À l’image du Rwanda qui se reconfine ce samedi, l’Afrique enregistre une forte hausse des cas de Covid-19 sous la pression du variant Delta. Le nombre de décès a grimpé de 43 % selon l’OMS, essentiellement dans les pays du sud et de l’est du continent. … « C’est un signe d’avertissement clair que les hôpitaux des pays les plus touchés atteignent un point de rupture », a déclaré la docteure Matshidiso Moeti, directrice régionale de l’OMS pour l’Afrique. Le nombre de décès est ainsi passé à 6 273 la semaine du 5 au 11 juillet, contre 4 384 la semaine précédente. … Ces chiffres seraient cependant largement sous-estimés. Les experts estiment que les morts du Covid-19 en Afrique pourraient être en réalité trois à quatre fois plus nombreux. Comme en Europe, la poussée du très contagieux variant Delta explique en partie cette augmentation du nombre de cas. Jusqu’à présent, le variant a été détecté dans 21 pays africains. La plupart des nouveaux décès sont enregistrés en Namibie, en Afrique du Sud, en Tunisie, en Ouganda et en Zambie. Sur un continent qui doit faire face à des pénuries d’oxygène et de lits en soins intensifs, la faible couverture vaccinale fait grimper la mortalité. Aujourd’hui, seuls 8 millions d’Africains ont reçu les deux doses nécessaires à une immunité complète. France24
Au moins sept gouvernements africains ont espionné des journalistes et des activistes à l’aide du logiciel Pegasus créé et vendu par une société israélienne, selon une enquête publiée dimanche par un consortium de 17 médias internationaux. Il s’agit de l’Algérie, de la République démocratique du Congo, de l’Égypte, du Maroc, de l’Ouganda, du Rwanda et du Togo, selon une carte publiée par l’ONG Forbidden Stories, basée à Paris. Loin d’être une exclusivité africaine, l’espionnage massif mis au jour par Forbidden Stories en partenariat avec Amnesty International révèle en fait que le logiciel espion israélien a été utilisé pour cibler 50.000 numéros de téléphone à travers le monde appartenant à des militants, des journalistes et des leaders politiques. La liste, qui remonte à 2016, inclut les numéros d’au moins 180 journalistes (dont ceux de la VOA), 600 hommes et femmes politiques, 85 militants des droits humains ou encore 65 chefs d’entreprise, selon l’Agence France Presse. Dans certains cas, les cibles ont été retrouvées mortes, d’autres contraintes à l’exil. VOA
À deux jours de la fête de la Tabaski, Dakar commence à se vider de sa population. Beaucoup de Sénégalais retournent auprès de leurs familles établies dans les régions pour célébrer la fête. Pourtant, le président de la République a demandé aux Sénégalais de rester chez eux pour éviter la propagation du Covid-19. Le port du masque est désormais obligatoire dans les lieux publics et les transports. La demande du président de la République aux Sénégalais de célébrer la fête de la Tabaski chez eux et ne pas se déplacer vers les régions n’a pas vraiment été entendue dans les gares routières de Dakar. Au rond point Case-bi, un rendez-vous pour les bus interurbains, les clients de ce que l’on appelle les « bus horaires » sont nombreux. Tous ont pour destination Saint-Louis dans le nord du Sénégal. « On est obligé car on ne peut pas laisser les enfants, laisser madame, laisser la maman et puis faire la Tabaski ici », témoigne un voyageur. … Dans un communiqué le ministère de l’Intérieur a dépoussiéré un arrété datant du 29 avril 2021 prescrivant le port du masque dans les lieux publics et tous les transports. Un arrêté dont l’application tarde encore à être effective à Dakar. RFI
« Il y a une pénurie comme on n’en a jamais connu à cause de cette maudite crise sécuritaire ! » Les traits tirés, la tête enveloppée dans un turban bleu, le vendeur de moutons nigérien Ali Zada ne décolère pas. Son travail : acheter des moutons dans sa région, Tillabéri – dans la région en conflit dite des « trois frontières » entre Mali, Burkina Faso et Niger –, puis les revendre dans la capitale du Niger. Mais cette année, rien ne va : « Avant, je pouvais amener à Niamey jusqu’à 500 têtes de moutons, mais regardez… », précise-t-il en se tournant. Rencontré jeudi 15 juillet, à peine trente animaux squelettiques le suivaient alors timidement. Il espérait les avoir revendus d’ici à mardi, jour de la fête musulmane du sacrifice, l’Aïd el-Adha, qu’on appelle Tabaski en Afrique de l’Ouest, où les fidèles partagent en famille et avec leurs voisins un mouton sacrifié le jour même. Comme lui, ils sont des millions d’éleveurs, revendeurs et acheteurs à se lamenter de l’impact de la guerre sur « la grande fête » : des moutons moins nombreux et des prix qui s’envolent. Depuis 2012 et l’émergence d’un conflit indépendantiste dans le nord du Mali, celui-ci s’est métastasé et étendu dans les trois pays du Sahel central (Mali, Burkina Faso et Niger). Des violences communautaires et djihadistes – de groupes affiliés à l’Etat islamique ou à Al-Qaida – endeuillent désormais quotidiennement ces pays. Le Monde avec AFP
Depuis le 9 juillet et l’arrestation de l’ancien président Jacob Zuma, l’Afrique du Sud est en proie à des émeutes et des pillages. Les violences ont fait plus de 200 morts, selon un nouveau bilan vendredi. Le président Cyril Ramaphosa a dénoncé vendredi des troubles « planifiés et coordonnés » par des personnes cherchant à provoquer « une insurrection » dans le pays. Les violences qui agitent l’Afrique du Sud depuis le 9 juillet et qui ont fait au moins 212 morts, « ont été planifiés et coordonnés » par des personnes tentant de « provoquer une insurrection populaire au sein de notre peuple » a accusé le président Cyril Ramaphosa, au cours d’une allocution télévisée, vendredi 16 juillet au soir. Dans un discours à la Nation retransmis à la télévision le soir même, Cyril Ramaphosa a déclaré que les personnes qu’il jugeait à l’origine des violences qui ont secoué l’Afrique du Sud ces derniers jours ont cherché à « provoquer une insurrection populaire au sein de notre peuple ». France24 avec AFP et Reuters
Le pouvoir fédéral sonne la mobilisation générale en Éthiopie contre les rebelles du Tigré après leur contre-offensive victorieuse menée ces dernières semaines. Trois régions vont déployer des troupes pour soutenir les opérations pilotées par l’armée. Une reprise des combats qui souligne l’impasse dans laquelle se trouve le Premier ministre, Abiy Ahmed. Ce devait être une formalité. C’est finalement un bourbier pour l’armée éthiopienne. Lancée il y a huit mois, l’opération militaire censée mater la rébellion de la province du Tigré a tourné au fiasco. Depuis plusieurs semaines, la contre-offensive menée par les Forces de défense du Tigré (TDF) leur a permis de reprendre la maîtrise d’une large partie de la région, dont la capitale Mékélé. Un porte-parole des TDF a annoncé, mardi 13 juillet, la prise de la ville-clé d’Alamata. Mieux organisés et soutenus par la population, les guérilleros contrôleraient désormais le sud de la région et affirment vouloir « libérer chaque centimètre carré du Tigré ». Dans le camp d’en face, forces de sécurité et miliciens loyalistes fourbissent leurs armes. Trois régions éthiopiennes vont ainsi déployer des troupes pour soutenir les opérations menées par l’armée fédérale. France24 avec AFP
L’Éthiopie est arrivée au bout de la deuxième phase de remplissage de son mégabarrage controversé sur le Nil. Ce dernier, censé devenir la plus grande infrastructure hydroélectrique d’Afrique une fois achevé, est à l’origine d’un conflit diplomatique entre Addis Abeba et les pays en aval, l’Égypte et le Soudan. L’Éthiopie a procédé avec succès à la deuxième phase de remplissage de son mégabarrage sur le Nil, source de tensions avec ses deux voisins situés en aval sur le fleuve, le Soudan et l’Égypte, a annoncé lundi à l’AFP un responsable éthiopien. « Le premier remplissage a été effectué l’an dernier, le deuxième est aujourd’hui achevé et sera formellement annoncé aujourd’hui ou demain », a assuré à l’AFP ce responsable sous couvert d’anonymat, en ajoutant que la quantité d’eau stockée était désormais suffisante pour assurer la production d’énergie. Le « Grand Ethiopian Renaissance Dam » (Gerd) constitue une pomme de discorde avec les Soudanais et les Égyptiens, tous deux tributaires du Nil pour leurs ressources hydrauliques, depuis le lancement du projet en 2011. France24 avec AFP
Les Santoméens ont voté hier dimanche 18 juillet pour choisir leur nouveau président parmi 19 candidats. Interrogés sur leurs attentes, de nombreux électeurs disent attendre du futur président qu’il soit capable d’unir la nation et de coopérer avec le Premier ministre pour faire avancer le pays. A 31 ans, Romilson Silveira est un jeune très actif dans la société santoméenne. Avocat et président du Réseau panafricain des jeunes pour la culture de la paix, il considère que le prochain chef de l’État doit coopérer avec le Premier ministre pour trouver des entrepreneurs qui viennent investir à São Tomé-et-Principe : il nous faut « un président qui est plus actif, qui pourrait vraiment amener la stabilité politique, et aussi, pourrait appuyer le gouvernement à trouver des investisseurs pour venir dans le pays ». Un espoir partagé par Lara Sousa Dias, jeune étudiante en Relations internationales, qui estime que le nouveau président de la République doit être un leader capable d’unir la nation : « Qu’il soit un leader pour faire avancer le pays. Il doit être ami du peuple, il doit prendre de bonnes décisions. J’espère que cette élection se passe bien et que dans cinq ans on ne souffre pas encore ». RFI
Alors qu’une plateforme de l’opposition a annoncé une descente dans la rue pour protester contre la loi relative au statut de l’opposition, cette dernière a été avalisée par la Haute Cour constitutionnelle en début de mois. L’opposition sera parlementaire ou ne sera pas. Cela signifie que le chef de l’opposition devra être un député pour que l’État le reconnaisse. Auparavant, il pouvait être issu de la société civile. Être reconnu par le pouvoir permet de disposer de prérogatives, dont la moitié ont tout de même été supprimée par le texte : il n’y a désormais plus de cabinet et de personnel payé par l’État ou de nomination à la Commission électorale indépendante (Céni). En clair, la loi réduit et minimise les pouvoirs du chef de l’opposition. Pour Toavina Ralambomahay, auteur de « La loi sur le statut de l’opposition » et élu municipal, il y a un vrai problème démocratique avec ce texte, car le poste de leader a encore plus de chances de rester vacant. « Il suffit que l’on musèle les députés, et officiellement il n’y a plus de chef de l’opposition dans le pays, au mieux de simples opposants parlementaires », explique t-il. RFI
Le parti de l’ex-gouverneur du Katanga Moïse Katumbi a dénoncé lundi l’arrestation du leader de la jeunesse de cette formation politique, invitant la communauté internationale à porter son regard sur « la montée des dérives » en République démocratique du Congo. Le président de la jeunesse du parti « Ensemble pour la République » Jacky Ndala a été « enlevé (dimanche) à son domicile et conduit vers une destination inconnue », a déclaré à l’AFP Papy Mbaki, son adjoint. Ensemble pour la République « dénonce les auteurs de ce comportement qui utilisent, de façon éhontée, des services de protection de la République à des fins de brimades, d’intimidation et d’intolérance politique et exige sa relaxation immédiate et inconditionnelle » de M. Ndala, a écrit dans un communiqué son secrétaire général, Dieudonné Bolengetenge. Il a par ailleurs invité la communauté internationale « à bien observer la montée des dérives et des initiatives à haut risque en cours, qui risquent de replonger ce pays dans l’abime ». AFP
Initialement prévue les 15 et 16 juillet, la visite a dû être repoussée pour des raisons d’agenda. La visite à Brazzaville du président du conseil libyen Mohammed el-Menfi, initialement prévue les 15 et 16 juillet, comme annoncé par Jeune Afrique, a été reportée aux 26 et 27 juillet. L’une des raisons invoquées pour le report : les contraintes d’agenda du président libyen. Invité au Congo par un courrier du président Denis Sassou Nguesso daté du 7 juillet, que JA a pu consulter, le président libyen est convié à Brazzaville pour « passer en revue l’évolution de la situation politique et sécuritaire en Libye, ainsi que les voies et moyens pour la restauration d’une paix durable (…) ». Le président congolais entend recevoir son homologue libyen en sa qualité de chef du Comité de haut niveau de l’Union africaine sur la crise libyenne. Accusant bonne réception de l’invitation, ce sont les autorités libyennes qui ont suggéré de nouvelles dates pour la visite, dont celles du 26 et 27 juillet ont été acceptées par le président congolais. Jeune Afrique
Le président de la RDC et président en exercice de l’Union africaine Félix Tshisekedi a entamé depuis le 15 juillet une tournée en Afrique de l’Ouest. Son périple l’a conduit successivement au Ghana, en Guinée et finalement en Guinée-Bissau. La situation au Mali, les relations difficiles entre le guinéen Alpha Condé et son homologue bissau-guinéen Umaro Sissoco Embalo ont été évoqués au cours de la rencontre en tête les présidents Tshisekedi et Embalo. Après le président ghanéen Nana Akufo-Addo, c’est au tour du président congolais, Félix Tshisekedi, également président en exercice de l’Union africaine de fouler le sol bissau-guinéen. La visite s’inscrit dans le cadre bilatéral, mais la situation au Mali où le président Embalo souhaite s’impliquer personnellement dans la recherche de solutions a été évoquée. L’autre point d’achoppement évoqué durant la rencontre en tête-à-tête a été les relations exécrables qu’entretiennent le président guinéen Alpha Condé et son homologue bissau-guinéen Umaro Sissoco Embalo. Sur ce point précis, le président Tshisekedi qui avait été reçu à Conakry vendredi déclare qu’il n’y a pas de problème entre les deux pays. RFI
Quatre responsables de l’opposition en Guinée, emprisonnés depuis novembre 2020, ont obtenu une liberté conditionnelle et ont rejoint samedi leur domicile en attendant la tenue de leur procès. Ils y ont été chaleureusement accueillis par leurs proches. Mais l’inquiétude demeure pour ceux qui sont toujours détenus. Reportage. Ces responsables de l’Union des forces démocratiques de Guinée, Ibrahima Chérif Bah, Ousmane Gaoual Diallo, Abdoulaye Bah et Cellou Baldé, tous les quatre malades selon un communiqué lu sur les médias d’État, ont été chaleureusement accueillis dans leurs familles respectives. Mais si ces quatre opposants au régime d’Alpha Condé ont obtenu samedi une liberté conditionnelle, ce n’est pas le cas de nombreux autres prisonniers, rappelle Maître Abdoulaye Keïta, avocat des opposants : nous avons une liste de quelques 350 personnes, explique l’avocat à notre correspondant Moktar Bah, dont certains nous sont inconnus et nous sommes en train de les identifier. Certains, détenus depuis neuf mois sont malades et d’autres, comme Roger Bamba sont décédés en prison, rappelle l’avocat. RFI
L’Egypte a libéré, dimanche 18 juillet, six militants, dont la journaliste et blogueuse Esraa Abdel-Fattah, l’un des symboles de la révolution de 2011, quelques jours après que les Etats-Unis ont fait part de leurs préoccupations concernant les violations des droits humains dans le pays. Depuis l’arrivée au pouvoir du président Abdel Fattah Al-Sissi en 2014, les autorités égyptiennes mènent une impitoyable répression contre tous types d’opposition, islamiste comme libérale. Selon des analystes, la libération de ces militants est une façon de rassurer à l’international, après que les Etats-Unis ont cette semaine mis Le Caire en garde contre le ciblage de militants des droits humains et indiqué que cela serait pris en compte lors de tractations en vue de ventes d’armes entre les deux pays alliés. Dans une décision surprise, le parquet égyptien a ordonné samedi soir la libération d’Esraa Abdel-Fattah, 43 ans, à l’issue de près de 22 mois de détention provisoire sans jugement. En Egypte, selon la loi, les périodes de détention provisoire sans jugement peuvent être prolongées jusqu’à deux ans. L’avocat Khaled Ali a publié sur Facebook une photo de la militante après sa sortie de prison dimanche. Le Monde avec AFP
Son visage, au-dessus du hashtag #FreeOlivierDubois, est désormais visible sur la façade de la mairie du 10e arrondissement de Paris, comme un appel quotidien à poursuivre la mobilisation. La bannière a été déployée vendredi 16 juillet, lors d’un nouveau rassemblement de soutien organisé par Reporters sans frontières (RSF) et la coordination de ses soutiens pour exiger la libération du journaliste otage au Mali depuis cent jours. « Cent jours de trop », a insisté Antoine Bernard, directeur du plaidoyer de RSF. Dans l’assemblée se trouvaient également des membres de sa famille, des collègues des médias et des élus locaux. Le journaliste indépendant, pigiste régulier de plusieurs rédactions en France, est installé depuis six ans au Mali avec sa femme et ses deux enfants. Début avril, il s’était rendu à Gao, dans le nord du pays, pour interviewer un cadre djihadiste. Il n’est jamais revenu. Dans une vidéo d’une vingtaine de secondes diffusée le 5 mai sur les réseaux sociaux, il annonçait lui-même être aux mains du Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans, branche locale d’Al-Qaida. Le Monde
Procès expéditifs ou à huis clos, lourdes peines de prison: plusieurs journalistes ont été pris ces derniers mois dans l’étau judiciaire au Maroc et en Algérie, frères ennemis du Maghreb qui referment ensemble une brève embellie de liberté d’expression, selon les défenseurs des droits humains. « Ce sont deux systèmes déstabilisés qui réagissent mal et sont en train de s’enfermer de façon surprenante dans une spirale » de répression, estime le Français Christophe Deloire, directeur général de l’ONG Reporters sans Frontières. D’un côté, Alger, qui fait face depuis 2019 à une contestation inédite, marquée au début par une certaine libération de parole, a censuré plusieurs médias indépendants et condamné des journalistes reconnus. Parmi eux, Khaled Drareni, fondateur d’un site d’information indépendant et correspondant de chaînes européennes, condamné à deux ans de prison en septembre 2020 pour « incitation à attroupement non armé » après avoir couvert une manifestation du mouvement prodémocratie Hirak. … Au Maroc, Soulaimane Raissouni, le rédacteur en chef d’un journal indépendant aux opinions critiques, a été condamné la semaine passée à cinq ans de prison. AFP
C’est l’un des plus grands scandales d’espionnage de la décennie, révélé par une quinzaine de médias internationaux. Au moins 50 000 personnes surveillées par une douzaine d’États grâce à un logiciel israélien. Pegasus permet de prendre le contrôle d’un téléphone, donne accès à l’intégralité du contenu de l’appareil ainsi qu’à son microphone et sa caméra. Parmi les pays utilisateurs : le Maroc. Selon l’enquête internationale, le service de sécurité marocain utilise même Pegasus de manière systématique contre des journalistes et critiques du pouvoir. En 2020, Amnesty International avait déjà révélé l’infection du téléphone du journaliste d’investigation Omar Radi. Deux jours plus tard, une enquête était ouverte contre lui. Son procès pour « viol » et « espionnage » a lieu actuellement à Casablanca. Le rédacteur en chef du journal Akhbar al Youm, Taoufik Bouachrine purge, lui, une peine de quinze ans de prison pour viol. Son numéro figure sur la liste de Pegasus ainsi que celui d’au moins cinq plaignantes. Certaines d’entre elles s’étaient d’ailleurs rétractées, affirmant avoir été contraintes de produire de faux témoignages. RFI
Alger a décidé, dimanche 18 juillet, de rappeler son ambassadeur à Rabat pour « consultations avec effet immédiat », sur fond de nouvelle crise diplomatique entre les deux pays maghrébins, occasionnée par le contentieux du Sahara occidental. Ce rappel fait suite à « la dérive de la représentation diplomatique marocaine à New York qui a distribué une note officielle aux pays membres du mouvement des non-alignés dans laquelle le Maroc “soutient publiquement et explicitement un prétendu droit à l’autodétermination du peuple kabyle” », indique le ministère algérien des affaires étrangères dans un communiqué. Durant une réunion du Mouvement des non-alignés les 13 et 14 juillet à New York, l’ambassadeur du Maroc aux Nations unies, Omar Hilale, a fait passer une note dans laquelle il estime que « le vaillant peuple kabyle mérite, plus que tout autre, de jouir pleinement de son droit à l’autodétermination ». Une ligne rouge pour Alger qui s’oppose à toute velléité indépendantiste de la Kabylie, région berbérophone du nord-est de l’Algérie. Le Monde avec AFP