Revue de presse du 19 février 2025

Est de la RDC: après la prise de Bukavu, le M23 poursuit sa progression au Sud-Kivu
Après s’être emparé de Bukavu, la capitale du Sud-Kivu, ce week-end, le groupe armé soutenu par le Rwanda poursuit son offensive. Ce mardi 18 février, il est entré dans Kamanyola, une autre localité de la province où l’armée congolaise et les forces burundaises qui leur prêtent main forte s’étaient installées. Les rebelles du M23 soutenus par le Rwanda poursuivent leur offensive dans l’est de la RDC. Après avoir pris Bukavu, la capitale de la province du Sud-Kivu, ce week-end, ces derniers sont entrés, mardi 18 février, dans Kamanyola, une localité située à une cinquantaine de kilomètres au sud où l’armée congolaise et les forces burundaises qui leur prêtent main forte s’étaient installées. Selon plusieurs sources locales, des affrontements à l’arme lourde et à l’arme légère qui ont duré plus d’une heure ont éclaté en fin d’après midi entre combattants du M23 et troupes burundaises. Après quoi, les soldats burundais ont été aperçus quittant Kamanyola centre en direction de la plaine de la Ruzizi. L’armée congolaise, quant à elle, s’était déjà repliée plus au sud, à Uvira. Toujours selon des sources locales, le calme était revenu mardi soir. Poste frontière avec le Rwanda et sur la route du Burundi, Kamanyola est une localité importante dont 80 % de la population avait fui les jours précédents. RFI

RDC: dans un message, Félix Tshisekedi demande une aide militaire à Ndjamena
Didier Mazenga, envoyé spécial du président congolais Félix Tshisekedi, s’est rendu au Tchad le mardi 18 février. Une visite sur le chemin retour du sommet de l’Union africaine, avec un message du président Tshisekedi qui demande au président tchadien une aide militaire selon une source proche du dossier, alors que le M23 soutenu par le Rwanda ne cesse de progresser dans le Sud-Kivu, après avoir pris les deux grandes métropoles de l’est, Goma et Bukavu…Le président congolais, dont une avenue porte désormais le nom dans la capitale Ndjamena, est dit très proche des autorités tchadiennes depuis son rôle de facilitateur de la Communauté des États d’Afrique centrale dans la résolution pacifique de la crise politique tchadienne. Le 9 février dernier, Mahamat Idriss Déby exprimait ainsi dans un communiqué sa solidarité avec le peuple congolais et son président, tout en appelant au respect de l’intégrité territoriale et de la souveraineté de la RDC. RFI

Le Rwanda suspend l’aide au développement de la Belgique, accusée de prendre parti pour la RDC
Le Rwanda a annoncé, mardi 18 février, la suspension des programmes d’aide au développement belges dans le pays, accusant l’ex-puissance coloniale d’avoir pris fait et cause pour Kinshasa dans le conflit en cours dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC). La Belgique, ancienne puissance coloniale à la fois de la RDC (ex-Zaïre) et du Rwanda, plaide pour une approche plus ferme contre Kigali et aurait fini par prendre les mesures ici anticipées, a réagi le chef de la diplomatie belge, Maxime Prévot. Fin janvier, alors que le Mouvement du 23 mars (M23) et les troupes rwandaises venaient de s’emparer de Goma, grande ville et nœud économique du Nord-Kivu, son pays avait demandé à l’Union européenne (UE) d’envisager des sanctions. Dimanche, le groupe armé et ses alliés se sont emparés de Bukavu, chef-lieu du Sud-Kivu…Au total, le Rwanda perçoit environ 1,3 milliard de dollars d’aide internationale, un revenu substantiel quand ses derniers budgets annuels avoisinaient les 4 milliards de dollars. Le Monde avec AFP

Ouganda: Museveni brise le silence, Bobi Wine intensifie la pression pour la libération de Kizza Besigye
En Ouganda, l’incarcération prolongée de l’opposant Kizza Besigye inquiète de plus en plus. Derrière les barreaux depuis novembre, son état de santé se dégrade, tandis que les appels à sa libération se multiplient. Plusieurs figures de l’opposition, dont le président du National Unity Platform, Robert Kyagulanyi, alias Bobi Wine, ont donné 48 heures au président Yoweri Museveni pour relâcher l’opposant historique ainsi que tous les autres prisonniers politiques. Après un long silence, Museveni a finalement réagi mardi 18 février, invoquant la gravité des accusations qui pèsent contre Besigye. Une déclaration qui ne dissipe pas vraiment les inquiétudes…Kizza Besigye est accusé de possession illégale d’armes à feu, avec l’intention présumée de menacer la sécurité nationale. Pourtant, la Cour suprême a jugé son procès devant un tribunal militaire « inconstitutionnel », et a ordonné son transfert vers une juridiction civile. Une décision restée lettre morte depuis deux semaines, poussant Besigye à entamer une grève de la faim…Bobi Wine, chef du National Unity Platform, a tenté lundi de lui rendre visite en prison, mais s’est vu refuser l’accès, officiellement en raison de la situation critique de l’opposant. Derrière le hashtag #FreeKizzaBesigye, il appelle, avec d’autres figures de l’opposition, à une journée de prière ce mercredi 19 février pour exiger sa libération ainsi que celle de tous les prisonniers politiques. RFI

Au Soudan, des attaques des paramilitaires font plus de 200 morts en trois jours
Plus de 200 personnes ont été tuées en trois jours dans des attaques des paramilitaires contre deux villages au sud de Khartoum, a indiqué mardi un groupe d’avocats prodémocratie, le ministère des Affaires étrangères faisant état d’un bilan deux fois plus important…L’attaque, qualifiée de « génocide » par le collectif, a fait des centaines de blessés et de disparus, a-t-il indiqué, précisant que certains habitants ont été abattus ou se sont noyés en tentant de fuir à travers le Nil. Depuis le début de la guerre en avril 2023, l’armée et les paramilitaires ont été accusés de crimes de guerre. Les FSR, que les Etats-Unis ont accusés en janvier de génocide, sont tristement célèbres pour des exécutions sommaires, des actes de nettoyage ethnique et des violences sexuelles systématiques. La guerre a fait des dizaines de milliers de morts, déplacé plus de 12 millions de personnes et engendré ce que le International Rescue Committee qualifie de « plus grande crise humanitaire jamais enregistrée ». Les deux camps se partagent l’Etat du Nil Blanc, qui s’étend de la zone au sud de Khartoum jusqu’à la frontière avec le Soudan du Sud. L’armée soudanaise contrôle le sud, notamment Rabak, la capitale de l’Etat du Nil Blanc, ainsi que deux grandes villes et une base militaire stratégique…Le collectif d’avocats a accusé mardi l’armée d’agressions « barbares » contre des civils dans l’est de Khartoum, quelques jours après une attaque des FSR ayant fait six morts dans la même zone. AFP

Soudan: le général Hemedti veut instaurer un gouvernement parallèle dans le pays
Au Soudan, le général Hemedti, chef des paramilitaires FSR, entend créer un gouvernement parallèle à celui de Port-Soudan pour administrer les régions sous contrôle de ses Forces de soutien rapide. Hier, mardi 18 février 2025, à Nairobi au Kenya a été lancée l’Alliance fondatrice du Soudan. Cette initiative rassemble des acteurs de la société civile, de partis politiques et de groupes armés, disposés à soutenir la formation d’un nouveau gouvernement soudanais…Début janvier, les États-Unis, comme plusieurs ONG ont accusé les FSR du général Hemedti de commettre un génocide au Darfour…Début janvier, la coalition de la société civile Taqaddum a explosé. Le Mouvement pour la justice et l’égalité en faisait partie. Pour Ahmed Tugod, son secrétaire général, il est temps de changer de stratégie : « En l’absence d’une autorité capable de rassembler le pays, on doit créer une situation de facto. On ne prétend pas créer une autorité légitime sur le terrain. On ne nie pas qu’il y ait eu de nombreuses exactions. Mais nous voulons créer une nouvelle réalité pour aborder la communauté internationale. » Des organisations de la société civile, partis politiques, groupes armés et FSR doivent signer, vendredi 21 février, au Kenya une charte pour jeter les bases d’un nouveau gouvernement. RFI

Burkina Faso: nouvelle attaque jihadiste contre la ville de Djibo, dans le nord du pays
Située dans la région du Sahel, la ville de Djibo a une nouvelle fois été prise pour cible par des combattants jihadistes qui ont attaqué plusieurs postes de l’armée situés au sud, au sud-est et au nord de la cité, mardi 18 février. Les combats ont fait au moins six morts parmi les soldats burkinabè, selon une source sécuritaire qui précise que les assaillants ont réussi à fuir avec du matériel appartenant aux forces de défense et de sécurité. À Djibo, une ville burkinabè de la région du Sahel sous blocus des groupes jihadistes où, depuis trois ans, il est impossible d’entrer ou de sortir sans une escorte militaire, les premiers coups de feu ont retenti vers 4 heures du matin dans la nuit du lundi 17 au mardi 18 février. Selon ses habitants, ils venaient de plusieurs côtés de la cité. « Des hommes lourdement armés, et en grand nombre, attaquent la ville ! » alertent immédiatement les soldats basés sur place…Si plusieurs « terroristes » ont été neutralisés après plusieurs heures d’affrontements, selon une source sécuritaire, des assaillants ont toutefois réussi à fuir avec du matériel appartenant aux forces de défense et de sécurité burkinabè. RFI

Burkina Faso: huit mois sans nouvelles de plusieurs journalistes disparus
Au Burkina Faso, cela fait huit mois jour pour jour que l’on est sans nouvelle du journaliste Kalifara Séré. La disparition du chroniqueur de BF1 marquait le début d’une série d’enlèvements et d’arrestations au sein de la presse burkinabè, avec l’interpellation de journalistes reconnus, tels qu’Alain Alain, Serge Oulon et Adama Bayala. Les quatre hommes de médias ont disparu en l’espace d’un mois seulement entre juin et juillet 2024. Selon Reporters sans frontières (RSF), ces voix, jugées critiques par la junte du capitaine Ibrahim Traoré, ont été réquisitionnées par l’armée pour combattre au front contre les jihadistes. Kalifara Séré a disparu le 19 juin dernier, suivi de Serge Oulon le 24 et Adama Bayala le 28. En moins de dix jours, l’an dernier, les trois journalistes burkinabè sont enlevés à Ouagadougou par des inconnus, parfois cagoulés ou masqués, selon les témoignages. Serge Oulon, du journal L’Événement, auteur d’une enquête sur des détournements de fonds destinés aux VDP, est enlevé à son domicile. Le chroniqueur de BF1, Adama Bayala, est kidnappé en pleine circulation après avoir reçu des menaces et son collègue Kalifara Séré a disparu après sa convocation au Conseil supérieur de la communication. RFI

Le premier tour des discussions techniques entre Ethiopie et Somalie a eu lieu à Ankara
Le premier tour des discussions techniques entre l’Ethiopie et la Somalie a eu lieu mardi sous l’égide de la Turquie à Ankara, la capitale turque, ont annoncé les parties dans une déclaration conjointe. Ces échanges visent à mettre fin aux fortes tensions de ces derniers mois entre les deux voisins de la Corne de l’Afrique, notamment à propos de l’accès à la mer que souhaite l’Ethiopie…Selon les sources diplomatiques turques, le chef de la diplomatie de la Turquie, Hakan Fidan, a mené séparément des négociations avec les ministres somalien et éthiopien des Affaires étrangères…La prochaine étape des discussions techniques aura lieu en mars, avec la médiation de la Turquie, ont ajouté les mêmes sources. Le président turc Recep Tayyip Erdogan avait annoncé le 11 décembre dernier que les dirigeants somalien et éthiopien avaient trouvé un accord, sous ses auspices, à Ankara, pour mettre fin aux tensions entre les deux pays. AFP

Les Pays-Bas vont restituer au Nigeria plus de 100 sculptures du peuple Edo
Les Pays-Bas ont annoncé, mercredi 19 février, qu’ils allaient restituer au Nigeria plus de 100 bronzes du Bénin pillés par les troupes britanniques à la fin du XIXe siècle et conservés jusqu’alors dans un musée néerlandais. En 1897, des soldats britanniques avaient volé ces sculptures anciennes créées entre le XVIe et le XVIIIe siècle par le peuple Edo dans l’ancien royaume du Bénin, situé dans l’actuel Nigeria. Les trésors, qui représentent des figures de la cour royale, des animaux et d’autres éléments symboliques, avaient par la suite été vendus et exposés au Wereldmuseum de Leyde. « Avec cette restitution, nous contribuons à réparer une injustice historique qui est encore ressentie aujourd’hui », a déclaré Eppo Bruins, le ministre de la culture néerlandais. Selon Olugbile Holloway, directeur général de la Commission nationale nigériane pour les musées et les monuments, la restitution de ces 113 pièces est la plus importante au Nigeria depuis le raid de 1897. Le Monde avec AFP