Cinq villageois ont été tués par Boko Haram dans l’Ouest du Tchad, où le groupe jihadiste multiplie les attaques meurtrières, a affirmé lundi à l’AFP le secrétaire général du département. « Deux ont été égorgés et trois abattus par balle », a précisé Sadick Khatir, secrétaire général du département du Lac. Leurs corps ont été retrouvés samedi, mais l’attaque aurait eu lieu plus tôt dans la semaine, selon une source à la préfecture locale, s’exprimant sous couvert d’anonymat. « Les villageois sont sortis des zones protégées par l’armée », a ajouté cette source. Autour du lac Tchad, où Boko Haram entretient des camps d’entraînement, les attaques attribuées au groupe terroriste se multiplient depuis juin 2018, aussi bien au Tchad qu’au Niger, au Nigeria et au Cameroun. AFP
Une nouvelle attaque attribuée aux jihadistes a coûté la vie à 24 soldats maliens au sud de Ménaka, à la frontière avec le Niger. Celle-ci intervient alors que l’armée malienne a essuyé une centaine de morts depuis le début du mois de novembre. Les « terroristes » ont eux-mêmes perdu 17 hommes, tués dans les combats de lundi, et une centaine de « suspects » ont été capturés, a dit l’armée malienne sur les réseaux sociaux. Les forces maliennes et nigériennes menaient une opération conjointe contre les jihadistes quand une patrouille a été attaquée à Tabankort, a indiqué l’armée malienne. De leur côté, on « déplore 24 morts, 29 blessés et des dégâts matériels ». Auparavant, l’armée française avait annoncé la mort ou la capture d’une trentaine de jihadistes en novembre, lors d’une vaste opération conjointe avec les forces burkinabè, maliennes et nigériennes aux confins du Burkina Faso et du Mali et lors d’une autre opération des seuls commandos français dans l’est du Mali samedi. Un soldat français y a été gravement blessé lors de cette opération. Jeune Afrique avec AFP
Koïgouma renaît doucement de ses cendres. En mai dernier, 2.089 personnes originaires de ce village du nord-ouest du Mali reprenaient la route depuis le camp de Mbera, en Mauritanie, pour retourner dans leur village natal. Aujourd’hui, les tentes côtoient les maisons en cours de réparation, détruites lors des saisons des pluies successives. Un retour appuyé par le HCR, et la Minusma, explique Diallo Mbemba, chef du bureau du HCR à Tombouctou. « Pour nous, le retour de 2.089 personnes est un retour massif. C’est pourquoi nous sommes en train de marquer le coup, pour que ce soit un signe fort pour ceux qui restent dans le camp. » Pour encourager le reste des habitants de Koïgouma, restés en Mauritanie, à revenir, le HCR et la Minusma ont construit une nouvelle école, fait don de tentes et de panneaux solaires ainsi que foré un puit dans le village. Une façon de faire revenir un semblant de représentation étatique dans la zone, tout en s’inscrivant dans la logique des accords de paix. DW
Après le Forum de Paris sur la paix, celui de Dakar sur la paix et la sécurité en Afrique. Au cœur des préoccupations des chefs d’État et de gouvernement présents : la question de savoir comment contenir et éradiquer le terrorisme islamique à la fois en Europe mais aussi en Afrique, et notamment au Sahel où l’État islamique, Al-Qaïda et leurs satellites tentent de s’implanter en déstabilisant les pays de la zone. Fort de cette conviction, le Premier ministre français Édouard Philippe a exhorté ce lundi à ne « laisser aucune chance, aucune prise » aux groupes djihadistes dans le Sahel, et a demandé l’implication de tous les États d’Afrique de l’Ouest, lors de son discours prononcé à l’ouverture du Forum au Centre international Abdou-Diouf à Diamnadio, près de Dakar. Le Point
Accompagné de six ministres – dont le ministre des affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, et la ministre des armées, Florence Parly -, sept parlementaires des délégations culturelles, économique, institutionnelle, sportive et éducative, le premier ministre a supervisé la conclusion de sept accords entre Paris et Dakar. Le Sénégal est le seul pays d’Afrique avec lequel la France entretient un tel rendez-vous annuel. « Une relation singulière » qui fait aussi de la France le premier bailleur et le premier investisseur du pays avec des échanges commerciaux qui se montaient à 911,1 millions d’euros en 2018, dégageant un excédent de 729,6 millions d’euros. … Afin de renforcer l’arsenal militaire sénégalais, deux des accords signés dimanche comprenaient la vente, pour plusieurs millions d’euros, de trois patrouilleurs OPV58 du groupe français Kership ainsi que de missiles du groupe européen basé en France MBDA. Ils permettront de protéger les infrastructures gazières et pétrolières offshore qui feront du Sénégal un pays producteur aux alentours de 2021. Ils serviront aussi à mener des missions de lutte contre la pêche illégale et contre la piraterie, conjointement à la mission française Corymbe qui patrouille les eaux du golfe de Guinée. Le Monde
L’Etat-Major burkinabè a adressé le 15 novembre une correspondance à l’attaché de défense français lui demandant d’avertir de tout déplacement d’avions 48h à l’avance, sinon ils seront considérés « comme ennemis », selon un document officiel obtenu par l’AFP. « Il ressort de façon récurrente que des aéronefs non identifiés survolent nos bases et zones d’opération (…) Désormais des instructions ont été données aux unités déployées pour que ces aéronefs soient considérées comme ennemis et traités comme tels », selon ce document signé du chef d’Etat-Major le général de brigade Moïse Minindou. « Nous vous prions de vouloir bien nous informer 48h à l’avance de tout déplacement de vos aéronefs dans ces zones », conclu le texte. Cette lettre intervient alors qu’un sentiment anti-français grandit dans le pays en proie à des attaques jihadistes récurrentes et que les forces françaises sont impliquées dans des opérations au Burkina Faso, dans le cadre de l’opération anti-jhadistes au Sahel Barkhane. AFP
La carte du Burkina Faso est désormais entièrement en rouge et orange. En clair, c’est le pays tout entier qui est fortement déconseillé aux voyageurs par la France. Les dernières zones en jaune au sud-ouest, centre-ouest et centre-sud, ainsi que la capitale Ouagadougou, virent à l’orange. Elles sont désormais considérées comme « des zones déconseillées sauf pour raison impérative ». En rouge : la frontière du Mali, du Niger, du Bénin et du Togo, les régions du Sahel, du nord et de l’est. Cette nouvelle carte d’évaluation des risques illustre la dégradation sécuritaire dans le pays. « Ce phénomène s’amplifie depuis le début de l’année, estime le quai d’Orsay sur son site internet, affectant désormais une grande partie du territoire. » À Ouagadougou, une source proche du pouvoir juge « discourtoise » cette manière de procéder. « Cela contribue à instaurer dans notre pays, un climat de psychose », estimecette source. RFI
Au moins huit soldats burundais ont été tués lors de l’attaque, dans la nuit de samedi à dimanche, d’une position avancée de l’armée près de la frontière avec le Rwanda, et des dizaines sont depuis portés disparus, a-t-on appris mardi de sources militaires. L’attaque n’a pas été revendiquée et l’identité des assaillants – un « groupe armé » très bien équipé, selon les autorités burundaises – reste indéterminée. « Les premiers soldats qui sont arrivés sur place dimanche ont retrouvé huit corps de soldats tués, dont celui du commandant de la compagnie, le major Révérien Ngomirakiza », a annoncé mardi à l’AFP un haut gradé de l’armée, sous couvert d’anonymat. « Quinze rescapés, dont des blessés, ont également été retrouvés par la suite. Mais le reste de la compagnie est porté disparu jusqu’ici », a ajouté la même source. Cette compagnie, composée d’environ 90 soldats, occupait un poste avancé sur la colline de Twinyoni, dans la commune de Mabayi, à une centaine de kilomètres au nord de Bujumbura. AFP
A l’issue de leur rencontre lundi 18 novembre à Kinshasa avec le ministre délégué à la Défense, les députés du Nord-Kivu se disent « vivement préoccupés » par l’augmentation des cas de tueries à Beni en depuis quelques jours. Plus de 50 personnes ont été tuées dans les 7 derniers jours. « Autant que notre armée est en train d’évoluer dans la forêt pour récupérer le bastion de l’ennemi, mais dans tous les milieux urbains et péri-urbains, l’ennemi ne cesse de tuer jour pour jour nos populations. Depuis 7 jours, nous comptons 50 personnes tuées. Et c’est chaque nuit que cela se fait », a déploré le député Paul Mohindo. Il invite le gouvernement à prendre rapidement des mesures pour protéger la population. « Là où l’ennemi a tué, il n’y a pas eu de réaction directe pour aller tuer l’ennemi. Nous pensons que notre armée doit tout faire pour protéger la population. Que le gouvernement prenne vite de mesure pour protéger la population », a recommandé Paul Mohindo. Radio Okapi
Trois suspects, arrêtés en mars dernier dans le cadre d’une opération de lutte contre le trafic de drogue, ont été condamnés à des peines de 14 à 15 ans de prison ferme. Il s’agit de deux Nigériens et d’un Sénégalais. C’est la première fois que des trafiquants de drogue sont condamnés dans le pays. La Guinée-Bissau est considérée comme un pays de transit de la drogue dure en provenance d’Amérique du Sud. La faiblesse de ses institutions et le manque criant de moyens de lutte font de ce pays, selon plusieurs rapports de l’Office des Nations unies contre la drogue et le crime (ONUDC), un terreau fertile pour cette activité illicite. Cette fois, le tribunal a eu la main très lourde : 15 ans de prison ferme pour Sidy Ahmed Mohamed, détenteur d’un passeport diplomatique nigérien comme conseiller en communication du président de l’Assemblée nationale du Niger. Son compatriote, Ibrahim Illassou Salouhou, a écopé de 14 ans. Le conducteur du camion, El Hadji Mar Guey, Sénégalais, a lui aussi été condamné à 14 ans de réclusion. RFI
L’ex-Premier ministre Domingos Simões Pereira sera le candidat du PAIGC, parti majoritaire à l’Assemblée bissau-guinéenne, et défiera notamment le président José Mário Vaz lors de l’élection présidentielle du 24 novembre. Dans quel contexte et avec quel programme ? Entretien. L’ancien chef du gouvernement Domingos Simões Pereira, dit DSP, espère tenir sa revanche. Il y a plus de quatre ans, en août 2015, son limogeage par José Mário Vaz, chef de l’État sortant, précipitait le pays dans une crise institutionnelle, sur fond de brouille politique entre les deux rivaux. Depuis, une valse de Premiers ministres et d’équipes gouvernementales lui a succédé, sans qu’une issue ne soit trouvée. La victoire aux législatives du Parti africain pour l’indépendance de la Guinée et du Cap-Vert (PAIGC), l’ex-formation unique dirigée par DSP, n’y a rien changé. Ces derniers mois, José Mário Vaz, dit Jomav, candidat indépendant à un deuxième mandat, avait refusé de nommer son rival à la primature. Jeune Afrique
Le mandat de la Minusca, la mission des Nations unies en Centrafrique, a été renouvelé et élargi, vendredi 15 novembre à l’ONU : sa force de 13 000 soldats et policiers sera chargée de veiller au bon déroulement des élections prévues en décembre 2020. Entretien avec le Sénégalais Mankeur Ndiaye, chef de la Minusca. … Vous aviez demandé au Conseil de sécurité d’élargir le mandat de la Minusca, il vous a suivi et a confié à la force un mandat d’assistance à la coordination électorale. C’est un signe de confiance encourageant pour vous ? …Oui, car le Conseil a voté la résolution 2499 à l’unanimité, alors que l’an dernier il y avait deux abstentions. Il faut se féliciter dès que le Conseil parle d’une même voix sur les questions de maintien de la paix. C’est une demande conjointe que nous avons faite avec le président centrafricain, Faustin-Archange Touadéra. Nous avons rappelé comment la Minusca a joué un rôle décisif dans les dernières élections générales de 2015-2016. Le soutien logistique et la sécurisation des élections sont fondamentaux pour le succès des élections. Le Monde
Deux nouveaux partis politiques ivoiriens, le Mouvement pour la démocratie et la justice en Côte d’Ivoire (MDJ) et le Parti progressiste pour la renaissance africaine (PPRA) ont été créés lundi à Abidjan pour « une alternative démocratique », à moins d’un an de la présidentielle. « Nous sommes un parti centriste. Nous devons bannir de notre vocabulaire la guerre » a déclaré Dominique Zégoua, président du MDJ et influent homme d’affaires. « Dans moins d’un an on va aux élections et cette élection peut garantir la paix », a-t-il souligné lors d’une cérémonie de lancement de son parti. De son côté, le PPRA veut promouvoir les valeurs de « bonne gouvernance, de sociabilité et de civisme qui n’existent plus ». … Près de dix ans après la crise post-électorale de 2010-2011 qui avait fait 3.000 morts, la présidentielle d’octobre 2020 s’annonce tendue. Les élections municipales et régionales de 2018 ont été marquées par de nombreuses violences et des fraudes. AFP
Après une nouvelle prolongation, le Soudan du Sud attend la formation d’un gouvernement d’union pour février. La situation reste incertaine et les populations, éparpillées par la guerre, attendent donc de voir ce qui va se passer avant de rentrer. À Bentiu, dans le nord, plus de 100 000 personnes vivent dans le POC, le grand camp de déplacés. Les combats ont cessé mais les violences n’ont pas disparu, notamment pour la collecte du bois de chauffage. Elles sont une dizaine de femmes à quitter le POC pour aller chercher du bois, et vont devoir marcher près de trois heures pour atteindre un endroit propice. Une sortie groupée, car le danger rôde. « Avant, dès qu’une femme ou deux sortaient, elles se faisaient attaquer et souvent violer. Maintenant, on bouge groupées, on se sent plus en sécurité. Il y a aussi des animaux sauvages. Hier, quelqu’un a été tué par un lion. Donc même en groupe, on a peur », explique Nyadomot. RFI
Malgré la récente escalade des hostilités dans et autour de la capitale libyenne Tripoli, l’envoyé de l’ONU pour la Libye, Ghassan Salamé a estimé lundi devant le Conseil de sécurité qu’il jugeait réaliste de pouvoir mettre fin au conflit. M. Salamé a commencé son exposé en dénonçant la frappe aérienne qui a visé aujourd’hui une biscuiterie dans le quartier de Wadi Rabi’a, à Tripoli, et aurait fait dix morts et plus de 35 blessés. « Il semble que la majorité des morts soient des migrants », a-t-il dit. Au-delà de cette tragédie, il a noté que les lignes de front dans le sud de la capitale libyenne sont très fluides et qu’il y a une implication croissante de mercenaires et de combattants d’entreprises militaires privées étrangères, ce qui entraîne une intensification de la violence. « L’utilisation de moyens aériens et technologiques de précision est devenue une caractéristique dominante d’un conflit de faible intensité », a souligné M. Salamé. … S’agissant du processus politique, il a remercié le gouvernement allemand pour ses efforts destinés à préparer le sommet international sur la Libye qui doit avoir lieu à Berlin. ONU Info
Au Gabon, une nouvelle opération « mains propres » serait en cours dans le pays. Plusieurs personnes qui occupaient des postes stratégiques sont traquées et arrêtées. Leurs noms et leur nombre exact ne sont pas connus. Les arrestations ont été lancées après le Conseil des ministres présidé par Ali Bongo il y a plus d’une semaine. Au cours de ce Conseil, le chef de l’État s’est séparé de son directeur de cabinet, Brice Laccruche Alihanga. Plusieurs lieutenants de ce dernier ont été limogés le même jour et seraient la cible des arrestations en cours. Selon plusieurs sources, la première victime a été Renaud Alloghe Akoué, arrêté alors qu’il venait de quitter le poste de directeur général de la Caisse nationale d’assurance maladie et de garantie sociale. Ismaël Ondias Souna aurait été pris avant même la passation de service avec son successeur à la direction générale de la Société équatoriale des mines. Des arrestations ont également eu lieu à la compagnie nationale des hydrocarbures. La justice est restée muette dans la conduite de ce dossier, qui a créé la psychose dans le pays. RFI
La Gambie compte des milliers de rues, mais peu d’entre elles ont un nom ou même un numéro de rue. C’est une énigme qui m’a inspiré à écrire un article pour la BBC cette année avec un titre : L’art de dessiner votre adresse. Il décrivait la frustration de donner des directives en Gambie et la difficulté de tâches simples comme remplir une adresse sur des formulaires. Il y a eu toute une réaction locale et internationale à mon article- mais cela semblait faire peu de différence sur le terrain. La semaine dernière, un de mes collègues a passé 35 minutes au téléphone à essayer de diriger un policier vers sa maison alors qu’il subissait un cambriolage. Imaginez donc le plaisir que j’ai eu à lire un récent tweet du Conseil municipal de Kanifing (KMC), disant qu’une équipe de Google s’était rendue sur place il y a quelques jours pour discuter d’un « système d’adressage innovant des rues ». BBC