Présidentielle aux Comores: un mort et six blessés dans des heurts
La crise s’accentue aux Comores où l’opposition a appelé la population à manifester vendredi pour dénoncer la victoire contestée du sortant Azali Assoumani à la présidentielle, après deux jours de heurts qui ont fait un mort et six blessés dans la capitale Moroni…L’opposition a réclamé l’annulation du scrutin présidentiel du 14 janvier qui a conduit à la réélection de M. Assoumani, un ancien militaire putschiste de 65 ans, estimant qu’il avait été émaillé de fraudes…L’opposition a nié être à l’origine de ce que les candidats ont qualifié de soulèvement « spontané ». Les premièrs heurts entre manifestants et forces de l’ordre se sont multipliés mercredi, au lendemain de l’annonce de la victoire au premier tour du sortant M. Assoumani. Ils se sont pousuivis jeudi à Moroni, épicentre de la contestation. D’importants effectifs de policiers, gendarmes et militaires ont été déployés. Dans les ruelles du centre, des groupes de jeunes hommes, le visage souvent dissimulé, ont jeté des pierres en direction des forces de l’ordre, qui ont répliqué avec des tirs de gaz lacrymogène…Mercredi, les heurts s’étaient déjà multipliés dans plusieurs quartiers de la ville. Des bâtiments ont été vandalisés et incendiés: la maison d’un ministre, des locaux d’une entreprise d’Etat, un entrepôt de riz. Certains ont déchiré des affiches électorales du président réélu Azali. Des barrages de fortune faits d’amas de pierres et de bouts de bois ont été dressés sur les routes…Une mesure qui est l’expression « d’une vraie dictature féroce et sauvage », lâche Saïd Mohamed Saïd Tourqui, membre d’un parti d’opposition. La connexion à internet est largement perturbée depuis mercredi, l’accès aux réseaux sociaux est notamment réduit. M. Assoumani a été réélu dimanche au premier tour avec 62,97% des voix mais seulement 16,30% de participation, selon les chiffres officiels annoncés mardi soir. Cette victoire doit lui permettre de rempiler pour un troisième mandat consécutif et rester au pouvoir jusqu’en 2029. AFP
RDC: des opposants appellent à manifester contre les élections de décembre
Trois candidats de l’opposition battus par le président sortant Félix Tshisekedi aux élections du 20 décembre ont appelé jeudi les Congolais à manifester leur « mécontentement » samedi, jour de son investiture, pour protester contre ce qu’ils qualifient de « braquage électoral ». Les opposants Moïse Katumbi, Martin Fayulu et Floribert Anzuluni n’ont toutefois pas appelé à des rassemblements ou des marches, mais demandé « à chacun, là où il est, de manifester son mécontentement, de se lever et de dire non ». Une manifestation avait été envisagée dès le 27 décembre à Kinshasa par l’opposition, mais elle avait été interdite par les autorités et étouffée dans l’œuf par la police. « Nous avons suspendu les actions de masse (…) Nous ne pouvons pas envoyer les gens à l’abattoir », a commenté Martin Fayulu, qui a été crédité d’environ 5% des voix à la présidentielle de décembre. Moïse Katumbi, ancien gouverneur du Katanga (sud-est), a obtenu un score de 18% des suffrages. Floribert Anzuluni, comme une vingtaine d’autres candidats, n’a pas atteint 1%, alors que Félix Tshisekedi, président depuis janvier 2019 et candidat à un second mandat, a dépassé les 73%, lors d’un scrutin à un seul tour. Son investiture est prévue samedi dans le plus grand stade de Kinshasa. AFP
En Guinée, les forces de l’ordre interpellent plusieurs personnes lors d’une réunion de journalistes
Les gendarmes en Guinée ont effectué une descente contre un rassemblement de journalistes et procédé à plusieurs interpellations dans la banlieue de Conakry jeudi 18 janvier, jour de manifestation pour la liberté de la presse. Des journalistes s’étaient retrouvés à la Maison de la presse, où la profession tient habituellement des rencontres et des conférences de presse, en vue d’une journée de manifestation contre les restrictions à la liberté de la presse et à l’accès à Internet sous la junte au pouvoir. Deux pick-up de gendarmes sont arrivés sur les lieux et ont embarqué de force environ cinq journalistes, selon le correspondant de l’Agence France-Presse présent sur les lieux. Un des pick-up s’est placé devant la porte de la Maison de la presse pour empêcher quiconque de sortir. Cette intervention fait suite à la vigoureuse mise en garde adressée la veille par le ministre de l’administration du territoire, Mory Condé…Le Syndicat des professionnels de la presse de Guinée a appelé à manifester « pour libérer les médias et réseaux sociaux ». Il a reçu le soutien du Front national pour la défense de la Constitution, important acteur de la vie politique ces dernières années et rare voix à se faire encore entendre malgré sa dissolution par la junte…La Guinée, dirigée pendant des décennies par des régimes dictatoriaux ou autoritaires, a l’habitude que les manifestations dégénèrent en violences. Elle connaît depuis des semaines de sévères restrictions d’accès à Internet et depuis des mois des mesures contre la presse. Le gouvernement a justifié la semaine dernière les restrictions à Internet par un « problème sécuritaire », sans plus de précision, devant les ambassadeurs et représentants de partenaires importants de la Guinée venus exprimer leur préoccupation pour la liberté d’expression et la connexion à Internet. Les autorités ont suspendu mercredi pour neuf mois l’accès au site d’information Dépêche Guinée et pour six mois l’auteur d’un article sur des fonds publics guinéens considérables qui pourraient avoir été détournés et qui seraient bloqués à Dubaï. Le Monde
Le Somaliland accuse la Somalie d’entraver l’accès à son espace aérien
Les autorités de la région séparatiste du Somaliland ont accusé jeudi le gouvernement somalien de « renier » ses engagements, notamment sur l’accès à son espace aérien, dans un contexte de tensions accrues après un accord entre cette république autoproclamée et l’Ethiopie. Le gouvernement de Mogadiscio s’oppose à un « protocole d’accord » signé le 1er janvier entre les gouvernements éthiopien et somalilandais prévoyant la location pour 50 ans à Addis Abeba de 20 km de côtes dans cette région qui a proclamé son indépendance de la Somalie en 1991 et n’est pas reconnue par la communauté internationale. Il a promis de combattre par « tous les moyens légaux » ce texte qui constitue une « agression » éthiopienne et une « violation flagrante » de sa souveraineté. Dans un communiqué jeudi, les autorités somalilandaises l’ont accusé d’avoir « délibérément renié tous les accords conclus » avec elles. « Le gouvernement du Somaliland exhorte la communauté internationale à garantir que ces accords, y compris sur le contrôle de l’espace aérien, (…) soient respectés de manière impartiale et équitable », ajoute le communiqué. Ces accusations interviennent après que l’Autorité somalienne de l’aviation civile (SCAA) a annoncé avoir refoulé deux avions à destination du Somaliland. Mercredi, elle a affirmé avoir « refusé l’entrée dans l’espace aérien de la République de Somalie » à un vol d’Ethiopian Airlines « en route pour Hargeisa », la capitale du Somaliland, « après confirmation que l’avion n’avait pas d’autorisation officielle pour utiliser l’espace aérien somalien ». Selon le site Flightradar, ce vol ET8372 parti d’Addis Abeba a fait demi-tour peu avant la frontière somalienne et regagné la capitale éthiopienne. AFP
Somalie : Crash d’un avion dans l’État du Sud-Ouest
Le crash d’avion, affrété par les Nations Unies (ONU), s’est produit dans le district d’Elbarde, région de Bakool, faisant une victime et deux autres blessées. L’avion, transportant une aide humanitaire, a dévié de la piste lors de son atterrissage à l’aéroport d’El-Barde. L’aéronef était en route depuis Mogadiscio avec à son bord des travailleurs des Nations Unies, notamment de la section du Programme alimentaire mondial (PAM). Les Nations Unies en Somalie ont exprimé leurs condoléances les plus sincères à la famille et aux collègues de la victime et souhaitent un prompt rétablissement à ceux qui ont été blessés. L’organisation travaille actuellement en étroite collaboration avec les autorités fédérales et de l’État du Sud-Ouest, ainsi qu’avec la compagnie aérienne contractée, pour enquêter minutieusement sur cet incident. Sahel Intelligence
Le Niger annonce l’intensification de sa coopération militaire avec la Russie
Le Premier ministre Lamine Zeine est depuis mardi 16 janvier en tournée diplomatique. Alors que le Niger est en difficulté financière, le chef du gouvernement souhaite aujourd’hui diversifier ses partenaires. Jeudi soir, il était attendu à Téhéran en Iran. Avant cela, il s’est rendu en Turquie et en Serbie. La première étape, c’était mardi. Le chef du gouvernement s’est rendu en Russie accompagné d’une importante délégation, composée notamment des ministres de la Défense, du Commerce ainsi que celui de l’Énergie et des Mines. À l’occasion de ce voyage, les deux pays ont annoncé l’intensification de leur coopération militaire…Selon un bon connaisseur du sujet, les discussions auraient tourné autour de l’acquisition d’équipements par Niamey et sur la formation de soldats nigériens. Sur ce dernier point, selon cette même source, l’idée serait que Moscou forme certains de ces militaires en Russie et qu’elle envoie également des experts au Niger alors que le pays dispose depuis l’ère Tandja de matériels russes. Le général Modi, fervent promoteur du rapprochement avec la Russie, a précisé au cours de cette même interview que, dans le cadre de la lutte contre le terrorisme, les dirigeants de la junte discuteraient bientôt avec leurs autres partenaires afin « de définir les grandes lignes de leur participation ou bien de leur présence sur le territoire nigérien ». Une petite phrase qui n’est pas passée inaperçue, alors que les États-Unis sont toujours présents dans le pays. RFI
Nigeria: neuf morts dans de nouvelles violences dans l’Etat du Plateau
Au moins neuf personnes ont été tuées dans trois attaques dans la circonscription de Bokkos dans le centre du Nigeria, quelques semaines après les attaques qui ont fait près de 200 morts dans la même zone, a déclaré jeudi le gouvernement local…Plusieurs coups de feu ont été entendus à travers ces terres agricoles situées derrière l’université de l’Etat du Plateau dans la zone de Bokkos mercredi après-midi, selon Azi Peter, membre du personnel de l’établissement. Mardi, un homme peul a également été tué dans le même village de Butura Kampani, a ajouté M. Kassah. Aucun élément ne permet d’identifier clairement les assaillants de ces attaques, d’après les autorités locales. L’Etat du Plateau, qui est situé entre le nord du Nigeria, majoritairement musulman, et le sud, majoritairement chrétien, connaît régulièrement des flambées de violences ethniques et religieuses. Cette région a récemment été la cible d’attaques de grande ampleur qui ont causé l’émoi dans le pays mais aussi au sein de la communauté internationale. A Noël, des hommes armés ont attaqué une vingtaine de villages dans les circonscriptions de Bokkos et de Barkin Ladi faisant au moins 198 morts, selon les autorités de l’Etat du Plateau. Bien que l’Etat soit régulièrement le théâtre de tensions et de violences entre agriculteurs et éleveurs nomades, les autorités n’ont accusé aucun groupe d’être à l’origine de ces attaques. AFP
Face à la crise au Soudan et aux tensions Éthiopie-Somalie, l’Igad peine à reprendre la main
Le sommet extraordinaire de l’Igad organisé en Ouganda s’est terminé jeudi 18 janvier. L’autorité intergouvernementale pour le développement, qui rassemble sept pays d’Afrique de l’Est, avait un programme chargé. Au menu : deux crises majeures. La forte tension diplomatique entre l’Éthiopie et la Somalie depuis qu’Addis-Abeba a signé un accord avec le Somaliland, territoire autoproclamé indépendant, que Mogadiscio ne reconnaît pas. Ensuite, la guerre au Soudan depuis avril. En l’absence de plusieurs belligérants, l’organisation a fait ce qu’elle a pu pour reprendre la main. Difficile d’obtenir une paix lorsque tout le monde n’est pas autour de la table. L’Éthiopie n’était pas présente, officiellement, à cause d’un conflit d’emploi du temps. Le chef de l’armée soudanaise, le général al-Burhan, avait lui annoncé son boycott du sommet, car l’Igad avait invité son ennemi juré, le général Hemedti. Dans ces conditions, l’Igad a néanmoins fait ce qu’elle a pu pour relancer les initiatives de paix. Concernant le Soudan, elle a rappelé les engagements, les promesses des belligérants, leur demandant de se rencontrer face à face d’ici à 14 jours…Le secrétariat de l’Igad est chargé de réviser la feuille de route adoptée en juin dernier, mais non suivie d’effet, et d’établir un calendrier clair pour que d’ici à un mois, un nouveau processus de paix soit convoqué, processus mené par les Soudanais. Une tâche très délicate tant la situation sur le terrain est désastreuse et l’antagonisme entre les généraux est fort…Quant aux tensions Éthiopie-Somalie, sans surprise, l’Igad a pris le parti de Mogadiscio, rappelant les « principes cardinaux de souveraineté, unité et intégrité territoriale » du pays. « Toute action doit respecter ces principes. Tout accord doit se faire avec le consentement somalien », ont déclaré les États membres. Toutefois, l’Igad demande ainsi aux deux parties de s’engager dans une désescalade et de lancer un dialogue constructif…Cette crise toute récente inquiète particulièrement les États-Unis. Jeudi, leur envoyé spécial a estimé qu’elle pouvait perturber la lutte contre les terroristes shebabs. Selon Mike Hammer, les islamistes utiliseraient même l’accord entre Addis-Abeba et le Somaliland pour recruter de nouveaux membres. RFI
Kenya : au moins 1 mort dans l’explosion d’une charrette tirée par un âne
Une charrette tirée par un âne et transportant une bombe artisanale présumée a explosé à un poste de contrôle à la frontière entre le Kenya et la Somalie jeudi, tuant un policier kényan et en blessant grièvement quatre autres, ont indiqué les autorités. Selon un rapport de la police kenyane consulté par l’Associated Press, la charrette tirée par deux ânes et montée par un homme a franchi le poste de contrôle somalien de Bula Hawa et est entrée sur le territoire kenyan, où elle a été arrêtée par des agents chargés de vérifier le chargement. Le cavalier a sauté et est retourné en Somalie en courant quelques instants avant que la charrette n’explose, provoquant un gigantesque incendie au poste frontière situé dans le comté de Mandera, dans le nord du pays, selon le rapport. Le rapport indique que le conducteur de la charrette a été arrêté par la police somalienne alors qu’il tentait de s’enfuir, et que l’équipe de sécurité du comté de Mandera négocie avec la police de Bula Hawa pour qu’il soit remis aux autorités kenyanes. L’attentat n’a pas été revendiqué, mais les soupçons se sont immédiatement portés sur Al-Shabab, un groupe extrémiste basé en Somalie…Ces dernières années, les attaques d’Al-Shabab au Kenya se sont limitées à des attentats à la bombe en bord de route visant principalement l’armée et la police. Lundi, cinq policiers ont été blessés lorsque leur camion a été touché par une bombe placée en bord de route dans le comté de Lafey Mandera. Africanews avec AP
Davos 2024 : le fonds Timbuktoo pour financer des startups en Afrique
Le Programme des Nations Unies pour le développement et les dirigeants du continent ont lancé l’initiative Timbuktoo pour une révolution des startups en Afrique lors d’une session spéciale au Forum économique mondial à Davos, en Suisse. L’ambition de Timbuktoo est de mobiliser et d’investir 1 milliard de dollars de capital catalyseur et commercial pour transformer 100 millions de moyens de subsistance et créer 10 millions de nouveaux emplois. Le président rwandais, Paul Kagamé a annoncé une contribution immédiate de 3 millions de dollars pour lancer le Fonds d’innovation africain , qui sera hébergé à Kigali. Actuellement, la part de l’Afrique dans la valeur mondiale des startups s’élève à seulement 0,2 % , contre 2% de la valeur du commerce mondial. 89%, du capital-risque entrant en Afrique provient de l’ étranger et 83 % sont concentrés dans quatre pays : le Nigéria, le Kenya, l’Afrique du Sud et l’Égypte, avec plus de 60 % du capital allant vers un seul secteur, la fintech. Avec une population jeune et dynamique et des startups technologiques en croissance rapide, l’Afrique pourrait devenir une future puissance technologique avec une augmentation sans précédent des investissements privés en capital-risque. Africanews avec AP