« Il ne faut pas attendre que l’épidémie arrive pour se préparer. C’est en temps de paix qu’on prépare la guerre », a mis en garde mercredi un haut responsable de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) à l’intention des pays africains, face à la menace du nouveau coronavirus. « Quand un pays est à risque ou quand deux pays sont à risque, le monde entier est à risque aujourd’hui, en raison notamment de l’interconnectivité, des mouvements de population, de la mondialisation », a déclaré Dr Ibrahima Socé Fall, Directeur général adjoint de l’OMS en charge de la réponse aux urgences. Dans un entretien accordé à ONU Info, le médecin sénégalais bat en brèche certaines idées reçues sur le Covid-19, comme celle faisant croire que ce virus ne peut se transmettre sous les climats chauds et humides. Pour l’agence onusienne, le virus de Covid-19 peut se transmettre dans toutes les régions, y compris les zones chaudes et humides comme le continent africain. Donc, indépendamment du climat, la seule parade est d’adopter des mesures de protection dès lors que l’on vit ou se rend dans une zone où il y a des cas du nouveau coronavirus. ONU Info
L’espoir de voir l’Afrique épargnée par la pandémie de Covid-19 est en train de s’envoler. Début mars, seuls trois cas avaient été enregistrés en Algérie, au Nigeria et au Sénégal, si on exclut l’Égypte, durement touchée dès février, laissant croire à une exception continentale. Elle n’est plus. Mercredi 18 mars, 30 des 54 États africains avaient détecté des malades. Le Burkina Faso déplorait la première perte liée au Covid-19, Rose-Marie Compaoré, 62 ans, vice-présidente de l’Assemblée nationale. On comptait 453 cas confirmés et face à la rapidité de la propagation du virus, les pays commençaient à prendre des mesures. L’Union Africaine, comme l’Union européenne, n’a pas donné de consignes. Les États réagissent donc en ordre dispersé, certains prenant des mesures drastiques tandis que d’autres demeurent dans l’expectative. L’Afrique du Nord est de loin la partie la plus affectée. Tous les États ont fermé les écoles et les universités, et limité les voyages avec les zones «à risque» (Algérie et ses 60 cas, Tunisie) voire, comme le Maroc, suspendu tous les vols, tout comme l’Égypte (166 cas) à partir du 19 mars. Le Figaro
Malgré des premier cas détectés de coronavirus, le gouvernement guinéen souhaite tout de même que les élections aient lieu ce dimanche 22 mars. Des élections législatives et concernant le changement de constitution. Les scrutins avaient été reportés fin février. Une organisation qui pose question, alors que, dans le même temps, les regroupements de plus 100 personnes ont été interdits par le gouvernorat de la ville de Conakry. Plusieurs concerts et activités culturelles ont aussi été annulés par les autorités. Dans une interview accordée au medias nationaux, le responsable de la mouvance présidentielle à l’assemblée nationale Amadou Damaro Camara l’a encore répétéce mercredi 18 mars : rien n’empêchera la tenue des élections législatives et référendaires ce dimanche 22 mars prochain. De quoi exaspérer certains responsables sanitaires. Le Docteur Moustapha Balde, spécialiste des questions épidémiologiques, estime que, face à la situation, l’Etat ne doit pas seulement se contenter des mesures de riposte élaborées contre Ebola. Il explique en effet que la contamination du coronavirus est plus rapide et plus compliquée qu’Ebola. Maintenir les élections le 22 mars serait la pire des erreurs politique jamais commise en Guinée selon-lui. DW
L’alerte vient du directeur général de l’OMS, l’Organisation mondiale de la santé. Ce mercredi 18 mars, Tedros Adhanom Ghebreyesus a appelé l’Afrique à « se réveiller » face à la menace du coronavirus, soulignant que le continent devait se préparer au « pire ». La stratégie d’endiguement risque en effet de ne plus protéger les pays africainstrès longtemps et le nombre de cas pourrait se multiplier dans les prochaines semaines. Que faire ? Comment contenir le virus sans se couper de l’approvisionnement en médicaments et en matériel ? Pour le Docteur Michel Yao, le responsable des opérations d’urgence de l’OMS en Afrique, il faut mettre en place des couloirs humanitaires vers les pays qui ont fermé leur espace aérien. Il répond par téléphone aux questions de Laurent Correau. RFI
Que s’est-il passé le 14 février dernier dans le village d’Ogossagou, dans le centre du Mali, où des hommes armés sont venus attaqué des civils faisant de nombreuses victimes ? La mission d’enquête de l’ONU, alors dépêchée sur les lieux, a rendu son rapport public mercredi 18 mars à Bamako. Elle a identifié 35 morts et 19 disparus, avec des précisions sur les assaillants. Le rapport de la commission d’enquête de la mission de l’ONU au Mali contient de nombreux détails sur l’attaque elle-même qui était « vraisemblablement planifiée et ciblait la partie du village d’Ogossagou habitée par la communauté peule ». L’identité des assaillants ? Après avoir interrogé au total 117 personnes, les enquêteurs de l’ONU parlent de plusieurs individus « dont certains identifiés comme des chasseurs traditionnels, appuyés par des hommes en tenue militaire et des membres présumés de la communauté Dogo ». Tout ce groupe était muni de fusils automatiques, de fusils traditionnels de chasse et de machettes. Ils ont exécuté au moins 35 personnes, toutes de la communauté peule. Parmi les victimes se trouvaient des enfants. RFI
Six des sept pays frontaliers au Mali sont touchés par le coronavirus. Même si pour l’instant le gouvernement malien n’envisage pas de fermer les frontières, les autorités ont annoncé une série de mesures visant la prévention, le dépistage et le traitement des cas éventuels. « Le Mali manifeste sa solidarité avec tous les pays touchés. Il n’y a aucune restriction sur les vols aériens », confie le ministre de la santé et des affaires sociales, Michel Hamala Sidibé. Le plan de réponse mis en place comprend trois niveaux d’alerte. « Premier niveau d’alerte, c’est de faire en sorte qu’on empêche l’entrée du virus au Mali. Deuxième niveau, c’est de faire en sorte que si on a le virus, on contrôle la propagation au niveau du territoire. Troisième niveau, faire en sorte que l’impact ne soit pas majeur. Nos laboratoires sont prêts, on a les différents centres qui sont préparés pour la prise en charge », explique le ministre Sidibé. Tous les voyageurs recevront une prise de température systématique et un numéro vert est opérationnel, le 36 0 61. VOA
Les pays du G5 Sahel sont menacés come les autres états africains par la pandémie du Covid-19. Le continent africain qui était plus au moins épargné par ce fléau, fait partie de la pandémie même si les chiffres restent encore faibles par rapport aux autres continents. Le G5 sahel est confronté à la sécheresse, au terrorisme jihadiste, aux groupes criminels, aux affrontements interethniques ainsi qu’aux réfugiés et aux déplacés. Face à ces situations, les pays du G5 Sahel ont des difficultés pour établir des mesures drastiques pour essayer de ralentir l’épidémie et d’épargner les populations. Mali, Niger, Burkina Faso, Tchad et Mauritanie, qui constituent le G5 Sahel, ne possèdent pas des infrastructures médicales et sanitaires pour lutter contre la pandémie au Coronavirus. Pour faire face à ce désastre, le Tchad a fermé ses aéroports. Ce pays a connu des épidémies dont celle de rougeole, avec, entre janvier et novembre 2019, plus de 25.500 cas suspects, dont 255 décès. Le Mali suspend également les liaisons aériennes avec les pays touchés. Les établissements scolaires seront fermés pour trois semaines, et les dancings et discothèques sine die, les ateliers et séminaires professionnels seront interdits ainsi que les événements sportifs, culturels ou sociaux regroupant plus de 50 personnes. Sahel Intelligence
Au total, ils sont neuf à se présenter ce jeudi matin à la Cour d’appel du Centre avec pour objectif de faire annuler la peine d’emprisonnement à vie décidée contre eux. Arrêtés le 19 janvier 2018 au Nigeria puis extradés au Cameroun, Sissiku Ayuk Tabe, président de la république fantôme d’Ambazonie, et ses compagnons, sont accusés d’être les cerveaux des rebelles qui ont pris les armes pour réclamer l’indépendance du Sud-Ouest et du Nord-Ouest, les deux régions en crise depuis trois ans. Selon les ONG, la guerre civile dans ces deux régions aurait causé la mort de plus de 3.000 personnes et fait des milliers de déplacés. Les accusés qui se retrouvent aujourd’hui devant la Cour d’appel avaient été condamnés à la prison à vie ainsi qu’au versement d’une amende de plus de 260 milliards de francs CFA. Le jugement avait été prononcé par le tribunal militaire de Yaoundé, le 20 août 2019, à l’issue d’un procès durant lequel la défense n’avait pu procéder à aucun contre-interrogatoire. C’est pourquoi certains jugent très difficile d’espérer la libération en appel d’Ayuk Tabe et ses compagnons. DW
En République centrafricaine (RCA), les Nations Unies doivent mener deux batailles simultanées : celle contre les violences des groupes armés et une nouvelle contre le virus Covid-19 qui a pour l’instant touché une personne. La Mission intégrée multidimensionnelle des Nations Unies en République centrafricaine (MINUSCA) est mobilisée sur deux fronts sécuritaire et sanitaire. Samedi dernier, la MINUSCA a été prise pour cible dans deux attaques distinctes. La première attaque a eu lieu à Grimari dans le centre du pays. Un Casque bleu burundais a été tué alors qu’il protégeait des civils lors de l’assaut de la ville par des éléments anti-balaka. Dans le nord du pays, un Casque bleu pakistanais a été blessé lors d’une autre attaque contre une patrouille de l’opération onusienne sur l’axe reliant les localités de Ndélé et Birao. Cette seconde attaque a été attribuée aux groupes armés Rassemblement patriotique pour le renouveau de la Centrafrique (RPRC) et Parti du Rassemblement de la nation centrafricaine (PRNC). Le même jour, le bureau de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) en RCA a annoncé le premier cas confirmé de coronavirus dans le pays. La personne diagnostiquée avec le Covid-19 est actuellement soignée à l’Hôpital de l’Amitié dans la capitale Bangui. ONU Info
Début 2020, la Banque mondiale se voulait prudente sur les perspectives économiques de l’Afrique. Avec une croissance revue à la baisse, à 2,9 %, la mesure était de circonstance. Parallèlement, le lancement de la zone de libre-échange continentale, fixée au mois de juillet, donnait quelques notes d’espoir. Malheureusement, l’épidémie de coronavirus est partie pour tout remettre à plat. En effet, même si le taux d’infection reste, jusqu’ici, relativement faible au regard d’autres régions du monde, l’impact financier, lui, sera assurément élevé. Le ralentissement économique de la Chine et de l’Europe, principales partenaires de l’Afrique, aura de lourdes conséquences, directes et indirectes, sur un continent déjà lourdement endetté. Arthur Minsat, économiste à la tête du département Afrique et Moyen-Orient de l’OCDE, a accepté de les exposer au Point Afrique. Le Point
Avec trois cas de coronavirus avérés à la date du 19 mars, le Gabon se prépare à une aggravation de la pandémie sur son territoire. Il va désormais produire son propre gel hydroalcoolique, afin de limiter sa dépendance à l’importation du produit. Masque sur le visage, charlotte blanche, combinaison de protection enfilée au dessus du costume. Noureddin Bongo Valentin avait revêtu l’habit de circonstance en ce 18 mars. Alors que son père, le chef de l’État Ali Bongo Ondimba, s’apprêtait à prendre la parole quelques heures plus tard à la télévision gabonaise, le coordonnateur général des affaires présidentielles a annoncé que le Gabon allait produire son propre gel hydroalcoolique. C’est l’usine « La Santé Pharmaceutique », où Noureddin Bongo-Valentin était en visite, qui lui permettra de le faire. Créée en août 2019 et implantée dans la zone de Nkok, à une vingtaine de kilomètres de Libreville, celle-ci avait jusqu’ici pour mission de produire jusqu’à un million de comprimés par jour pour réduire la dépendance du Gabon à l’égard des médicaments importés de l’étranger et du marché noir. Jeune Afrique
« Vous avez des crises de panique liées au coronavirus ? Alors revoyons ensemble ce que vous faites déjà… Oui, les exercices de respiration, c’est très bien. » La voix posée et le regard concentré, Sirine Ben Hadj Taieb, psychologue de 26 ans, parle dans un petit micro vissé à un casque. La scène ressemble à celle d’un centre d’appels, mais il s’agit d’une plateforme de consultation psychologique par téléphone, Akhili, lancée le 25 février en Tunisie. « En ce moment, nous avons beaucoup d’appels liés au coronavirus. Nous essayons de rassurer et de réagir comme dans toute situation de catastrophe », explique Sirine Ben Hadj Taieb après avoir raccroché. En vingt minutes d’écoute et de dialogue, elle a aidé sa patiente à relativiser la peur liée au virus. Le Monde
La peau noire pourrait mieux résister face au virus, un bain chaud protégerait contre le Covid-19, même chose pour les climats chauds… Voilà quelques idées reçues et partagées sur les réseaux sociaux en Afrique subsaharienne, sans que cela ne soit scientifiquement prouvé. Autres fausses informations, ce sont les recettes miracles. Elles vont de l’eau tiède au citron, des boisons locales fabriquées de manière artisanale en Afrique, en passant par la consommation d’ail, d’oignon ou de cannabis. Le professeur Seni Kouanda est directeur de recherche en épidémiologie à l’Institut de recherche en sciences de la santé au Burkina Faso : « Les remèdes naturels n’ont pas encore fait la preuve de leur efficacité, il n’y a pas eu de tests. A l’étape actuelle, on ne peut pas dire que ces remèdes soient efficaces. Quant à la chloroquine, il y a eu un essai qui montre une efficacité relative mais qui a besoin de passer à une plus large échelle. » Il y a aussi des préceptes religieux contre le virus, a constaté l’enseignant chercheur Alpha Bano Barry de Guinée où une épidémie d’Ebola avait fait des milliers de morts il y a quelques années. DW