlementaire chargée de se pencher sur la sombre affaire de cambriolage qui gêne le président en amont d’une échéance électorale cruciale pour son avenir politique. Le Congrès national africain (ANC) au pouvoir se réunit mi-décembre pour désigner son prochain leader. Celui qui émergera vainqueur deviendra chef de l’Etat à l’issue des élections générales de 2024, si toutefois l’ANC, confronté à un désamour grandissant, remporte le scrutin. AfricaNews/AFP

Madagascar: une affaire de détournements de fonds secoue la compagnie nationale d’électricité
34 hauts fonctionnaires de la Jirama, la compagnie nationale d’électricité, viennent d’être traduits devant le pôle anticorruption d’Antananarivo (PAC). À l’origine de cette affaire : des détournements de fonds, des versements de primes exorbitantes avec l’argent d’une société surendettée, incapable aujourd’hui d’approvisionner correctement le pays en eau et électricité. Des primes allant jusqu’à 180 millions d’ariarys (40 000€), des achats de 4×4 haut de gamme… Pour la première fois, ces détournements de fonds publics opérés au sein d’une Jirama à l’agonie donnent lieu à une poursuite judiciaire retentissante. Sur les 34 hauts fonctionnaires de la firme qui doivent comparaître devant le pôle anticorruption, trois directeurs ont été placés en détention provisoire. Trois autres, dont l’actuel directeur général et son prédécesseur, sont sous le coup d’un mandat d’arrêt. Et la plupart ont été placés sous contrôle judiciaire avec restrictions de liberté. RFI

Laurent Gbagbo réinscrit sur la liste électorale dont il avait été radié
L’ancien président ivoirien Laurent Gbagbo, acquitté par la CPI de crimes contre l’humanité, s’est inscrit mardi sur la liste électorale dont il avait été radié en 2020 en raison d’une condamnation à 20 ans de prison en Côte d’Ivoire, a annoncé son porte-parole. Laurent Gbagbo « a été inscrit ce jour sur la liste électorale » et « à cette occasion, il a lancé un appel à l’ensemble de la population ivoirienne afin qu’elle s’enrôle massivement pour prendre une part active à la vie de la nation », indique un communiqué de Justin Katinan Koné, porte-parole du Parti des peuples africains-Côte d’Ivoire (PPA-CI) créé par l’ancien président. VOA/AFP

Le Nigéria adopte les langues nationales pour l’instruction scolaire des élèves du primaire
L’instruction scolaire des élèves du primaire se fera prochainement dans les langues nationales au Nigéria plutôt qu’en anglais, a annoncé le ministre nigérian de l’éducation. Ce n’est pas une expérimentation mais plutôt un choix politique et social. Les élèves du primaire au Nigéria recevront désormais leur instruction scolaire dans les langues nationales. Avec la nouvelle politique linguistique élaborée par le gouvernement fédéral,  »les enseignements pour les six premières années dans les écoles primaires seront faits dans la langue maternelle », a annoncé Adamu Adamu, le ministère de l’Education nationale. Ainsi, selon les explications du ministre, les cours seront dispensées dans la langue locale de chaque communauté pour tous les élèves de la première à la sixième année du primaire. BBC

L’harissa fait son entrée au patrimoine immatériel de l’Unesco
L’harissa, fameuse purée de piments rouges confectionnée en Tunisie, a été inscrite jeudi au patrimoine immatériel de l’humanité. Elle rejoint la baguette ainsi que plus de 500 éléments inscrits à l’Unesco. La célèbre sauce piquante harissa, condiment national en Tunisie confectionné à base de piments, a été inscrite jeudi 1er décembre par l’Unesco au patrimoine immatériel de l’humanité. … « Utilisée comme condiment, ingrédient, ou même un plat à part entière, la harissa est bien connue sur tout le territoire tunisien où elle est consommée et produite, en particulier dans les régions qui cultivent le piment », peut-on lire dans le dossier de candidature présenté par la Tunisie. « Elle est perçue comme un élément identitaire du patrimoine culinaire national, et un facteur de cohésion sociale », ajoute le texte. « Préparée et consommée sur tout le territoire tunisien, la harissa est perçue comme un élément fédérateur de tout un pays ». France24