Libéria : résultats serrés, vers un second tour de la présidentielle
L’élection présidentielle au Libéria semble se diriger vers un second tour, les principaux candidats étant au coude à coude et les votes ayant été presque entièrement dépouillés. Le président George Weah, qui brigue un second mandat, a obtenu 43,8 % des voix et son principal adversaire, Joseph Boakai, 43,4 %, selon la Commission électorale nationale. Un candidat doit obtenir plus de 50 % des voix pour l’emporter. Une fois les votes de ce tour finalisés, le second tour aura lieu dans les 15 jours. Les élections du 10 octobre sont les plus serrées depuis près de 20 ans, c’est-à-dire depuis la fin de la guerre civile qui a fait quelque 250 000 morts…Le décompte final devra attendre la fin de la semaine, lorsqu’un nouveau vote est attendu dans deux endroits du comté de Nimba parce que des urnes ont été volées, a déclaré la commission. Le comté de Nimba est un bastion de l’opposition, mais les analystes estiment que le résultat ne modifiera pas de manière significative les résultats et ne poussera personne à franchir la ligne d’arrivée… »Il n’y a pas de vainqueur clair. Cela montre que le président est fort dans certains domaines, mais aussi que le mécontentement de la population à l’égard du gouvernement est élevé, étant donné le soutien massif apporté à l’opposition, » a [déclaré Ibrahim Al-bakri Nyei, analyste politique et directeur de l’Institut Ducor pour la recherche sociale et économique]. Africanews
Le premier convoi militaire français parti du Niger arrive au Tchad
C’est l’un des derniers alliés de la France dans la région du Sahel. Le premier convoi militaire français parti du Niger est arrivé au Tchad « sans encombre » a indiqué, jeudi 19 octobre, à l’AFP, le porte-parole de l’état-major français…Poussée à quitter le Niger après un putsch en juillet, l’armée française doit évacuer 1 400 hommes et leurs matériels en majeure partie via le Tchad. Les militaires s’envoleront pour la France depuis N’djamena tandis que les convois de matériel rejoindront le port de Douala, au Cameroun, avant leur rapatriement en France. Un parcours de plus de 3000 km dont une partie en traversant des zones hostiles, abritant par endroits des groupes jihadistes. Quelques jours après le départ du convoi de Niamey en direction de la frontière tchadienne, N’Djamena avait indiqué « accepter d’offrir un corridor de son territoire pour le retour des troupes françaises en France, » selon un communiqué du chef d’état-major général de l’armée tchadienne, le général Abakar Abdelkerim Daoud. N’Djamena abrite le commandement des opérations françaises au Sahel et environ un millier de militaires français…Mercredi, le président de transition au Tchad, Mahamat Idriss Déby, a rencontré Emmanuel Macron à l’Élysée, pour faire le point sur les crises régionales et le retrait des forces françaises du Niger. France 24 avec AFP
Mali: compromis trouvé pour le désengagement du contingent tchadien de la Minusma dans la région de Kidal
Une partie non négligeable du contingent tchadien de la Minusma à Tessalit avait déjà été rapatriée en début de semaine, par avion. Mais l’armée tchadienne refusait d’évacuer la totalité de ses hommes, également présents à Aguelhoc et Kidal, sans avoir la garantie que les véhicules et les armes avec lesquels ils étaient venus au Mali puissent également rentrer au pays…Le problème, c’est que les autorités maliennes de transition bloquent depuis le 24 septembre, à Gao, les convois logistiques censés transporter par voie terrestre ces équipements. En cause : la « situation sécuritaire » et l’offensive actuellement menée par l’armée malienne en direction de Kidal. « Les autorisations seront délivrées en fonction des améliorations constatées », insistait mardi 17 octobre, dans une note officielle, le ministre malien des Affaires étrangères Abdoulaye Diop…Mais un compromis a finalement été trouvé le mercredi 18 octobre au soir. L’état-major et le ministère tchadien de la Défense indiquent à RFI que les équipements de l’armée tchadienne seront bien rapatriés par voie terrestre, mais certains camions partiront directement des camps de la région de Kidal avec le « matériel essentiel ». Dans le même temps, les soldats tchadiens pourront donc tous rentrer chez eux, par avion. Quant aux camions qui attendent toujours à Gao, ils iront dans un second temps, lorsque les autorités maliennes le permettront, récupérer le matériel « non-essentiel ». RFI
Un an après le « Jeudi noir », l’opposition au Tchad toujours muselée et réprimée
Il y a deux ans et demi, le 20 avril 2021, le jeune général Mahamat Idriss Déby Itno était proclamé par l’armée Président de transition à la tête d’une junte, après la mort de son père, Idriss Déby Itno, qui dirigeait le pays d’une main de fer depuis 30 ans. Le général Déby avait promis de rendre le pouvoir aux civils par des élections « libres » après une transition de 18 mois. Mais, 18 mois plus tard, en octobre 2022, il la prolongeait de deux ans. Le 20 du même mois, des milliers de Tchadiens descendaient dans la rue pour protester. Le pouvoir a reconnu la mort d’une cinquantaine de personnes, mais bien plus ont péri selon les ONG et l’opposition, des jeunes hommes tués par les balles de policiers et soldats à N’Djamena. De gigantesques rafles ont visé la jeunesse mais aussi des cadres de l’opposition, dont la plupart ont fui en exil, comme le président des Transformateurs, Succès Masra. Le pouvoir a reconnu l’arrestation de 621 jeunes, dont 83 mineurs, tous emmenés dans un sinistre bagne à Koro Toro, en plein désert à 600 km de la capitale, et jugés un mois et demi plus tard à huis-clos, sans avocats, et condamnés à de la prison ferme pour une bonne partie d’entre eux. Des ONG tchadiennes et internationales et des experts mandatés par l’ONU évoquent 1.000 à 2.000 arrestations et des dizaines, voire des centaines, de disparus…Une partie des 72 interpellés le 8 octobre dernier préparaient le retour au Tchad de Succès Masra pour commémorer le « Jeudi noir ». Menacé d’un mandat d’arrêt international, il l’a repoussé à novembre…La principale raison de ce nouveau tour de vis, « c’est que Succès Masra, qui occupait bien l’espace politique et médiatique avant le 20 octobre, fait peur au président Déby mais aussi à d’autres acteurs de la transition qui visent la prochaine présidentielle », estime Kelma Manatouma, chercheur tchadien en sciences politiques à l’université de Paris-Nanterre. AFP
Au Soudan, le nombre de familles souffrant de la faim a presque doublé, selon l’ONU
Le nombre de familles souffrant de la faim a presque doublé depuis un an au Soudan, où une guerre entre généraux a plongé le pays dans le chaos depuis six mois, ont indiqué l’Organisation mondiale de la santé (OMS) et le Fonds des Nations unies pour l’enfance (Unicef), mercredi 18 octobre…« 700 000 enfants souffrent de malnutrition aiguë sévère et 100 000 enfants ont besoin d’un traitement vital contre la malnutrition aiguë accompagnée de complications médicales », ont alerté les deux agences de l’ONU dans un communiqué. « Plus de 20,3 millions de personnes, soit plus de 42 % de la population du pays, sont confrontées à des niveaux élevés d’insécurité alimentaire aiguë » et c’est particulièrement vrai dans les zones où les affrontements font rage, notamment au Darfour, à Khartoum, au Kordofan-Sud et au Kordofan-Ouest, a précisé un porte-parole de l’Unicef dans un courriel à l’AFP…Des millions d’enfants sont exposés à diverses maladies, telles que le choléra, la dengue, la rougeole et le paludisme, alors que le système de santé est considérablement mis à mal par les attaques et les combats, alertent encore l’OMS et l’Unicef. Le Monde avec AFP
L’ONU craint une « confrontation directe » entre la RDC et le Rwanda
L’ONU s’est inquiétée mardi d’un risque de « confrontation directe » entre la République démocratique du Congo et le Rwanda, à couteaux tirés depuis la réapparition fin 2021 dans l’est congolais de la rébellion du M23. Ce risque a été évoqué par le secrétaire général des Nations unies Antonio Guterres dans un récent rapport sur la situation en RDC et souligné mardi par son envoyé spécial dans la région, Huang Xia, lors d’une réunion du Conseil de sécurité consacrée à la région troublée des Grands Lacs. « Le risque d’une confrontation directe entre la RDC et le Rwanda, qui continuent de s’accuser mutuellement de soutenir des groupes armés (…) est bien réel », a déclaré M. Xia, relevant que durant ces six derniers mois, la situation, sur les plans sécuritaire ou humanitaire, « ne s’est pas du tout améliorée, au contraire »…Après six mois de calme précaire, des combats ont repris début octobre, impliquant notamment des miliciens présentés comme des « patriotes » luttant contre le M23. « Le renforcement militaire » de la RDC et du Rwanda, « l’absence d’un dialogue direct de haut niveau et la persistance des discours de haine sont autant de signaux inquiétants que nous ne pouvons ignorer », a déclaré Huang Xia. AFP
L’ex-chef de milice centrafricain Maxime Bokom libéré après l’abandon des charges par la CPI
Tournant dans l’affaire Maxime Mokom à la Cour pénale internationale (CPI). Les juges ont ordonné la libération de l’ex-chef anti-balaka. Ce milicien faisait l’objet de vingt chefs d’accusation pour crimes contre l’humanité et crimes de guerre, commis en 2013 et 2014 en République centrafricaine (RCA). Mais le procureur a décidé de retirer les charges portées contre lui. Il affirme en effet ne pas avoir les preuves nécessaires pour obtenir la condamnation du milicien. Karim Khan affirme que les témoins clés de l’affaire ne sont « plus disponibles », sans donner plus de précisions…Les autorités des Pays-Bas, où siège la CPI, refusent en général que restent sur leur sol ceux qui ont été poursuivis par cette cour. Maxime Mokom pourrait donc y rester provisoirement, le temps qu’un autre État accepte de l’accueillir. L’ex-milicien avait été arrêté au Tchad en mars 2022. Refusera-t-il un retour vers la Centrafrique ? En septembre, il a été jugé coupable par un tribunal de Bangui d’atteinte à la sureté de l’État. La justice centrafricaine l’a condamné par contumace aux travaux forcés à perpétuité. RFI
Mozambique: tensions grandissantes autour des résultats des élections municipales
Au Mozambique, la tension monte alors que le pays attend toujours les résultats définitifs de ses élections municipales. Le scrutin s’est tenu le 11 octobre. Le dépouillement doit prendre une quinzaine de jours. Mais les résultats partiels égrenés par les commissions électorales de districts et de provinces donnent le Frelimo, le parti au pouvoir depuis l’indépendance, largement vainqueur avec 64 communes remportées sur 65. La Renamo, le principal parti d’opposition, dénonce de son côté des fraudes massives. « Le pays est entré dans le chaos à cause de la fraude électorale, c’est l’heure de la manifestation », explique Jose Manteiga, porte-parole de la Renamo. En plus du boycott de la vie parlementaire, la Renamo maintient son appel à descendre dans les rues pour contester les résultats des municipales. De son côté le Frelimo reste sûr de lui. Son Secrétaire général, Roque Silva, a assuré que le parti respecterait les décisions des tribunaux. La société civile, regroupée dans l’organisation Sala da paz, dénonce quant à elle des violences policières et intimidations politiques. À Quelimane par exemple, le candidat de la Renamo a passé plusieurs jours en cellule la semaine passée, parce qu’il a visité plusieurs bureaux de vote, ce que la police a considéré comme une « perturbation du scrutin ». RFI
« La Ceinture et la Route » : au Kenya, la dette auprès de la Chine inquiète
Cette semaine, la Chine a accueilli les représentants de 130 pays pour un forum sur les Nouvelles routes de la soie, un ambitieux projet d’infrastructures lancé par Xi Jinping il y a 10 ans. Le président kényan William Ruto participait à ce rendez-vous diplomatique. Son pays, lourdement endetté auprès de Pékin, envisage malgré tout de lui demander un prêt de 1 milliard de dollars…Le Kenya a accumulé plus de 68 milliards de dettes auprès notamment de ses principaux créanciers. D’abord la Banque Mondiale, puis la Chine. Pékin a par exemple prêté 5 milliards de dollars à Nairobi pour la construction d’une ligne de train. C’est le projet d’infrastructure le plus cher du pays depuis son indépendance en 1963. « La Chine ne prête pas attention aux questions de bonne gouvernance. Elle ne se préoccupe pas non plus de la corruption lorsqu’elle met en place des infrastructures et des projets en Afrique. C’est ce qui est le plus inquiétant dans la mesure où de nombreux pays ont vu des routes ou des infrastructures, voire de l’énergie, des installations portuaires dont le coût de construction laisse beaucoup à désirer », [explique Karuti Kanyinga, professeur de recherche à l’Institut d’études sur le développement de l’université de Nairobi]. Africanews
L’Algérie suspend tous les matchs de foot en solidarité avec Gaza
La fédération algérienne de football a annoncé mercredi qu’elle suspendait toutes les manifestations footballistiques « jusqu’à nouvel ordre » en solidarité avec le peuple palestinien…La suspension a été annoncée au lendemain d’une frappe ayant fait au moins 471 morts dans un hôpital de Gaza selon le gouvernement Hamas qui contrôle le territoire palestinien…Soutien traditionnel et inconditionnel de la cause palestinienne, l’Algérie avait annoncé dimanche qu’elle acceptait d’accueillir « tous les matchs officiels et non officiels entrant dans le cadre de la préparation de la sélection palestinienne de football aux éliminatoires de la Coupe du monde 2026 et de la Coupe d’Asie des nations 2027 et de prendre en charge tous les frais liés à ces événements ». Par conséquent, le match officiel Palestine – Australie, prévu le 21 novembre 2023, qui s’inscrit dans le cadre des éliminatoires de la Coupe du monde 2026, se déroulera sur le sol algérien. VOA