ONU : Les Etats-Unis renforcent leur soutien humanitaire avec une aide de 200 millions de dollars au Soudan
Les Etats-Unis ont récemment annoncé une aide humanitaire supplémentaire de plus de 200 millions de dollars pour les civils touchés par la guerre au Soudan, en particulier pour les réfugiés ayant fui vers les pays voisins. Linda Thomas-Greenfield, ambassadrice américaine auprès de l’ONU, a souligné l’urgence de cette crise humanitaire, affirmant que davantage doit être fait pour aider la population soudanaise. Elle a précisé que cette nouvelle aide s’élève à 203 millions de dollars et vise à soutenir les personnes affectées par le conflit au Soudan, ainsi qu’au Tchad, en Egypte et au Soudan du Sud. Cette contribution s’ajoute aux près de 500 millions de dollars déjà débloqués depuis le début de l’année. Depuis avril 2023, le Soudan est le théâtre d’une guerre violente opposant l’armée dirigée par le général Abdel Fattah al-Burhane et les paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR) sous le commandement de son ex-adjoint devenu rival, le général Mohamed Hamdane Daglo. Ce conflit a causé de nombreuses pertes humaines et a entraîné le déplacement de plus de 10 millions de personnes, dont plus de deux millions ont trouvé refuge dans les pays voisins selon l’ONU. Sahel Intelligence
Burkina Faso: nouvelle attaque à Djibo avec de lourds dégâts matériels
Nouvelle attaque contre la ville de Djibo dans la province du Soum au Burkina Faso. Elle s’est déroulée au petit matin du mercredi 17 juillet. Des hommes armés s’en sont pris à plusieurs sites importants de la ville. « Le bureau de Médecin sans frontières a été la cible de tirs répétitifs pendant une attaque de la ville de Djibo », indique l’organisation dans un communiqué sur leur compte X. « Le bâtiment porte des impacts de balles visibles, des structures médicales du ministère de la Santé soutenus par MSF et un site de distribution d’eau ont été vandalisés », ajoute l’ONG précisant que ses équipes et les patients sont « sains et saufs ». Selon nos informations, c’est aux environs de 5h que l’assaut a été lancé contre la ville. Venu en grand nombre, selon des habitants, les assaillants ont attaqué plusieurs sites. La société nationale de gestion des stocks de sécurité, chargée de gérer les aides alimentaires et approvisionner les zones déficitaires, n’a pas été épargnée. Le magasin a été pillé et incendié…L’ONG Médecin sans frontières (MSF) condamne ces violences et appelle au respect de la protection des civils et au maintien de l’espace humanitaire. Malgré des dégâts matériels importants, aucune perte en vie humaine n’est à déplorer. Depuis plusieurs mois, cette ville, difficilement accessible par la route depuis 2022, fait l’objet de harcèlement de la part des groupes armés terroristes. RFI
La Guinée nie les arrestations d’opposants et demande des enquêtes sur leur « enlèvement »
Le procureur général de Guinée a nié mercredi l’arrestation de deux militants opposés à la junte au pouvoir et a demandé que des enquêtes soient menées sur leur disparition, qui a suscité un tollé international. Oumar Sylla, plus connu sous le nom de Foniké Menguè, et Mamadou Billo Bah – deux responsables d’un mouvement citoyen réclamant le retour des civils au pouvoir – ont été arrêtés le 9 juillet, selon leur collectif. Le bureau du procureur général de Guinée a publié mercredi un communiqué reconnaissant des « informations persistantes faisant état (..) d’enlèvements », y compris ceux des deux hommes, tout en affirmant qu' »aucun organe d’enquête n’a procédé à aucune interpellation ou arrestation de qui que ce soit ». « Aucun établissement pénitentiaire du pays ne détient ces personnes faisant objet d’enlèvement », a-t-il ajouté en demandant aux parquets de la capitale Conakry « d’ouvrir des enquêtes minutieuses et complètes » sur ces disparitions. Leur arrestation présumée serait la dernière en date d’une longue série en cours depuis que le colonel Mamadi Doumbouya, aujourd’hui investi président et promu général, a pris le pouvoir par la force en septembre 2021. Les avocats de Guinée ont entamé mardi une grève de deux semaines pour dénoncer ce qu’ils considèrent comme des « arrestations arbitraires ». Le Front national pour la défense de la Constitution (FNDC), le mouvement pro-démocratique de MM. Sylla et Bah, a qualifié leur disparition de « kidnapping ». Ils ont été arrêtés mardi soir au domicile d’Oumar Sylla par des gendarmes et des soldats d’unités d’élite, selon le FNDC. Ils ont été brutalisés et conduits à la direction des investigations judiciaires de la gendarmerie, puis sur l’île de Kassa, au large de Conakry, où ils sont détenus au secret, dit le FNDC. AFP
Tchad: l’opposant Succès Masra sort de son silence deux mois après la présidentielle
L’ancien Premier ministre tchadien redevenu opposant, Succès Masra, s’était fait particulièrement discret depuis l’annonce des résultats de l’élection présidentielle il y a deux mois qui ont donné Mahamat Deby vainqueur, mais qu’il conteste toujours. Il s’est adressé à ses militants jeudi 19 juillet dans la soirée via un live sur les réseaux sociaux. En cette journée internationale Nelson Mandela, l’ancien Premier ministre Succès Masra compare le Tchad actuel au régime de l’apartheid en Afrique du Sud : « Ils étaient minoritaires, mais ils avaient une arme de destruction pour tenter d’étouffer ce peuple majoritaire. Et au niveau international, les chancelleries félicitaient, elles disaient : « oui, bravo pour le résultat », alors même que derrière, ils ont maquillé les résultats, ils ont bourré les urnes, ils ont modifié les ordres, etc. » L’opposant dit avoir tiré les leçons de la présidentielle et réclame une recomposition totale des institutions électorales, selon lui, décrédibilisées : « En violant des lois, en refusant de mettre à la disposition des candidats, le fichier des résultats, en refusant de mettre à disposition des copies des procès-verbaux, en empêchant les gens de filmer les procès-verbaux. » Succès Masra demande aussi la révision du Code électoral et l’arrêt du nouveau découpage administratif en cours. « On divise le nombre de députés dans des régions du Tchad très peuplées, et l’on augmente leur nombre dans les parties du Tchad qui ne sont pas les peuplées, après avoir pris le soin de multiplier le nombre de départements. » Puis il conclut l’air grave en demandant la libération d’une quarantaine de ses militants emprisonnés depuis la présidentielle. RFI
Algérie: clôture des candidatures pour l’élection présidentielle
Les candidats à l’élection présidentielle du 7 septembre 2024 en Algérie ont déposé jeudi 18 juillet 2024 leurs dossiers avec les formulaires de signatures soutenant leurs candidatures. Parmi les candidats, le président sortant Abdelmadjid Tebboune qui se représente pour un second mandat de cinq ans. Abdelaali Hassani Cherif, président du Mouvement de la société pour la paix (MSP), a été le premier à déposer son dossier au niveau de l’Autorité nationale indépendante des élections (ANIE), au Palais des nations, à l’ouest Alger. L’élection présidentielle du 7 septembre 2024 est, pour ce leader islamiste, une opportunité pour « la réforme, le changement et le dépassement de toutes les contraintes qu’a connues l’Algérie par le passé ». Youcef Aouchiche, premier secrétaire du Front des Forces Socialistes (FFS), un parti d’opposition, a, lui aussi, déposé son dossier en fin de matinée. Le FFS a mis fin à un boycott des élections présidentielles qui a duré 25 ans. Abdelmadjid Tebboune, président sortant, a déposé son dossier, en début de soirée. Il a, dans une brève déclaration à la presse, salué tous les partis qui ont soutenu sa candidature pour un second mandat présidentiel. Saida Neghza, présidente d’une organisation patronale, a été la dernière à déposer son dossier de candidature, à une heure de la fin du délai réglementaire de dépôt. L’Autorité nationale indépendante des élections statue sur la validité des dossiers dans un délai de sept jours, à compter de la date de dépôt de la déclaration de candidature. La Cour constitutionnelle doit annoncer la liste finale des candidats, le 27 juillet 2024. RFI
Le président nigérian double le salaire minimum public
Le président du Nigeria Bola Tinubu a plus que doublé le salaire minimum mensuel dans le public, quelques semaines après un vaste mouvement social contre la forte hausse du coût de la vie, a annoncé jeudi un de ses conseillers…Cette décision s’applique aux employés fédéraux, aux fonctionnaires, aux personnels des aéroports et aux enseignants du public. Elle a été prise par le président Tinubu lors d’une réunion avec les dirigeants syndicaux à Abuja, a détaillé [le conseiller média du président nigérian, Bayo Onanuga]…L’inflation a atteint des niveaux records se portant à près de 34% en mai, avec une inflation alimentaire d’environ 41%, selon le bureau national des statistiques. De nombreux Nigérians pauvres ont dû sauter des repas et renoncer à des produits tels que la viande, les œufs et le lait, tandis que dans le nord, la crise économique a contraint les gens à manger du riz de mauvaise qualité utilisé pour nourrir les poissons. Début juin, des travailleurs syndiqués avaient, pour réclamer au gouvernement une hausse du salaire minimum national, bloqué le réseau national d’électricité, les vols intérieurs et fermé la plupart des bureaux fédéraux, des ports, des stations-service et des tribunaux. Ces grèves, suspendues le lendemain, étaient menées par les principaux syndicats du pays, le NLC et le Congrès des syndicats (TUC). Le NLC regroupe des dizaines de syndicats comptant des dizaines de milliers de membres, des fonctionnaires aux enseignants en passant par les travailleurs du secteur pétrolier et des transports. Les syndicats protestaient également contre la hausse des tarifs de l’électricité qui ont augmenté, après une des réformes économiques lancées par le président Bola Ahmed Tinubu. AFP
La Côte d’Ivoire, 10e pays africain à adhérer à la Convention sur l’eau
Face à l’augmentation du stress hydrique et aux effets du changement climatique sur les ressources en eau qu’elle partage avec ses voisins, la Côte d’Ivoire a adhéré à la Convention des Nations Unies sur l’eau, devenant ainsi 53e Etat partie et 10e pays africain à adhérer à ce traité visant à améliorer la gestion commune de l’eau par-delà les frontières. Selon la Commission Economique des Nations Unies pour l’Europe (CEE-ONU), qui assure le secrétariat de la Convention de l’ONU sur l’eau, cette adhésion consolide la forte dynamique de coopération dans le domaine de l’eau en Afrique, où plus de 90 % des ressources en eau se trouvent dans 63 bassins partagés par deux pays ou plus. « L’adhésion de la Côte d’Ivoire est une étape importante pour le multilatéralisme et réaffirme le rôle de la Convention des Nations Unies sur l’eau en tant qu’outil de soutien à la coopération dans le domaine de l’eau pour la paix, le développement durable et l’adaptation au changement climatique à travers les frontières », a déclaré dans un communiqué, Tatiana Molcean, Secrétaire exécutive de la CEE-ONU. La Côte d’Ivoire, 9ème économie d’Afrique partage huit bassins fluviaux transfrontaliers (Volta noire, Bia, Tanoé, Comoé, Niger, Sassandra, Cavally et Nuon) avec ses voisins, à savoir le Ghana, le Burkina Faso, le Mali, la Guinée, le Liberia et la Sierra Leone. Répondre aux besoins en eau d’une population de quelque 30 millions d’habitants, qui croît de 2,5 % par an, représente un défi de taille. Ses ressources en eau sont menacées par l’urbanisation, les effets du changement climatique, notamment la sécheresse et les inondations, tandis que la qualité de l’eau se détériore en raison de la pollution due aux déchets agricoles et industriels, à l’orpaillage illégal et aux eaux usées non traitées. Les ressources en eau sont également inégalement réparties dans le pays, avec des zones de stress hydrique dans le nord et le nord-est. ONU Info
Au Cameroun, le gouvernement menace les opposants en cas de « propos injurieux contre les institutions »
Le ministre de la communication, René Emmanuel Sadi, a condamné les « écarts de langage » de certains citoyens, « fussent-ils leaders de partis politiques ou d’opinion », à l’approche de l’élection présidentielle de 2025. Le gouvernement camerounais a dénoncé, jeudi 18 juillet, « la montée des propos injurieux contre les institutions et ceux qui les incarnent » dans la perspective de l’élection présidentielle en 2025. « La liberté (…) ne saurait donner à quiconque la latitude d’attenter aux institutions de la République, ni à l’honorabilité de celles et ceux qui les incarnent, au premier rang desquels [le président] Paul Biya », a affirmé René Emmanuel Sadi, ministre de la communication et porte-parole du gouvernement, dans un communiqué diffusé par la radio d’Etat. Il a condamné les « écarts de langage » de certains concitoyens, « fussent-ils leaders de partis politiques ou d’opinion », « sous couvert de la démocratie », et appelé à la « retenue ». Le ministre a toutefois assuré que le Cameroun, dont la présidence est assurée par Paul Biya, 91 ans, depuis quarante-deux ans, « se veut une démocratie et un Etat de droit » où « les Camerounais peuvent s’exprimer sans aucune contrainte ». Ces déclarations interviennent après la publication d’un arrêté, mardi, par le préfet du département du Mfoundi, où se trouve la capitale, Yaoundé, menaçant « d’une interdiction de séjour dans le département (…) toute personne qui outrage dangereusement les institutions ou celui qui les incarne ». Le Monde avec AFP
Sénégal: des pêcheurs de Saint-Louis dénoncent l’impact de la plateforme gazière de BP
Au Sénégal, les pêcheurs artisanaux de Saint-Louis, dans le nord du pays, s’alarment d’une catastrophe écologique et économique en cours, selon eux. En cause, l’exploitation gazière à venir au large de ses côtes. Ils accusent la plateforme gazière gérée par BP et Kosmos d’être responsable de la raréfaction des poissons dans leurs filets. Ils demandent de pouvoir continuer à pêcher et des compensations à la hauteur du préjudice subi. Cela fait ainsi plusieurs mois que les pêcheurs de Saint-Louis alertent sur la difficulté de pêcher des poissons depuis que la plateforme gazière a été construite en pleine mer, à 40 kilomètres de la côte. Le 18 juillet 2024, ils sont allés plus loin en organisant un rassemblement sur la plage pour dire leur colère de n’être pas plus pris en compte par l’entreprise British Petroleum. Mamadou Sarr, président de la Commission environnementale des pêcheurs de Saint-Louis, l’explique : « C’est un sentiment de désarroi, d’injustice sociale. On a en face de nous une plateforme dont les opérateurs n’ont même pas la courtoisie de venir parler avec les pêcheurs. Nous, notre seule source de revenus, c’est la mer, c’est le poisson »…Les pêcheurs de Saint-Louis dénoncent des engagements non-tenus par les entreprises BP et Kosmos, comme celui de recréer un récif artificiel pour faire revenir les poissons perdus. Les pêcheurs demandent donc aux autorités sénégalaises de prendre des mesures pour garantir la survie de la pêche à Saint-Louis. Un secteur qui y occupe 40 000 personnes, selon l’association des pêcheurs artisanaux…La plateforme gazière est installée à 90 % désormais. La société des pétroles du Sénégal mise sur un démarrage de la production de 2,3 millions de tonnes par an, au troisième trimestre de cette année. RFI
«C’était merveilleux»: Benjamin Boukpeti raconte comment il a décroché la seule médaille olympique du Togo
Le 12 août 2008 à Pékin, Benjamin Boukpeti entre dans l’histoire en remportant la première – et toujours seule – médaille olympique du Togo. Dans l’épreuve du slalom K1 en canoë-kayak, celui qui est né en région parisienne décroche le bronze. Plus de 15 ans après cet exploit, l’ambassadeur de Peace and Sport revient sur cette folle aventure, avec une émotion toujours intacte…RFI : Vous adoriez l’athlétisme. Alors, comment s’est fait votre rencontre avec le canoë-kayak ? Boukpeti: J’ai rencontré le canoë-kayak en 1991, à 10 ans. À l’époque, j’étais plutôt footballeur. J’ai découvert le kayak parce que ma grand-mère avait une maison qui était sur les bords de Marne, en région parisienne. Un jour, il y avait une activité de découverte, je suis allé avec un de mes meilleurs amis. On a fait une fois, deux fois, trois fois. Et puis finalement, on s’est inscrits au club. L’ambiance était extraordinaire ; il y avait un sentiment de liberté et de glisse que je trouvais génial. Et lors de mes premières compétitions, je faisais des podiums. Donc, l’émulation s’est faite progressivement. Même si, à ce moment-là, je ne pensais pas aux JO ou à une médaille olympique, j’étais vraiment animé par l’esprit de compétition. J’avais un goût marqué pour la compétition. RFI : Pour parler de ce jour historique où vous décrochiez la médaille de bronze aux JO de Pékin, quels souvenirs gardez-vous de cette belle journée ? Boukpeti : Quand on fait toutes les analyses techniques, analyses vidéo, je me rends compte que je suis vraiment présent et je peux vraiment compter sur mes forces. Donc le matin, il y a une forme de sérénité. Quand je prends mon kayak, je savais qu’aujourd’hui, il allait se passer quelque chose. Après la demi-finale, je suis en tête, donc j’ai le meilleur temps. Ça ne m’était jamais arrivé sur une compétition internationale. Ce n’était pas le scénario que j’avais prévu, car j’aime bien être un peu outsider. Je voulais être 4ème, 5ème pour aller chasser et chercher le podium. Et là, j’ai passé tout le temps entre la demi-finale et la finale à me convaincre qu’il valait mieux avoir de l’avance que du retard. RFI