Le Groupe d’expert des Nations unies sur les mercenaires tire la sonnette d’alarme au sujet de graves « violations des droits de l’homme » « imputables » à des paramilitaires russes en Centrafrique. Les experts dénoncent le recours accru à des sociétés de sécurité privée par les autorités de Bangui en butte à une nouvelle rébellion depuis décembre. Ils déplorent aussi les « contacts étroits » qu’entretient avec ces sociétés l’armée centrafricaine et dans certains cas, les casques bleus de l’ONU déployés dans le pays. Selon le quotidien britannique The Guardian, le Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l’homme (HCDH) enquête notamment sur un incident survenu en décembre : des soldats russes et des Faca auraient ouvert le feu sur un véhicule qui ne se serait pas arrêté à un poste de contrôle de la préfecture de Ouaka, tuant trois personnes et en blessant quinze. Outre ces allégations, le Groupe de travail de l’ONU s’alarme du manque de « clarté » qui entoure la présence de ces entreprises et acteurs paramilitaires, aux côtés des forces armées centrafricaines. « Nous voulons de comprendre quel est leur statut et la base légale sur laquelle ils opèrent, mais aussi quelles sont les mesures prises par les autorités pour protéger les civils de leur présence. Nous demandons au gouvernement de clarifier tout cela », explique Jelena Aparac. RFI
Les autorités affirment qu’une « tentative de coup d’État » a été déjouée dans la nuit de mardi à mercredi 31 mars à Niamey. De nombreux habitants de la capitale ont été réveillés en sursaut à 3h du matin par des tirs nourris qui ont duré moins d’une demi-heure. Des tirs dans le centre-ville, dans le quartier administratif, aux abords du ministère des Affaires étrangères et de la présidence. Le chef des assaillants, le capitaine Gourouza serait en fuite. C’est aujourd’hui l’homme le plus recherché du Niger. Selon des sources concordantes, au moins 15 militaires ont été mis aux arrêts pour les besoins de l’enquête. Les soldats arrêtés lors de l’assaut et d’autres interpelés ailleurs auraient reconnus être aux ordres du capitaine Gourouza, cet officier de l’armée de l’air qui, selon d‘autres sources, a réussi à traverser la ville de Niamey d’est en ouest, de l’aéroport aux abords du palais présidentiel, avec des armes lourdes sans se faire repérer. RFI
Laurent Gabgbo de nouveau acquitté. La chambre d’appel de la Cour pénale internationale a confirmé, mercredi 31 mars, l’acquittement de l’ancien président ivoirien des crimes contre l’humanité et crimes de guerre, commis entre décembre 2010 et avril 2011 en Côte d’Ivoire, dont il était accusé. Le ministère public, à l’origine de l’appel sur lequel la CPI a statué mercredi, avançait que les juges de première instance avaient commis une erreur en considérant en 2019 que l’accusation n’avait pas apporté la preuve de la culpabilité de Laurent Gabgbo et de Charles Blé Goudé, son coaccusé. Laurent Gbagbo, 75 ans, et Charles Blé Goudé, 49 ans, avaient été accusés de crimes contre l’humanité et crimes de guerre, notamment meurtres, viols et persécution, au cours des violences post-électorales en Côte d’Ivoire de 2010-2011, lorsque Gbagbo avait refusé d’accepter sa défaite face à son rival Alassane Ouattara, l’actuel président. … En possession, selon son avocate, de deux passeports, un ordinaire et un diplomatique, remis par les autorités ivoiriennes, l’ex-président avait annoncé en décembre son désir de rentrer en Côte d’Ivoire, mais ce retour se fait toujours attendre. France24 avec AFP et Reuters
Nouveau pas en Libye pour tourner la page d’une décennie de chaos: 120 prisonniers qui avaient combattu dans le camp de Khalifa Haftar, l’homme fort de l’est du pays, et participé à son offensive contre Tripoli, ont été relâchés mercredi sur fond de réconciliation nationale. Les détenus ont été libérés à l’issue d’une cérémonie organisée par les autorités de Zawiya, ville située à 45 kilomètres à l’ouest de Tripoli et dont les combattants avaient participé à la défense de la capitale dès avril 2019. Membres de la Brigade 107 loyale au maréchal Haftar, ils avaient été capturés près de Zawiya par des combattants de cette ville au début de l’offensive avortée visant à s’emparer Tripoli. Les combats entre les forces loyales de l’ancien Gouvernement d’union nationale (GNA, reconnu par l’ONU et basé à Tripoli) et celles du puissant militaire septuagénaire ont pris fin à l’été 2020. Un cessez-le-feu est observé depuis octobre et un nouveau gouvernement unifié vient d’être mis sur pied, à l’issue d’un processus chapeauté par l’ONU, pour gérer la transition jusqu’à des élections nationales en décembre. AFP
L’Ethiopie, le Soudan et l’Egypte vont se retrouver du 3 au 5 avril à Kinshasa pour une réunion tripartite sur la construction controversée par Addis Abeba d’un mégabarrage hydroélectrique sur le Nil, qui braque le Caire et Khartoum. Les ministres des Affaires étrangères de l’Ethiopie, de l’Egypte et du Soudan doivent se retrouver autour du chef de l’Etat congolais Félix Tshisekedi qui exerce depuis février la présidente tournante de l’Union africaine (UA), ont indiqué mercredi à l’AFP deux sources au sein du la présidence congolaise et du ministère congolais des Affaires étrangères, confirmant une information de l’hebdomadaire Jeune Afrique. Cette réunion « devrait, sauf changement, se tenir en présence de Félix Tshisekedi et du président de la Commission de l’UA, le Tchadien Moussa Faki Mahamat », précisait l’hebdomadaire Jeune Afrique. AFP
Des membres présumés du groupe armé des Forces démocratiques alliées (ADF) ont abattu vingt-trois civils dans la nuit du mardi 30 au mercredi 31 mars dans la région meurtrie de Beni, dans l’Est de la République démocratique du Congo (RD Congo), a annoncé à l’AFP le gouverneur de cette province. « Les ADF ont fait incursion dans le village de Beu Manyama-Moliso (et) ont tué 23 civils », a déclaré à l’AFP Carly Nzanzu Kasivita, gouverneur du Nord-Kivu. L’armée est intervenue et a tué deux assaillants, a-t-il précisé. « Nous sommes encore endeuillés, les ADF ont fait incursion et ont tué plus de 20 personnes », a affirmé de son côté à l’AFP Noëlla Katongerwaki Muliwavyo, présidente de la société civile de Beni. France24 avec AFP
Dans un communiqué, les FARDC disent avoir entrepris des contacts avec toutes les armées des pays voisins en vue d’arrêter des stratégies appropriées pour éradiquer définitivement le phénomène groupes armés locaux et étrangers qui endeuillent les populations de la RDC et de la sous-région. Dans cette perspective, les FARDC affirment privilégier le renforcement de la coopération militaire, les concertations régulières entre les armées de la région ainsi que la mutualisation des efforts et de renseignement. Pour l’armée congolaise, l’objectif poursuivi dans cette coopération militaire est de combattre avec efficacité et neutraliser de manière définitive tous les groupes armés. Il s’agit notamment des ADF/ MTM, FDLR, FNL et de toutes les autres forces négatives externes et locales qui perturbent la paix dans la sous-région. « Les efforts ainsi conjugués par tout le monde visent l’intégration économique régionale dans un environnement sécurisé », ajoute ce communiqué signé par le général-major Leon-Richard Kasonga, porte-parole des FARDC. Radio Okapi
En Éthiopie, le Premier ministre Abiy Ahmed a reconnu après des mois de dénégations la participation de l’armée érythréenne aux combats dans le Tigré contre le TPLF. Aujourd’hui, le voile commence à se lever sur la réalité vécue par les soldats d’Asmara, dont des mineurs, envoyés se battre en Éthiopie. À l’image de l’histoire de Rodanim, un lycéen enrôlé de force et aujourd’hui prisonnier de la rébellion tigréenne. C’est avec stupéfaction que Rozit Yemane a retrouvé la trace de son petit frère. Elle regardait les informations de Dimtsi Weyane, la télévision du TPLF, le 23 mars, quand la présentatrice du journal a nommé Rodanim Yemane parmi les prisonniers de guerre érythréens capturés dans les combats. Depuis son exil suédois, elle raconte aujourd’hui l’histoire du cadet de sa famille à RFI : Rodanim venait de fêter ses 16 ans, au mois de novembre ; il était encore lycéen, en quatrième. Le 15 décembre dernier, il a été enrôlé de force par l’armée devant chez lui dans son quartier d’Asmara, au cours d’une « giffa », ces rafles de conscrits régulièrement organisés par le régime érythréen. RFI
Le président Évariste Ndayishimiye a déclaré le Covid-19 premier ennemi du Burundi. Après une première baisse sensible suite aux mesures prises, le pays fait face depuis début 2021 à une deuxième vague. Depuis, le pays a lancé une campagne de dépistage massif, avec déjà quelque 180 000 tests effectués jusqu’ici, et il impose une quarantaine obligatoire et des tests pour les voyageurs, mais des médecins estiment que la situation pourrait échapper à tout contrôle. Officiellement, le pays n’en est encore qu’à quelque 2 600 cas de Covid-19 confirmés dont 6 décès depuis une année, mais en réalité, il en a déjà recensé 3 fois plus, selon une source du ministère de la Santé qui parle de 7 486 personnes testées positives au 24 mars dernier. Toutes les provinces du Burundi sont touchées, s’alarme cette source, qui assure que l’équipe de la riposte découvre en moyenne une centaine de cas positifs chaque jour. Quant au nombre de morts, c’est sans commune mesure avec les chiffres officiels, s’accordent à dire de nombreuses sources. RFI
Depuis plusieurs semaines, le nombre de contaminations ne cesse d’augmenter. Le pays enregistre au total 24 426 cas et 418 décès. Une deuxième vague plus meurtrière que la précédente et qui compte plus de cas graves. Ce mercredi, les organisations de la société civile engagées dans le domaine de la santé ont tenu une conférence de presse. Les mesures et la stratégie de riposte prises par les autorités pour contenir la propagation sont insuffisantes au vu de l’augmentation alarmante du nombre de cas, estiment-elles. … Hony Radert, secrétaire générale du collectif des organisations citoyennes pointe aussi du doigt le manque de transparence dans la gestion des fonds alloués à la lutte contre le Covid-19 et le manque de moyens dans les hôpitaux. Mardi, le président de la plateforme nationale des organisations de la société civile, Mahamoudou Ndriandahy, est décédé du Covid-19 au CHU d’Anosiala, dans la capitale. RFI
Abdelwaheb, médecin urgentiste sur le front contre le Covid-19 en Tunisie, n’a pas été payé depuis des mois. A 35 ans, il se prépare à partir à l’étranger en quête de meilleures conditions de travail, comme la majorité des médecins tunisiens. La proportion des jeunes diplômés s’exilant à la fin de leurs études, principalement vers la France, l’Allemagne ou les pays du Golfe, ne cesse d’augmenter. « En 2019 et 2020, près de 80% de jeunes diplômés sont partis à l’étranger », avertit le chirurgien Slim Ben Salah, président sortant du Conseil de l’ordre des médecins tirant la sonnette d’alarme sur le vieillissement des médecins dans le service public. « Ils sont tellement dégoûtés, ces élites du pays qui ont eu leur bac avec plus de 17 de moyenne, et qui se retrouvent marginalisés par les autorités après 10 ans d’études. Mais qu’a fait l’Etat pour qu’ils restent? Moi aussi je n’en peux plus et je vais partir! », s’emporte le chirurgien. AFP
Selon les chiffres de l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), près de de 1 100 migrants ont été interceptés en large des côtes libyennes par les garde-côtes depuis samedi 27 mars. Ils sont renvoyés dans des camps de rétentions à Tripoli où les conditions sont déplorables. Cinq personnes ont péri pendant des opérations de sauvetage mardi et 77 ont été repêchés, selon l’OIM, qui dénonce le renvoi de ces migrants dans un pays en proie au chaos. « C’est la conséquence d’une politique migratoire irresponsable » a tweeté Safa Msehli, porte-parole de l’OIM à Genève suite à la mort de cinq nouveaux migrants, dont deux femmes et trois enfants mardi 30 mars au large de la Libye. Face à cette nouvelle vague d’interceptions, l’OIM a réaffirmé que « la détention arbitraire doit cesser ». En Libye, des milliers de migrants retenus dans des centres sous la responsabilité de l’État ont été victimes de toutes sortes d’exactions. Selon l’OIM, plus de 235 migrants sont morts en Méditerranée centrale en tentant la traversée vers l’Europe depuis le début de l’année. Sans compter les « naufrages invisibles » où il n’y a ni témoins ni rescapés. RFI
Il y a un an, plus de 80 organisations de défense des droits de l’homme et de la presse avaient signé un appel à l’attention de plusieurs présidents africains, leur demandant de libérer les journalistes détenus dans des prisons souvent surpeuplées et dont les prisonniers sont souvent vulnérables à la Covid 19. Au Cameroun, le Comité de protection des journalistes (CPJ) relance le président Paul Biya. Un an après cet appel, le Comité de protection des journalistes (CPJ) se rappelle au bon souvenir du président camerounais, Paul Biya, en exigeant la libération des sept journalistes toujours détenus dans le pays. Le cas de l’ancien directeur général de la radiotélévision publique, Amadou Vamoulké, accusé jusqu’ici sans procès, et ce, depuis cinq ans, de détournements de fonds au profit de sa radio est particulièrement preoccupant. RFI
En tant qu’aîné de la famille, en fait le seul homme adulte survivant, c’est à Abdel Manaam Mahmoud de descendre dans la tombe et d’enterrer le corps de son frère Esmail. Même s’il est possible que ce ne soit pas son frère qu’il enterre aujourd’hui. Autour de lui, les hommes de Tarhuna se rassemblent, poussant la terre rouge et sableuse et tapotant le monticule de terre avec leurs mains. Non loin de là, le père de M. Mahmoud, Hussin, son frère Nuri et son oncle Mohamed sont également enterrés – chacun d’entre eux a été victime de la guerre civile libyenne, victime des alliances changeantes des factions et tous ont été assassinés par la même milice qui dirigeait leur ville. BBC
Tourné au Bénin avec l’actrice Bella Agossou et le jeune espoir Moustapha Oumarou, le film « Adù » a reçu quatre prix lors de la cérémonie des Goya en Espagne et est désormais disponible sur Netflix. Six semaines. C’est à peu près le temps qu’a duré le tournage d’Adù sur les terres béninoises, de Grand Popo à Porto-Novo, en passant par Cotonou, Ganvié et la forêt d’Adjarra. Le film, qui a remporté quatre prix sur 13 nominations lors de la cérémonie espagnole des Goyas et est désormais disponible sur la plateforme Netflix, croise les destins de trois personnages tourmentés : un petit garçon de six ans prêt à tout pour rejoindre les côtes espagnoles, un père qui renoue difficilement les liens avec sa fille et un garde-côte rongé par le remords. Si ce long-métrage sur l’immigration suscite beaucoup d’enthousiasme au Bénin, il aurait pourtant pu ne jamais nouer d’histoire avec le pays. Jeune Afrique