Revue de presse du 20 octobre 2023

Présidentielle au Liberia: Boakai fait la cour aux petits partis
Le principal candidat de l’opposition au Libéria, Joseph Boakai, fait la cour aux petits partis avant un probable second tour contre le président sortant George Weah. Les résultats provisoires de 99,5 %, des 5 890 bureaux de vote, montrent que les deux candidats restent au coude à coude après les élections du 10 octobre. Weah est actuellement crédité de 43,8 % des voix et M. Boakai de 43,5 %. Cela suggère qu’aucun des deux candidats n’obtiendra plus de 50 % des voix nécessaires à la victoire…M. Boakai a promis que s’il était élu président, il formerait un « gouvernement d’inclusion qui reflète véritablement la diversité politique, sociale et religieuse des citoyens. » Le président Weah n’a pas encore commenté les résultats provisoires, mais la Coalition pour le changement démocratique, son parti au pouvoir, s’était précédemment engagée à accepter les résultats définitifs. Africanews avec AFP

Tchad: un an après le «jeudi noir», un bilan toujours incertain
Il y a un an, le 20 octobre 2022, le Tchad connaissait ce que tout le monde appelle désormais le « jeudi noir », soit la répression sanglante de manifestations opposées à la prolongation de la transition. Un an plus tard, aucune manifestation n’est prévue, les organisateurs des marches réprimées appellent à un « temps de recueillement »…Plusieurs rapports d’organisations ont conclu à des bilans partiels allant de 128 à 218 morts. Parmi les centaines de personnes arrêtées, 436 ont été condamnées puis ont bénéficié de grâces présidentielles. Le gouvernement, lui, parle de 73 victimes, dont des membres des forces de l’ordre, dans une tentative de renverser la transition…La Commission nationale des droits de l’homme a dit en février avoir documenté 128 décès. Et en avril, la Ligue tchadienne des droits de l’homme publiait un rapport dans lequel elle donnait celui d’ « au moins 218 morts ». Son président, Me Adoum Boucar Mahamat, continue d’exiger une enquête internationale indépendante et déplore qu’une forme de « chape de plomb » pèse sur le pays depuis un an…Un rapport d’enquête de la CEEAC a été rédigé, mais n’a pas encore été publié. Cela devrait être fait prochainement, selon le ministre congolais Didier Mazenga, qui participe à la facilitation sous-régionale. Les défenseurs des droits humains rappellent à cette occasion que plusieurs dizaines de militants du parti Les Transformateurs (72, selon le parti) sont actuellement détenus par les renseignements généraux depuis près de deux semaines sans avoir vu d’avocats ni été présentés à un magistrat. RFI

Critiques à la facilitation de Félix Tshisekedi au Tchad
Il y a presque un an, le 20 octobre 2022, des manifestations sont organisées au Tchad à l’appel de l’opposition pour contester le maintien au pouvoir pour deux années supplémentaires du général Mahamat Déby et donc des autorités de transition. Ces manifestations sont réprimées dans le sang…Quelques jours plus tard, le président congolais est désigné par la Communauté économique des Etats de l’Afrique centrale pour remettre la transition tchadienne « sur les rails » des valeurs de l’Union africaine et de la CEEAC, comme il le déclare alors lui-même. Le chef d’Etat congolais a séjourné au Tchad pendant 48 heures, au mois de juillet, pour s’entretenir avec les différents acteurs politiques et de la société civile engagés dans le dialogue national. La liste des griefs de Yaya Dillo Djerou, président du Parti socialiste sans frontières et coordinateur de la Fédération de l’opposition crédible, au Tchad, est longue, à l’encontre de Félix Tshisekedi. Il lui reproche de ne s’être pas entretenu équitablement avec toutes les parties tchadiennes, de ne pas avoir dénoncé le manque de représentativité de la Commission nationale chargée de l’organisation du référendum constitutionnel (Conarec) du 17 décembre prochain , de ne pas avoir remis sur la table l’éligibilité des autorités de transition, de ne pas non plus avoir rendu publiques les enquêtes sur la répression du 20 octobre 2022, ni sa feuille de route…Nasra Djimasngar, le coordinateur du Cadre national des partis politiques (CNCP), note quant à lui que le prolongement de la transition résulte du dialogue national, qu’une partie de l’opposition avait décidé de boycotter. Selon lui, il ne faut pas trop attendre du facilitateur. DW

Somalie : la lutte contre les Chabab et le processus politique au menu du Conseil de sécurité
Alors que l’offensive militaire de Mogadiscio contre le groupe terroriste des Chabab se poursuit, la Cheffe de la Mission d’assistance des Nations Unies en Somalie (MANUSOM), Catriona Laing, a détaillé les propositions pour un futur système électoral somalien devant le Conseil de sécurité, ce jeudi. Contenues dans le communiqué du Conseil consultatif national du 27 mai 2023, ces propositions comprennent notamment le passage à un système présidentiel et bipartite, à un principe « une personne, une voix » dans tout le pays, ainsi qu’à un nouveau calendrier électoral pour synchroniser les mandats entre les cinq États fédérés composant la Somalie…Mme Laing a insisté sur le fait que tous les amendements constitutionnels, y compris la décision sur la prolongation des mandats, doivent être fondés sur un dialogue inclusif entre les États fédérés et Mogadiscio…Le Représentant spécial pour la Somalie de la présidence de la Commission de l’Union africaine (UA) et chef de la Mission de transition de l’UA en Somalie (ATMIS) Mohamed El-Amine Souef a confirmé que les Chabab demeuraient la principale menace pour la Somalie et même pour la région…Les succès opérationnels et militaires, bien que significatifs, ne suffisent pas à vaincre les Chabab : ils doivent être complétés par d’autres éléments, tels qu’un soutien dédié aux efforts de réconciliation et de stabilisation, comprenant la promotion de la cohésion sociale et l’extension de l’autorité de l’État, y compris aux zones nouvellement libérées, a ajouté le Représentant spécial de l’ATMIS. ONU Info

L’UE met en place un pont aérien pour les médicaments essentiels au Niger
L’Union européenne (UE) a annoncé jeudi avoir mis en place un pont aérien humanitaire pour acheminer des médicaments essentiels et des fournitures médicales au Niger, frappé par des sanctions économiques internationales depuis le coup d’Etat du 26 juillet. L’UE, qui a elle-même suspendu son aide budgétaire au Niger, a lancé un « pont aérien humanitaire » transportant « des médicaments essentiels et des fournitures médicales », vers Niamey, indique-t-elle dans un communiqué transmis à l’AFP…Le Niger subit de lourdes sanctions économiques et financières imposées le 30 juillet par la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (Cedeao), quatre jours après le coup d’État militaire qui a renversé le président élu Mohamed Bazoum. Le coup d’Etat a également été dénoncé par de nombreux pays occidentaux dont la plupart ont coupé leur aide au développement. AFP

Nord-Kivu : au moins 8 243 cas de violations des droits humains recensés en septembre dernier (HCR)
Le Haut-commissariat de l’ONU pour les réfugiés (HCR) affirme avoir monitoré au moins 8 243 cas de violations des droits humains au mois de septembre dernier au Nord-Kivu dont des meurtres, pillages et viols. Cette agence du système de l’ONU a livré ces statistiques dans un communiqué de presse, publié, mercredi 18 octobre, à Goma. Dans ce document, les équipes de protection du HCR rapportent que plus de 90 000 personnes ont dû fuir leurs foyers, depuis début octobre courant, dans les territoires de Masisi et de Rutshuru. Ces familles déplacées, indique cette agence de l’ONU, ont un besoin urgent en nourriture, eau potable, et abris…Les épidémies, notamment de rougeole et choléra, continuent à sévir dans les sites des déplacés au Nord-Kivu en raison de la surpopulation et du manque d’eau potable, indique cette organisation onusienne. Le HCR a en outre tiré la sonnette d’alarme sur l’escalade de la violence et des violations généralisées, bafouant les droits humains, provoquant des déplacements des populations à l’intérieur qu’à l’extérieur du pays. Radio Okapi

En RDC, les 24 candidatures à la présidentielle sont toutes validées
À un mois de l’ouverture de la campagne, tous les prétendants à la magistrature suprême sont désormais sur la ligne de départ. Pour l’élection présidentielle qui doit se dérouler le 20 décembre en RDC, aucun n’a en effet été écarté de la course. La Commission électorale nationale indépendante (Ceni), dirigée par Denis Kadima, en a fait l’annonce aux alentours d’1 heure du matin dans la nuit du 19 au 20 octobre. Parmi les 24 candidatures, « aucune n’a été déclarée irrecevable », précise le communiqué de la Ceni. Félix Tshisekedi, qui brigue un second mandat, affrontera plusieurs ténors de la politique congolaise, dont son principal adversaire de 2018, Martin Fayulu…Cette liste de candidatures déclarées recevables demeure toutefois provisoire : les dossiers doivent encore être examinés par la Cour constitutionnelle. La juridiction dispose de quinze jours pour les valider. Dernière ligne droite avant le scrutin, la campagne électorale durera un mois, du 19 novembre au 19 décembre. Jeune Afrique

Sénégal : la Marine intercepte plus de 300 candidats à l’exil vers l’Europe
C’est ce patrouilleur de la Marine qui a permis aux autorités sénégalaises d’intercepter plus de 300 candidats à l’exil à bord de pirogues. Parmi eux, notamment des femmes, mais également des enfants. Ils ont été renvoyés vers la base navale de Dakar…Ces dernières semaines, la Marine sénégalaise a multiplié ce genre d’opérations. Depuis juillet, elle a stoppé le voyage illégal de près de 2000 personnes. La plupart des passagers de ces pirogues sont Sénégalais, mais il y a d’autres nationalités. Selon l’agence Frontex, après les Marocains, les Sénégalais sont l’une des principales nationalités des migrants qui ont traversé l’Atlantique depuis le début de l’année 2023. Africanews

Au Kenya, des « entraîneurs » de ChatGPT s’élèvent contre leurs conditions de travail
ChatGPT, ce n’est pas seulement un algorithme qui a réponse à tout, ou presque. Pour construire le célèbre outil d’intelligence artificielle (IA) sorti fin 2022, des milliers de petites mains ont été embauchées à travers la planète afin de l’entraîner à bien répondre, en le formant notamment à savoir reconnaître et mettre de côté certains des contenus qu’il trouve sur Internet…Heure après heure, texte après texte, plusieurs anciens employés [à Nairobi] ont raconté développer des angoisses, des troubles du sommeil ou de la sexualité…La capitale kényane, avec sa main-d’œuvre peu chère, éduquée et anglophone est devenue une plateforme de sous-traitance pour la Silicon Valley. Le pays se dépeint même, un peu pompeusement, en « Silicon Savannah »…Mais tout n’est pas rose. En mars, 183 anciens employés ont porté plainte contre Sama et Meta, la maison mère de Facebook, dans le cadre d’un autre contrat, cette fois de modération des publications violentes et haineuses sur le réseau social… [D’anciens employés d’un sous-traitant d’OpenAI] ont choisi de ne pas emprunter la voie judiciaire : ils ont porté leur affaire devant le Parlement. Leur avocate, Mercy Mutemi, qui a déposé une requête officielle le 1er juillet, espère voir s’ouvrir une enquête parlementaire sur les conditions de travail des jeunes employés dans la sous-traitance des Big Tech. Le Monde

Cameroun : la 27ème édition du festival « Écrans noirs » rend hommage à Sembene Ousmane
Créé en 1997 par le cinéaste camerounais Bassek Ba Kobhio, le festival de cinéma « Écrans noirs » se tient à Yaoundé, au Cameroun depuis le 14 octobre dernier, et ce jusqu’au samedi 21 octobre prochain. Pour cette 27ème édition, le Sénégal est le pays invité et un hommage particulier est rendu à feu le célèbre cinéaste sénégalais Sembene Ousmane, surnommé « L’aîné des anciens ». Le colloque international célébrant le centenaire de Sembene Ousmane (1923-2023), le « père du cinéma africain », s’est ouvert ce jeudi 19 octobre 2023 (et il se clôture ce vendredi 20 octobre) à la Maison de la radio, à Yaoundé, la capitale camerounaise, dans le cadre de la 27ème édition du festival de cinéma « Écrans noirs ». Autour du thème « Ousmane Sembene et le cinéma comme école du soir : importance, impact, héritage et pertinence contemporaine », les spécialistes du 7ème art du continent et de la diaspora se penchent sur l’héritage du cinéaste sénégalais et homme de culture légendaire. Inventeur de formes, artiste du peuple, critique implacable des systèmes et des institutions, Sembene Ousmane concevait en effet le cinéma comme un moyen de dialoguer avec les peuples, d’éduquer les populations, de dénoncer les dérives des élites prédatrices…[Khare Diouf, l’ambassadeur du Sénégal au Cameroun a dit]: « Ouvrier, soldat dans le corps des tirailleurs sénégalais, docker comme en atteste le titre de son premier roman, militant communiste, cinéaste, Sembene était un homme éblouissant d’énergie dont la vie a été vouée à la défense des causes justes. » TV5