L’assemblée générale de l’ONU a élu jeudi 18 juin le Kenya face à Djibouti pour occuper un siège africain au Conseil de sécurité en 2021-2022, au lendemain d’un premier tour qui n’avait pas départagé les deux candidats. Nairobi a obtenu 129 votes (contre 113 au premier tour) et Djibouti 62 (contre 78 au premier tour). Sur les 193 membres des Nations unies, 191 ont déposé un bulletin valide dans l’urne. Une majorité des deux tiers, soit 128 votes, était nécessaire pour l’emporter. Le Kenya remplacera en janvier l’Afrique du Sud. Tranchant avec les années précédentes qui leur faisaient choisir un seul candidat pour assurer sa victoire, les pays africains n’avaient pas réussi cette année à s’entendre. Le Monde avec AFP
Le président élu, vêtu d’un costume noir, est entré dans le stade, entouré de sa garde présidentielle. « Devant Dieu le tout-Puissant, devant le peuple burundais, seul détenteur de la souveraineté nationale, moi Évariste Ndayishimiye, président de la République du Burundi, je jure fidélité à la Charte de l’Unité nationale, à la Constitution de la République du Burundi, et à la loi », a déclaré le chef de l’État en prêtant serment dans le stade Ingoma de Gitega, la capitale administrative du pays, précédé par les tambours du Burundi. Le stade était archicomble, rempli petit à petit depuis le matin par des milliers de Burundais. RFI
Al-Qaida au Maghreb islamique (AQMI) a reconnu dans une vidéo la mort de son chef, l’Algérien Abdelmalek Droukdel, annoncée par la France début juin, d’après le groupe américain Site, spécialisé dans la surveillance des organisations djihadistes. AQMI reconnaît sa mort dans une vidéo faisant son éloge funèbre et promettant de poursuivre le combat contre les forces françaises et autres en Afrique du Nord et au Sahel, a dit, jeudi 18 juin, la directrice de Site, Rita Katz, sur son compte Twitter. La France a annoncé début juin que ses forces spéciales avaient tué Droukdel dans le nord du Mali frontalier de l’Algérie. Les Etats-Unis ont assuré avoir fourni des renseignements et un soutien. Le Monde avec AFP
Le groupe État islamique en Afrique de l’Ouest (ISWAP), branche affiliée au groupe Etat Islamique, a fait scission avec Boko Haram en 2016, notamment parce que les attaques suicides ou les razzias lancées contre les civils majoritairement musulmans par son chef historique, Abubakar Shekau, étaient jugées trop cruelles. ISWAP a au contraire recherché depuis lors le soutien des populations locales, attaquant des positions militaires – des centaines de soldats nigérians ont été massacrés en quatre ans – ou kidnappant des humanitaires travaillant pour des organisations internationales. Mais avec les dernières attaques, plusieurs observateurs estiment aujourd’hui qu’ISWAP pourrait être en train d’opérer un revirement majeur dans sa doctrine idéologique. AFP
La justice mozambicaine a condamné jeudi quatre policiers à plus de vingt ans de prison chacun pour l’assassinat d’un observateur électoral, une affaire qui avait fait grand bruit dans le pays quelques jours avant les élections générales de 2019. Leur procès était inédit au Mozambique où, depuis 2015, plusieurs opposants ou militants de défense des libertés ont été tués, enlevés ou torturés. A chaque fois, les soupçons se sont portés sur les forces de sécurité ou des officines proches du pouvoir. Faute de preuves, la plupart de ces affaires ont été enterrées. Mais l’an dernier, des policiers qui ont assassiné un observateur électoral ont été pris la main dans le sac. AFP
Arrivée la veille, la délégation notamment composée du président de la Commission de la Cédéao et des ministres des Affaires étrangères du de la Côte d’Ivoire, du Nigeria et du Niger, ont commencé par rencontrer des acteurs de la crise. Parmi eux les opposants réunis au sein du « M5 RFP » (Mouvement du 5 juin-Rassemblement des Forces patriotiques). Tous les acteurs de la crise malienne saluent l’arrivée de la délégation de la Cédéao à ce moment critique. Les hôtes du Mali ont souhaité le report du grand rassemblement de ce vendredi annoncé par les mouvements et partis politiques de l’opposition. Réponse d’un des responsables de cette opposition, Dr Choguel Maïga : « il sera pratiquement impossible d’annuler cette marche, sous réserve d’un avis contraire du comité stratégique du M5. Deuxièmement, en ce qui concerne le dialogue, nous ne l’avons jamais refusé. Mais il y a dialogue et dialogue. » RFI
Arrêtés en mars dernier alors qu’ils prenaient part à une manifestation dans le cadre de l’affaire de corruption présumée au ministère de la défense, les trois acteurs de la société civile sont incarcérés dans différentes prisons du pays. Halidou Mounkaila, Maikoul Zodi et Moudi Moussa sont à leur 3e mois de détention dans les prisons de Daykaina, Ouallam et Kollo. Toutes les demandes de mise en liberté provisoire introduites auprès du juge par leurs avocats ont été rejetées. Dans une déclaration publique demandant leur libération, parents et amis déplorent « des restrictions fantaisistes » imposées par le juge en charge de leurs dossiers. VOA
Plusieurs opposants ont été arrêtés par la police lors des distributions à travers le pays, parmi les plus touchés en Afrique par le coronavirus. Au marché New-Deido de Douala, dans la capitale économique du Cameroun, ils sont une dizaine à se précipiter vers une jeune femme qui distribue des masques et des flacons de gel hydroalcoolique. Robe en pagne et foulard négligemment noué sur la tête, un quinquagénaire tend les mains : « Ne m’oubliez pas. Je veux aussi me protéger contre le coronavirus », crie-t-il. « J’ai juste besoin d’un gel », supplie son voisin en n’hésitant pas à bousculer pour se rapprocher de Rochelle Kouakoh, la distributrice. Le Monde
Vital Kamerhe, directeur de cabinet de la présidence, est poursuivi dans une enquête pour corruption. Récit d’une folle affaire politico-judiciaire qui met le Congo en émoi. Avec cinq points d’avance, le club du Tout-Puissant Mazembe faisait une nouvelle fois la course en tête quand l’épidémie de coronavirus a définitivement interrompu le championnat congolais. Mais depuis des semaines, la télévision nationale retransmet un procès qui surpasse en audience n’importe quel match de football. A la barre, Vital Kamerhe, directeur de cabinet du chef de l’Etat, qu’on appelle le «président bis». L’homme politique est poursuivi pour détournement et blanchiment de 50 millions de dollars d’argent public (soit près de 45 millions d’euros). Libération
Depuis le mois d’avril dernier, les habitants du territoire d’Aru, situé à la frontière entre la RDC et le Soudan du Sud, subissent des incursions répétées des soldats de l’armée populaire de libération du Soudan (APLS ). Les habitants réclament un renforcement du contrôle militaire de la frontière. Ils affirment que ces incursions s’accompagnent souvent de viols et pillages, provoquant la fuite des populations. DW
C’est un tout petit pas vers la paix franchi par la Somalie et le Somaliland, un territoire qui a fait sécession en 1991 sans être reconnu par la communauté internationale. Le compromis signé comprend cinq points : un code de conduite, un engagement à construire la confiance ou encore la promesse d’appliquer de précédents accords sur les investissements et l’aide humanitaire. Plusieurs sous-comités ont été désignés, notamment sur la sécurité et l’espace aérien. Ils se réuniront de nouveau à Djibouti dans quinze jours, avant un sommet ministériel dans un mois et demi. Sceptique, le chercheur Rashid Abdi décrit des négociations sans nouvelles idées ni percée significatives. Il prédit que sans imagination, cette énième tentative échouera. RFI
Pour la première fois depuis qu’elle a décidé de soutenir financièrement l’Érythrée, l’Union européenne a reculé timidement lundi. Le financement de construction de routes employant des conscrits du service militaire obligatoire avait provoqué une vive polémique à Bruxelles, et avait valu une plainte en justice d’un collectif de la diaspora. Sous pression des ONG, de députés et d’associations de la diaspora, la direction du Développement de la coopération de la Commission européenne a fait le point sur l’aide apportée à l’Érythrée pour des projets de développement controversés, marquant une inflexion de l’engagement européen dans le pays. RFI
Déjà affectée par la pandémie de Covid-19 et par des pluies diluviennes, l’Afrique de l’Est s’attend dans les semaines à venir à une troisième vague de criquets du désert, qui continuent de menacer sa sécurité alimentaire malgré l’épandage de pesticides. Arrivé du Yémen fin 2019, cet insecte d’à peine deux grammes, qui s’est reproduit exponentiellement grâce à des conditions climatiques favorables, se regroupe en nuées pouvant atteindre des milliards d’individus qui dévorent la végétation sur leur passage. « Des dizaines de milliers d’hectares de champs et de pâturages ont déjà été endommagés à travers la Corne de l’Afrique et l’Afrique de l’Est », estimait l’International Rescue Committee dans un rapport du 3 juin. Le Monde avec AFP