Au Nigeria, quatre pays réunis pour évoquer la sécurité et la démocratie en Afrique de l’Ouest
Quatre pays de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao) ont discuté, mardi 18 juillet au Nigeria, des transitions démocratiques et de la sécurité dans la région, a indiqué l’organisation. Le président nigérian, Bola Tinubu, élu le 9 juillet à la tête de la Cedeao, s’est entretenu à Abuja avec des responsables du Niger, de Guinée-Bissau et du Bénin. Ils y ont notamment évoqué la sécurité au Mali après le retrait de la mission de l’ONU, la Minusma, créée en 2013 pour soutenir ce pays menacé par la poussée djihadiste. Fin juin, le Conseil de sécurité de l’ONU a mis un terme à cette mission de maintien de la paix à la demande de la junte militaire malienne, critique des Occidentaux et qui s’est rapprochée de la Russie. Trois des quinze pays membres de la Cedeao – le Mali, le Burkina Faso et la Guinée – sont aujourd’hui dirigés par des juntes militaires, après une récente série de coups d’Etat (cinq depuis 2020). Dans le même temps, les groupes djihadistes Al-Qaïda et Etat islamique (EI) ont gagné du terrain au Sahel, étendant leurs attaques vers le sud, jusqu’à des pays du golfe de Guinée. … Au nom de cette « task force », le président béninois, Patrice Talon, se rendra prochainement au Mali, au Burkina et en Guinée pour y parler de sécurité et de transition démocratique après les coups d’Etat, a indiqué Omar Alieu Touray, président de la Commission de la Cedeao, à la presse à Abuja. Le Monde avec AFP
Vladimir Poutine ne participera pas au sommet des Brics en Afrique du Sud
Le président russe Vladimir Poutine ne participera pas au sommet des Brics (Afrique du Sud, Brésil, Chine, Inde et Russie) prévu du 22 au 24 août à Johannesburg, a annoncé la présidence sud-africaine le 19 juillet, mettant fin à plusieurs mois de spéculations sur le sujet. Cette annonce épargne un épineux dilemme à Pretoria, qui préside les Brics et refuse de condamner l’invasion russe de l’Ukraine. Vladimir Poutine est en effet visé par un mandat d’arrêt pour le crime de guerre de « déportation » d’enfants ukrainiens depuis l’invasion de l’Ukraine de la Cour pénale internationale (CPI) que l’Afrique du Sud, signataire du Traité de Rome, est théoriquement censée appliquer s’il entre sur son territoire. « D’un accord mutuel, le président de la fédération russe Vladimir Poutine ne participera pas au sommet, mais la fédération y sera représentée par le ministre des Affaires étrangères (Sergueï) Lavrov », a annoncé Vincent Magwenya, un porte-parole du président sud-africain Cyril Ramaphosa. Cette décision a été prise après « un certain nombre de consultations » menées par Cyril Ramaphosa ces derniers mois, jusqu’à « la nuit dernière », a-t-il précisé. Jeune Afrique
L’Union africaine « regrette » la sortie de la Russie de l’accord céréalier
« Je regrette la suspension de l’Initiative céréalière de la mer Noire, que l’Union africaine avait soutenue très tôt, a déclaré le président de la Commission de l’Union africaine (UA), Moussa Faki Mahamat, sur son compte Twitter. J’exhorte les parties prenantes à résoudre les problèmes pour permettre la reprise du passage continu et sécurisé des céréales et engrais d’Ukraine et de Russie vers les régions qui en ont besoin, notamment l’Afrique. » Signé en juillet 2022 à Istanbul et déjà reconduit à deux reprises, l’accord céréalier a expiré lundi soir. En un an, il a permis de sortir près de 33 millions de tonnes de céréales des ports ukrainiens, essentiellement du maïs et du blé, contribuant à stabiliser les prix alimentaires mondiaux et à écarter les risques de pénurie. Moscou a refusé de le prolonger en se plaignant d’entraves à ses propres livraisons de produits agricoles et d’engrais et en estimant qu’il n’avait pas permis autant que prévu de livrer des céréales aux pays pauvres. Le secrétaire général de l’ONU António Guterres a regretté cette décision en soulignant que « des centaines de millions de personnes » étaient menacées par la faim et qu’elles allaient en « payer le prix ». En Afrique en particulier, les prix des céréales ont grimpé à la suite de la baisse des exportations engendrée par la guerre en Ukraine, aggravant les effets dévastateurs du changement climatique et des conflits. Jeune Afrique
RDC : au moins 40 civils tués en trois jours en Ituri, s’alarme l’ONU
Au moins 40 civils ont été tués en trois jours, la semaine dernière, lors d’attaques de groupes armés en Ituri, dans le nord-est de la République démocratique du Congo (RDC), a annoncé l’ONU, mardi 18 juillet, s’alarmant d’une « escalade importante » de la violence. Dans un communiqué, le Bureau de la coordination des affaires humanitaires de l’ONU (OCHA) « sonne l’alarme concernant une escalade importante de la violence en Ituri ». « La semaine dernière, au moins 40 civils ont été tués en trois jours lors d’attaques de groupes armés près de la ville de Bunia », a précisé le communiqué. Au premier trimestre 2023, l’ONU et ses partenaires ont aidé 460 000 personnes dans cette province, mais le plan humanitaire de l’ONU pour la RDC n’est financé qu’à 30 %. « Nous appelons la communauté internationale à montrer sa solidarité avec la population de RDC et à apporter son soutien pour faire face à la crise humanitaire qui s’amplifie », a déclaré Stéphane Dujarric, porte-parole du secrétaire général de l’ONU. Le Monde avec AFP
Mission de médiation du président Félix Tshisekedi à Ndjamena
Le président congolais Félix Tshisekedi est arrivé au Tchad mardi dans la matinée pour une visite de médiation de deux jours. M. Tshisekedi, qui est également le facilitateur de la Communauté économique des États de l’Afrique centrale (CEEAC) pour la transition au Tchad, est arrivé à Ndjamena pour discuter avec les autorités tchadiennes et les parties intéressées de la crise politique et des questions relatives à la transition du pays. Cette visite intervient au lendemain de l’annonce par le pouvoir militaire tchadien de la tenue d’un référendum constitutionnel le 17 décembre. Dans la capitale, le médiateur congolais s’est entretenu à huis clos avec son homologue tchadien, le général Mahamat Idriss Deby, appelé président de la transition. … Sa mission est d’évaluer la mise en œuvre des différentes recommandations issues du dialogue national, visant à rétablir l’ordre constitutionnel dans les 24 prochains mois. Lundi, le gouvernement tchadien a déclaré que les campagnes pour le référendum commenceront le 25 novembre et que le vote des Tchadiens vivant à l’étranger et des membres des forces de défense et de sécurité aura lieu le 16 décembre. BBC
Tchad: de nouveaux camps construits pour accueillir des réfugiés toujours plus nombreux
Les derniers piliers sont plantés, les dernières bâches sont tendues : le nouveau camp d’Orang, sorti de terre en à peine une semaine, est prêt à recevoir 5 000 personnes. Un véritable défi logistique en ce début de saison des pluie au Tchad. Amine Haroun Agar, de l’ONG ADES, n’est pas peu fier de ses équipes : « En une semaine, nous avons construit autour de 1 000 abris. Vous imaginez, cette capacité de mobilisation en terme de logistique ? Le pays fac face à une rupture de moyens de construction, mais quand même : les forces, les énergies sont mobilisées pour que la ville d’Adré soit désengorgée. » L’objectif est d’accueillir 35 000 réfugiés d’ici la fin du mois. Sany Aakilou, du HCR, explique : « Actuellement, nous sommes à environ 40 latrines déjà réalisées en quatre jours. Et nous allons continuer car nous avons un objectif de 1 500 latrines au camp d’Ourang. » RFI
Tunisie : Human Rights Watch dénonce de « graves abus » contre les migrants subsahariens
Les forces de sécurité tunisiennes ont commis « de graves abus », ces derniers mois, contre les migrants subsahariens, qui devraient inciter l’Union européenne (UE) à « cesser son soutien » à ce pays dans la lutte contre l’immigration irrégulière, plaide l’ONG Human Rights Watch (HRW) dans un rapport, mercredi 19 juillet. HRW précise avoir recueilli plus de 20 témoignages de « victimes de violations des droits humains aux mains des autorités tunisiennes », selon un communiqué qui dénonce les agissements « de la police, des militaires, des gardes-côtes ». « Ces abus documentent des passages à tabac, des arrestations et détentions arbitraires, des expulsions collectives, des actions dangereuses en mer, des évictions forcées, le vol d’argent et d’effets personnels », selon HRW. Parmi les personnes interviewées, neuf sont reparties dans leurs pays à bord de vols de rapatriement en mars et huit sont encore en Tunisie. Sept autres font partie d’un groupe de « 1 200 Africains noirs expulsés et transférés de force par les forces de sécurité tunisiennes aux frontières avec la Libye et l’Algérie début juillet », affirme HRW. Le Monde avec AFP
Algérie: le président Tebboune chaudement accueilli en visite d’État à Pékin
Rencontre ce mardi 18 juillet entre le président chinois et son homologue algérien. Abdelmadjid Tebboune effectue la première visite d’un chef d’État algérien à Pékin depuis 17 ans. « La Chine est prête à travailler avec l’Algérie pour renforcer les communications stratégiques, approfondir les échanges et la coopération », a déclaré Xi Jinping durant leur entrevue. Les deux pays ont également signé 19 accords dans de multiples domaines et réaffirmé leur volonté de renforcer un partenariat établi depuis plus de 60 ans. … Outre l’économie, Alger souhaite le soutien diplomatique de la Chine dans le dossier des BRICS. L’Algérie est candidate pour intégrer cette organisation de pays émergents comprenant aussi Brésil, Inde, Russie et Afrique du Sud. La réponse sera donnée en août au sommet de Johannesburg. En attendant, M. Tebboune est en pleine offensive de charme. Il était en Russie mi-janvier où il a reçu l’appui de Moscou. Il a besoin de Pékin pour consolider son dossier, d’autant qu’on parle d’une opposition éventuelle de l’Inde. Ce mardi, l’appui chinois semble en tout cas confirmé. RFI
Entre le Maroc et Israël, la coopération militaire devrait encore s’accroître
Quelques heures avant l’annonce de la reconnaissance officielle par Israël de la souveraineté marocaine sur le territoire disputé du Sahara occidental, l’Etat hébreu a nommé un attaché militaire au Maroc. Une première qui implique désormais la présence d’un commandement israélien permanent sur le sol marocain. Le politologue Hasni Abidi voit là le premier signe que la reconnaissance de la souveraineté du Maroc sur le Sahara occidental va d’autant plus accroître la coopération militaire entre les deux États. En novembre 2021, moins d’un an après la reprise des relations diplomatiques entre Rabat et Tel Aviv, le Maroc recevait en visite officielle le ministre israélien de la Défense, Benny Gantz. A la clé, la signature d’un accord de collaboration bilatérale en matière de défense, de renseignement, de coopération industrielle et de formation militaire. Une première entre un pays arabe et l’État hébreu. RFI
Influences russes en Afrique : Madagascar, l’élection présidentielle de 2018 infiltrée
Madagascar est le premier pays d’Afrique pour lequel l’ingérence électorale russe a pu être documentée puis prouvée. Lors de l’élection présidentielle de 2018, entre six et neuf candidats sur les trente-six qui briguaient la magistrature suprême ont bénéficié de l’aide de mystérieux stratèges de Moscou. Un mode opératoire méthodique et bien rodé, dans l’un des pays les plus pauvres du monde, mais où le coût d’une campagne électorale est, dit-on, parmi les plus élevés de la planète, du fait d’une loi électorale permissive qui ne prévoit aucun plafonnement et autorise les financements étrangers. La correspondante de RFI à Madagascar revient sur cette élection présidentielle « truquée » avec la journaliste d’investigation qui a démontré l’influence russe dans un documentaire diffusé en avril 2019 sur la BBC. RFI