Soudan : des frappes paramilitaires sur un camp de déplacés font au moins 14 morts
Le camp d’Abou Chouk, au Soudan, abrite des dizaines de milliers de personnes ayant fui la guerre meurtrière qui oppose depuis plus de deux ans l’armée régulière et les paramilitaires. Le bombardement imputé aux paramilitaires, a touché « le marché et d’autres parties à l’intérieur du camp, y compris des mosquées et des habitations proches des infrastructures publiques », a précisé la Cellule d’urgence dans un communiqué. Le camp d’Abou Chouk, situé à la périphérie d’El-Facher, capitale du Darfour-nord assiégée par les Forces rapides de soutien (FSR) depuis mai 2024, est en proie à la famine comme d’autres régions du pays, selon l’ONU qui décrit le conflit au Soudan comme « la pire catastrophe humanitaire au monde ». El-Facher est la dernière capitale provinciale du Darfour encore sous contrôle de l’armée du général Abdel Fattah al-Burhane. Les FSR dirigées par son ancien adjoint, Mohamed Hamdane Daglo, ont pris en avril le camp voisin de Zamzam, où vivaient près d’un million de déplacés et qui a été presque entièrement vidé après une offensive dévastatrice. Jeune Afrique avec AFP
Guerre au Soudan : le Tchad à nouveau débordé par l’afflux des réfugiés du Darfour
Le Tchad a vu plus de 67.000 réfugiés affluer du Soudan voisin pour échapper à la guerre, un record en 2025, et la situation est loin de se stabiliser après plus deux années d’un conflit d’une rare violence au Nord Darfour. Selon le Bureau de coordination des affaires humanitaires de l’ONU (OCHA), ces déplacés de forces sont accueillis dans le Wadi-Fira (Tine) et l’Ennedi Est (Ouré-Cassoni) à la suite de l’attaque du 11 avril dernier sur le site de déplacés de Zamzam (Darfour Nord, Soudan) qui abritait plus de 500.000 personnes. Le Soudan est le théâtre depuis avril 2023 d’une guerre entre les Forces de soutien rapide (FSR) dirigées par le général Mohamed Hamdane Daglo et l’armée menée par le général Abdel Fattah al-Burhane, dirigeant de facto du pays. Signe de l’intensification du conflit dans le Darfour, région dans l’ouest du Soudan, le rythme d’entrée des nouveaux arrivants s’est davantage accéléré au cours depuis la semaine dernière, avec plus de 23.000 nouvelles arrivées, soit en moyenne quotidienne de plus de 3.300 personnes par jour, engorgeant ainsi les sites devant les accueillir…Le nombre des réfugiés soudanais au Tchad est estimé désormais à plus de 1,2 millions dont près de 820.000 nouveaux depuis le 15 avril 2023. Au total, le conflit au Soudan a engendré le déplacement de forcé de près de 13 millions de personnes dont près de 4 millions de réfugiés dans les pays voisins. UN News
Est de la RDC: le M23 expulse des civils vers le Rwanda voisin
Le groupe armé M23 a expulsé samedi au Rwanda voisin plus de 300 civils présentés comme des ressortissants rwandais en situation illégale et embarqués dans des bus depuis Goma, la grande ville de l’est de la République démocratique du Congo (RDC), a constaté l’AFP. Lundi, le M23 avait montré à la presse 181 hommes de tous âges, présentés comme des « sujets rwandais en situation illégale » et amenés dans un stade de Goma, capitale de la province du Nord-Kivu, en présence du porte-parole militaire du groupe armé antigouvernemental, Willy Ngoma. Les présumés ressortissants rwandais étaient en possession de documents d’identité congolais que le M23, qui avait assuré qu’il s’agissait de faux papiers, a brûlé sur la pelouse, avait constaté un journaliste de l’AFP. Quelques centaines de femmes et enfants, les familles des individus interpellés, étaient par la suite également arrivés au stade, à bord de camions affrétés par le M23. Aucune expulsion n’avait finalement eu lieu lundi et le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR) avait pris en charge ces familles à Goma. Samedi matin, « 360 personnes » ont été embarquées dans des bus depuis Goma, a indiqué à l’AFP Eujin Byun, porte-parole du HCR, et ont passé la frontière vers le Rwanda, en présence de représentants des autorités civiles du M23, a constaté l’AFP…La majorité des familles expulsées par le M23 sont originaires de Karenga, et avaient été empêchées de retourner dans ce village après la prise de Goma par le M23 fin janvier, selon des sources sécuritaires et humanitaires. AFP
RDC : 9 civils blessés par des éclats d’obus lors des combats entre le M23 et les Wazalendo à Rutshuru
Neuf civils ont été blessés, dimanche 18 mai, par des éclats d’obus dans les localités de Rukamba et Kagano, situées dans le territoire de Rutshuru, au Nord-Kivu. Ils ont été touchés lors d’affrontements opposant les rebelles du M23 aux combattants Wazalendo, selon des sources locales. L’ensemble des blessés a été pris en charge à l’hôpital général de Bambo. Des combats à l’arme lourde entre les Wazalendo et les rebelles M23 ont provoqué d’importants déplacements de population. Pris de panique, de nombreux habitants ont fui la région pour se mettre à l’abri, loin des zones de combats. Certains se sont dirigés vers Bambo, tandis que d’autres se sont réfugiés dans la brousse. Les sources locales s’inquiètent de l’utilisation d’armes à longue portée dans cette région densément peuplée. Il s’agirait notamment de bombes lancées par les rebelles depuis Kahunga, dans le parc des Virunga près de Kiwanja, atteignant les localités de Kirumba et Kagando dans le Bwito, à une trentaine de kilomètres. C’est dans cette zone que neuf civils ont été blessés dimanche, précisent ces sources. Depuis la matinée du lundi 19 mai, une accalmie relative a été observée dans certaines localités, notamment à Bukombo et Tongo, après de violents combats signalés dans plusieurs villages tels que Kojo, Musha, Makomalehe, Bundase, Butare et ailleurs dans le territoire de Rutshuru. Radio Okapi
Est de la RDC : tractations en cours pour fusionner les processus de Nairobi et Luanda
Le médiateur de l’Union africaine, Faure Gnassingbé, également Président du Conseil de la République togolaise, et le Panel des facilitateurs de l’Union africaine se sont retrouvés autour d’une table samedi 17 mai à Lomé au Togo. Selon un communiqué de la Présidence du Conseil de la République togolaise, les échanges ont porté sur la fusion des processus de Nairobi et de Luanda. Les participants ont souligné la nécessité de coordonner les actions du médiateur et des facilitateurs dans un cadre intégré, et plaidé pour une collaboration renforcée avec l’EAC, la SADC, ainsi que des partenaires comme le Qatar et les États-Unis. Cette rencontre s’inscrit dans le cadre des efforts en faveur de la paix dans l’Est de la RDC, et du renforcement des relations entre la RDC et le Rwanda, poursuit la même source. Enfin, le Panel a salué les récentes marques de bonne volonté des parties impliquées dans le conflit en RDC. Radio Okapi
Mali : l’ONU demande l’abrogation d’un décret « draconien » interdisant les partis politiques
Le chef des droits de l’homme de l’ONU a appelé, vendredi, le Mali à abroger un décret ayant dissous les partis et à « rétablir pleinement les droits politiques » dans ce pays d’Afrique de l’Ouest. Le 13 mai dernier, le Président de la transition malienne, Assimi Goïta, a signé un décret interdisant tous les partis politiques et les « organisations à caractère politique » et a promulgué un texte législatif abrogeant des lois antérieures qui régissaient et protégeaient les partis politiques…Selon l’ONU, les « récents revers » en matière de droits humains s’inscrivent dans un contexte d’insécurité persistante affectant les populations à travers le Mali, en particulier depuis le retrait du pays de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation au Mali (MINUSMA), le 31 décembre 2023. Selon des sources crédibles mentionnées par l’ONU, le nombre de violations des droits humains a augmenté d’environ 120% entre 2023 et l’année dernière. Des groupes armés, notamment l’Etat islamique (EI) tuent et enlèvent des civils. Ils continuent de soumettre les femmes et les filles à des violences sexuelles et sexistes, notamment des viols et des mariages forcés. Par ailleurs, d’autres rapports indiquent que l’armée, accompagnée de militaires étrangers membres du groupe russe Wagner, ont aussi tué le mois dernier des dizaines de personnes. Les victimes auraient été sommairement exécutées après leur arrestation à Sebagougou, dans le sud-ouest de la région de Kayes. UN News
Guinée: ouverture d’un «Forum sur l’avenir de la presse en Guinée» alors que les médias sont sous pression
Ce lundi 19 mai s’ouvre un « Forum sur l’avenir de la presse en Guinée », organisé par la Haute autorité de la communication (HAC). Il doit aboutir à « des recommandations en vue d’un exercice libre mais surtout responsable du journalisme en Guinée », selon les termes du communiqué. Ce forum intervient alors que la presse connaît de grandes difficultés. Cela fait bientôt un an que les autorités ont retiré leurs agréments aux trois principaux médias audiovisuels privés de la Guinée : FIM, Espace et Djoma. Le gouvernement guinéen, dominé par les militaires, a interdit quatre radios et une télévision privées très suivies dans le pays, indique un communiqué du ministère de l’Information publié mercredi 22 mai 2024. Et un journaliste, Habib Marouane Camara, est porté disparu depuis six mois – selon la rédaction du journal qu’il dirigeait, Le Révélateur 224. Il a été violemment enlevé par des gendarmes le 3 décembre 2024. Une situation d’autant plus inquiétante que l’année 2025 doit s’achever avec l’organisation des élections, rappelle Sékou Jamal Pendessa, secrétaire général du Syndicat des professionnels de la presse de Guinée (SPPG), joint par RFI. RFI
Antoine Gérard (ONU-Soudan): «L’assistance au camp de Zamzam devient impossible du fait de l’insécurité»
Selon l’ONU, la guerre au Soudan est la plus importante crise humanitaire du moment. Antoine Gérard est le coordinateur humanitaire adjoint des Nations unies pour le Darfour. Il revient d’une mission sur place et répond aux questions de Gaëlle Laleix. RFI : Vous revenez du Darfour. Est-ce que vous pouvez nous raconter ce que vous y avez vu ? Antoine Gérard : Effectivement, j’ai passé une quinzaine de jours dans le nord du Darfour, pas très loin d’un site qui est assez connu malheureusement, par les événements récents : le camp de Zamzam. Et la raison de notre mission, c’est que le camp est devenu une base militaire des Forces de soutien rapide (FSR) et beaucoup de gens 500 000 ou 600 000 personnes ont fui. On a essayé, puisqu’on était à 30 ou 40 kilomètres de Zamzam, d’y avoir accès. Malheureusement, pour des raisons de sécurité mais aussi de négociation, on n’a pas pu le faire. Et ce n’était pas que les Nations unies. On a discuté avec d’autres ONG internationales qui n’ont pas plus non plus avoir accès à Zamzam. Ce qu’on a entendu, c’est qu’il ne reste plus que 8 000, 10 000 personnes, des gens relativement vulnérables qui n’ont pas pu partir. Et aujourd’hui, l’assistance que l’on aurait pu mener est pour ainsi dire impossible, ce qui est dû à ces problèmes de sécurité et d’accès sur le camp de Zamzam. Et donc, on travaille en périphérie, essentiellement à Tawila qui e RFIst une ville qui n’était pas prête pour accueillir 200 000, 300 000 personnes sur une période de quinze jours, trois semaines. RFI
En Tanzanie, l’opposant Tundi Lissu affiche sa combativité devant la justice
En Tanzanie, l’opposant Tundu Lissu a été présenté ce lundi matin devant un tribunal de Dar es Salam, pour une audience préliminaire. Arrêté en avril, le président du parti Chadema doit répondre de deux chefs d’accusation : publication de fausses informations en ligne et « trahison ». Ce dernier crime étant passible de la peine de mort. À peine arrivé dans la salle d’audience, Tundu Lissu s’est montré plutôt combattif. « Ne vous inquiétez pas. Nous parviendrons à nos fins » : c’est ce qu’a lancé l’intéressé, à peine arrivé dans la salle d’audience. Sur son t-shirt, on peut lire : « Pas de réforme, pas d’élections. » L’opposant et son parti demandent depuis longtemps une réforme du système électoral. Le parti Chadema a d’ailleurs été exclu des élections générales à venir, en octobre, puisque le parti a refusé de signer le nouveau « code de conduite électorale »…Cette affaire est par ailleurs très suivie au Kenya. Plusieurs défenseurs kényans des droits de l’homme ont été bloqués à l’aéroport de Dar es Salam. Les derniers en dates sont Hussein Khalid, avocat kényan et président de l’organisation Vocal Africa, Hanifa Hadan, autre militante très connue au Kenya, et Willy Mutunga, ancien président de la Cour suprême kényane. Tous les trois entendaient assister à l’audience en tant qu’observateurs. Après plusieurs heures, bloqués à l’aéroport, et un interrogatoire, ils ont fini par récupérer leurs passeports…Le ministre kényan des Affaires étrangères avait pourtant demandé ce matin sur X la libération de l’ancien président de la Cour suprême, rappelant les accords de libre-circulation qui prévalent dans l’espace de la Communauté des États d’Afrique de l’Est. RFI
Centrafrique: Henri-Marie Dondra investi par l’UNIR pour l’élection présidentielle
En Centrafrique, l’ancien Premier ministre Henri-Marie Dondra, a été investi candidat à l’élection présidentielle prévue en décembre. Son parti, l’Unité Républicaine (UNIR), l’a désigné ce samedi à l’issue d’un congrès extraordinaire de deux jours organisé à Bangui. Le tout dans une grande salle décorée en Vert et blanc, les couleurs du parti UNIR auxquelles se sont également accordées les tenues des militants présents. À en croire Gilda Benam, porte-parole du parti UNIR, le choix de Henri-Marie Dondra n’a pas été difficile : « Tous les congressistes ont décidé à l’unanimité de désigner le président fondateur comme candidat naturel de notre parti à l’élection présidentielle qui se pointe à l’horizon. Nous sommes prêts à relever le défi. » Avant de réciter ce qui ressemble déjà à un début de programme : « En RCA, il nous faut un État fort avec des institutions fortes. Il nous faut aussi reconstruire l’armée. Tout le combat, c’est de faire en sorte que l’État soit sur les deux pieds, à travers les diverses institutions et aussi le capital humain. » Un rendez-vous dont la réussite n’était pas garantie au vu des tensions politiques croissantes autour de la figure de l’ex-Premier ministre. En effet, deux de ses frères sont en prison depuis mars, car accusés d’avoir voulu empoisonner le président de la République Faustin Archanges Touadéra. Afin de décrisper tout le monde, plusieurs leaders de l’opposition, de la majorité présidentielle et de la société civile ont été conviés à la fin ce congrès. RFI
Deux cent soixante-seize migrants secourus au large de la Tunisie par l’« Ocean-Viking »
Ocean-Viking, navire ambulance affrété par SOS Méditerranée, a secouru 276 migrants, dont six enfants et trois bébés, lors de trois opérations de sauvetage, samedi 17 mai, au large des côtes tunisiennes et maltaises, a annoncé l’ONG basée à Marseille. Ces personnes, venant des territoires palestiniens, d’Erythrée, d’Ethiopie, du Pakistan, du Bangladesh, de Guinée, du Maroc, de Somalie ou encore du Soudan, se trouvaient dans trois embarcations en détresse et, alors qu’elles souffraient d’épuisement et de mal de mer, elles ont pu recevoir des soins médicaux par les équipes de l’ONG…En 2024, 2 475 personnes tentant de rejoindre l’Europe ont disparu ou sont décédées en mer Méditerranée, dont la grande majorité en Méditerranée centrale, l’une des routes migratoires les plus mortelles au monde, selon les chiffres de l’Organisation internationale pour les migrations (OIM). Elles sont déjà près de 500 depuis le début de 2025. Le Monde avec AFP
Chute du régime Assad : le Maroc et la Syrie annoncent la réouverture de leurs ambassades respectives
Après l’Union européenne, la France ou encore l’Allemagne, c’est au tour du Maroc de renouer les liens diplomatiques avec la Syrie, un peu moins de six mois après la chute de Bachar al-Assad et l’arrivée au pouvoir d’Ahmed al-Charaa, désormais président par intérim. Samedi 17 mai, Rabat et Damas ont annoncé qu’elles allaient rouvrir leurs ambassades respectives. Ce nouveau signe de soutien aux autorités libyennes, issues de groupes rebelles au régime Assad, et composés en partie d’islamistes radicaux comme ceux d’Hayat Tahrir al-Sham (HTS), a été confirmé par le roi Mohammed VI au sommet arabe en Irak…La décision a été dévoilée après une rencontre au sommet de la Ligue entre les chefs de la diplomatie des deux pays. Jeune Afrique avec AFP
La CIJ statue sur des îlots disputés par le Gabon et la Guinée équatoriale
La Cour internationale de justice (CIJ), la plus haute juridiction de l’ONU, se prononce lundi 19 mai sur un différend vieux de plusieurs décennies entre le Gabon et la Guinée équatoriale au sujet de trois îlots potentiellement riches en pétrole. Les deux nations voisines d’Afrique de l’Ouest se disputent Mbanié, une île d’une trentaine d’hectares (0,3 km2), et deux îlots de faible altitude, Cocotiers et Conga, à une dizaine de kilomètres de la terre équato-guinéenne la plus proche et à une vingtaine de kilomètres des côtés du Gabon…En 1900, la France et l’Espagne, alors puissances coloniales, avaient signé à Paris un traité établissant les frontières entre les deux pays. Mais le Gabon soutient qu’un traité ultérieur signé en 1974, la convention de Bata, lui confère la souveraineté sur les îles. Marie-Madeleine Mborantsuo, présidente honoraire de la Cour constitutionnelle du Gabon, a revendiqué la validité de la convention de Bata qui, selon elle, « a résolu l’ensemble des questions de fond » concernant les frontières. La Guinée équatoriale affirme de son côté que le Gabon occupe illégalement les îlots depuis qu’il les a envahis en 1972, et conteste la validité de la convention de Bata…Les deux pays ont demandé à la CIJ de décider quels textes juridiques sont valides, et non de dire quelle nation détient la souveraineté sur ces îles. Le Monde avec AFP