Revue de presse du 19 mai 2023

Guerre au Soudan : l’ONU dénonce des violations « flagrantes » de l’accord humanitaire
Les belligérants au Soudan ne respectent pas leur engagement de permettre l’aide humanitaire d’accéder à la population civile durement éprouvée, a déploré jeudi 18 mai le responsable de l’ONU pour les affaires humanitaires, Martin Griffiths, lors d’un entretien à l’AFP. Depuis Genève, M. Griffiths a salué l’accord conclu le 12 mai entre les généraux rivaux, qui vise à créer des couloirs afin d’évacuer des civils des zones de combat et d’acheminer de l’aide humanitaire. « Il y a cependant des violations importantes et flagrantes de cette déclaration qui ont eu lieu depuis sa signature », souligne-t-il. Ainsi, l’entrepôt de Médecins sans frontières (MSF) a été pillé mardi, a annoncé mercredi cette ONG. Il s’agit d’un exemple parmi « de nombreux » autres, selon M. Griffiths : « Bien entendu, nous recensons ces incidents et nous en parlerons aux deux parties. » Le Monde

Conflit au Soudan: à el-Geneina, la situation des civils demeure extrêmement précaire
En fin de semaine dernière, les hommes des FSR du général Daglo, dit Hemedti, ont attaqué la capitale provinciale du Darfour occidental, au Soudan, abandonnée par le faible contingent militaire qui s’y trouvait. Au moins 280 personnes ont été tuées en quelques jours selon le syndicat des médecins soudanais. Un bilan qui continue de s’alourdir. Si les violences ont baissé en intensité depuis lundi, le calme est loin d’être revenu à el-Geneina. Des snipers ouvrent sporadiquement le feu, et des obus sont tirés du quartier général des FSR vers le centre et les zones sud de la ville, ce qui rend très compliquée la collecte des corps que tente d’opérer la société civile locale. Dans le même temps, les miliciens se livrent au pillage des résidences, et des milliers de déplacés arrivés en ville cherchent abris et subsistance. RFI

En Tunisie, des journalistes manifestent pour la liberté de la presse
Des journalistes tunisiens ont manifesté, jeudi, pour dénoncer la politique « répressive » du pouvoir. Ce dernier instrumentalise la justice, selon eux, pour intimider et soumettre les médias. À l’appel du Syndicat national des journalistes tunisiens, les manifestants ont aussi protesté contre la condamnation en appel à cinq ans de prison d’un journaliste de la radio privée Mosaïque FM, Khalifa Guesmi, pour avoir divulgué des informations sur les services de sécurité. Kaïs Saïed a reçu des dignitaires juifs, musulmans et chrétiens. Le président tunisien les a reçus au Palais de Carthage, neuf jours après la fusillade mortelle survenue sur l’île de Djerba. Elle s’était produite aux abords d’une synagogue, faisant cinq victimes. Quatre suspects ont été arrêtés jeudi dans le cadre de l’enquête. Jusqu’ici, Kaïs Saïed refuse de considérer cet acte comme terroriste ou antisémite. Il a voulu se montrer rassurant envers les trois communautés, et notamment la communauté juive endeuillée après la mort de deux fidèles le 9 mai. France24

Guinée: la presse dénonce les restrictions d’accès à internet durant les manifestations
En Guinée, la presse et les blogueurs sont vent debout contre la censure. Ces derniers jours, les accès aux réseaux sociaux et aux services de messagerie sont très limités. Et plusieurs sites d’information guinéens n’étaient pas consultables. Ces restrictions sur internet ont notamment eu lieu mercredi dernier, journée de manifestation à l’appel des Forces vives, composées d’organisations de la société civile et de partis d’opposition. « Une forte probabilité de restriction de l’internet pour contenir les manifestations ». C’est l’accusation de l’Association des blogueurs de Guinée lancée au gouvernement après avoir constaté de grandes difficultés d’accès aux réseaux sociaux le jour de la mobilisation des Forces vives. RFI

Tchad: 11 personnes tuées par des voleurs de bétail
Au moins 11 villageois ont été tués mercredi dans une attaque de voleurs de bétail dans le sud du Tchad, a annoncé jeudi l’armée, affirmant avoir tué 7 assaillants. Dans une déclaration à la presse, le ministre de la Défense, Daoud Yaya Ibrahim a précisé que des bandits armés, voleurs de bétail, ont attaqué le village de Mankade dans la sous-préfecture de Laramanaye, tuant 11 villageois avant d’emporter des bœufs. Les forces de l’ordre ont poursuivi les assaillants, tuant 7 et arrêtant plusieurs d’entre eux, a-t-il ajouté. De son côté, le sous-préfet de Laramanaye, Djimet Blama Souck, a assuré que les bandits ont tué 12 villageois dont des femmes et des enfants. Cette attaque survient après un raid similaire mené par des voleurs de bétail tchadiens qui ont tué au moins 17 villageois dans un village de la province du Logone-Oriental frontalière avec la République Centrafricaine Sahel-Intelligence

« La prison au Tchad, c’est presque l’enfer »
Le journaliste Service Ngardjelai a été arrêté lors des manifestations du 20 octobre dernier. Désormais libre, il revient, au micro de la DW, sur sa vie en prison. Au Tchad, le journaliste Service Ngardjelai affirme avoir été frappé et torturé au cours de sa détention dans le bagne de Koro Toro, situé à 600 kilomètres au nord de N’Djamena. Travaillant pour une télévision privée, il a été libéré dimanche dernier (14 mai) alors qu’il avait, dit-il, bénéficié d’une ordonnance de non-lieu depuis décembre 2022. Service Ngardjelai avait été arrêté lors des manifestations du 20 octobre dernier, sans explication officielle. Celui qui compte raconter prochainement dans un livre ce qu’il a vécu durant sept mois en prison est encore affaibli et sous le choc. DW

La violence sexuelle contre les filles et les femmes atteint des niveaux alarmants dans l’est de la RDC
Le Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF) a appelé jeudi à une intensification urgente et significative des interventions et du financement pour répondre au nombre croissant de cas de violence sexuelle signalés contre des enfants et des femmes dans la province du Nord-Kivu, dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC). Les signalements de violences basées sur le genre (VBG) contre les filles et les femmes au Nord-Kivu ont augmenté de 37% au cours des trois premiers mois de 2023 par rapport à la même période il y a un an, selon le groupe de coordination VBG de la province, a précisé l’agence onusienne dans un communiqué de presse. Plus de 38.000 cas de violences basées sur le genre ont été signalés pour toute l’année 2022 dans le seul Nord-Kivu. Dans la plupart des cas, les survivantes ont déclaré avoir été attaquées par des hommes armés et des hommes déplacés à l’intérieur et autour des camps. ONU Info

RDC: le Comité laïc de coordination critique le processus électoral en cours
L’organisation des laïcs catholiques qui était en première ligne dans les manifestations politiques de 2018, revient à la charge cette année encore et promet de nouvelles manifestations afin, dit-elle « de faire entendre l’exigence du peuple souverain lors de la tenue des élections ». Au cours d’une conférence de presse jeudi à Kinshasa, le CLC a énuméré ce qu’il considère comme anomalies à corriger rapidement. Le CLC accuse par exemple le gouvernement de s’être transformé en plateforme électorale au profit de Félix Tshisekedi. Il fait allusion au regroupement politique Union sacrée qui est dirigé par les animateurs de principales institutions du pays. RFI

Un médecin australien libéré 7 ans après son enlèvement au Burkina Faso
Kenneth Elliott et son épouse avaient été enlevés par des jihadistes liés à Al-Qaïda en janvier 2016. Sa femme Jocelyn avait été libérée le mois suivant. Un médecin australien de 88 ans, Kenneth Elliott, a été libéré sept ans après son enlèvement par des jihadistes au Burkina Faso, a annoncé vendredi le gouvernement australien. M. Elliott et son épouse avaient été enlevés par des jihadistes liés à Al-Qaïda en janvier 2016. Sa femme Jocelyn avait été libérée le mois suivant. Le chirurgien est rentré en Australie jeudi soir, a déclaré à la presse la ministre australienne des Affaires étrangères, Penny Wong. « Le Dr Elliott est sain et sauf et a retrouvé sa femme Jocelyn et leurs enfants », a déclaré Mme Wong. VOA

En Ouganda, le « Mouvement MK » prépare la candidature du fils du président Yoweri Museveni
L’élection présidentielle en Ouganda n’est pas prévue avant 2026, mais déjà les partisans du général Muhoozi Kainerugaba, fils de l’inamovible chef de l’Etat, Yoweri Museveni, multiplient les meetings. Après Kabale (sud), Masindi (centre) ou encore Bundibugyo (ouest), c’est dans la ville de Fort Portal (ouest) que le « Mouvement MK » a inauguré, dimanche 14 mai, son dernier comité régional. « Nous tâtons le terrain », explique Balaam Barugahara Ateenyi, nommé vice-président du groupe pour l’ouest du pays. Soutien de longue date du National Resistance Movement (NRM), le parti présidentiel, l’homme d’affaires a longtemps participé à l’organisation des réunions publiques du chef de l’Etat, invitant à s’y produire les chanteurs populaires avec lesquels son entreprise travaille. Désormais, c’est pour le « premier fils » qu’il mobilise ses équipements et contacts dans le monde musical. Le Monde

Malawi: raids policiers contre des réfugiés des Grands Lacs
Des centaines de Rwandais, Burundais et Congolais, dont certains tenaient des commerces illégaux, ont été arrêtés à Lilongwe après avoir refusé de retourner dans un camp de réfugiés, a-t-on appris jeudi auprès des autorités du Malawi. Le ministère de la Sécurité intérieure a précisé que 408 réfugiés et demandeurs d’asile, y compris des enfants, ont été interpelés dans le cadre d’une opération policière lancée mercredi au petit matin dans plusieurs townships de la capitale. Ces arrestations interviennent deux mois après un ultimatum lancé par le gouvernement pour que ces réfugiés retournent au camp surpeuplé de Dzaleka, à quelque 40 km de Lilongwe. « Le délai accordé avait expiré », a déclaré à l’AFP le porte-parole du ministère, Patrick Botha. « Nous avions indiqué que si ces personnes ne se déplaçaient pas, la police serait appelée à intervenir pour les y obliger ». La plupart des réfugiés et des demandeurs d’asile au Malawi viennent de la République démocratique du Congo (RDC), troublée par des conflits et violences, ainsi que du Rwanda et du Burundi. VOA

La Russie confirme la venue d’une délégation africaine à Moscou
La Russie annonce que des dirigeants africains se rendront à Moscou le mois prochain ou début juillet dans le cadre d’une initiative de paix pour le conflit ukrainien annoncée par le président sud-africain Cyril Ramaphosa. La mission africaine menée par six dirigeants africains pour discuter d’un règlement du conflit en Ukraine se rendra en Russie en juin ou juillet, a annoncé jeudi le chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov. M. Ramaphosa a déclaré mardi que le président russe Vladimir Poutine et le président ukrainien Volodymyr Zelensky avaient tous deux accepté de recevoir la mission de six membres, qui se rendra à Moscou et à Kiev. … Les autres membres de la délégation dévoilée par M. Ramaphosa sont les présidents de la République du Congo, de l’Égypte, du Sénégal, de l’Afrique du Sud et de la Zambie. AfricaNews/AFP

Prolifération des armes légères : les Nations unies et l’Afrique en conclave
Les Nations unies et des Etats africains se sont réunis pendant trois jours à Nairobi, au Kenya, pour discuter des moyens de contrôler la prolifération des armes légères et de petit calibre dans la région. Débuté le 16 mai, l’événement a réuni des responsables du Bureau des affaires de désarmement des Nations unies (Unoda) ainsi que les quinze Etats membres du Centre régional sur les armes légères pour la région des Grands Lacs, la Corne de l’Afrique et les Etats limitrophes (Recsa). Il a eu pour but d’examiner les moyens de prévenir le détournement des armes légères et de petit calibre pour des activités illégales et de contribuer ainsi à la mise en œuvre de l’initiative « Faire taire les armes » de l’Union africaine. Adiac-Congo