Les forces de sécurité soudanaises ont tiré, mardi 30 novembre, à Khartoum, des grenades lacrymogènes sur des milliers de manifestants réclamant à nouveau un transfert aux seuls civils du pouvoir dominé actuellement par les militaires. Des policiers armés de « fouets », selon des témoins, ont en outre pourchassé des manifestants aux abords du palais présidentiel, l’ancien QG du dictateur Omar el-Béchir renversé par l’armée sous la pression d’une révolte populaire en 2019 et depuis devenu siège des autorités de transition chapeautées par le général Abdel Fattah al-Burhane, auteur du putsch du 25 octobre. Ce jour-là, le Soudan est entré dans l’inconnu et la répression des manifestations anti-coup d’État a fait 43 morts et des centaines de blessés selon un syndicat de médecins prodémocratie. Près d’un mois après le putsch, un accord a été signé le 21 novembre au plus haut niveau : le Premier ministre civil Abdallah Hamdok, lui-même détenu puis placé en résidence surveillée, a retrouvé son poste, et la mainmise de l’armée et de son chef, le général Burhane, a été consacrée, au moins jusqu’aux élections promises en juillet 2023. … Pour l’Association des professionnels soudanais (APS), l’un des fers de lance de la révolte de 2019, la nouvelle manifestation est « une réponse claire au geste insensé des putschistes ». France24 avec AFP
Un rapport explosif de la diplomatie européenne sur la Centrafrique et l’environnement stratégique et politique pour les missions de l’UE vient de faire surface à Bruxelles. Il affirme que les mercenaires du groupe russe Wagner ont mis la main sur le commandement d’une partie des troupes centrafricaines, en particulier d’unités formées par l’Union européenne qui déploie, depuis juillet 2016, des instructeurs militaires au profit des forces armées centrafricaines. La plupart des unités des forces armées centrafricaines actuellement en déploiement « opèrent sous le commandement direct ou la supervision » des mercenaires russes du groupe Wagner. C’est particulièrement le cas du 7e bataillon d’infanterie territoriale, pourtant entraîné par les instructeurs de la mission européenne de formation militaire EUTM-RCA. Selon le rapport du Service européen d’action extérieure, la Russie joue un rôle « ambigu et non transparent ». RFI
Une trentaine de civils et deux militaires ont été tués, dimanche 28 novembre, dans des attaques de groupes armés dans le nord-ouest de la Centrafrique, en proie à des combats entre des rebelles et l’armée, le plus lourd bilan depuis l’instauration par le président Faustin Archange Touadéra mi-octobre d’un cessez-le-feu. … Classée deuxième pays le moins développé au monde par l’ONU, la Centrafrique a été plongée dans une guerre civile sanglante après un coup d’État en 2013. Ce conflit perdure mais a considérablement baissé d’intensité depuis trois ans, même si des pans entiers de territoires continuent d’échapper au pouvoir central. Le sous-préfet a mis en cause les rebelles du groupe 3R (Retour, Réclamation, Réhabilitation). Les 3R, majoritairement composés de Peuls, sont l’un des plus puissants groupes armés de Centrafrique. Ils ont participé à la coalition rebelle qui a lancé fin décembre une vaste offensive pour renverser le président Faustin Archange Touadéra qui briguait un deuxième mandat présidentiel. France24 avec AFP
Le nombre de violations détectées de l’embargo sur les armes imposé à la Libye a diminué en 2021 comparé à l’année précédente, mais la « présence continue » de combattants tchadiens, soudanais, syriens ou russes représente « toujours une menace sérieuse », estiment dans un rapport des experts de l’ONU. Même si le « rythme intense de livraison » d’armements interdits n’a plus cours, « l’embargo sur les armes reste totalement inefficace », affirment les auteurs de ce document confidentiel intérimaire remis récemment aux quinze membres du Conseil de sécurité et auquel l’AFP a eu accès mardi. Pour leur étude qui s’étend de janvier à novembre, les experts se sont rendus en avril et septembre en Libye et ont pu aller, pour la première fois depuis 2017, à Benghazi (est), fief du maréchal Khalifa Haftar, candidat à la présidentielle du 24 décembre. Ils précisent avoir été aussi en France, Italie, Espagne, Suisse et Tunisie. « Le contrôle des chaînes d’approvisionnement par certains Etats membres se poursuit, ce qui entrave considérablement la détection, la perturbation ou l’interdiction » des livraisons d’armes, indique le rapport, sans identifier ces pays. Le Monde avec AFP
Au Bénin, les opposants Reckya Madougou et Joël Aivo seront jugés au cours de la session criminelle de la Cour de répression des infractions économiques et du terrorisme (Criet) , qui s’ouvre, lundi 6 décembre, à Porto-Novo. Les avocats des deux prévenus, éliminés de la course à la présidentielle d’avril dernier, ont toujours déclaré que les deux affaires étaient « purement politiques ». Deux demandes de mise en liberté de Reckya Madougou ont été rejetées. Joël Aivo sera jugé en premier, le 6 décembre, jour de l’ouverture de la session criminelle de la Criet. Quatre jours plus tard, le 10 décembre ce sera le tour de Reckya Madougou. Selon nos informations, les deux dates ont été communiquées aux détenus. L’un des avocats du professeur Aivo, affirme hors micro que le dossier n’a « rien de juridique et rien de judiciaire ». Pour Le vétéran du barreau béninois, Robert Dossou « il n’y aucune preuve ». Leur client, est poursuivi « pour complot contre la sûreté et blanchiment ». Il est en détention depuis bientôt 8 mois. RFI
Au Tchad, le gouvernement a présenté, lundi 29 novembre, deux projets de loi qui prévoient une amnistie générale pour environ 400 rebelles tchadiens, dont de nombreux leaders politico-militaires, en prison ou en exil. Revendications formulées lors des consultations qui se sont déroulées entre responsables de groupes rebelles et les membres du comité technique spécial dirigé par l’ancien président Goukouni Weddeye. Hier, le président du Front pour l’alternance et la concorde au Tchad (Fact), responsable de la mort de l’ancien président Idriss Deby Itno, a dénoncé l’exclusion de ses combattants arrêtés en avril dernier, le ministre en charge du Dialogue national s’est voulu rassurant. Le président du Fact s’est dit surpris de voir ses hommes – faits prisonniers lors de leur offensive d’avril dernier – exclus de cette mesure d’amnistie. Cela pourrait mettre en danger le processus de dialogue, selon Mahamat Mahdi Ali : « Nous avons appris que les éléments du Fact sont exclus de cette libération. Nous, on ne peut que prendre acte. Et, nous avons pensé que ce geste de libération aurait favorisé non seulement la réconciliation nationale, mais aussi la tenue d’une table-ronde inclusive dans des bonnes conditions et dans un climat apaisé » RFI
Au Burkina Faso, les autorités font le bilan de l’opération militaire conjointe entre le Burkina Faso, la Côte d’Ivoire, le Togo et le Ghana qui s’est déroulée du 21 au 27 novembre. Durant cinq jours, environ 5 720 soldats ont mené des patrouilles de part et d’autre de leurs frontières communes. Planifiée et lancée au Burkina, cette opération « Koudanlgou 4 zone 2 » a permis d’interpeller 300 suspects dans le cadre de la lutte contre la progression du phénomène terroriste et des menaces à la sécurité nationale des pays membres de l’Initiative d’Accra. Les forces burkinabè, ivoiriennes, togolaises et ghanéennes ont interpellé 300 suspects, parmi lesquels des individus recherchés par les services de sécurité. Plusieurs armes et des munitions ont été également saisies. « Ces activités de sécurité ont permis d’interpeller plus de 300 suspects, dont plusieurs étaient recherchés par nos services de renseignements, et saisir 53 armes à feu et d’importantes quantités de munitions, une importante quantité d’explosifs et de dynamites » ou encore « 144 moyens roulants, véhicules et motocyclettes », a égrené Maxime Koné, ministre burkinabè de la Sécurité. RFI
Le président nigérien a opéré ce 29 novembre des changements dans la composition de son équipe gouvernementale et notamment remplacé Alkache Alhada, à l’Intérieur, par un de ses proches. Mohamed Bazoum n’avait qu’un poste en ligne de mire : celui de ministre de l’Intérieur. Préoccupé par les incidents ayant eu lieu le 27 novembre à Téra, où des manifestations contre un convoi de l’armée française ont fait deux morts civils nigériens, le chef de l’État a décidé deux jours plus tard de remplacer Alkache Alhada. Selon une source proche de la présidence, Mohamed Bazoum a estimé que son ministre avait failli dans la sécurisation du convoi, trop militarisé à son sens alors qu’un simple peloton de gendarmes aurait suffi et ayant contribué à faire monter les tensions autour de l’armée française. Il a donc choisi de le nommer au ministère du Commerce et de le remplacer par Hamadou Adamou Souley. Ce dernier, qui détenait jusqu’ici le portefeuille de l’Équipement, est l’ancien directeur de cabinet de l’ex-Premier ministre Brigi Rafini. Cadre du Parti nigérien pour la démocratie et le socialisme (PNDS, au pouvoir) pour la région de Tillabéri, il est surtout un proche de longue date de Mohamed Bazoum, lequel le consultait déjà régulièrement avant d’entrer à la présidence. Jeune Afrique
Il y a quelques jours, on apprenait que l’Union européenne avait renouvelé jusqu’au 31 octobre 2022 ses sanctions ciblées contre plusieurs personnalités burundaises. C’est désormais le cas des sanctions économiques. Des sources haut placées indiquent que le gouvernement burundais avait reçu l’assurance que les sanctions budgétaires prises contre le Burundi depuis 2015 allaient être levées, il y a deux mois. Il n’en a rien été et le gouvernement est en colère, selon une information RFI. … Les autorités burundaises ont vu rouge lorsqu’elles ont appris la nouvelle. Signe de leur mécontentement, elles ont renvoyé au début de l’année prochaine une session du dialogue politique avec les Européens prévue en novembre. Du côté des ONG, on veut mettre à profit ce répit pour accentuer les pressions sur Bruxelles, accusée de fermer les yeux sur les violations des droits de l’homme qui se poursuivent sous l’ère Evariste Ndayishimiye, selon ces organisations. Elles demandent à l’Union européenne de conditionner la fin des sanctions budgétaires à une série d’avancée sur ce sujet. RFI
L’ambassade de Chine en République démocratique du Congo (RDC) exhorte ses ressortissants à évacuer trois provinces de l’est du pays. Un avis qui fait suite à plusieurs vols à main armée et enlèvements de Chinois dans les mines de la région ces derniers jours. Les ressortissants Chinois en Ituri, au Nord-Kivu et au Sud-Kivu sont priés d’évacuer dès que possible. Cet avis de l’ambassade de Chine en RDC est associé à une demande de signalement avant le 10 décembre prochain pour les personnes qui se trouvent dans les zones à risques, notamment autour de Bunia et Djugu en Ituri, Beni et Rutshuru au Nord-Kivu et Fivi, Uvira et Mwenga au Sud-Kivu. Un avis d’évacuation doublé d’un appel à la responsabilité : « Ceux qui refusent de communiquer leurs informations et insistent pour se rendre ou rester dans ces trois provinces seront tenus personnellement responsables des conséquences », précise le journal d’État Global Times, qui reprend le communiqué de l’ambassade. RFI
Le « développement de la démocratie », « le soutien à l’État de droit et aux droits de l’homme », le « rapprochement des peuples », la « promotion de l’éducation »… Les objectifs affichés par l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF), institution créée en 1970, sont louables et pour le moins consensuels. Afin de les concrétiser et de les décliner en priorités plus concrètes, un sommet réunit tous les deux ans les chefs d’État et de gouvernement membres de l’organisation. En 2012, le choix se porte sur Kinshasa, capitale de la République démocratique du Congo où le français est la langue officielle. Le président congolais, Joseph Kabila, est alors en position délicate : il est très critiqué pour les fraudes massives lors de l’élection présidentielle qui l’a reconduit à la tête du pays en 2011 et la répression des opposants qui a suivi. À l’époque, son Premier ministre se réjouit : c’est une « grande opportunité » pour son pays de « présenter au monde l’état réel de son évolution politique, institutionnelle, économique et sociale ». Des documents inédits indiquent que le sommet a surtout été une grande opportunité d’enrichissement pour une petite élite de hauts fonctionnaires congolais et d’entrepreneurs congolais et étrangers. Alors que le budget communiqué à la presse à l’époque était de 20 millions de dollars, nous avons pu établir qu’il était en réalité de 90 millions de dollars – une somme exubérante dans un pays où le revenu national brut (RNB) par habitant était alors de 32 dollars par mois. RFI