Revue de Presse du 19 mai 2021

« New Deal », DTS, dettes et vaccins… Ce qu’il faut retenir du sommet sur le financement des économies africaines
Aux cotés de leur homologue français, 21 chefs d’État et de gouvernement africains avaient fait le déplacement pour ce sommet, ainsi que plusieurs responsables d’organisations continentales (Union africaine, BAD…) et internationales (Union européenne, FMI…). Objectif : répondre au choc économique sans précédent que représente la pandémie de Covid-19 et mettre en place un vaste plan de relance pour le continent, une sorte de « New Deal » africain comme l’ont qualifié les participants. … Touchée de plein fouet sur le plan économique et social par la pandémie de Covid-19, l’Afrique a connu une récession en 2020 après un quart de siècle de croissance continue. Selon le Fonds monétaire international (FMI), jusqu’à 285 milliards de dollars de financements supplémentaires sur la période 2021-2025 seraient nécessaires aux pays africains pour renforcer leur réponse à la pandémie. Pour relever cet immense défi financier, un outil a été au cœur des débats au Grand Palais éphémère, installé sur le Champ de Mars : les droits de tirages spéciaux (DTS) du FMI, qui permettent de fournir des devises aux pays qui en ont besoin sans créer de dette supplémentaire. Le principe d’une émission globale de 650 milliards de dollars de DTS par le FMI – acté avant ce sommet, notamment grâce à l’aval des États-Unis, en mars dernier – a été confirmé. Jeune Afrique

Tchad: l’Union africaine conciliante avec la junte, mais pose ses conditions
Cinq jours après la publication de son rapport sur le Tchad, le Conseil de paix et sécurité (CPS) de l’Union africaine n’a toujours pas communiqué le détail de ses décisions. Mais RFI a pu en prendre connaissance. Il n’y aura pas de sanctions contre la junte militaire tchadienne, mais une volonté affirmée d’accompagner le processus de transition. Après avoir tergiversé pendant quatre semaines, le Conseil de paix et sécurité de l’Union africaine s’est séparé, vendredi 14 mai, sur une position très conciliante pour le nouveau pouvoir. La mission d’enquête de l’Union africaine préconisait pourtant, dans son rapport, d’exercer « des pressions » pour qu’on arrive, comme au Mali, à une transition conduite par un président civil et un vice-président issu de l’armée. … L’Union africaine va donc nommer rapidement un envoyé spécial qui sera chargé notamment d’« aider le Tchad à rétablir l’ordre constitutionnel ». Cela passe par l’organisation d’un dialogue national inclusif, qui doit aboutir à une charte de transition « amendée », la réconciliation nationale et une nouvelle Constitution pour le pays. Avec en point de mire l’organisation « d’élections libres, justes et crédibles » au bout d’une seule période de 18 mois, selon nos sources. RFI

Tchad: l’appel à manifester de l’opposition contrarié par un important dispositif militaire
La coordination citoyenne Wakit Tama appelait, ce mercredi 19 mai, à de nouvelles marches pour exiger la démission du Conseil militaire de transition et dénoncer ce qu’ils appellent « l’ingérence négative de la France ». Des manifestations interdites par les autorités, qui ont mis en place un dispositif militaire pour le moins dissuasif. Les habitants de Ndjamena se sont réveillés ce mercredi matin dans une ville totalement quadrillée par les forces de l’ordre. Et comme c’est le cas depuis la prise du pouvoir par le CMT, ce sont ceux qu’on appelle les « bérets rouges », c’est-à-dire des Forces spécialisées dans la guerre plutôt que le maintien de l’ordre qui ont été déployées dans la capitale, surtout dans le 6e, le 7e et le 9e arrondissement qui sont considérés comme des bastions de l’opposition. Des témoins parlent de dizaines de Toyota militaires lourdement armées et stationnées aux principaux carrefours et ronds-points, alors que d’autres patrouillaient dès l’aube jusque dans les petites rues de Ndjamena. La société civile accuse aussi ces soldats de s’être introduits dans certaines concessions où ils auraient malmenés et arrêtés au moins quatre personnes. RFI

Des propos du président rwandais suscitent l’indignation en RDC
Des propos du président rwandais Paul Kagame niant les crimes commis par des armées étrangères il y a plus de vingt ans en République démocratique du Congo suscitaient mardi 18 mai de vives réactions dans le pays, où beaucoup y ont vu du « négationnisme ». Dans une interview accordée lundi aux médias français RFI et France 24, M. Kagame a affirmé que dans l’est de la RDC, « il n’y a pas eu de crime, absolument pas (…) ». Plus grand pays d’Afrique subsaharienne, la RDC a connu deux guerres entre 1996-1997 et 1998-2003, particulièrement meurtrières et qui ont déstabilisé en profondeur la région frontalière des Kivus. Le pays a frôlé l’éclatement au cours de ces conflits impliquant de nombreuses milices et les armées de plusieurs pays de la région, en particulier le Rwanda et l’Ouganda. Contacté par l’AFP, le porte-parole du gouvernement congolais, Patrick Muyaya, n’a pas réagi immédiatement. La prise de position de M. Kagame « n’est ni plus ni moins que du négationnisme des crimes commis en RDC », a déclaré à l’AFP le député Juvénal Munubo, rapporteur de la commission défense et sécurité à l’Assemblée. Le Monde avec AFP

Dans l’est de la RDC, le Sud-Kivu s’échauffe à son tour
Dans les Kivus déjà meurtris de l’est de la République démocratique du Congo (RDC), c’est un vieux foyer qui se rallume. Des affrontements opposent depuis un mois des groupes armés rivaux dans les Hauts plateaux de la province du Sud-Kivu, y exacerbant dangereusement les rancœurs communautaires. Depuis fin mars, la situation dans les montagnes des Hauts plateaux «s’est dégradée», constate pour l’AFP Pierre Boisselet, coordonnateur de l’organisation Kivu security tracker (KST), qui tient un «baromètre sécuritaire» des incidents violents dans tout l’est congolais. «Pour le territoire d’Uvira, avril 2021 a été le deuxième mois le plus actif en termes d’affrontements depuis mi-2017», avec au moins 15 confrontations, observe M. Boisselet. AFP

RDC: un deuxième imam assassiné à Beni en l’espace d’un mois
En dépit de l’entrée en vigueur l’état de siège depuis deux semaines dans les provinces du Nord-Kivu et de l’Ituri, un autre imam engagé contre le radicalisme de l’islam a été assassiné dans le territoire de Béni mardi 18 mai. Djamal Moussa qui est également président de la société civile de la localité de Mavivi a été abattu à son domicile. C’est le deuxième imam tué en ce mois de mai dans le seul territoire de Beni. Selon Donat Kibwana, l’administrateur du territoire de Beni, c’est en revenant de la traditionnelle prière vespérale que Djamal Moussa a été criblé de balles par un homme armé non identifié. Il a visé sa tête avant de s’éclipser dans la nature. À une dizaine de kilomètres du centre ville de Beni, à Mavivi, l’imam était influent et écouté dans sa petite communauté. À de nombreuses reprises, se rappelle -t-on, il alertait les médias et les autorités sur le mouvement et les exactions des ADF dans la région. RFI

Plus de 50 migrants disparus dans le naufrage d’un bateau parti de Libye
Plus de 50 personnes sont portées disparues après le naufrage de leur bateau parti de Libye pour rejoindre clandestinement l’Europe, a annoncé mardi 18 mai le ministère de la défense tunisien, faisant état d’une trentaine de survivants. Environ 90 migrants se trouvaient à bord de l’embarcation, selon les premiers éléments d’information, a précisé le porte-parole du ministère, Mohamed Zikri, ajoutant que les rescapés avaient été recueillis sur la plate-forme pétrolière offshore Miskar, dans le sud de la Tunisie. Les autorités tunisiennes s’efforcent de rapatrier les 33 survivants, en majorité originaires du Bangladesh, vers le port tunisien de Zarzis (Sud-Est), non loin de la frontière libyenne. Un porte-parole régional de l’Organisation internationale des migrations (OIM), Flavio Di Giacomo, a affirmé qu’ils avaient pris la mer dimanche du port libyen de Zouara, à 150 km de Zarzis. Le Monde avec AFP

Comprendre la crise migratoire « sans précédent » à Ceuta
Une « grave crise pour l’Espagne et pour l’Europe ». C’est ainsi que le premier ministre espagnol, Pedro Sanchez, a qualifié l’arrivée de plus de 8 000 migrants, dont environ 2 700 mineurs, dans l’enclave espagnole de Ceuta, au nord du Maroc, entre lundi 17 et mardi 18 mai. Une situation sans précédent pour ce territoire pourtant habitué à la pression migratoire. Pour répondre à ces arrivées massives par la terre mais aussi par la mer, le gouvernement espagnol a déployé l’armée, mardi, pour surveiller la frontière avec le royaume chérifien. Accusé d’avoir relâché son contrôle de la frontière, le Maroc a, lui aussi, renforcé son dispositif de surveillance dans la journée de mardi. Ceuta est au cœur des problématiques migratoires entre le Maroc et l’Espagne depuis des décennies. Cette nouvelle crise témoigne, cependant, du bras fer diplomatique entamé par les deux voisins depuis plusieurs semaines. Le Monde

Niger: les forces de sécurité accompagneront les déplacés qui veulent retourner chez eux
Au sud-ouest du Niger, la ville de Tillabéri accueille depuis plus de 11 000 déplacés, qui ont été chassés de leurs villages par des groupes armés. Mardi, le ministre de l’Intérieur leur a rendu visite. Alkasha Alhada leur a promis qu’ils pourraient rentrer chez eux très vite pour cultiver leurs champs, grâce à la protection des forces de sécurité. Les pluies approchent et, avec elles, l’heure des semis dans la région d’Anzourou. Le ministre Alkasha Alhada a promis aux milliers de déplacés, majoritairement des femmes, accueillies avec leurs enfants à Tillabéri, qu’elles seraient escortées par les forces de sécurité pour rentrer chez elles. Et pour cultiver leurs champs, en toute sécurité. « Elles vont être accompagnées des forces de défense et de sécurité pour les y amener et repartir, mais pas seulement : les forces vont rester sur place pour assurer leur sécurité. » RFI

L’ONU insiste sur le rôle crucial de la Force conjointe du G5 Sahel pour lutter contre le terrorisme
La Force conjointe, qui « continue de renforcer ses capacités opérationnelles », demeure « un élément essentiel des réponses sécuritaires pour lutter contre les groupes armés extrémistes dans la région, ainsi que d’autres problèmes transfrontaliers, notamment le trafic de personnes, de marchandises illicites, d’armes et de drogues », a déclaré M. Lacroix devant les membres du Conseil, lors d’une réunion à laquelle participaient aussi le chef de la diplomatie du Tchad, Oumar Ibn Daoud, et le Commandant de la Force conjointe, le général Oumarou Namata. Le chef des opérations de paix a souligné que la Mission des Nations Unies au Mali (MINUSMA) continuait de fournir un appui logistique aux sept bataillons opérant sous le commandement de la Force conjointe. « Toutes les demandes de la Force conjointe concernant les lubrifiants essence-huile et l’évacuation des blessés ont jusqu’à présent été honorées. Le soutien opérationnel et logistique réactif de la MINUSMA à la Force conjointe est resté essentiel aux opérations de la Force, en particulier dans le secteur Centre », a-t-il noté. Selon lui, à l’avenir, le renforcement de la composante police de la Force conjointe constituerait une étape importante non seulement vers l’amélioration de la surveillance des opérations militaires, mais aussi « pour les relier au renforcement de l’État, à l’appui au secteur de la justice et à la réforme pénitentiaire, ainsi qu’aux efforts déployés dans le cadre du respect des droits de l’homme ». ONU Info

Mali: poursuite des consultations en vue de la formation du futur gouvernement
Le Premier ministre malien Moctar Ouane, reconduit dans ses fonctions, a poursuivi, mardi 18 mai, les consultations en vue de la formation du futur gouvernement. Une délégation de l’ancienne majorité et de la société civile ont été reçues. Le M5-RFP, mouvement politique qui a participé à la chute de l’ancien président IBK et qui est très critique vis-à-vis de la transition, est allé en rang dispersé. Ainsi, l’Union pour la République et la démocratie (URD), principal parti du M5, a annoncé au Premier ministre sa ferme volonté de l’accompagner dans la formation de la nouvelle équipe. RFI

Mali : jusqu’où ira Choguel Maïga, figure centrale de l’opposition ?
Figure controversée, ancien ministre devenu le fer de lance de l’opposition aux autorités de la transition après avoir combattu Ibrahim Boubacar Keïta, Choguel Maïga, l’un des leaders du M5-RFP, ne laisse personne indifférent. Portrait d’un trublion devenu l’un des acteurs centraux de la scène politique malienne. Toujours paré d’un large boubou, son kufi sur la tête, Choguel Kokalla Maïga a le sourire rare, ces derniers mois. S’il apparaît régulièrement sur les estrades, dans les manifestations ou devant les caméras de télévision, c’est toujours avec la mine grave et, dans le regard, une forme de colère rentrée, une sorte de défiance, même. Posture de circonstance ou trait de caractère ? « En public, il est froid, et très méfiant vis-à-vis de ses interlocuteurs, reconnaît l’un de ses proches. C’est une réserve qu’il a sans doute développée au cours de ses années passées en ex-URSS. » À 19 ans, celui qui est aujourd’hui une figure incontournable de l’opposition malienne avait en effet pris le chemin de la Biélorussie d’abord, puis de Moscou. Dix ans d’une « aventure russe » pour l’étudiant malien, dont il ressortira ingénieur, diplômé de l’Institut des télécommunications de Moscou. Jeune Afrique

Les gouverneurs du Sud du Nigeria appellent à un dialogue national sur l’insécurité
Au Nigeria, la situation sécuritaire dans la région du Sud-Est inquiète les autorités. Le président Muhammadu Buhari a approuvé de nouvelles mesures sécuritaires. Les autorités fédérales refusent de donner les détails sur ces nouvelles mesures de sécurité, affirmant tout simplement qu’il avait été décidé de ne plus publier les décisions pour lutter contre l’insécurité dans le pays. Mais la société civile ne l’entend pas de cette oreille et dénonce le choix de limiter ces nouvelles initiatives à seulement deux régions alors que le pays entier fait face à une insécurité croissante. Hamza Lawal, activiste et fondateur de l’ONG qui lutte contre la corruption Follow the Money, souligne que « c’est ainsi que le président commet des erreurs chaque fois ». « Je pense qu’on a besoin d’une initiative nationale pas juste pour une région », soutient-il. … Les gouverneurs de ces deux régions, 17 au total, se sont réunis récemment à Asaba, la capitale de l’Etat du Delta, dans le sud pétrolifère, pour parler de la situation sécuritaire du pays. VOA

Les compagnies maritimes appellent à une coalition contre la piraterie dans le Golfe de Guinée
Une centaine de transporteurs et compagnies du secteur maritime international ont signé, mardi 18 mai, une déclaration appelant à créer une coalition pour mettre un terme à la piraterie dans le golfe de Guinée. Perpétrées essentiellement par des pirates nigérians, les attaques de navires pour enlever leurs équipages et les échanger contre des rançons y sont devenues très fréquentes ces dernières années. En 2020, 130 des 135 enlèvements de marins recensés dans le monde, soit plus de 95 %, ont eu lieu dans cette zone qui s’étend le long de 5 700 km de côtes en Afrique de l’Ouest, selon un récent rapport du Bureau maritime international. Ces dernières années, les pirates se sont professionnalisés et ont étendu leur présence dans le golfe de Guinée, attaquant désormais des navires en haute mer. Le Monde avec AFP

Première visite d’un président portugais en Guinée-Bissau depuis 31 ans
Marcelo Rebelo de Sousa est arrivé lundi dans la soirée à Bissau pour une visite officielle de 24 heures. Il est le premier président portugais, 31 ans après Mario Soares. De mémoire de Bissau-Guinéen jamais un chef de l’État n’a eu un accueil aussi populaire. La caravane de Marcelo Rebelo de Sousa a mis deux heures, lundi 17 mai, pour parcourir les huit kilomètres qui séparent l’aéroport et le centre-ville de Bissau. La plupart du temps sa voiture est restée bloquée par la foule, obligeant le président portugais à quitter le véhicule pour rencontrer la foule en liesse. « En premier lieu, nous remercions le président portugais pour cette visite. Une visite qui ouvre les porte vers l’Union Européenne, l’ONU et ouvre les portes aux investisseurs », se réjouit un Bissau-Guinéen. « Nous prions pour qu’il y ait davantage de visite de chefs d’État dans notre pays », renchérit une autre. La journée de mardi a été très studieuse pour le chef de l’État portugais, qui a reçu les leaders des partis politiques, dont celui PAIGC (Parti africain pour l’indépendance de la Guinée et du Cap-Vert), le parti qui a mené la guerre pour l’indépendance, obtenue en 1974. Il s’est également entretenu avec le président Umaro Sissoco Embalo. RFI

Côte d’Ivoire : pourquoi les avocats de Guillaume Soro refusent de participer au procès
Les défenseurs de l’ancien président de l’Assemblée nationale ont annoncé leur refus de participer au procès de Guillaume Soro et d’une vingtaine de ses proches. Celui-ci s’ouvre ce 19 mai à Abidjan. C’est un procès particulièrement attendu qui doit s’ouvrir ce 19 mai devant le tribunal criminel d’Abidjan. Celui de Guillaume Soro et d’une vingtaine de ses proches et de militants de Générations et peuples solidaires (GPS), qui devront répondre des charges d’ « atteinte à la sureté de l’État », de « complot » et de « diffusion de fausses informations ». Mais ce procès se tiendra en l’absence de Guillaume Soro, en exil depuis son retour avorté de décembre 2019, et de ses avocats. Selon nos informations, les défenseurs de l’ancien président de l’Assemblée nationale ont en effet fait savoir, par un courrier adressé au président et aux juges du tribunal, qu’ils ne « prêteront pas leur concours au simulacre de procès ». Jeune Afrique

Réouverture du ciel algérien : les familles préparent les retrouvailles
« C’était la première fois de ma vie que j’attends le communiqué d’un conseil des ministres. D’habitude, ça ne me disait rien du tout. » Ahmed, la cinquantaine, habitant la banlieue est d’Alger, électronicien dans une société publique, sourit à pleines dents, racontant cette fin de journée du dimanche 16 mai, quand les autorités ont annoncé, enfin, la réouverture partielle des frontières, fermées depuis mars 2020. Toute la journée de ce dimanche, les Algériens des deux côtés de la Méditerranée, en proie à un insoutenable ascenseur émotionnel, scrutaient réseaux sociaux et sites d’information pour traquer la moindre fuite, rumeur, indice, sur la possibilité de la réouverture des frontières. Le Point

Investissements, dettes: quelle est la réalité de la présence chinoise en Afrique?
Le Sommet de Paris sur le financement des économies africaines se tenait ce mardi 18 mai. Un grand rendez-vous international, centré sur l’épineuse question de la dette, auquel la Chine a participé, par visioconférence. Si l’on prête bien des appétits financiers à Pékin en Afrique, les investissements chinois sont pourtant en forte baisse, et le centre de gravité du service de la dette se déplace. Le service de la dette chinoise a explosé partout, s’élevant à 58% du total à Djibouti et en Angola, 46% en Guinée et 45% au Cameroun selon le China Africa Research Initiative. Le tout, sans possibilité de restructurer les échéances au Club de Paris, la négociation étant strictement bilatérale avec la Chine et pouvant prendre la forme de troc. On l’a vu en 2018 avec la tentative de mainmise sur le port de Mombasa, en échange d’une dette impayée de 2 milliards par le Kenya sur son projet de ligne de train TGV entre Mombasa et Nairobi. « Le centre de gravité du service de la dette chinoise en Afrique se déplace vers l’Afrique de l’Ouest », note par ailleurs Jacques Gravereau. Côte d’Ivoire, Sénégal, Mali et Niger empruntent en effet de plus en plus à la Chine. RFI