Après la mort de John Magufuli, la vice-présidente de la Tanzanie, Samia Suluhu Hassan, musulmane âgée de 61 ans, va devenir la première cheffe d’Etat de ce pays d’Afrique de l’Est et l’une des rares femmes au pouvoir sur le continent. … Originaire de l’archipel semi-autonome de Zanzibar, dont les relations avec la Tanzanie continentale sont historiquement houleuses, Mme Hassan occupera la présidence « pour la période restant du mandat de cinq ans », soit jusqu’en 2025, selon la Constitution tanzanienne. Connue pour encourager les femmes à poursuivre leurs rêves, cette mère de quatre enfants était déjà la première vice-présidente de l’histoire de son pays depuis l’arrivée au pouvoir en 2015 de M. Magufuli, dont elle était la colistière. … Mme Hassan va diriger un pays marqué par un virage autoritaire depuis l’arrivée de M. Magufuli au pouvoir. Attaché à combattre la corruption, le « bulldozer » a lancé de grands projets d’infrastructures mais a aussi muselé l’opposition et mené une répression contre les défenseurs des droits et les médias. En octobre 2020, sa réélection avait été rejetée par l’opposition, qui criait à la fraude. Le Monde avec AFP
« C’est le flou total. Le Covid, Magufuli avait interdit d’en parler », commente Djuma*, commerçant à Dar es-Salaam, la capitale économique de la Tanzanie, quelques heures après l’annonce à la télévision nationale, mercredi 17 mars, du décès du président John Pombe Magufuli. Officiellement, le chef de l’Etat est mort des suites de problèmes cardiaques. Mais Djuma, comme la plupart des Tanzaniens, doute de la version gouvernementale. La disparition du président depuis fin février a alimenté toutes les rumeurs sur une hospitalisation due au Covid-19, cette épidémie qu’il n’avait cessé de minimiser depuis son apparition début 2020. Rejetant tout confinement, John Magufuli était allé jusqu’à affirmer que son pays s’était « libéré » du virus par la prière. Les yeux sont désormais braqués sur Samia Suluhu Hassan, sa vice-présidente, qui vient de lui succéder après avoir prêté serment, vendredi 19 mars. Les Tanzaniens se demandent quelle sera son approche de la pandémie. Le Monde
Trente personnes, dont onze civils, ont été tuées en deux jours de combats entre l’armée congolaise et un groupe armé actif en Ituri, dans le nord-est de la République démocratique du Congo, selon un bilan dressé jeudi par l’armée. Dans l’offensive de la milice Codeco (Coopérative pour le développement du Congo) lundi contre les villages Tchele et Garua, « onze civils ont été tués, deux militaires et un policier sont tombés sur le champ d’honneur », a déclaré à l’AFP le lieutenant Jules Ngongo, porte-parole de l’armée en Ituri. Dans la contre-offensive mardi, « seize miliciens ont été neutralisés (tués) », a-t-il ajouté. AFP
La vaccination contre la Covid-19 s’accélère sur le continent africain où près de sept millions de doses de vaccin ont déjà été administrées, a annoncé, jeudi, l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Après des mois d’attente de vaccins, de nombreux pays africains ont finalement lancé des campagnes en vaccinant rapidement les populations à haut risque. « En dépit du fait que l’Afrique a reçu les vaccins tardivement et en quantités limitées, il n’en reste pas moins que beaucoup de chemin a été parcouru en très peu de temps », a souligné la Dre Matshidiso Moeti, Directrice régionale de l’OMS pour l’Afrique. Selon elle, cela est dû à « la grande expérience du continent en matière de campagnes de vaccination de masse » et à la « détermination de ses dirigeants » et de sa population à endiguer efficacement la Covid-19. Les pays ont eu accès aux vaccins par l’intermédiaire du mécanisme de solidarité COVAX, mais également via des accords bilatéraux et des dons. Au total, 38 pays africains ont reçu plus de 25 millions de doses de vaccin contre la Covid-19 et 30 ont lancé des campagnes de vaccination. ONU Info
Le président Faustin-Archange Touadéra a déclaré que des consultations nationales vont être organisées dans les prochains jours afin de recueillir l’avis et les recommandations des Centrafricains. Le chef de l’État a récemment été réélu à son poste lors d’élections générales marquées par des offensives rebelles dans plusieurs villes du pays, dont la capitale Bangui. RFI
Le président du Congo-Brazzaville Denis Sassou Nguesso, 77 ans dont 36 au total au pouvoir, a placé au coeur de sa campagne les attentes d’une jeunesse qui hésite entre la peur de l’avenir et le rejet de son régime, à la veille de l’élection présidentielle du 21 mars. Candidat à sa propre succession face à six adversaires, le président sortant a annoncé « une consultation des jeunes sur les réseaux sociaux ». « Plus de 600.000 jeunes se sont connectés sur les trois réseaux (Facebook, Instagram et Twitter) », avancent les communicants français chargés de sa stratégie, dont Frank Tapiro qui avait peaufiné des slogans de campagne de Nicolas Sarkozy en 2007. « Loin d’un coup de com, le président-candidat a d’abord voulu écouter les thèmes qu’ils ont sélectionnés », ajoutent les Français, qui citent « l’eau, l’électricité et la santé pour tous », « la diversification économique », la protection de l’environnement… Les jeunes de moins de 25 ans, majoritaires parmi les quelque cinq millions d’habitants du pays, n’ont connu que le vieux président au pouvoir, comme leurs parents depuis 1979, à l’exception d’une parenthèse entre 1992 et 1997. Le Point avec AFP
Une mission ministérielle de haut niveau s’est rendue jeudi 18 mars sur les lieux de l’attaque de Banibangou, dans le Tillabéry, dans l’ouest du pays. Lundi, des hommes armés ont tué 58 villageois qui revenaient d’une foire. Le ministre de l’Intérieur, Alkashe Allada, accompagné, entre autres, du ministre de l’Action humanitaire et du Haut-Commissaire à la consolidation paix, ont rencontré sur place les familles des victimes, les chefs de village et les autorités locales. Pour l’enseignant chercheur à la Zentrum Moderner Orient de Berlin, Abdoulaye Sounaye, ces attaques dans la zone dite des « trois frontières » (entre le Mali, le Burkina Faso et le Niger) révèlent l’émergence de groupes qui tentent de s’imposer dans des espaces où les prérogatives de l’État sont largement remises en question. RFI
Une semaine après le début de la campagne électorale pour la présidentielle du 11 avril prochain, sur 10 candidatures officielles adoubées par la Cour suprême, trois opposants qui ont annoncé leur retrait du processus électoral ne font pas campagne, un 4e opposant Brice Mbaïmon Guedmbaye a suspendu sa participation à la campagne en dénonçant un système qui favorise trop le candidat-président Idriss Deby. Reste donc en lice 6 candidats, mais dont un seul est « omniprésent ». La majorité, elle parle d’un procès d’intention. Opposition et société civile sont unanimes, depuis le début de la campagne électorale, on ne voit que le parti MPS au pouvoir et son candidat, Idriss Déby. RFI
Bientôt un nouveau parti d’opposition au Rwanda ? C’est un évènement assez rare dans le paysage politique du pays, largement dominé par le FPR, le parti du président Paul Kagame. La naissance de la plateforme Rwandaise pour la démocratie (RPD) a été annoncée jeudi 18 mars lors d’une conférence de presse en ligne par son fondateur, Christopher Kayumba, ancien professeur d’université et journaliste récemment sorti de prison. Au Rwanda, Christopher Kayumba était jusqu’ici connu comme l’homme derrière The Chronicles, un journal en ligne critique de la politique du gouvernement, mais aussi pour ses déboires judiciaires. En décembre 2019, il est accusé d’avoir causé des troubles à l’aéroport de Kigali et d’ivresse sur la voie publique. Il est alors condamné à un an de prison. A l’époque, ses proches dénoncent une campagne de dénigrement contre lui. En février dernier, deux mois après sa libération, il publie une lettre ouverte adressée au président Paul Kagame dans laquelle il critique la gestion de la crise du Covid-19, dénonce des problèmes dans le système judiciaire, fait allusion à des cas de torture et des centres de détention illégaux. RFI
Des experts des droits de l’homme de l’ONU ont appelé, jeudi, le gouvernement comorien à révéler immédiatement le sort et le lieu de détention d’Inssa Mohamed, plus connu sous le nom de Bobocha. Selon les experts indépendants onusiens, Bobocha, qui est accusé d’infractions liées au terrorisme, est détenu arbitrairement dans un lieu secret, sans contact avec le monde extérieur, depuis près de 50 jours. « Nous condamnons avec la plus grande fermeté la détention secrète de M. Bobocha depuis son extradition manifestement illégale de Madagascar aux Comores, le 27 janvier 2021 », ont-ils déclaré dans un communiqué. Ils demandent aux autorités comoriennes de fournir des preuves de vie, de divulguer le lieu de détention de Bobocha depuis son arrivée dans le pays et de faire preuve d’un engagement total envers le droit international des droits de l’homme. Bobocha avait demandé l’asile à Madagascar à la suite de menaces et d’intimidations répétées. Il bénéficiait du statut de réfugié lorsqu’il a été illégalement extradé vers les Comores, en violation manifeste du droit international des réfugiés et des droits de l’homme. ONU Info
Les audiences de la Cour internationale de justice de l’ONU sur la dispute entre le Kenya et la Somalie se sont achevées ce jeudi 18 mars. La Somalie a présenté ses ultimes remarques, toujours en l’absence du Kenya, qui a refusé de plaider sa cause. L’affaire est maintenant en délibéré. Le verdict devrait être connu dans quelques mois. La dernière audience devant les juges de l’ONU a été très courte. C’est Mohamed Omar Ibrahim, un conseiller du président somalien, qui en quelques minutes seulement a présenté les remarques finales de son gouvernement. La Somalie demande à la Cour de rejeter les demandes kényanes bien sûr, de tracer une frontière maritime conforme au droit entre les deux pays, de reconnaître la violation de la souveraineté somalienne et enfin d’exiger du Kenya qu’il fournisse à la Somalie toutes les données qui auraient été recueillies sur le territoire disputé. RFI
Avec ses petites lunettes d’intellectuel sage, Pape Demba Dione a conscience que son hashtag a donné un incroyable écho à la mobilisation de la jeunesse. Il l’a pourtant initié de manière tout à fait spontanée, assure-t-il : « Cela m’est venu naturellement, parce que tout le monde m’interpellait en me disant : Pape, il faut que tu essaies de lancer un hashtag pour mettre au courant le peuple sénégalais. Mais après, je me dis qu’aux Sénégalais, aussi, cela a permis de déverser la colère, de dénoncer tout ce qui se passe actuellement au Sénégal. » Lancé le 3 mars, le jour de l’arrestation d’Ousmane Sonko, le succès est immédiat. Près de 3 millions de messages sur Twitter ont repris le hashtag de Pape Demba Dione. « Je ne dirais pas que je suis fier de moi. Je dirais plutôt que je suis fier du peuple sénégalais. Et là, cela ne m’appartient plus. Parce que là, actuellement, l’hashtag concerne tout le monde en fait. Tout le monde s’y voit. » Dans la foulée un site internet Freesenegal.com est également créé en 48 heures par d’autres jeunes Sénégalais, comme Mohammad, 23 ans, spécialiste en commutation digitale : « Nous avons mis en place une plateforme qui centralise toutes les informations par rapport aux événements. Et c’est vrai que, sans doute, il y avait un vrai besoin d’informations à ce moment-là, et du coup, la plateforme a contribué à la mobilisation. » RFI
En octobre 2020, Grégory Angboma remportait le Prix Pierre Castel qui encourage et soutient l’entrepreneuriat agricole en RDC, au Burkina Faso, au Cameroun et en Côte d’Ivoire. Son activité : la culture hors-sol de champignons comestibles, encore méconnue en RD. Congo. Six mois plus tard, sa production a presque triplé. TV5Monde