Des échanges de tirs ont éclaté vendredi matin en marge d’une manifestation de l’opposition dans la capitale somalienne Mogadiscio, placée sous haute surveillance par les forces de sécurité en prévision de cette marche, selon plusieurs témoins sur place. L’origine des tirs est encore floue mais Yusuf Mohamed, un des témoins présents sur place et interrogé par l’AFP, a fait état de « tirs nourris » entre les forces de sécurité et les hommes en armes assurant la protection de la marche, qui s’était élancée un peu plus tôt le long de la route menant à l’aéroport. « Il y a peut-être des blessés mais nous sommes allés nous mettre à couvert », a ajouté Yusuf Mohamed. Selon un autre témoin, les forces de sécurité sont à l’origine de la fusillade. … Le gouvernement a affirmé dans un communiqué que des « miliciens armés » chargés de la protection des dirigeants de l’opposition avaient attaqué un checkpoint tenu par les forces de l’ordre et tentaient de s’emparer de quartiers de Mogadiscio. Belga
Après une longue absence due à son hospitalisation en Allemagne, le président algérien Abdelmadjid Tebboune semble vouloir reprendre la main face à une situation politique, institutionnelle et économique tendue, à quelques jours du deuxième anniversaire du déclenchement des manifestations du 22 février qui ont fini par dynamiter l’ancien régime Bouteflika en avril 2019. Trois décisions, caractérisées par l’urgence dans le mode de l’annonce et de la perspective, ont été actées, dans son discours du 18 février à l’occasion de la Journée nationale du martyr. Des décisions qui ont « fuitées » après les rencontres, la semaine dernière, entre le chef de l’État et des leaders de partis légalistes de l’opposition, à l’instar de l’historique FFS et de Jil Jadid (Nouvelles Générations) ou encore les islamistes du MSP. D’abord, la libération des « détenus du hirak », par une grâce présidentielle concernant trente personnes dans un premier temps, qui s’étendra à une soixantaine d’autres « dont le jugement n’a pas été encore prononcé ». … La seconde décision, attendue depuis des mois, est l’annonce de législatives anticipées – probablement vers le mois de juin – et la dissolution du Parlement hérité de l’ancien système Bouteflika. … Justement, on en vient à la troisième annonce présidentielle concernant un remaniement gouvernemental. Le Point
Le Niger, pays parmi les plus pauvres du monde miné par les attaques jihadistes, choisira dimanche Mohamed Bazoum ou Mahamane Ousmane comme nouveau président, une première démocratique dans ce pays à l’histoire marquée par les coups d’Etat. Jamais le Niger n’a vu deux présidents élus se succéder depuis l’indépendance de la France en 1960. « Passer le pouvoir en 2021 à un successeur démocratiquement élu (…) sera ma plus belle réalisation », a déclaré le président sortant Mahamadou Issoufou, dont le retrait a été unanimement salué sur la scène internationale, de nombreux dirigeants d’Afrique de l’Ouest s’accrochant au pouvoir. Son successeur sera soit Bazoum, le fidèle lieutenant d’Issoufou, soit Ousmane, le premier président démocratiquement élu du Niger en 1993 qui cherche depuis sa chute trois ans plus tard à redevenir chef d’Etat. AFP
Au Bénin, la décision de la Cour constitutionnelle, qui a rejeté tous les recours des candidats recalés par la Céna faute de parrainage, n’est pas du tout du goût des requérants. Ils ont aussitôt pris la parole pour la condamner. Même si les décisions de la juridiction chargée du contentieux électoral sont sans recours, les requérants déboutés veulent se battre jusqu’au bout. … Le jeune parti pour l’engagement et la relève PER rumine regrets et incompréhension. Son président, Nathanaël Koty, rappelle que le président Talon avait promis une fête de la démocratie. Une promesse non tenue selon lui : « Le chef de l’État lui-même nous a promis, à toute la classe politique des élections inclusives, il l’a réitéré devant l’Assemblée nationale de notre pays. Nous ne sommes pas satisfaits et nous comptons poursuivre les actions légales pour nous faire entendre. Il vaut mieux perdre du temps pour avoir le consensus et bien faire les choses que d’être pressé ». RFI
Au Burkina Faso, suite à la dégradation de la situation sécuritaire dans la région de l’Est, le gouvernement a commandité une étude sur les défis sécuritaires dans cette région, la plus vaste du pays. Depuis 2018, le phénomène terroriste s’y est installé. Après plusieurs opérations militaires et un renforcement du dispositif de sécurité, la situation reste toujours préoccupante pour certains villages. Et le Centre national pour la coordination du mécanisme d’alerte et de réponse recommande un nouveau maillage sécuritaire pour y faire face. RFI
La Minusca, la mission de l’ONU en Centrafrique, dénonce des violations des droits de l’homme et du droit international depuis l’offensive, qui a débuté mi-décembre, de la coalition rebelle CPC. « Cette semaine il y a eu trois meurtres. Il y a eu des menaces de mort, il y a des privations de liberté, des arrestations, mais aussi des attaques contre les humanitaires. Et pour ce qui est des violations graves des droits des enfants, il y a eu sept viols et autres violences sexuelles et des attaques contre des écoles », dénonce le porte-parole de la Minusca, Vladimir Monteiro. Uniquement la semaine dernière, 32 victimes ont été recensées pour 17 incidents. Au total, la Minusca a recensé 215 abus et violations des droits de l’homme et du droit international humanitaire depuis mi-décembre et le début de l’offensive de la CPC, la coalition de groupes armés. « Ce sont les groupes armés dans la plupart des cas, mais parfois on trouve quelques agents de l’État. D’une manière générale, c’est une constance, toutes les semaines les principaux auteurs ce sont les groupes armés », rajoute M. Monteiro. RFI
La première phase du procès de Patrice-Edouard Ngaïssona et Alfred Yekatom pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité s’est terminée ce jeudi 18 février à la Cour pénale internationale. Trois jours d’audience durant lesquels chacun a donné sa « déclaration liminaire » et introduit les arguments, preuves et témoignages qu’il développera au cours de la prochaine étape, à compter du 15 mars. Pour le parquet, aucun doute : Patrice-Edouard Ngaïssona était un chef politique incontestable des anti-balakas, un des principaux relais de l’ancien président François Bozizé, dont il partageait le plan de reprendre le pouvoir par les armes. … Une version soutenue par les avocats des victimes, plus de 1 400 recensées, nombreuses à subir encore aujourd’hui les conséquences des violences de l’époque, en particulier les déplacés et les réfugiés. RFI
Le procès de Gibril Massaquoi, 51 ans, s’est ouvert le 3 février devant le tribunal de Tampere, ville du sud de la Finlande où il avait été arrêté en mars 2020 après la mobilisation d’ONG. Les audiences ont ensuite été suspendues afin de permettre aux juges de se délocaliser quelque 6 500 km plus au sud. Pendant deux mois, le tribunal visitera des scènes de crimes en Sierra Leone et au Liberia et entendra quelque 80 témoins. Un tribunal finlandais s’est déplacé jusqu’aux confins du Liberia, jeudi 18 février, pour retrouver les traces de l’ancien chef rebelle Gibril Massaquoi, surnommé « l’Ange Gabriel », qu’il juge pour une série d’atrocités commises pendant la guerre civile ayant ravagé le pays à la fin du siècle dernier. Les magistrats finlandais ont visité jeudi le village de Kamatahun, dans une région montagneuse proche de la frontière sierra-léonaise, à une journée de route de Monrovia, ont constaté des journalistes de l’AFP. Accompagnés des autorités locales, ils ont inspecté les restes de maisons incendiées pendant l’une des pires guerres du continent africain, qui a fait 250 000 morts et des millions de déplacés entre 1989 et 2003. Le Monde avec AFP
Le guide français a été assassiné en septembre 2014, dans la région montagneuse de Tizi-Ouzou, par un groupe jihadiste affilié à l’État islamique. Le verdict est tombé dans la soirée : Abdelmalek Hamzaoui, l’un des ravisseurs du guide de montagne français Hervé Gourdel, a été condamné à mort le jeudi 18 février dans la soirée. Après un premier report, le procès des accusés dans l’affaire de l’assassinat de Hervé Gourdel en 2014 s’est ouvert le 18 février au tribunal de première instance de Dar El Beïda, dans la banlieue d’Alger, en présence de la compagne de la victime Françoise Grandclaude, accompagnée de son frère. Le guide de montagne Hervé Gourdel, alors âgé de 55 ans, a été enlevé le 21 septembre 2014 lors d’une randonnée dans la région montagneuse de Tizi-Ouzou, avant d’être décapité par ses ravisseurs, des membres d’un groupuscule jihadiste lié à l’État islamique (EI) dénommé Jund al-Khilafa (« Les soldats du califat »), et qui ne serait plus actif aujourd’hui. Jeune Afrique
En République démocratique du Congo, six journalistes ont été condamnés à trois ans de prison dans une affaire de « harcèlement sexuel » impliquant le gestionnaire de leur radio dans le nord-ouest, a annoncé une organisation de défense de la presse. Les journalistes Henri Engonda, John Isanga, Arsène Mokema, Chimène Mangondo, Merveille Ngoya et Prospère Boyange ont été condamnés mardi à « trois ans de prison » par le tribunal de paix de Bumba dans la province de la Mongala, a rapporté l’ONG Journaliste en danger (JED). Les six journalistes travaillent pour la radio Bumba Lokole, une station locale, et étaient poursuivis par Ruffin Makombo, président du conseil de gestion de ce média, « pour avoir initié et signé une pétition exigeant sa démission », a expliqué JED. … Cette organisation partenaire de Reporters sans frontières a exprimé ses « très vives inquiétudes sur la grave détérioration » de la situation de la liberté de la presse dans cette province où « des cas d’attaques, de menaces et d’arrestations des journalistes et de fermeture des médias se multiplient ». AFP/VOA
Le Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF) appelle à mettre fin au conflit dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC) dont sont victimes les enfants et leurs familles. L’UNICEF se dit en colère contre « l’indifférence mondiale » face à la situation dans l’est de la RDC. Une indifférence qui, selon l’agence onusienne, menace une génération d’enfants. « La vie et l’avenir de plus de trois millions d’enfants déplacés sont menacés en RDC alors que le monde regarde ailleurs », alerte le Fonds dans un rapport publié vendredi. Dans l’est du pays, une succession d’attaques brutales menées par des combattants utilisant des machettes et des armes lourdes a contraint des communautés entières à fuir en emportant avec elles seulement le minimum de possessions. Des familles entières – y compris des enfants – ont été tuées à l’arme blanche. Des centres de santé et des écoles ont été saccagés et des villages entiers incendiés. ONU Info
A quelques jours du procès des massacres de Ngarbuh, dans la région anglophone camerounaise du nord-ouest, au cours duquel dix enfants et trois femmes avaient été tués par des militaires, épaulés par une milice peule en conflit avec les populations locales, un nouveau scandale impliquant les forces de défense et de sécurité vient d’éclater au Cameroun. Une vidéo amateur de 9 minutes et 35 secondes montre des scènes de torture à peine soutenables, infligée à un jeune soupçonné d’être proche des séparatistes ambazoniens, par des membres des forces de défense et de sécurité, qui ont ensuite posté ces images sur les réseaux sociaux. France24
Les 54 pays de la région totalisent 100 000 décès (pour 3 793 660 cas déclarés), selon un comptage de l’AFP. La région, relativement épargnée, est la dernière, outre l’Océanie, à atteindre ce seuil franchi en avril par l’Europe. Mais ces chiffres se fondent uniquement sur les bilans communiqués quotidiennement par les autorités sanitaires de chaque pays et ne reflètent qu’une fraction du total réel de contaminations. « Beaucoup de pays ont essentiellement des tests PCR, dans les capitales. Et plus on s’éloigne des centres urbains, moins il y a de tests», explique l’épidémiologiste Emmanuel Baron, de l’ONG Médecins sans frontières (MSF) présente en Afrique. Et cette maladie peut passer « inaperçue », rappelle-t-il, avec des cas asymptomatiques ou des symptômes facilement confondus avec d’autres. … Autre découverte, confortée par une étude sur les anticorps réalisée par le centre national du sang : la moitié de la population sud-africaine aurait déjà été contaminée au Covid-19. L’Afrique du Sud a lancé sa campagne de vaccination cette semaine et espère vacciner 67% de sa population d’ici la fin de l’année pour atteindre l’immunité collective. RFI
Une conférence virtuelle des 7 pays les plus industrialisés de la planète se tient ce vendredi. Ce sera le premier grand rendez-vous international de Joe Biden et il sera largement consacré à la crise sanitaire. Emmanuel Macron y participe avec une ambition : convaincre ses partenaires des pays les plus riches de réserver 5 % des doses de vaccins dont ils disposent pour permettre de lancer rapidement la vaccination dans les pays en développement. A la veille du sommet, Emmanuel Macron a exprimé publiquement cette proposition dans une interview au Financial Times dans laquelle il dénonce aussi « les prix exorbitants » auxquels sont vendus les vaccins aux pays africains. « Je dis : ‘transférons 3% ou 5% aujourd’hui des vaccins qu’on a en stock à l’Afrique », annonce le président français, car « Cela n’a aucun impact sur le rythme de la stratégie vaccinale (dans les pays riches). Ça ne la ralentit pas d’un jour, compte tenu aujourd’hui de l’utilisation de nos doses ». RFI
Face à la nouvelle épidémie d’Ebola, l’OMS livre 11 000 doses de vaccins. C’est une annonce faite par sa directrice régionale Afrique, le Dr Matshidiso Moeti. « Nous devrions avoir plus 100 experts nationaux et internationaux sur le terrain d’ici la fin du mois. 30 experts en vaccination ont déjà été mobilisés sur place et sont prêts à être déployés dès que les vaccins arrivent. Plus de 11 000 sont actuellement préparées à Genève auxquelles s’ajouteront 8 600 doses en provenance des États-Unis ». Les premières doses sont attendues par avion ce dimanche et la campagne de vaccination pourra démarrer dès le lendemain. Une stratégie « en ceinture »: seront d’abord vaccinées les familles des cas suspects ou confirmés ainsi que le personnel soignant. Pendant ce temps, les recherches se poursuivent sur l’origine du virus comme le confirme le docteur Mohamed Lamine Yansané, conseiller du ministre de la Santé. « Les dispositions ont été prises pour que l’échantillon qui est à Conakry puisse être acheminé à Dakar à l’institut Pasteur pour le séquençage. Nous pensons avoir les résultats dans le courant de la semaine. » RFI
Plus de 500 cas de peste ont été détectés dans une région du nord-est de la République démocratique du Congo depuis plusieurs mois, faisant une trentaine de morts, a appris vendredi l’AFP auprès des autorités sanitaires et d’experts. Actuellement, nous avons « plus de 520 cas de peste » dont « plus de 31 décès », a déclaré à l’AFP le Dr Patrick Karamura, ministre provincial de la Santé de l’Ituri, une région où la peste est endémique. Dans cette « résurgence » des cas, « il n’y a pas que des cas de peste bubonique. Nous avons aussi cinq cas de peste pulmonaire, deux autres cas de peste septicémique », a-t-il indiqué. Des cas sont apparus entre le 15 novembre et le 13 décembre dans la zone de santé de Biringi, située dans le territoire d’Aru en Ituri, a expliqué à l’AFP la Dr Anne Laudisoit, épidémiologiste à Ecohealth Alliance, une ONG basée à New York, qui séjourne dans la zone avec une équipe des chercheurs. Belga
En l’absence d’un État pleinement fonctionnel, en Libye, nombre de maires se sont trouvés seuls à devoir gérer des crises sans précédent. Interpellés par leurs administrés, ils se retrouvent à traiter des problèmes aussi divers que que la maintenance de routes peu entretenues ou l’afflux de déplacés internes à la suite des récents combats. Autant de difficultés auxquelles vient maintenant s’ajouter la crise sanitaire due au Covid-19. C’est le cas à Giado dans le Djebel Nefoussa, où plusieurs familles ayant fui leur maison dans des bombardements au sud de Tripoli sont venues se réfugier. C’est autant de pression sur les services publics de la ville qui leur fournissent un habitat, explique le maire élu le mois dernier seulement. Ces déplacements font aussi courir un risque sanitaire que le maire doit prendre en compte. Autre problème dans cette petite ville du nord-ouest de la Libye : cela fait plusieurs mois que les employés de l’hôpital n’ont pas reçu leur salaire, les ressources du gouvernement de Tripoli ayant elles-mêmes subi les conséquences du conflit. Dans le même temps, le budget des communes a diminué. RFI
Sans bagage politique, le jeune Issouf Doumbia, 28 ans, a été élu député au Parlement ivoirien alors qu’il n’avait pour seul atout que ses actions philanthropiques auprès des jeunes, des femmes, des personnes en difficultés et des religieux. Le plus jeune député de la dernière législature est aussi le plus jeune maire de Côte d’Ivoire qui dirige la commune de Bingerville, l’ancienne capitale ivoirienne (entre 1900 et 1934). La commune de Bingerville dispose d’une sous-préfecture, et depuis 2001, elle fait partie du district d’Abidjan avec une population estimée à plus de 59 000 habitants. Sous la direction du jeune maire, Bingerville a positivement changé de visage et les habitants sont fiers de leur député-maire. « Je sais que Issouf Doumbia est le plus jeune maire de Côte d’ivoire, explique l’un d’entre-eux. Il travaille bien. Il est jeune, et puis il comprend la jeunesse. Il sait ce dont la jeunesse a besoin.’’ DW