Soudan : l’escalade des hostilités a des conséquences désastreuses pour les enfants, dont un risque de famine
L’escalade rapide des hostilités et la détérioration généralisée de la situation humanitaire au Soudan ont entraîné une recrudescence des violations graves commises à l’encontre des enfants, selon un nouveau rapport du Secrétaire général des Nations Unies sur les enfants et les conflits armés, publié mardi…Le rapport indique que 2.168 violations graves contre 1.913 enfants ont été vérifiées entre le 1er janvier 2022 et le 31 décembre 2023, une augmentation « choquante par rapport à la période précédente ». Les meurtres et les mutilations (1.525) ont été les violations les plus nombreuses, suivies du recrutement et de l’utilisation des enfants (277) et des viols et autres formes de violence sexuelle (153). Une augmentation spectaculaire des violations graves a été observée à la suite de l’ouverture des hostilités entre les forces armées soudanaises et les paramilitaires des forces de soutien rapide le 15 avril 2023. En outre, les violences intercommunautaires ont continué à entraîner des violences à l’encontre des enfants, souvent en raison de conflits entre éleveurs et agriculteurs, principalement dans les États du Darfour et du Nil Bleu. Environ 14 millions d’enfants ont besoin d’une aide humanitaire et d’une protection, car ils n’ont pas accès à la nourriture, à l’eau, à un abri, à l’électricité, à l’éducation et aux soins de santé. En outre, environ 19 millions d’enfants au Soudan ne sont pas scolarisés. ONU Info
Au Soudan, les combattants s’en prennent aux femmes et aux filles
Depuis New York, l’ONG Human Rights Watch a recueilli la parole de 42 soignants et acteurs de terrain dans la capitale soudanaise, Khartoum. Ces témoignages font état de 262 cas de violences sexuelles entre le début de la guerre, en avril 2023, et février 2024. Des violences, dont des « viols et viols collectifs », qui touchent principalement « des femmes et des filles âgées de neuf à 60 ans », précise le rapport publié le 29 juillet 2024. Parmi les victimes de violences sexuelles traitées par les professionnels de santé interrogés par HRW, « au moins quatre femmes sont décédées des suites » des blessures qui leur ont été infligées. Le rapport de 88 pages décrit également « des conditions qui pourraient s’apparenter à de l’esclavage sexuel ». Les Forces de soutien rapide (FSR) sont notamment accusées d’avoir « violé individuellement et collectivement et forcé à se marier un nombre innombrable de femmes et de filles dans les quartiers résidentiels de la capitale soudanaise », affirme Laetitia Bader, directrice adjointe Afrique de HRW…Selon Human Watch Rights, il est difficile d’évaluer l’ampleur des violences sexuelles. Les victimes hésitent à témoigner par crainte d’être stigmatisées, par méfiance à l’égard du système judiciaire, à cause de l’effondrement des institutions et de la peur des représailles.
En Guinée, l’ancien chef de la junte reconnu coupable de crimes contre l’humanité au terme d’un procès hors norme
Près de quinze années après les faits et à l’issue de vingt-deux mois d’audience, la justice guinéenne a rendu son verdict, mercredi 31 juillet, dans le procès du massacre du 28 septembre 2009, l’un des jours les plus terribles de l’histoire du pays. Le chef de la junte de l’époque, Moussa Dadis Camara, qui avait pris le pouvoir un an plus tôt, et sept anciens hauts responsables ont été reconnus coupables de « crimes contre l’humanité ». Le capitaine, qui encourait la perpétuité, a été condamné à vingt ans de prison « sur la base de [sa] responsabilité [de] supérieur hiérarchique ». Il entend faire appel du verdict, a immédiatement annoncé son avocat, Pepe Antoine Lama…Tout au long des audiences, les accusés ont nié leur responsabilité dans le massacre commis il y a presque quinze ans dans la capitale guinéenne. Le 28 septembre 2009, le stade de Conakry, où se tenait un meeting de l’opposition pour protester contre une éventuelle candidature de Moussa Dadis Camara à la présidentielle, est devenu le théâtre d’un déchaînement de violence. Alors que les leaders de l’opposition se relayaient au micro pour dire leur désapprobation quant à une éventuelle candidature du chef de la junte, des soldats cagoulés ont fait irruption dans l’enceinte. Au moins 156 personnes ont été tuées par balle, à coups de machette ou de couteau, par des éléments des forces de défense et de sécurité guinéennes déchaînées. Mille quatre cents personnes ont blessées. Plus de cent femmes ont aussi subi des viols et des mutilations sexuelles, selon une commission d’enquête internationale mandatée par les Nations unies. Le Monde
Au Nigeria, les manifestations contre la vie chère se déroulent sous haute sécurité
Au Nigeria, la police a tiré des gaz lacrymogènes dans plusieurs villes, jeudi 1er août, pour disperser des manifestations contre la mauvaise gouvernance et la hausse du coût de la vie, ont constaté des journalistes de l’AFP. Le Nigeria, pays le plus peuplé d’Afrique, traverse l’une de ses pires crises économiques depuis des années à la suite des réformes mises en place par le président Bola Ahmed Tinubu, arrivé au pouvoir en mai 2023. L’inflation des denrées alimentaires dépasse les 40 % et le prix de l’essence a triplé…Les manifestations se déroulent sous haute sécurité, les autorités ayant prévenu ne pas vouloir voir se reproduire au Nigeria les récentes violences meurtrières au Kenya, où un projet de nouvelles taxes a mis le feu aux poudres. A Abuja, les forces de sécurité ont bloqué les routes menant à Eagle Square, l’un des lieux de protestation prévus, tandis que plusieurs centaines de manifestants se rassemblaient au stade national voisin avant de marcher vers la place. Baptisé #EndbadGovernanceinNigeria (« mettre fin à la mauvaise gouvernance au Nigeria »), le mouvement de protestation s’est attiré de nombreux soutiens sur les réseaux sociaux. Le Monde avec AFP
Au Nigeria, l’explosion d’une bombe fait 19 morts et une vingtaine de blessés dans un salon de thé
L’explosion d’une bombe dans un salon de thé d’un village du nord-est du Nigeria a fait 19 morts et une vingtaine de blessés, ont annoncé jeudi 1er août des sources sécuritaires. L’explosion s’est produite mercredi soir dans le village de Kawuri, dans l’Etat de Borno, épicentre d’une insurrection djihadiste qui se poursuit depuis quatorze ans…Cette attaque survient quelques semaines après des attentats-suicides qui avaient ciblé un mariage, un hôpital et des enterrements, tuant au total 32 personnes dans la région de Gwoza, dans l’Etat de Borno. Aucun groupe n’a revendiqué l’explosion de mercredi ni les précédentes attaques dans la région Gwoza, mais le groupe djihadiste Boko Haram et son rival, l’Etat islamique en Afrique de l’Ouest, sont tous deux actifs dans la région. Le Monde avec AFP
Au Kenya, la cour d’appel annule la loi de finances 2023, jugée « inconstitutionnelle »
La cour d’appel du Kenya a annulé, mercredi 31 juillet, une loi de finances controversée promulguée l’année dernière, aggravant ainsi les difficultés du président, William Ruto, et de son administration, à court d’argent. Les trois juges ont estimé que la loi était « fondamentalement défectueuse (…) et, par conséquent, inconstitutionnelle » en raison d’irrégularités dans les procédures parlementaires. M. Ruto avait promulgué cette loi de finances en juin 2023 afin d’alléger en toute petite partie la dette publique du Kenya, estimée à 10 000 milliards de shillings (71 milliards d’euros), soit environ 70 % du PIB. Cette loi prévoyait d’augmenter les taxes ou d’en créer de nouvelles sur des produits de première nécessité, tels que le carburant ou les denrées alimentaires, et sur les transferts d’argent par téléphone portable. Elle incluait également un prélèvement, controversé, concernant tous les contribuables, destiné à financer un programme de logement. A la fin de juin, le président kényan avait annoncé le retrait du projet de budget 2024-2025, qui prévoyait des hausses d’impôts très impopulaires, à l’origine d’une puissante contestation dans le pays, lequel a sombré dans une violence meurtrière. Ce projet de budget de 4 000 milliards de shillings, le plus important de l’histoire du Kenya, incluait des augmentations de taxes sur des produits de première nécessité, tels que le pain et le carburant. Le Monde avec AFP
La Belgique renonce à une proposition d’ambassadeur au Rwanda sur fond de tensions avec Kigali
Les relations diplomatiques entre Kigali et Bruxelles continuent de s’envenimer : l’ambassadeur belge sortant, Bert Vermessen, ne sera pas remplacé pour l’instant, la Belgique ayant retiré sa demande d’accréditation d’un nouveau représentant, faute de réponse du Rwanda. Six mois après avoir envoyé une première demande, la Belgique a lancé un ultimatum à Kigali en juin, laissant 24 heures aux autorités rwandaises pour se prononcer sur l’accréditation d’un nouvel ambassadeur, sans quoi leur silence serait considéré comme un refus. Côté rwandais, on confirme que la note a bien été reçue. « Nous en prenons acte », indique une source diplomatique proche du dossier, évoquant une mesure de réciprocité, le poste d’ambassadeur du Rwanda en Belgique étant vacant depuis un an. En cause, le refus de Bruxelles d’accréditer Vincent Karega, ancien ambassadeur rwandais en RDC, d’où il a été expulsé, et auparavant en Afrique du Sud, où il a notamment été accusé d’être impliqué dans la persécution d’opposants rwandais. Les relations entre la Belgique et le Rwanda, qui ne sont pas rompues à ce stade, vont donc se poursuivre au niveau des chargés d’affaires, dans un contexte tendu : Kigali considère en effet que Bruxelles prête un peu trop l’oreille aux revendications de la RDC sur la scène internationale en lien avec le conflit dans le Nord-Kivu avec le groupe rebelle M23, soutenu par le Rwanda. RFI
Madagascar: le président Rajoelina en visite en Guinée-Bissau et en Angola pour y renforcer ses partenariats
[Le président Andry Rajoelina] était en Guinée-Bissau en début de semaine et a atterri en Angola mercredi 31 juillet où il a rencontré ses homologues. Derrière ces visites bilatérales rares sur le continent, le chef de l’État malgache affirme un tournant diplomatique, au profit de partenaires africains, amorcé dès son premier mandat. Dans une diplomatie voulue « tous azimuts », Andry Rajoelina affirme son attachement au panafricanisme. Pour en faire la démonstration, le choix de la Guinée-Bissau n’a rien d’un hasard. Le chef de l’État malgache a reçu ces dernières années le soutien de son homologue Umaro Sissoco Embaló sur plusieurs dossiers clefs…Les partenaires dessinent désormais les contours d’une coopération sécuritaire. Mardi 30 juillet, un accord-cadre a été signé et prévoit la formation d’officiers bissau-guinéens à Madagascar au sein de l’académie militaire d’Antsirabe. L’institution est réputée pour avoir accueilli l’icône du panafricanisme Thomas Sankara. En Angola, la coopération économique était au menu des discussions. Les deux pays ont des défis communs à relever autour de l’exploitation de leurs ressources minières. Il s’agit d’initier un partage d’expérience en la matière. RFI
Cameroun: le tiktokeur Junior Ngombe mis en liberté provisoire
Le TikTokeur de 23 ans a été remis en liberté provisoire après avoir passé une semaine en détention. D’abord interpellé le 24 juillet à Douala où il réside, il avait été transporté à Yaoundé au secrétariat d’État à la Défense. Des avocats et des acteurs de la société civile nationale et internationale se sont mobilisés pour dénoncer le sort qui lui a été réservé. Sur les réseaux sociaux, Junior Ngombe appelle dans des vidéos la jeunesse camerounaise à s’inscrire massivement sur les listes électorales pour 2025. Il dénonce la mainmise du RDPC, le parti majoritaire, sur le système et plaide pour l’alternance. Peu de temps après sa sortie du tribunal militaire de Yaoundé, au téléphone, Junior Ngombe, soulagé, assure n’avoir subi aucune torture physique. Libéré sous garant, il n’est pas, pour le moment, inculpé d’incitation à la rébellion ou propagation de fausses nouvelles mais il doit rester à la disposition de la justice militaire car l’enquête se poursuit. Parmi les avocats qui se sont portés volontaires pour l’assister, l’ancien bâtonnier Akere Muna, Me Serge Emmanuel Chendjou ou encore Maître Hippolyte Meli. Tous contestent la compétence du Tribunal militaire de Yaoundé pour poursuivre un civil pour des propos tenus en ligne…Ils dénoncent aussi l’interpellation de Junior Ngombe par des hommes en civils sans mandat le soir du mercredi 24 juillet à Douala. Et son transfert ensuite vers Yaoundé. Dans la vidéo qui a, semble-t-il, fait réagir les autorités, Junior Ngombe répétait qu’en 2025 « soit on gagne, soit on gâte tout ». Et s’adressant au parti au pouvoir, le RDPC : « On ne veut plus rien négocier avec vous. On sait que vous allez truquer les élections ». RFI
Pour freiner l’exode de ses médecins, l’Algérie gèle la certification de leurs diplômes
Empêcher les médecins de quitter l’Algérie en refusant d’authentifier leurs diplômes, c’est la solution trouvée par les autorités pour remédier à un exode continu depuis les années 1990. Ce gel, appliqué depuis au moins un an, n’était pas ouvertement assumé par Alger, mais le 13 juillet, le pouvoir est sorti de son mutisme par la voix du ministre de l’enseignement supérieur, Kamel Baddari, qui répondait au député de la communauté algérienne établie en France, Abdelouahab Yagoubi, demandant sur sa page Facebook « jusqu’à quand [allait] durer cet arbitraire à l’égard des droits individuels »…Outre la France, destination classique, un nombre croissant de médecins algériens s’expatrient en Amérique du Nord ou dans les pays du Golfe. Quelque 15 000 médecins formés en Algérie seraient en activité en France. Les raisons des départs sont connues : quête de meilleurs salaires et épanouissement professionnel, alors que de nombreux médecins généralistes ne trouvent pas d’emploi en Algérie. Le Monde