Nigeria: armement, vaccins et violences policières au cœur de la rencontre Buhari-Blinken
En retirant le Nigeria de la liste noire des pays violant la liberté des religions selon les États-Unis, Antony Blinken avait préparé le terrain. C’est donc un président Muhamadu Buhari décrispé qui a reçu jeudi 18 novembre le secrétaire d’État pour un face-à-face masqué à Abuja. Lors de cette rencontre au palais d’Aso Rock, le Nigeria et les États-Unis ont signé un accord sur des volets humanitaires et de santé. Et les deux hommes ont abordé le sujet tabou des violences policières au Nigeria. Porteur de bonnes nouvelles, Antony Blinken a confirmé la livraison des douze hélicoptères commandés par le Nigeria depuis des mois. Des appareils pour combattre le groupe État islamique en Afrique de l’Ouest (ISWAP) dans la région du lac du Tchad, et qui seront complétés par une nouvelle assistance technique militaire. RFI
Blinken assure qu’entre la Chine et les États-Unis, les Africains «n’ont pas à choisir»
Les Africains «n’ont pas à choisir» dans le contexte de rivalités croissantes entre la Chine et les États-Unis, a affirmé jeudi le secrétaire d’État américain Antony Blinken, tout en assurant que son pays pouvait leur offrir davantage en matière de droits démocratiques. Quelques jours avant que la Chine ne tienne un sommet avec l’Afrique, au Sénégal, le chef de la diplomatie américaine a affirmé que le président Joe Biden a l’intention d’accueillir un sommet avec les dirigeants du continent. Dans un discours prononcé au siège de la Communauté économique des États d’Afrique de l’Ouest (Cédéao) à Abuja, au Nigeria, Blinken n’a fait aucune mention explicite de la Chine mais a affirmé savoir que les Africains «se méfient des ficelles» qui accompagnent souvent les engagements étrangers. Le Figaro avec AFP
L’ONU condamne les meurtres de manifestants pacifiques au Soudan
La Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme, Michelle Bachelet, a condamné jeudi le meurtre par les forces de sécurité d’au moins 39 personnes au Soudan depuis le coup d’État militaire du 25 octobre, dont 15 auraient été abattues mercredi lors de manifestations dans l’agglomération de Khartoum. « Suite à nos appels répétés aux autorités militaires et de sécurité pour qu’elles s’abstiennent de recourir à une force inutile et disproportionnée contre les manifestants, il est tout à fait honteux que des balles réelles aient à nouveau été utilisées hier contre des manifestants », a déclaré Mme Bachelet dans un communiqué de presse. « Tirer sur de grandes foules de manifestants non armés, faisant des dizaines de morts et de nombreux blessés, est déplorable, vise clairement à étouffer l’expression de la dissidence publique et constitue des violations flagrantes du droit international des droits humains », a-t-elle ajouté. ONU
Soudan: nouvelles tensions à Khartoum, la mobilisation toujours aussi importante
Les manifestations contre le coup d’État persistent au Soudan, même au lendemain de la répression sanglante menée mercredi et qui a fait au moins 15 morts. Jeudi 18 novembre était un jour de deuil pour les habitants de Bahri, ville jumelle de Khartoum : au moins 13 personnes habitant ses rues sont mortes mercredi. Des manifestations sporadiques ont eu lieu. Elles ont été à nouveau confronté à un important déploiement de police et de miliciens en uniforme ou en civil. Dans le cimetière qui fait face à la mosquée Al-Tagwa, Ismael Taj el Sir se recueille sur la tombe de son frère Luay. Ce professeur a reçu une balle fatale dans la poitrine alors qu’il manifestait pacifiquement mercredi. « Les responsables sont clairement identifiés. J’accuse la junte militaire et le conseil souverain. Ils sont à l’origine de tous ces morts depuis le 25 octobre dernier. Celui qui dit le contraire n’a pas vu ce qui se passe dans la rue. Il y aura une justice, cela prendra du temps mais justice sera faite », confie Ismael Taj el Sir à Eliott Brachet. RFI
Libération de six des membres du personnel de l’ONU arrêtés en Ethiopie
Six membres du personnel de l’ONU ont été libérés mais cinq autres, ainsi qu’une personne à leur charge, sont toujours détenus à Addis-Abeba, a déclaré jeudi à la presse le porte-parole de l’ONU, Stéphane Dujarric. Au moins 16 membres du personnel de l’ONU et des personnes à leur charge ont été arrêtés au début du mois, alors que des informations faisaient état d’arrestations massives de Tigréens. « La poursuite du profilage ethnique ne peut que détériorer cette dynamique grave et peut conduire à une situation pour laquelle nous avons des précédents alarmants », a dénoncé Alice Wairimu Nderitu, conseillère spéciale du secrétaire général de l’ONU pour la prévention du génocide. Dans un communiqué de presse publié mercredi, Mme Nderitu a réitéré son inquiétude face à la « détérioration de la situation » en Éthiopie et a fermement condamné « l’intensification du profilage et des arrestations arbitraires de personnes appartenant à l’ethnie tigréenne, y compris des membres du personnel des Nations unies ». VOA
Double attentat en Ouganda : la police dit avoir abattu cinq suspects et arrêté 21 personnes
La police ougandaise a annoncé, jeudi 18 novembre, avoir abattu cinq suspects et arrêté 21 personnes dans le cadre de l’enquête sur un récent double attentat suicide revendiqué par le groupe Etat islamique (EI) et qui a tué quatre personnes à Kampala. Perpétrés par trois kamikazes, les deux attentats ont eu lieu à deux minutes d’intervalle mardi matin, d’abord à un check-point près du quartier général de la police, puis à proximité du Parlement, dans le quartier d’affaires de la capitale. La police a attribué ces deux attaques à un « groupe local lié aux ADF », les Forces démocratiques alliées, une rébellion née en Ouganda et active depuis vingt-cinq ans dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC) voisine. Elles ont été revendiquées par l’EI, qui désigne les ADF comme sa « province d’Afrique centrale » (Iscap en anglais). En mars, les Etats-Unis ont officiellement déclaré les ADF affiliés à l’EI. Le Monde avec AFP
L’opposant Armel Niyongere appelle l’UE à ne pas se rapprocher du Burundi
L’avocat burundais en exil Armel Niyongere, figure de l’opposition, a appelé jeudi la communauté internationale et la France à ne pas reprendre la coopération avec le Burundi, où les droits de l’homme ne sont pas respectés, selon lui. « Depuis la prise de pouvoir d’Evariste Ndayishimiye, le nouveau président élu en juin 2020, on constate une régression continue: beaucoup de cas de disparitions forcées, de torture, d’assassinats », détaille à l’AFP le président de l’Association des Chrétiens pour d’Abolition de la Torture (ACAT) au Burundi. Condamné à la prison à vie dans son pays d’origine, en proie à des menaces pour avoir défendu plusieurs opposants, Armel Niyongere a trouvé refuge en Belgique en 2014. « La France et l’Union Européenne toute entière devraient conditionner la reprise de la coopération au respect des droits de l’homme au Burundi », estime Armel Niyongere. … La situation globale des droits humains reste « désastreuse » et s’est « à certains égards détériorée », a estimé la Commission d’enquête de l’ONU sur le Burundi dans un rapport en septembre. AfricaNews
La Belgique envoie une aide médicale en Sierra Leone à la suite de l’explosion à Freetown
La Belgique enverra une assistance médicale d’urgence en Sierra Leone par le biais de B-FAST à la suite de l’explosion qui a eu lieu dans la capitale Freetown, a annoncé jeudi le département des Affaires étrangères et de la Coopération. Cette aide consiste en l’envoi de 30.000 gants en nitrile, 20.000 masques buccaux chirurgicaux provenant de la réserve stratégique du SPF Santé publique, et 4000 doses de Ceftriaxone, un médicament anti-inflammatoire. Elle sera utilisée pour le suivi médical des blessés. Au début du mois, un camion-citerne a explosé à Freetown. Le bilan s’élevait lundi à 144 personnes tuées et plus de cent autres blessées, nombre d’entre elles souffrant de graves brûlures. À la suite de cet accident, la Sierra Leone a soumis une demande d’assistance au mécanisme de protection civile de l’UE, y compris une demande spécifique de matériel médical. RTBF
6 morts dans un commissariat de Brazzaville, les familles demandent une enquête
Polémique en République du Congo, après la mort de 6 personnes au commissariat central de Brazzaville, le 5 novembre dernier. Les familles des victimes et plusieurs organisations de défense des droits de l’homme réclament une enquête indépendante, évoquant de possibles actes de torture. Les précisions de notre correspondante Rosie Pioth. En RDC, les députés ont voté ce jeudi un budget historiquement haut pour l’année 2022 : 10 milliards de dollars, soit près de 9 milliards d’euros. Cela représente une hausse d’environ 15% par rapport à 2021.Ce budget avait pourtant suscité cette semaine des critiques, en particulier concernant la faible part réservée à la défense. Les explications de Clément Bonnerot. France24
Le clan Kabila a détourné au moins 138 millions de dollars de fonds publics, révèle un réseau journalistique européen
Joseph Kabila, président de la République démocratique du Congo de 2001 à 2018, et sa famille ont détourné près de 138 millions de dollars (122,5 millions d’euros) des caisses de l’État congolais entre 2013 et 2018, selon les résultats d’une enquête menée par un réseau européen d’investigation journalistique (European Investigative Collaborations) rassemblant 18 médias internationaux, publiée vendredi. Sur base de plus de 3,5 millions de documents (relevés bancaires, courriels, contrats, factures et dossiers d’entreprise, etc.) issus de la banque gabonaise BGFI et obtenus par Mediapart et l’ONG Plateforme pour la protection des lanceurs d’alerte en Afrique (PPLAAF), les journalistes ont mis au jour un schéma de corruption à grande échelle. Grâce à la filiale congolaise de la BGFI, dirigée par le frère adoptif du président, Francis Selemani, et via une société boîte aux lettres, Sud Oil, Joseph Kabila et sa famille « ont pu se livrer à un véritable pillage des caisses de l’État », accusent les journalistes. En plus de pots-de-vin, Sud Oil a perçu « une sorte de ‘Taxe Kabila » » auprès de plusieurs institutions et entreprises publiques congolaises comme, entre autres, la Banque centrale, l’entreprise minière nationale Gecamines et le Fonds national d’entretien routier. La paye de 925 casques bleus congolais opérant en Centrafique a même été détournée par le clan Kabila via la BGFI. La Libre
Côte d’Ivoire: la société civile rencontre les politiques pour parler de réconciliation
En Côte ďIvoire, la société civile devance la classe politique sur la question de la réconciliation. L’organisation Alternative citoyenne ivoirienne a lancé jeudi 19 novembre son programme inclusif qui précise les grands axes et projets du processus de réconciliation nationale. Cette initiative vise à pousser le pouvoir et l’opposition à engager rapidement des actions en faveur de la cohésion sociale, mise à mal une nouvelle fois lors d’élection présidentielle de ľan dernier dont les violences avaient provoqué une centaine de morts. Les politiques ont été nombreux à répondre à l’invitation de la société civile. Pascal Affi N’Guessan du FPI, l’ex-Première dame Simone Gbagbo, ainsi que les représentants des partis dont le PDCI, le parti au pouvoir RHDP et le PPA-CI de Laurent Gbagbo. Chacun a exposé ses doléances habituelles en faveur de la réconciliation: le retour au pays de Guillaume Soro et Charles Blé Goudé, la libération des prisonniers politiques, afin de « réconcilier l’Etat et le peuple », précise Simone Gbagbo. RFI
La sécheresse s’aggrave rapidement en Somalie ce qui aggrave aussi la famine
L’ONU s’inquiète de « l’aggravation rapide » de la sécheresse en Somalie, où 2,3 millions de personnes font d’ores et déjà face à de sérieuses pénuries d’eau et de nourriture qui pourraient empirer avec une probable quatrième saison consécutive de faibles précipitations. Environ 2,3 millions de personnes dans 57 des 74 districts » du pays vivent avec « de graves pénuries d’eau, de nourriture et de pâturages car les réservoirs d’eau et les puits se sont asséchés », affirme le Bureau de la coordination des affaires humanitaires de l’ONU (Ocha) dans un communiqué jeudi soir. La Corne de l’Afrique est « à la veille d’une quatrième saison des pluies défaillante de suite », prévient Ocha. La situation désastreuse actuelle a déjà contraint près de 100.000 personnes à fuir leurs maisons à la recherche de nourriture, d’eau et de pâturages pour leur bétail, indique l’agence onusienne. RTBF
Madagascar: le rapport qui éclabousse les politiciens et leurs relations nébuleuses
A Madagascar, les deux dernières campagnes présidentielles (2018 et 2013) ont été marquées par des dépenses colossales de la part des gros candidats, estimées parfois à plusieurs dizaines de millions d’euros. Mais « l’origine des fonds des partis politiques malgaches, en particulier lors des propagandes électorales, demeure un mystère total » affirme dans son introduction, le rapport d’enquête et d’analyse sur « L’opacité du financement politique à Madagascar », conduit par Transparency International Initiative Madagascar. Le rapport introduit un concept nouveau pour la Grande île : celui de « capture de l’État par des intérêts privés ». C’est la première fois que la société civile emploie la notion de « capture de l’État par des intérêts privés » pour parler de la situation à Madagascar. Derrière les multiples violations de la loi qui régit campagnes et élections, le dernier rapport de Transparency International Initiative Madagascar (TI-IM) pointe du doigt un aspect plus opaque encore : les deals négociés en coulisse entre les candidats et leur parti et des entreprises ou individus puissants, étrangers ou non. Une fois leur poulain élu, ces derniers exercent alors une mainmise croissante sur les secteurs productifs et stratégiques du pays. RFI