Russie-Afrique : de Kemi Seba à Nathalie Yamb, les « influenceurs » pro-Poutine du continent
Nombre de figures politiques ou médiatiques africaines profitent de la guerre en Ukraine et de la montée en puissance de Moscou pour relancer le mouvement anti-français et décolonial. Revue de ces alliés objectifs – et parfois financiers – du Kremlin et de sa propagande anti-impérialiste. Considéré comme un expert en désinformation, l’oligarque Evgueni Prigojine, membre du premier cercle de Vladimir Poutine et financier de la nébuleuse Wagner, est en première ligne. Il s’appuie sur des associations relais comme l’Afric (Association pour la recherche libre et la coopération internationale), dirigée depuis Maputo par l’universitaire mozambicain formé en psychologie José Matemulane. Présidée par Ioulia Afanasieva, une associée de Prigojine, cette structure est liée au réseau de l’homme d’affaires russe et lui permet de mener ses opérations d’influence en Afrique. L’Afric entretient des liens étroits avec plusieurs sites panafricanistes, dont Radio Révolution panafricaine et Afrique Média TV, pour faire passer des messages pro-russes ou anti-français. Basée au Cameroun, cette dernière chaîne appartient au groupe de presse Afrique Média, dirigé par Justin B. Tagouh – qui s’est rendu deux fois à Sotchi et affirme avoir rencontré Poutine. Le Camerounais Banda Kani, président du parti Nouveau mouvement populaire, y défend ouvertement de virulentes positions pro-Kremlin dans le conflit ukrainien. Jeune Afrique
Transition en Guinée: une partie de l’opposition demande la nomination d’un médiateur international
Ils sont 63 partis politiques signataires d’un document exigeant de la junte au pouvoir en Guinée depuis le 5 septembre 2021 plus de clarté et de transparence dans la gestion des affaires publiques. Ces signataires, dont l’Union des forces démocratiques de Guinée (UFDG) et l’Union des forces républicaines des anciens premiers ministres Cellou Dalein Diallo et Sidya Touré, exigent même la nomination d’un médiateur international chargé de faciliter le dialogue entre le CNRD (aile politique de la junte), le gouvernement et les partis politiques pour aider la Guinée à sortir tranquillement de cette transition. RFI
Soudan : une personne tuée lors d’une manifestation
Au Soudan, un manifestant a été tué lors d’un rassemblement contre le coup d’Etat militaire. La victime, âgée de 23 ans, est décédée dans la capitale, après avoir pris « une balle réelle dans la poitrine par les forces du coup d’État », a déclaré le Comité central des médecins du Soudan. Cette nouvelle victime porte à 93 le nombre de personnes tuées par la répression meurtrière des manifestations, depuis l’arrivée au pouvoir du général Abdel Fattah Al-Burhane le 25 octobre 2021. Un coup d’Etat, et une violence, largement condamné a l’échelle internationale. L’économie soudanaise ne cesse d’être en difficulté depuis. Il y a quelques jours, le représentant spécial des Nations unies Volker Perthes a averti que le pays se dirigeait vers « un effondrement économique et sécuritaire » si la transition n’était pas restituée aux civils. AfricaNews/AFP
Darfour: 45 morts dans de nouveaux heurts tribaux
Au moins 45 personnes ont été tuées depuis mardi dans de nouveaux affrontements tribaux au Darfour, région de l’ouest du Soudan régulièrement endeuillée par des violences, ont indiqué jeudi les autorités de sécurité locales. Les combats ont débuté mardi entre la tribu africaine des Fallata et une tribu arabe dans des villages près de Nyala, la capitale du Darfour-Sud, ont rapporté des témoins à l’AFP. « Les combats entre les tribus Fallata et Rizeigat ont fait 15 morts mardi et 30 mercredi », a indiqué un communiqué du Comité de sécurité du Darfour-Sud, un organe gouvernemental local, précisant que des femmes et des enfants faisaient partie des victimes. Plus tôt, des chefs des deux tribus ont affirmé séparément à l’AFP que les combats s’étaient poursuivis jeudi. Le responsable de la tribu Fallata avait évoqué une trentaine de morts jusque-là. VOA
Burkina Faso : le gouvernement rejette les délais de la CEDEAO
Le gouvernement burkinabé s’est exprimé jeudi au regard des préoccupations de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest. Le 25 mars cernier, lors du sommet des chefs d’État de la Cedeao à Accra la capitale ghanéenne, l’organisation se disait inquiète de la situation en Guinée et avaient demandé la libération sans délai et sans condition de l’ancien-président Roch Marc Christian Kaboré. Depuis le coup d’Etat du 23 janvier, le président Kaboré est placé en résidence surveillée à Ouagadougou. Lors d’une conférence de presse conjointe avec Olivia Ragnaghnewendé Rouamba, la ministre des Affaires étrangères, le porte-parole du gouvernement du Burkina Faso, Lionel Bilgo a fait état de la position du Burkina Faso concernant la libération de Roch Marc Christian Kaboré. … S’agissant de la transition, la CEDEAO a demandé à recevoir un calendrier d’ici le 25 avril, mais les autorités burkinabés, ont rejeté cette échéance. AfricaNews/AFP
Burkina Faso: la junte répond à la Cédéao sur la transition et le cas du président Kaboré
Quelques jours après le sommet des chefs d’État de la Cédéao qui s’est tenu à Accra le 25 mars dernier, le gouvernement burkinabè a réagi. Dans un communiqué, les chefs d’État de la Cédéao s’étaient dits très préoccupés par la durée de la transition fixée à 36 mois et avaient également demandé la libération sans délai et sans condition de l’ex-président Roch Marc Christian Kaboré. Le gouvernement bukinabè dit prendre « acte » de l’analyse de la situation sociopolitique faite par le sommet et la volonté du sommet de nommer un médiateur afin de faciliter le dialogue entre les parties prenantes et d’assurer une transition réussie. RFI
Somalie : le Conseil de sécurité de l’ONU crée une nouvelle force de paix contre les shebab
Le Conseil de sécurité de l’ONU a voté jeudi à l’unanimité la création en Somalie d’une nouvelle force de maintien de la paix conduite par l’Union africaine, avec pour mission de lutter jusqu’à fin 2024 contre les jihadistes des shebab. Cette force, baptisée Atmis, va succéder à l’actuelle Amisom (Mission de l’Union africaine en Somalie) et verra ses effectifs de près de 20.000 militaires, policiers et civils progressivement réduits jusqu’à zéro au 31 décembre 2024. A l’issue d’un vote unanime de ses 15 Etats membres et « après de nombreux mois d’échanges constructifs, le Conseil de sécurité de l’ONU a adopté une résolution qui (…) reconfigure l’Amisom. Il s’agit dorénavant de la Mission de transition de l’Union africaine en Somalie (Atmis) », ont annoncé les Emirats arabes unis, qui présidaient en mars le Conseil. En pleine crise diplomatique à l’ONU avec la Russie, par rapport à la guerre en Ukraine, les Etats-Unis se sont félicités de cette « rare occasion pour le Conseil de contribuer à configurer la transition d’une mission » de maintien de la paix. AFP
Mali: Moura encerclé par l’armée malienne et ses supplétifs russes
Depuis le 26 mars, le village de Moura, cercle de Djenné, dans la région de Mopti, est la cible d’une opération militaire malienne d’envergure, dans une zone où le Groupe de soutien à l’Islam et aux musulmans (Jnim), lié à Aqmi, est notoirement actif. Si les populations demandent une réponse militaire pour rétablir la sécurité, cette intervention semble pourtant tourner au calvaire pour les habitants, dont le village a été comme assiégé par l’armée et par les combattants russes qui les appuient. … L’armée malienne a indiqué le mardi soir dans un communiqué que des opérations aéroportées étaient menées depuis le 26 mars dans ce village, considéré comme « au cœur du dispositif terroriste ». Aucun détail supplémentaire, aucun bilan, même provisoire et, depuis, plus aucune information officielle. Mais les témoignages recueillis par RFI auprès de sources civiles et sécuritaires, locales et internationales sont nombreux à faire état de violences indiscriminées contre les habitants. Selon ces sources, le village aurait été encerclé par les soldats maliens et leurs supplétifs russes, déployés en très grand nombre. Plusieurs sources affirment même que les effectifs russes déployés au sol sont plus importants que les soldats maliens. RFI
L’ex-président sud-africain Jacob Zuma échoue à retarder son procès
La justice sud-africaine a rejeté les recours de l’ancien président Jacob Zuma pour tenter de retarder encore son procès pour corruption qui doit reprendre en avril, a-t-on appris jeudi auprès du parquet national (NPA). « Le NPA se félicite de ce jugement et va maintenant s’efforcer de faire en sorte que le procès reprenne le 11 avril 2022 », a-t-il déclaré dans un communiqué. L’ancien chef d’Etat de 79 ans est accusé d’avoir touché des pots-de-vin du groupe français de défense Thales dans une affaire vieille de plus de vingt ans. Il est poursuivi pour seize chefs d’accusation d’escroquerie, corruption et racket. Thales est aussi inculpé pour corruption et blanchiment d’argent. Le procès de M. Zuma pour corruption avait démarré l’an dernier en mai, à l’issue déjà de nombreux reports et retards notamment liés à une multiplication de recours. Dans une décision qui ne peut être révisée et dont l’AFP a eu copie, la Cour d’appel suprême a estimé que les demandes de M. Zuma n’ont « aucune perspective raisonnable de succès en appel et qu’il n’y a aucune autre raison impérieuse pour qu’un appel soit entendu ». VOA
Tunisie : le chef du Parlement rejette sa dissolution par le président
Le chef du Parlement tunisien Rached Ghannouchi a rejeté jeudi la décision du président Kais Saied de dissoudre l’Assemblée, affirmant qu’elle continuerait ses activités. « Nous considérons que le Parlement reste en activité », a déclaré M. Ghannouchi, dans une interview à l’AFP. « Constitutionnellement, le président n’a pas le droit de le dissoudre ». Mercredi, le président Saied a décidé la dissolution du Parlement, huit mois après l’avoir suspendu pour s’arroger les pleins pouvoirs en juillet 2021. « Cette décision est nulle et non avenue, et contraire à la Constitution. Elle s’inscrit dans la continuité des décisions prises depuis le 25 juillet que nous avons rejetées et considérées comme un coup un d’Etat », a ajouté M. Ghannouchi, également chef du parti d’inspiration islamiste Ennahdha, principale force parlementaire et bête noire du président Saied. RTBF
L’ONU accuse la RCA de violations des droits humains
La Commission des droits de l’homme de l’ONU dénonce les crimes contre les civils commis par l’armée et par le groupe paramilitaire russe Wagner. D’après Michelle Bachelet, la Haute-Commissaire aux droits de l’homme de l’ONU, « les opérations militaires menées contre les groupes armés d’opposition par les forces de sécurité du gouvernement, soutenues par divers éléments armés et des entrepreneurs privés étrangers, auraient également donné lieu à de graves violations des droits de l’homme ». Selon le communiqué publié par l’ONU, plus de 840 personnes ont été victimes d’assassinats et d’autres violations des droits de l’homme dans les trois derniers mois de 2021. Ces tueries ont été dénombrées dans 63 incidents de violations des droits de l’homme, d’abus et d’infractions au droit humanitaire international – dont beaucoup sont extrêmement graves. Les forces armées centrafricaines, les mercenaires de Wagner, ainsi que certains groupes rebelles opérant dans ce pays sont accusés d’être les auteurs de ces crimes par la division des droits de l’homme de la Mission des Nations unies en Centrafrique, la Minusca. DW
La Cour suprême kenyane invalide la révision constitutionnelle du président
La Cour suprême du Kenya a invalidé jeudi un processus de révision constitutionnelle initié par le président Uhuru Kenyatta, mettant un coup d’arrêt à ses projets à quatre mois d’élections présidentielle et législatives à forts enjeux. Avec cette réforme qu’ils ont portée depuis 2018, Kenyatta et ses alliés ambitionnaient notamment de créer de nouveaux postes au sein de l’exécutif, dans la plus importante modification du système politique kényan depuis l’introduction d’une nouvelle constitution en 2010. Cette décision très attendue sur ce projet qui est l’épicentre du débat politique depuis plus de trois ans n’a pas été formellement énoncée à l’issue des six heures de lecture des jugements et motivations par chacun des juges. Elle doit l’être mardi. VOA
Burkina Faso: Verdict le 6 avril dans le procès des assassins présumés de Thomas Sankara
Quatorze accusés sont poursuivis dans ce procès qui se déroule cependant en l’absence du principal accusé, l’ancien président, Blaise Compaoré. Quatorze accusés sont poursuivis dans le cadre de ce procès qui a démarré le 25 octobre 2021 devant le tribunal militaire de Ouagadougou. Dans le box : douze des quatorze accusés dont le général Gilbert Diendéré, 61 ans, un des principaux chefs de l’armée lors du putsch de 1987 qui a abouti à l’assassinat de Thomas Sankara. Absent cependant, le principal accusé, l’ancien président Blaise Compaoré, réfugié en Côte d’Ivoire depuis qu’il a été chassé par la rue en 2014. Tous sont poursuivis pour « attentat à la sûreté de l’Etat », « recel de cadavre » et « complicité d’assassinat ». Et leurs avocats ont plaidé non coupables. … Pour le juriste Apollinaire Kyélem, la tenue de ce procès est déjà une victoire pour la justice burkinabè. « La justice burkinabè est la plus indépendante du continent. Le Conseil supérieur de la magistrature est devenu un organe indépendant des pouvoirs publics. Le verdict sera conforme au droit et non à des aléas politiques. » Le parquet militaire a requis début février, 30 ans de prison ferme à l’encontre des différents prévenus et 20 ans contre le général Gilbert Diendéré. Verdict donc le 6 avril prochain, dans ce procès qui restera sans doute, comme le plus retentissant de l’histoire du Burkina Faso. DW
L’Angola suspend les salaires des médecins en grève
L’Angola a annoncé jeudi la suspension des salaires des médecins grévistes, qui représentent la large majorité de la profession dans le pays et qui réclament depuis dix jours de meilleures conditions de travail. « Nous ne paierons pas les salaires des grévistes », a affirmé lors d’une conférence de presse la ministre du Travail, Teresa Dias. La plupart des quelque 5.600 médecins du pays ont rejoint le mouvement la semaine dernière pour la seconde fois en quatre mois, mais certains assurent les services essentiels. Le syndicat des médecins avait appelé à la grève après la mort de vingt enfants en l’espace d’un seul jour à l’hôpital pédiatrique de la capitale Luanda. Ces décès ont été causés par la pénurie de médicaments et de matériel médical, selon le président de l’organisation, Adriano Manuel, limogé pour avoir donné l’alerte. … Les médecins dénoncent des hôpitaux en manque matériel, de médicaments, et accusent le gouvernement de construire de nouveaux établissements sans fournir de personnel. VOA