D’Asmara à Abuja, en passant par le Soudan et l’Afrique du Sud, la désinformation numérique devient une caractéristique de plus en plus courante du paysage politique national en Afrique. Cette stratégie adopte des tactiques sophistiquées déployées pour la première fois en Afrique par des acteurs étrangers tels que la Russie et l’Arabie saoudite. L’impact à la fois déformant et distrayant de la désinformation numérique rend de plus en plus difficile pour le public africain de distinguer les faits réels des « fake news » tout en suivant les développements politiques, sociaux et sécuritaires sur le continent. La détérioration de la confiance et de la vérité sur Internet qui en a résulté a ouvert la voie à de nouvelles théories du complot et à des contenus fabriqués de toutes pièces dans un environnement informationnel opaque. La désinformation empêche de prendre des décisions éclairées sur des questions qui touchent la vie quotidienne des Africains, comme le fait de se faire vacciner ou de participer aux processus politiques. En fin de compte, c’est l’objectif de la désinformation dans sa forme la plus malveillante : semer la peur et la confusion pour faire avancer les objectifs politiques de ceux qui diffusent ces fausses informations. Le Centre d’études stratégiques de l’Afrique s’est entretenu avec Tessa Knight, chercheuse basée en Afrique du Sud au sein du Digital Forensic Research Lab (Laboratoire de recherche en criminalistique numérique ou DFRLab) de l’Atlantic Council, au sujet de ces tendances et des mesures visant à en atténuer les effets. Centre d’études stratégiques de l’Afrique
Une quinzaine de tournées en autant d’années, trente pays visités à l’issue de la visite débutée dimanche 17 octobre : Recep Tayyip Erdogan revient sur le continent africain avec des ambitions en constante progression. A deux mois du troisième sommet Turquie-Afrique qui doit se tenir à Istanbul en décembre, le chef de l’Etat effectue un voyage de trois jours devant le mener en Angola, au Togo et au Nigeria. Le partenariat avec ce continent est « stratégique » pour son pays, a-t-il déclaré. Si Ankara a un temps envisagé sa relation avec l’Afrique sous un horizon avant tout commercial, porté par un argument qui fait mouche : « Moins cher que les produits européens et de meilleure qualité que les chinois », les perspectives se sont depuis élargies au champ sécuritaire. Comme le rapporte la lettre spécialisée Africa Intelligence, une importante délégation du Savunma Sanayii Baskanlıgı, l’agence qui pilote l’industrie militaire turque, est du voyage. « La Turquie affiche aujourd’hui une vraie politique de puissance complète où le soft power installé par le commerce, la culture islamique et les ONG est couplé au hard power avec la vente d’armements », analyse Dorothée Schmid, la responsable du programme Moyen-Orient à l’Institut français des relations internationales (IFRI). La première étape de M. Erdogan en Angola devrait comporter une forte tonalité économique. L’objectif annoncé d’Ankara est de porter les échanges bilatéraux avec ce pays de 176 millions à 500 millions de dollars (de 152 millions à 431 millions d’euros) annuels. L’ouverture récente de la liaison Luanda-Istanbul par Turkish Airlines devrait y contribuer : la compagnie aérienne qui dessert désormais près d’une soixantaine de destinations africaines est un outil d’influence efficace. Le Monde
Les drapeaux turcs et togolais sont déployés sur les principaux artères qu’emprunteront la délégation. Le président Recep Tayyip Erdogan, qui passera quelques heures dans la capitale togolaise dans un premier temps, s’entretiendra en tête à tête avec Faure Gnassingbé. Ils aborderont notamment les questions de coopération économique, le financement de la plateforme industrielle d’Adéticopé située à la sortie nord de Lomé. Ils évoqueront aussi la lutte contre le terrorisme. En moins d’un an, plusieurs ministres togolais, notamment des Affaires étrangères, de la Sécurité et celle des Armées ont successivement séjourné à Ankara. … Plusieurs accords devraient être signés dans les secteurs du commerce, de l’agriculture, de l’industrie et de la défense. Passé le côté bilatéral, les présidents burkinabè, Roch-Marc Christian Kaboré, et libérien, Georges Weah, sont également annoncés ce mardi dans la capitale togolaise. Ils se joindront plus tard aux discussions. RFI
La visite de 48 heures du président nigérien Mohamed Bazoum au Burkina Faso s’est achevée ce lundi 18 octobre. Avec son homologue burkinabè Roch Marc Christian Kaboré, il a parlé de la coopération entre leurs pays. Concernant la lutte contre le terrorisme, les deux chefs d’Etat ont réaffirmé leur volonté de poursuivre le plaidoyer auprès du Conseil de sécurité et de leurs partenaires afin de mettre en place un mécanisme garantissant un financement pérenne de la force conjointe. Mohamed Bazoum et Roch Marc Christian Kaboré se sont dits préoccupés par la situation en Guinée et au Mali. Les deux présidents appellent à la mise en œuvre des décisions des sommets de la Cédéao. Concernant le Mali, ils considèrent qu’aucun argument ne saurait servir de prétexte à la non-tenue des élections à la date prévue. Sans surprise, c’est la situation sécuritaire préoccupante au Burkina Faso et au Niger qui a dominé les échanges entre les deux délégations. Le président nigérien Mohamed Bazoum l’a reconnu. Les groupes terroristes sont devenus particulièrement actifs, ces derniers mois, à la frontière entre les deux États. … Tout en saluant la mobilisation des partenaires à leurs côtés et la mise en œuvre progressive de la feuille de route de la coalition sahel, Mohamed Bazoum et Roch Marc Christian Kaboré appellent à une montée en puissance de la force Takuba qui, soulignent-ils, sera d’un grand appui à la lutte contre le terrorisme au Sahel. RFI
Les discussions de l’État malien avec les jihadistes du Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (GSIM), à l’échelle nationale, peuvent commencer. Des négociations avaient déjà cours au niveau local avec certains groupes de combattants liés à al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi). Et les autorités maliennes de transition avaient déjà exprimé à plusieurs reprises leur intention de passer à l’échelle supérieure. Cette mission vient très concrètement d’être confiée au Haut Conseil islamique (HCI) du Mali par le gouvernement de transition. L’objectif affiché, c’est de mettre un terme au conflit qui endeuille le pays presque quotidiennement. Iyad Ag Ghaly, chef du Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (GSIM), lié à Aqmi, et Amadou Kouffa, qui dirige la katiba Macina, affiliée au GSIM, tels sont les deux interlocuteurs, de nationalité malienne, clairement désignés. Le Haut Conseil islamique précise que ce choix est conforme aux souhaits exprimés lors du Dialogue national inclusif de 2019, et que les autorités de transition souhaitent à présent mettre en œuvre. Les négociations n’ont pas commencé, mais les canaux existent déjà. RFI
Le président Idriss Déby Itno a été officiellement tué le 20 avril dernier lors d’affrontements entre l’armée tchadienne et les rebelles du Front pour l’alternance et la concorde au Tchad (Fact) dans la province du Kanem. Les Gorane Kreda, majoritaires dans ce groupe rebelle mais aussi dans cette province de l’ouest du pays, se disent victimes d’arrestations arbitraires et de nombreuses autres exactions de la part des forces de défense et de sécurité du Tchad. … Nos sources parlent, en tout cas, d’une dizaine d’officiers et près d’une centaine de civils membres de la tribu des Gorane arrêtés dès les premiers jours qui ont suivi le décès d’Idriss Déby Itno. D’aucuns parlent même d’« expédition punitive ». Certains de ces officiers ont été interpellés loin du front, le colonel Ahamat Soulyman dans province voisine du Lac Tchad, ou encore le colonel Abakar Allemine arrêté à Faya Largeau. D’autres auraient pris peur et rejoint la rébellion du Fact. Accusés, eux aussi, de complicité avec les combattants du Fact qui fuyaient alors la province du Kanem, des civils ont été arrêtés par dizaines. Une liste de 27 noms envoyée par leurs proches a été authentifiée par la Convention tchadienne des droits de l’homme (CTDDH). RFI
Lundi 18 octobre, l’armée éthiopienne a mené des frappes aériennes sur Makalé, la capitale du Tigré, faisant au moins trois morts selon une source hospitalière. Le gouvernement avait dans un premier temps qualifié de « mensonge total » les informations de sources humanitaires, diplomatiques et médicale faisant état de bombardements, les premiers connus sur Makalé depuis le début du conflit dans le nord de l’Ethiopie, il y a presque un an. Un média d’Etat a ensuite confirmé l’information, indiquant que des frappes aériennes avaient visé des cibles du Front de libération du peuple du Tigré (TPLF). L’agence Ethiopian Press a précisé que les frappes avaient touché des infrastructures de communication utilisées à Makalé par les rebelles du TPLF, affirmant que des « mesures pour empêcher des victimes civiles » avaient été appliquées. … Le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, s’est dit « profondément inquiet d’une escalade du conflit » par la voix de son porte-parole, Stéphane Dujarric. Il a appelé toutes les parties à éviter de cibler des civils et a réitéré son appel à l’arrêt des hostilités. Le département d’Etat américain, par la voix de son porte-parole Ned Price, a appelé « toutes les parties à cesser immédiatement les hostilités » et « à entrer en négociations sans conditions pour un cessez-le-feu stable ». Le Monde avec AFP
Une délégation de l’Union africaine débute, ce mardi 19 octobre 2021, une visite d’une semaine à la rencontre des principaux acteurs politiques de l’est à l’ouest du pays. Mandatée par le président congolais Denis Sassou-Nguesso, cette délégation d’une dizaine de membres doit notamment évaluer si les conditions sont réunies pour la tenue du scrutin du 24 décembre. … Cette délégation ira également au Caire et à Tunis à la rencontre des Libyens de la diaspora, avec en point d’orgue une visite à Brazzaville pour livrer ses conclusions au président Sassou-Nguesso. Des conclusions qui devraient servir de trame au prochain sommet sur la Libye à Paris, le 12 novembre. RFI
La Tunisie est en discussion avec les Emirats arabes unis et l’Arabie saoudite pour renflouer les caisses de l’Etat, qui se tarissent sous l’impact d’une double crise économique et politique, selon un responsable de la banque centrale cité par des médias locaux. Dans des propos rapportés récemment par deux radios privées, Mosaïque FM et Shems FM – et confirmés lundi 18 octobre à l’AFP par un responsable de la Banque centrale de Tunisie sous couvert de l’anonymat –, Abdelkarim Lassoued, chargé des financements et paiements extérieurs au sein de cette institution, a fait état de « discussions avancées avec l’Arabie saoudite et les Emirats pour renflouer les ressources de l’Etat », sans préciser le montant de l’aide financière sur laquelle portent les discussions ni sous quelle forme elle serait attribuée. L’économie tunisienne, caractérisée par une croissance en berne depuis dix ans (0,6 % par an en moyenne) et une forte inflation (6 % par an), a été frappée de plein fouet par la pandémie de Covid-19, qui a mis le pays à l’arrêt et l’a privé de recettes touristiques cruciales. La crise a été aggravée par le coup de force du président Kaïs Saïed, qui, invoquant un « péril imminent » menaçant le pays en raison d’une impasse politique, s’est arrogé les pleins pouvoirs le 25 juillet en limogeant le gouvernement et en suspendant le Parlement, dominé par le parti d’inspiration islamiste Ennahda. Le Monde avec AFP
L’émissaire de l’ONU en Centrafrique, Mankeur Ndiaye, a mis en garde contre « tout retard ou la non-tenue » des élections locales, lundi 18 octobre, lors d’une réunion du Conseil de sécurité au cours de laquelle Paris et Moscou ont échangé des propos tendus sur les paramilitaires du groupe privé russe Wagner. Les dernières élections locales remontent à 1988, a rappelé Mankeur Ndiaye lors de cette réunion. Et le nouveau scrutin, attendu en septembre 2022, doit représenter « le fruit d’un compromis politique majeur qui sous-tend l’équilibre critique du régime de partage des pouvoirs consacré par l’accord politique pour la paix et la réconciliation » de février 2019, a relevé l’émissaire : « Il en résulte que tout retard ou la non-tenue de ces élections exposerait l’intégrité de l’accord à des risques de remise en cause du processus de paix. » Après le cessez-le-feu décrété unilatéralement vendredi par le président Faustin-Archange Touadéra, son projet de « dialogue républicain inclusif » constituera une nouvelle étape pour la stabilité du pays, a estimé M. Ndiaye : « La classe politique et la société civile ont un rôle à jouer, avec le gouvernement et le soutien de la communauté internationale, pour promouvoir l’appropriation nationale de ce processus combien important dans la quête de solutions politiques durables vers la paix, la stabilité, la sécurité et la réconciliation nationale. » Le Monde avec AFP
Dans un communiqué publié ce lundi 18 octobre, la coalition rebelle CPC, qui avait mené début janvier l’offensive sur Bangui vient de réagir à l’annonce du président centrafricain Faustin-Archange Touadéra. « La CPC prend acte », dit le communiqué signé par un porte-parole depuis Paris, sans préciser si la coalition rebelle s’engage ou non à respecter le cessez-le-feu. Mais elle affirme également que les forces loyalistes auraient déjà violé cet engagement du chef de l’État à Bambari ainsi qu’à Benzambé, le village natal de l’ancien président Bozizé, aujourd’hui à la tête de la rébellion. La localité aurait été attaquée et pillée ce samedi 16 octobre par des paramilitaires russes, selon des sources locales et sécuritaires. Dans son allocution, le chef de l’État lançait un appel à deux des principaux groupes armés restés hors du processus de cessez-le-feu : le FPRC – affaibli selon les spécialistes, par la contre-offensive et les divisions internes – et l’UPC qui conserve une certaine force de frappe et qui semble douter des intention du président Touadéra, selon un message attribué à son leader. RFI
Un marché du nord-ouest du Nigeria a été la cible d’une attaque sanglante, la troisième en moins d’un mois, dimanche 17 octobre au soir : 43 personnes ont été tuées par des hommes armés appartenant à un groupe criminel à Goronyo, dans l’Etat de Sokoto. « C’était un jour de marché et il y avait beaucoup de commerçants », a précisé Muhammad Bello, le porte-parole du gouvernement de Sokoto, joint au téléphone par l’AFP. Le porte-parole de la police, Sanusi Abubakar, a indiqué que « les forces de sécurité sont sur place pour mener l’enquête », sans plus de détails. Le nord-ouest et le centre du Nigeria sont depuis plusieurs années le théâtre de violences perpétrées par des groupes armés, appelés localement « bandits », qui attaquent les villages, volent du bétail, pillent et kidnappent contre le versement de rançons. Il y a dix jours, au moins 19 personnes ont été tuées dans l’attaque d’un marché dans un autre village de Sokoto, dans le district de Sabon Birni. Il s’agissait de représailles après que onze personnes avaient été tuées plus tôt dans un marché d’un village voisin par un groupe d’autodéfense qui combat les groupes criminels. Depuis des années, une âpre compétition pour les ressources naturelles oppose éleveurs transhumants et agriculteurs sédentaires dans ces régions du Nigeria, les seconds accusant les premiers de saccager leurs terres avec leur bétail. Aggravées par le changement climatique et l’explosion démographique dans ce pays de 200 millions d’habitants, les violences sporadiques ont débouché sur une grave crise sécuritaire, entre attaques de bandits lourdement armés et représailles sans fin entre communautés. Le Monde avec AFP
Une trentaine de partis d’opposition et d’associations rwandais ont dénoncé lundi une récente vague d’arrestations des défenseurs des droits humains et de liberté d’opinion, accusées de « répandre des rumeurs » visant à saper le gouvernement de Kigali. « Le Cadre de Concertation des partis politiques et des associations de la société civile en exil (Rwanda Bridge Builders, RBB) est consterné par la vague d’arrestations des membres de l’opposition intérieure qui a ciblé essentiellement des membres du parti politique Dalfa-Umurinzi et de médias indépendants », indique cette instance dans un communiqué adressé à l’agence Belga. La police rwandaise a indiqué jeudi dernier que six personnes, dont l’animateur d’une chaîne YouTube et trois membres d’un parti d’opposition avaient été arrêtées la veille au Rwanda. Parmi les personnes arrêtées figure Thoneste Nsengimana de la chaîne YouTube Umubavu TV, qui totalise plus de 16 millions de vues et sur laquelle des Rwandais ont été appelés à dénoncer les violations des droits humains prétendument menées par le gouvernement. Belga
Les Forces Armées de RDC ont confirmé avoir subi une incursion de l’armée rwandaise le 18 octobre, effectuée par le groupement Buhumba à Kibumba en territoire de Nyiragongo au Nord-Kivu dans l’est de la RDC. Kinshasa avance un bilan d’une arme rwandaise récupérée, des pillages et six villages occupés pendant une période. « On venait juste de se réveiller quand on a entendu des coups de feu », raconte Enoch Sarafi, habitante du village de Buhumba. « Beaucoup de coups de feu ! Quelques minutes plus tard, on a vu des soldats rwandais arriver dans notre quartier, et on n’a pas eu d’autre choix que de fuir en laissant notre bétail derrière nous. Quand on est revenus, ils avaient déjà tout emporté. » … L’armée de la République démocratique du Congo affirme quant à elle avoir repoussé cette incursion. « Le secteur opérationnel Nord-Kivu Sokola2 confirme l’incursion des éléments de RDF sur le sol congolais et ces éléments ont eu à occuper six villages et ils sont arrivés jusqu’à 200 mètres de la route nationale Numéro 2 », détaille le major Guillaume Njike Kaiko, porte-parole des opérations Sokola2. AfricaNews avec AFP
L’ONU se dit préoccupée par la situation à Eswatini. Antonio Guterres a exhorté le gouvernement à veiller à ce que les forces de sécurité agissent conformément aux normes internationales en matière de droits humains. Les autorités ont fermé les écoles après que les élèves ont rejoint les manifestations de la société civile qui continue d’appeler à plus de liberté et de démocratie. Les transports publics ont été ralentis par les manifestations, et la police est accusée d’avoir réprimée au mois de juin et juillet dernier des protestations du même ordre, 28 personnes auraient été tuées. Deux députés qui ont pris part à ces manifestations arrêtées en juillet doivent comparaître devant le tribunal pour terrorisme. AfricaNews
En Guinée, il y a cinquante ans, dans la nuit du 17 au 18 octobre 1971, sous le régime de Sékou Touré, 71 personnes détenues furent exécutées sans procès. Des exécutions sommaires nocturnes dans un contexte de répression. L’année 71 fut celle d’une véritable chasse aux sorcières menée contre ceux que Sékou Touré percevait comme des « ennemis de l’intérieur », la « cinquième colonne ». Des ministres et des hauts cadres furent tués cette nuit-là, tant à Conakry qu’un peu partout à l’intérieur du pays, notamment à Kindia et à Kankan, deux villes garnisons à l’ouest et à l’est du pays. Leurs corps n’ont jamais été identifiés. Majoritairement vêtus de t-shirts rouges, synonymes de sang versé, les victimes et enfants des victimes ont commémoré les 50 ans de ces exécutions sommaires. De l’émotion, de la tristesse et des larmes… Les anciens pensionnaires du camp Boiro et les héritiers des victimes des années de plomb se sont retrouvés hier dans l’enceinte de ce tristement célèbre centre de détention. Dame Diariou Néné Kassé a fait partie des personnes arrêtées. « J’ai été arrêtée en 1971. Malheureusement, pendant mon arrestation, j’étais enceinte, j’ai accouché en détention le 3 février 1972. Je suis restée pendant six ans et demi en prison. Jusqu’à aujourd’hui on cherche à être réhabilité, mais, malheureusement ça n’arrive toujours pas. » RFI
Après bientôt dix ans d’existence, la Cellule aéroportuaire anti-trafic (CAAT) est aujourd’hui une structure dépourvue de moyens, sans locaux ni ressources techniques. Un décret pris cet été par le gouvernement, en portant officiellement création, vise à lui donner un nouveau souffle. … La CAAT d’Abidjan a vu le jour en décembre 2012 dans le cadre du projet AIRCOP, un projet multi-agence porté par l’Office des Nations unies contre la drogue et le crime (ONUDC), en partenariat avec Interpol et l’Organisation mondiale des douanes (OMD) et financé par l’Union européenne. Son objectif : « déstabiliser les réseaux criminels dans les pays d’origine, de transit et de destination, en renforçant les capacités d’interception et de détection des drogues et autres produits illicites, ainsi que des passagers à risque élevé, parmi lesquels les combattants terroristes étrangers, dans les aéroports internationaux ». Pour ce faire, AIRCOP s’appuie sur dix-sept CAAT en Afrique et dix en Amérique latine et dans les Caraïbes, dont il facilite la transmission sécurisée d’informations opérationnelles en temps réel entre les services au niveau national, régional et international, en les connectant à la base de données criminelles d’Interpol et de l’OMD. Celle d’Abidjan dépend aujourd’hui du ministère de la Sécurité et a été placée sous le contrôle administratif du Comité interministériel de lutte anti-drogue (CILAD). Jeune Afrique