Revue de Presse du 19 janvier 2021

Des violences entre tribus rivales au Darfour font près de 140 morts en trois jours
Près de 140 personnes ont péri en trois jours dans des affrontements entre tribus rivales au Darfour, au Soudan. Ce sont les violences les plus sanglantes depuis la signature en octobre d’un accord de paix entre le gouvernement et des groupes rebelles. Depuis trois jours, de violents heurts entre tribus rivales au Darfour ont fait près de 140 morts et de nombreux blessés. Cette recrudescence des violences intervient un peu plus de deux semaines après la fin au Darfour de la mission de paix conjointe de l’ONU et de l’Union africaine (Minuad), une opération présente depuis treize ans dans cette vaste région de l’ouest du Soudan, minée par l’instabilité. France24

Plus de 600 arrestations après 3 nuits d’émeutes en Tunisie
Plus de 600 personnes ont été arrêtées après une troisième nuit d’émeutes dans de nombreuses villes de Tunisie, a indiqué le ministère de l’Intérieur lundi. Des troubles ont éclaté au lendemain du dixième anniversaire de la chute du président Zine El Abidine Ben Ali et de son régime policier, le 14 janvier 2011. Cet anniversaire a été étouffé par un confinement général de quatre jours qui s’est achevé dimanche, pour tenter d’endiguer une flambée de cas de Covid-19, assorti d’un couvre feu à partir de 16 heures. Cela n’a pas empêché les échauffourées, dont les motifs exacts ne sont pas connus mais qui interviennent dans un contexte d’instabilité politique et de dégradation de la situation sociale en Tunisie. VOA

Au moins quatre soldats nigériens tués par une mine artisanale au Niger
Quatre soldats nigériens ont été tués, lundi 18 janvier, au Niger et huit autres gravement blessés dans l’explosion d’une mine artisanale, dans le sud-est du pays proche du Nigeria, a annoncé le ministère de la défense dans un communiqué. Ces soldats étaient engagés, selon le texte, dans une « poursuite » de « terroristes » (terminologie employée par les autorités au Sahel pour définir les djihadistes) qui avaient attaqué la veille le poste militaire de Chétima Wangou, dans la région de Diffa (sud-est). Le Monde

Niger : forte dégradation de la situation humanitaire dans le sud-ouest du pays (OCHA)
La situation humanitaire s’est fortement dégradée dans le sud-ouest du Niger, alerte le Bureau de la coordination des affaires humanitaires des Nations Unies (OCHA). Plus de 10.000 personnes sont actuellement déplacées dans le département de Ouallam, frontalier du Mali et situé seulement à environ 80 kilomètres au nord de la capitale Niamey. Le 2 janvier, une centaine de personnes ont été tuées dans l’attaque des villages de Tchamo Bangou et de Zaroumadareye par des éléments présumés de groupes armés non étatiques. Plusieurs autres personnes ont été blessées et les moyens de subsistance de ces communautés ont été détruits. Au lendemain de cette attaque meurtrière, environ 10.600 personnes (1.523 ménages) ont fui et trouvé refuge dans les villages de Mangaize (1.473 ménages) et dans d’autres localités relevant du district de Tondikiwindi (50 ménages), selon les autorités nigériennes. ONU

L’opposant Bobi Wine est privé de ses droits
C’est une équipe de militaires qui se relaie chaque jour devant le domicile de l’opposant Bobi Wine depuis la fin du vote en Ouganda. Le candidat arrivé second à la présidentielle du 14 janvier avec 34 % des voix derrière le président réélu Yoweri Museveni, appelle à la levée de sa mise en résidence surveillée. « Nous n’avons plus de nourriture, mais lorsque ma femme a essayé de se rendre dans notre jardin pour récupérer de la nourriture les militaires l’ont agressé, la seule chose que nous pouvons faire, c’est d’appeler le monde et les citoyens du monde à l’aider » s’est inquiété, l’opposant qui vit désormais reclus. Le couple Bobi Wine n’a pas le droit de sortir de sa maison, mais aussi de recevoir ses avocats. Les forces de police qui surveillent l’entrée de la résidence, leur ont refusé l’accès en violation des droits. AfricaNews

Ouganda : Bobi Wine toujours assigné à résidence, internet partiellement rétabli
L’accès à internet a été partiellement rétabli en Ouganda, deux jours après la proclamation de la réélection de Yoweri Museveni pour un sixième mandat, et alors que Bobi Wine reste assigné à résidence. La police a annoncé lundi l’arrestation de plus de 50 personnes en relation avec des « violences », deux jours après que la commission électorale a proclamé samedi 16 janvier la victoire pour un sixième mandat de Yoweri Museveni, avec 58,6% des voix. Un résultat rejeté par Bobi Wine, crédité de 34,8% des voix. Jeune Afrique

Ouganda : Museveni, du héros de la libération au terrible autocrate
Pour la sixième fois depuis 1986, Yoweri Museveni a été déclaré vainqueur de la présidentielle en Ouganda, samedi 16 janvier 2021. Si cette annonce a provoqué la liesse de ses partisans, elle ne fait pas oublier la contestation qui enfle face à cet ancien libérateur devenu oppresseur, estime cet éditorialiste burkinabé. C’est fait ! Sans surprise, le président sortant, Yoweri Museveni [au pouvoir depuis trente-cinq ans], a été déclaré vainqueur de l’élection présidentielle du 14 janvier dernier. Selon les résultats provisoires annoncés par l’instance nationale chargée des élections, c’est avec 58,64 % des voix, contre 34,83 % pour son principal challenger, Bobi Wine [une star du reggae de 38 ans reconvertie en député puis candidat à l’élection présidentielle], que le président candidat a remporté cette élection. Comme il fallait s’y attendre, ces résultats ont été aussitôt rejetés par la Plateforme de l’unité nationale (NUP) [principale coalition d’opposition]. Courrier International

Loin des regards, les carnages se multiplient en Éthiopie
En décembre, le Premier ministre éthiopien Abiy Ahmed avait annoncé que la guerre était finie dans le nord du pays. Mais des images satellites révélées par Bloomberg révèlent des attaques systématiques contre des camps de réfugiés, tandis qu’une nouvelle région, frontalière du Soudan, s’embrase. Officiellement, c’est une guerre éclair qu’a menée le gouvernement éthiopien dans la région dissidente du Tigré, dans le nord du pays. Le 28 novembre, trois semaines après le début des hostilités, le Premier ministre et Prix Nobel de la paix Abiy Ahmed déclarait la victoire de ses troupes après la chute de Mekele, la capitale de la région. Un mois et demi plus tard pourtant, la situation semble loin d’être apaisée. Les informations émanant du Tigré restent parcellaires, alors que les journalistes n’ont toujours pas accès à la zone. Le 9 janvier néanmoins, Bloomberg publiait des images satellite montrant des destructions récentes dans deux camps de réfugiés. Courrier International

« Les gens meurent de faim » : en Ethiopie, le Tigré au bord du désastre humanitaire
Depuis le début des affrontements en Ethiopie entre les troupes du gouvernement fédéral et celles de la province dissidente du Tigré, il y a dix semaines, les organisations humanitaires éprouvent des difficultés à venir en aide aux déplacés et aux blessés. La région de 6 millions d’habitants, où la guerre conventionnelle de novembre 2020 a progressivement laissé place à une guérilla dans les campagnes, est dévastée par les combats et par la faim. Médecins sans frontières (MSF), l’une des rares ONG à pouvoir rejoindre le centre du Tigré, estime à environ 4 millions le nombre d’individus n’ayant pas accès aux soins. Soit les deux tiers des Tigréens. Les quelques convois qui ont pu atteindre la région, à l’instar de ceux de la Croix-Rouge et du Programme alimentaire mondial (PAM), sont plutôt l’exception que la règle. Le Monde

Centrafrique: Deux Casques bleus tués dans le sud du pays, l’ONU condamne une attaque lâche
L’ONU a condamné le meurtre de deux Casques bleus de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation en République centrafricaine (MINUSCA) tués, lundi, dans une attaque dans le sud du pays. Deux soldats de la paix – un Gabonais et un Marocain – ont été tués à 17 kilomètres de la ville de Bangassou, chef-lieu de la préfecture du Mbomou, suite à l’embuscade de leur convoi par des éléments des groupes armés coalisés, notamment composés de combattants de l’UPC et des anti-Balakas. Le Représentant spécial du Secrétaire général de l’ONU en République centrafricaine (RCA), Mankeur Ndiaye, a fermement condamné cette attaque qu’il a qualifiée de « lâche ». Dans un communiqué publié le jour même de l’attaque, M Ndiaye, qui dirige également la MINUSCA, a souligné que cette dernière travaillera avec les autorités centrafricaines pour que les auteurs et les complices de ces crimes de guerre soient arrêtés et répondent de leurs actes devant la justice. ONU

RCA : La Cour constitutionnelle valide la réélection de Faustin Archange Touadéra
Le président centrafricain Faustin Archange Touadéra a été proclamé réélu lundi par la Cour constitutionnelle, mais deux électeurs sur trois n’ont pas voté, essentiellement en raison de l’insécurité dans ce pays en guerre civile depuis huit ans et théâtre d’une nouvelle offensive rebelle. D’immenses défis se profilent maintenant, dont celui de la légitimité, pour un chef de l’État élu avec 53,16% des voix et une participation de 35,25% sur un territoire quasiment réduit à la capitale et ses environs. Il lui faudra également redresser, sous la menace d’un putsch, l’économie à l’agonie du deuxième pays le plus pauvre du monde, dont plus de la moitié des habitants ont besoin d’assistance humanitaire et un quart ont fui leur domicile depuis le début de la guerre civile en 2013, selon l’ONU. AfricaNews/AFP

L’Église catholique appelle au dialogue en Centrafrique
C’est après un conclave de plusieurs jours que les évêques ont délivré dimanche (17.01) un ce message intitulé : « Lève-toi et marche ». Une marche comme un dialogue disent-ils face aux violences qui minent le pays, au moment même où les rebelles de la CPC demandent au gouvernement de démissionner. « Nous appelons à un dialogue sincère et franc, fraternel et constructif pour trouver une paix juste et durable en repoussant la haine, la violence et l’esprit de vengeance. Arrêtons de nous nuire collectivement, arrêtons de créer des divisions qui sont contraires à l’esprit de notre devise, arrêtons de faire bénéficier les richesses de notre pays à une minorité selon son appartenance politique ou ses affinités tribales. Arrêtons de nous autodétruire. Notre pays a trop souffert de complot extérieur avec des complicités locales », a déclaré l’Abbé Cédric Rodrigue Kongbo Gbassinga, le secrétaire général des évêques de Centrafrique. DW

Nigeria: l’armée reprend le contrôle de la base militaire de Marte (sources militaires)
L’armée du Nigeria a repris dimanche le contrôle de la base militaire de Marte contrôlée par les jihadistes du groupe Etat islamique en Afrique de l’Ouest (Iswap) après « d’intenses combats », située dans le nord-est. « Les troupes de l’opération TURA TAKAIBANGO, en coordination avec l’armée de l’air ont détruit sept camions militarisés des terroristes d’Iswap/Boko Haram, et a décimé plusieurs terroristes alors qu’ils tentaient d’attaquer leur position », a indiqué l’armée nigériane dans un communiqué. Les terroristes de l’Etat islamique en Afrique de l’Ouest (Iswap) avaient pris, vendredi soir, le contrôle de cette base militaire de Marte. De nombreux combattants sont arrivés à bord de camions militarisés et ont pris d’assaut cette base de la région du lac Tchad. Les soldats avaient essuyé des pertes humaines et en équipement. Sahel-Intelligence

Nord-Kivu : la persistance des tueries dans la région de Beni au cœur d’une réunion autorités-évêques catholiques
Les raisons de la persistance des tueries des civils dans la région de Beni ont été au cœur d’une réunion, lundi 18 janvier 2021 à Beni au Nord-Kivu, entre le gouverneur du Nord-Kivu, certains officiers membres de l’Etat-major général des Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC) et les évêques de l’Association des Conférences épiscopales de l’Afrique Centrale (ACEAC) ainsi que ceux de la Conférence épiscopale nationale du Congo (CENCO). Selon des sources officielles, cette réunion a essentiellement tourné autour de la situation sécuritaire qui prévaut dans la région de Beni et caractérisée par la multiplication des attaques des ADF contre les populations civiles. La délégation des évêques de l’ACEAC-CENCO voulait comprendre ces raisons avant de mener une mission prophétique de plaidoyer pour la sécurité dans cette région. Radio Okapi

Libye : le chef de l’ONU salue les discussions constructives menées à Genève pour faire progresser la paix
Le Secrétaire général de l’ONU, António Guterres, a félicité lundi le Comité consultatif du Forum de dialogue politique libyen pour ses discussions constructives lors de sa réunion tenue à Genève du 13 au 16 janvier. « Le Secrétaire général salue en particulier le rôle décisif joué par les femmes représentantes et les membres du sud du pays pour forger un consensus sur un mécanisme recommandé pour la sélection du pouvoir exécutif, conformément à la Feuille de route adoptée à Tunis en novembre dernier », a dit son porte-parole dans une déclaration à la presse. « Le Secrétaire général appelle les membres du Forum de dialogue politique libyen à participer de manière constructive au vote sur le mécanisme de sélection et à avancer sur la voie des élections nationales du 24 décembre 2021 », a-t-il ajouté. Le chef de l’ONU a réitéré l’appui de l’ONU au peuple libyen « dans ses efforts pour faire progresser la paix et la stabilité ». ONU

Comment la Gambie est aux prises avec un passé macabre après Yahya Jammeh
Dans notre série de lettres de journalistes africains, l’écrivain sierra-léonais-gambien Ade Daramy réfléchit à l’impact des témoignages de la commission de vérité de la Gambie. Les Gambiens sont obligés de se réévaluer en tant que peuple détendu et pacifique, qui vit sur ce qui est commercialisé auprès des touristes comme la « Côte du Sourire ». Révélation après révélation, ils apprennent la vérité choquante sur ce qui s’est réellement passé pendant les 22 ans de règne du président Yahya Jammeh, qui a fini par fuir le pays en 2017. Les procédures de la Commission vérité, réconciliation et réparation viennent de passer le cap des deux ans et les diffusions quotidiennes en direct semblent interpeller la nation. BBC

Sahara : importantes manœuvres algériennes à la frontière marocaine
L’armée algérienne a procédé à d’importantes et spectaculaires manœuvres aéroterrestres à Tindouf (sud), province frontalière du Sahara occidental et du Maroc, selon des images de la télévision publique algérienne diffusées lundi soir 18 janvier. Cet exercice, baptisé Al-Hazm 2021 (« Résolution » 2021), s’est déroulé dimanche 17 et lundi 18 janvier sous la supervision du chef d’état-major de l’Armée nationale populaire (ANP), le général Saïd Chanegriha. Il survient au moment où l’Algérie s’inquiète des risques potentiels de conflit à ses frontières, en particulier depuis la reprise des hostilités au Sahara occidental. Le Monde

Covid-19 : le variant d’Afrique du Sud n’est pas plus mortel mais 1,5 fois plus contagieux
Le nouveau variant du coronavirus identifié en Afrique du Sud en octobre – et désormais prédominant dans le pays – n’est pas plus mortel mais il est 1,5 fois plus contagieux, a affirmé lundi 18 janvier un panel d’experts sud-africains. Baptisée 510Y.V2, cette mutation « est 50 % plus transmissible », mais « rien n’indique que le nouveau variant est plus sévère », a déclaré le professeur Salim Abdool Karim, épidémiologiste et coprésident du comité scientifique au ministère sud-africain de la santé. Ces conclusions sont notamment tirées de données collectées dans les principaux foyers de contamination du pays. Le Monde

Cameroun : Éleveurs semi-nomades et agriculteurs apprennent à vivre ensemble
Les éleveurs peuls mbororo fuyant les exactions de Boko Haram et l’insécurité dans la région anglophone du Nord-Ouest ont installé des campements dans des villages d’agriculteurs au centre du Cameroun, faisant naitre des conflits aujourd’hui réglés grâce à diverses médiations. Ces deux dernières années, « des plaintes relatives aux conflits agro-pastoraux sont de moins en moins nombreuses », affirme Emmanuel Fred Dongo, sous-préfet de Bokito, une localité située à quelque 150 km de la capitale camerounaise, Yaoundé. L’accalmie contraste avec le volume de conflits agro-pastoraux enregistré dès l’installation en 2013 d’un premier campement d’éleveurs peuls mbororo à Botombo, l’un des villages de l’arrondissement de Bokito. … La pacification des rapports a finalement été rendue possible grâce à un système de médiation accepté par les deux parties dont Souley Lakoudi, un peul mbororo, est l’un des acteurs. VOA