Guinée : plusieurs organisations appellent d’urgence à un dialogue inclusif après le recours à la force de la junte
Des organisations de la société civile, partis politiques et des diplomates ont dénoncé dimanche 31 juillet le recours à la force de la junte en Guinée et appelé d’urgence à un dialogue national après des manifestations interdites qui ont fait plusieurs morts. Les Forces vives de la nation, coalition de partis, syndicats et organisations de la société civile, ont exigé « l’ouverture immédiate d’un cadre de dialogue inclusif » et menacé de nouvelles manifestations à partir du 15 août partout dans le pays. Elles ont dénoncé notamment « les actes de répression », « les pertes en vie humaine et toutes les formes de violences enregistrées au cours des dernières manifestations », « l’interdiction des manifestations », ainsi que « l’instrumentalisation de la justice et les arrestations extrajudiciaires ». Cette coalition, tout comme l’Organisation guinéenne de défense des droits de l’homme et du citoyen (OGDH) dans un autre communiqué, a aussi exigé « une enquête indépendante pour déterminer les circonstances qui ont entraîné les différents décès » et « la libération immédiate et sans condition de tous les détenus d’opinion ». Jeudi 28 et vendredi 29 juillet, de violentes manifestations à Conakry ont fait au moins cinq morts selon les organisateurs, un seul selon les autorités, trois selon l’OGDH. Le Monde avec AFP
Guinée : après les manifestations, la chasse aux organisateurs est ouverte
Le nombre de morts de ces journées de violence est passé à quatre, selon un bilan concordant du Front national de la défense de la constitution (FNDC), à l’origine du mot d’ordre, et de l’Organisation guinéenne de défense des droits de l’homme (OGDH). Les organisateurs de la manifestation, non autorisée par les autorités, évoquent par ailleurs une centaine d’interpellations quand le parquet du tribunal de première instance de Dixinn en dénombre une soixantaine. Les procès de ces manifestants s’ouvriront dès ce lundi 1er août, comme le veut la procédure de flagrant délit. Parmi ces prisonniers figurent des personnes bien connues, comme Oumar Sylla, alias Foniké Menguè, le coordinateur du Front national pour la défense de la constitution (FNDC). L’homme n’a pas été interpellé durant les marches, mais à son domicile dans la nuit de vendredi à samedi, rapportent ses proches. Jeune Afrique
Coups d’État au Mali et au Burkina Faso : ont-ils mis fin aux attaques djihadistes ?
La colère généralisée face à l’insécurité chronique dans les pays d’Afrique de l’Ouest que sont le Mali et le Burkina Faso a ouvert la voie aux militaires qui ont chassé les gouvernements défaillants au cours des deux dernières années. « Il n’y a plus de place pour les erreurs », affirmait le chef du coup d’État du Mali lorsqu’il a pris le pouvoir en août 2020. « Nous avons plus que ce qu’il faut pour gagner cette guerre », a fait écho le nouvel homme en charge du Burkina Faso plus tôt cette année. En bref, la réponse est non. Dans les deux pays, les attaques des militants islamistes contre les civils n’ont fait qu’augmenter. Il en va de même pour les décès de civils : davantage de personnes ordinaires sont tuées par les islamistes, les militants et les militaires. … « Nous le vivons actuellement au Burkina Faso et au Mali », déclare M. Sawadogo. « Toute implication de l’armée dans les affaires politiques aggrave la situation sociale et sécuritaire de la nation…. C’est un dernier recours. Chaque coup d’État au Burkina Faso a fait reculer l’évolution du pays. » « L’acclamation s’estompe lorsque les gens prennent conscience que l’armée au pouvoir n’a pas plus de poids dans les domaines périphériques que les gouvernements civils », convient M. Moncrieff. BBC
Cedeao : Umaro Sissoco Embaló veut une force anti-putschistes
Le changement récent à la tête de la présidence en exercice de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao) semble augurer tout autant une main de velours qu’un gant de fer. Si le remplacement, début juillet, du Ghanéen Nana Akufo Addo par le Bissau-guinéen Umaro Sissoco Embaló semblait rimer avec levée des sanctions économiques contre le Mali et avec un consensus sur la durée de la transition burkinabè, la visite du président français a inspiré un ton plus martial au chef de l’État de Guinée-Bissau… Le jeudi 28 juillet, lors d’une conférence de presse conjointe avec Emmanuel Macron, Embaló n’a pas mâché les mots de son français plutôt fluide : « tout le monde » doit « comprendre que nous sommes au XXIe siècle et qu’il est inadmissible et inacceptable de faire des coups d’État ». Et d’ajouter que l’on « ne peut penser que pour arriver au sommet de l’État, c’est un fast track [une voie rapide] » et que seul « le peuple a le droit de sanctionner les dirigeants, mais pas avec des coups d’État militaires. Pour joindre une esquisse d’acte à la parole, Embaló a annoncé la création « d’une force anti-putsch ». En ligne de mire de ce militaire – général de brigade : la fâcheuse habitude d’autres militaires de s’emparer du pouvoir, qu’ils soient colonels malien ou guinéen ou lieutenant-colonel burkinabè… Jeune Afrique
Le président algérien appelle les militaires au pouvoir au Mali à «retourner à la légalité»
Le président algérien Abdelmadjid Tebboune évoque la crise malienne. L’accord de paix signé à Alger en 2015 doit être appliqué, a-t-il déclaré dimanche à la presse algérienne. « Je demande aux dirigeants actuels du Mali de retourner à la légalité dans les meilleurs délais. » Devant la presse algérienne, le président Abdelmadjid Tebboune a insisté : pour sortir de la crise malienne, il faut des élections, il faut donner la parole au peuple. Communément appelé le « Grand voisin », l’Algérie partage 1 400 km de frontière avec le Mali et c’est à Alger que l’accord de paix entre le gouvernement malien et les ex-rebelles a été signé en 2015. Dans sa sortie, le président algérien revient sur cet accord : « Tant que l’accord de paix ne sera pas appliqué, les problèmes du Mali persisteront », dit-il. RFI
Tchad: la société civile partagée sur la suite à donner à la transition militaire
Au Tchad, alors que le dialogue national inclusif qui doit permettre au pays de finir la transition entamée depuis la mort d’Idriss Déby en avril 2021 approche, le débat politique connaît une poussée de fièvre. Le gouvernement de transition est acculé pour organiser un dialogue avec toutes les composantes de la société tchadienne. La société civile elle se déchire depuis ce week-end sur la prolongation de la transition initialement prévue pour 18 mois. RFI
Législatives au Sénégal : le camp présidentiel revendique la victoire, l’opposition conteste
La coalition présidentielle a revendiqué une victoire aux élections législatives organisées dimanche 31 juillet au Sénégal ; un succès contesté par l’opposition, qui parle de « majorité préfabriquée ». « Nous avons gagné 30 départements » sur les 46 que compte le Sénégal et des circonscriptions à l’étranger, a déclaré dimanche soir à la presse l’ancienne première ministre et tête de liste de la coalition présidentielle, Aminata Touré. « Ceci nous donne incontestablement une majorité à l’Assemblée nationale. » « Nous avons donné une majorité à l’Assemblée nationale à notre président de coalition », Macky Sall, a ajouté Mme Touré, sans donner le nombre de députés obtenus par son camp ni préciser s’il s’agit d’une majorité relative ou absolue. Elle a reconnu la défaite de sa coalition à Dakar. Le Monde avec AFP
Maroc : HRW dénonce les méthodes de muselage des opposants
Dans un rapport et une vidéo publiés la semaine dernière (28 juillet), Human Rights Watch dénonce les méthodes des autorités marocaines pour réduire au silence les activistes et les journalistes indépendants. Une stratégie qui vise à discréditer les opposants et ainsi à préserver l’image de pays « modéré » et respectueux des droits de l’Homme que le Maroc cherche à se donner, selon l’ONG. Parmi les opposants qui sont décriés, il y a Maati Monjib. Cet historien et activiste, cofondateur de l’Association marocaine du journalisme d’investigation, est poursuivi pour « atteinte à la sécurité de l’Etat », mais aussi pour « fraude et blanchiment d’argent ». Des griefs relativement nouveaux, si l’on en croit son témoignage : « Dans le passé, les opposants marocains subissaient des procès politiques clairs, ce qui faisait d’eux des héros et leur assurait le soutien de l’opinion publique. Aujourd’hui, on les accuse de viol, de vol, de trahison. C’est plus efficace, parce que ça les coupe du soutien populaire ». DW
En Libye, la production pétrolière retrouve son niveau d’avant-blocus
Mi-avril, six gisements et terminaux avaient été fermés par des groupes proches du camp de l’est qui réclamaient une « répartition équitable » des recettes pétrolières. La production pétrolière en Libye a atteint 1,2 million de barils par jour, soit la moyenne quotidienne avant le blocus pétrolier qui a duré de mi-avril à mi-juillet, paralysant l’économie de ce pays instable, a-t-on appris dimanche 31 juillet de source officielle. Le ministre du pétrole et du gaz, Mohamed Aoun, a « confirmé » dans une réponse écrite à l’AFP que la production avait atteint ce niveau, après des publications en ce sens de la presse locale. « Nous sommes heureux d’annoncer que nos cadences de production ont atteint les niveaux […] de 1,2 million de barils par jour », a ensuite annoncé dans un communiqué la Compagnie nationale de pétrole (NOC), seule autorisée à commercialiser le brut libyen. Le Monde avec AFP
A Madagascar, des voleurs de bétail tuent 32 personnes
A Madagascar, des voleurs de bétail ont tué au moins 32 personnes en mettant le feu à des habitations dans un village au nord d’Antananarivo. Dimanche 31 juillet, le président Andry Rajoelina a promis que les coupables seraient punis. « On doit trouver les auteurs de ce massacre et les condamner selon la loi en vigueur, a-t-il affirmé dans un message. L’armée malgache prend toutes ses responsabilités pour venir à la rescousse de la population et traquer les malfrats. » Selon la police, 32 personnes ont été tuées et trois blessées lors de l’attaque d’une douzaine de bandits sur le village d’Ambolotarakely, dans la commune d’Ankazobé, à environ 75 km au nord de la capitale, vendredi. Les assaillants – des voleurs de bétail, connus localement sous le nom de « dahalo » – ont rassemblé les victimes à l’intérieur de trois maisons avant d’y mettre le feu, selon la police. Les trois blessés étaient en soins intensifs dans un hôpital local. Le Monde avec AFP
La RD Congo suspend les soldats de l’ONU liés à une fusillade meurtrière
Les soldats de la paix de l’ONU arrêtés en République démocratique du Congo à la suite du meurtre de deux civils à un poste frontière dimanche dernier ne serviront plus dans le pays. L’annonce est faite par le porte-parole du gouvernement Patrick Muyaya. « Le gouvernement souligne que les casques bleus concernés ne pourront plus, de ce fait, faire partie des contingents de la Monusco, en attendant l’aboutissement du Plan de retrait de cette force onusienne de la République démocratique du Congo », a-t-il indiqué dans un communiqué. Dans une vidéo partagée sur les réseaux sociaux, une dispute semble avoir lieu au poste-frontière entre l’Ouganda et le Congo. On y voit des soldats de l’ONU qui revenaient de congé commencer à tirer pour disperser la foule afin de se frayer un chemin. BBC
Guerre dans le Nord-Kivu : la RD Congo accuse le Rwanda de soutenir les rebelles du M23
Sur cette colline du Nord-Kivu, situé à 3 km de la ligne de front, et 23 km de la frontière avec l’Ouganda, les miliciens du M23 tiennent leur positions. « On les voit avec leurs armes, ils ont des mitrailleuses 12.7 », constate un soldat congolais. Depuis un mois, l’armée congolaise a renforcé ses effectifs pour contenir l’avancée des rebelles. « L’ennemi que nous avons en face de nous a des armes lourdes, des mortiers, des mitrailleurs… Nous aussi nous avons des armes pour défendre nos positions et éviter qu’ils arrivent jusqu’ici », affirme Sangwa Muganza, adjudant-chef des forces armées de la RD Congo. « On a déjà réussi deux fois à les repousser ». Depuis la résurgence du M23, l’armée congolaise s’étonne de voir les miliciens aussi bien armés et équipés. Le groupe avait pourtant été défait en 2013 puis démobilisé. Pour les FARDC (Forces armées de la République démocratique du Congo), pas de doute : le M23 bénéficie du soutien des pays voisins, principalement du Rwanda. France24
Témoignage d’une Burundaise, exploitée en Arabie saoudite
Le Burundi constitue un des points de départ du trafic de femmes vers les pays du Golfe persique pour y être exploitées par le travail ou la prostitution. Au Burundi, les témoignages de femmes revenues des pays du Golfe sont rares car celles-ci ne parlent pas facilement de ce qu’elles ont subi. Dans le meilleur des cas, ces femmes travaillent comme domestiques dans des conditions très dures, dans le pire elles sont forcées à la prostitution. Notre correspondant à Bujumbura Antéditeste Niragira a rencontré Martine Irambona. Son nom a été modifié pour sa sécurité. Elle est rentrée d’Arabie Saoudite après y avoir travaillé comme domestique. « Ce qui m’a mise en désaccord avec mon employeur, c’est qu’il voulait qu’on entretienne une relation amoureuse mais je m’y suis opposée. » DW
Afrique du Sud: un célèbre ranger du parc Kruger abattu devant son domicile
Figure de documentaires et de reportages, médaillé pour son travail, Anton Mzimba a été tué après 25 ans de service. Il était le responsable de la sécurité dans la réserve privée de Timbavati dans le parc Kruger au nord de l’Afrique du Sud. Si le motif de son assassinat n’est pas connu, Anton Mzimba se savait menacé à cause de son engagement. Son meurtre souligne les risques encourus par ces défenseurs de la vie sauvage. « Celui que je crains le plus, c’est l’homme », disait-il. Le ranger avait pourtant passé sa vie à côtoyer lions et éléphants. Mais ce sont bien des hommes, au nombre de trois, qui l’ont abattu devant chez lui et ont tiré sur sa femme. RFI
Infrastructures : l’Afrique à la croisée des chemins
Tandis que le financement chinois en faveur des infrastructures africaines se tarit, les acteurs locaux (États, banques, fonds d’investissements, groupes de BTP) montent progressivement au créneau. Mais le chemin à parcourir reste long. … L’anecdote fait rire jaune Akim Daouda, patron du Fonds gabonais d’investissements stratégiques (FGIS). « Nous avions clos la transaction pour le développement d’un barrage, quand le projet a dû être retardé d’un an, le temps que soient menées des études supplémentaires quant à l’impact sur… les algues », a-t il raconté, en juin, à l’occasion de l’Africa CEO Forum (ACF) d’Abidjan. « Ces reports ont un impact dont il faut aussi tenir compte, en ce qui concerne l’accès à l’électricité de nos populations et notre PIB », a ajouté, légèrement exaspéré, le patron du FGIS. Jeune Afrique