Revue de presse du 19 décembre 2023

RDC: après le désistement de 7 candidats président, 18 autres face à Félix Tshisekedi
Après le désistement de sept candidats président de la République, 18 autres sont attendus, ce mercredi 20 décembre, face à Félix Tshisekedi, candidat à sa propre succession. Au cours de cette journée-là, près de 44 millions d’électeurs, sur une population d’environ 100 millions d’habitants, vont les départager. Le même jour, les électeurs voteront simultanément les candidats députés nationaux et provinciaux ainsi que les conseillers communaux. De nombreux candidats sont allés jusqu’au bout de la campagne électorale, clôturée ce lundi, en vue de persuader les électeurs…A la présidentielle, élection à un seul tour, le chef de l’Etat sortant, Félix Tshisekedi, 60 ans, brigue un second mandat de cinq ans face à une opposition morcelée, qui n’a pas su s’entendre sur un candidat commun. A un jour du vote et après plusieurs désistements, il reste 18 postulants en plus de Félix Tshisekedi. Selon les analystes, Moïse Katumbi, riche homme d’affaires et ancien gouverneur de la province minière du Katanga (sud-est) fait figure de challenger numéro 1. Il y a aussi Martin Fayulu, 67 ans, qui affirme que la victoire lui avait été volée à l’élection de 2018, et le Dr Denis Mukwege, 68 ans, prix Nobel de la paix en 2018 pour son action en faveur des femmes violées. Respecté et connu dans le monde, mais novice en politique, Denis Mukwege s’est fait discret ces derniers jours. Radio Okapi

Présidentielle en RDC : les candidats de l’opposition auprès de Stanis Bujakera Tshiamala
L’ombre de Stanis Bujakera Tshiamala continue de planer sur la présidentielle en RDC. Le 14 décembre 2023, cent jours après l’incarcération de notre correspondant à la prison centrale de Makala, Denis Mukwege lui a rendu visite, accompagné par son conseiller spécial, Albert Moleka. Médecin et candidat à la magistrature suprême, il l’a assuré de son soutien « psychologique, politique et moral ». Selon l’un des proches de Denis Mukwege, cité par le site d’information actualite.cd, dont Stanis Bujakera Tshiamala est par ailleurs le directeur de publication adjoint, le Nobel de la paix a insisté sur le fait « qu’on ne devrait pas arrêter un journaliste et le pousser à dévoiler ses sources ». Il lui a également promis de faire un large plaidoyer pour sa libération. Le 9 décembre, lors de son meeting à Kinshasa, Moïse Katumbi a, lui aussi, abordé le sort réservé à notre confrère. Il s’est engagé, s’il est élu, à le faire libérer, ainsi que Mike Mukebayi et Salomon Idi Kalonda, deux de ses collaborateurs en détention depuis plusieurs mois…Le 22 septembre, Martin Fayulu avait été le premier à aller voir Stanis Bujakera Tshiamala à Makala. « Comme dans toute dictature, le pouvoir en place en RDC veut caporaliser les journalistes en prenant en otage la liberté de presse. Stanis Bujakera a été jeté en prison sans motif valable. Nous exigeons sa libération pour qu’il continue d’informer le monde sur ce qui se passe au Congo », avait posté dans la foulée, sur X, le président du parti Engagement pour la citoyenneté et le développement. Jeune Afrique

RDC: l’ONU prépare le départ anticipé des Casques bleus
Malgré ses inquiétudes sur les violences dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC), le Conseil de sécurité de l’ONU devrait lancer mardi un retrait anticipé mais progressif des Casques bleus du pays à partir de fin 2023, comme réclamé par Kinshasa. A la veille d’élections à haut risque dans le pays, qui coïncident avec l’expiration du mandat annuel de la mission de maintien de la paix de l’ONU (Monusco), le Conseil devrait souligner son « inquiétude concernant l’escalade de la violence » dans l’est et « les tensions entre le Rwanda et la RDC », selon le projet de texte vu par l’AFP. Malgré cette situation, le gouvernement congolais réclame depuis des mois un retrait « accéléré » des Casques bleus, à partir de fin 2023 et non fin 2024. Il juge la force onusienne inefficace pour protéger les civils face aux groupes armés et milices qui sévissent depuis trois décennies dans l’est de la RDC…Plusieurs membres du Conseil, notamment les Etats-Unis, ont émis des doutes ces derniers mois sur le fait que les forces congolaises soient prêtes à remplacer la Monusco pour assurer la sécurité de la population. Mais les missions onusiennes ne pouvant opérer sans autorisation du pays hôte, la RDC veut elle aussi — mais moins frontalement que la junte malienne — forcer la main du Conseil de sécurité…A partir de mai 2024, la Monusco ne sera ainsi présente que dans le Nord-Kivu et l’Ituri. Et à partir du 1er juillet, ses effectifs seront réduits de quelque 2.350 personnes (soit un effectif maximal autorisé d’environ 13.800 militaires et policiers). AFP

Niger: le gouvernement rouvre des écoles dans le Tillabéri
Les nouvelles autorités ont commencé à rouvrir des écoles fermées en raison de l’insécurité dans le Tillabéri, région du sud-ouest qui connait régulièrement des violences de groupes armés. Plus de 800 établissements scolaires sont encore fermés actuellement. Les nouvelles autorités nigériennes mettent en avant l’importance de garantir aux enfants un droit à l’éducation. Un défi sur les plans sécuritaire et logistique. D’ici début janvier, 122 écoles doivent rouvrir, selon la direction régionale de l’éducation du Tillabéri citée par des médias locaux. Elles s’ajouteront aux 37 qui ont déjà rouvertes. Dans cette région du sud-ouest, plus de 800 sont toujours fermées. Certaines le sont même depuis 3 à 4 ans en raison des violences de groupes armés…Une préoccupation que partagent acteurs de terrain, syndicats et ONG. Mais certains mettent aussi en avant les défis que cela implique : faire fonctionner des écoles qui peuvent s’être dégradées avec le temps et faire revenir les enseignants tout en assurant leur sécurité, comme celle des élèves, dans une région qui est régulièrement le théâtre d’attaques. Le Synaceb, par exemple, rappelle que l’on est toujours sans nouvelles de deux enseignants enlevés en pleine classe, à Makalondi, il y a environ un mois. Il demande à être rassuré par une présence militaire accrue et des patrouilles à proximité des établissements scolaires. D’autant que les écoles peuvent être des cibles pour les terroristes. RFI

Mali: le médiateur algérien consulte les groupes armés signataires de l’accord de paix
Alger consulte les groupes armés maliens signataires de l’accord de paix de 2015. Plusieurs représentants des groupes armés signataires de l’accord de paix ont été reçus ces derniers jours dans la capitale algérienne. Mercredi dernier, l’Algérie, chef de file de la médiation internationale pour l’accord de paix, a réitéré dans un communiqué sa « ferme conviction » que l’accord restait « le cadre idoine » pour préserver la souveraineté et l’intégrité territoriale du Mali « par des moyens pacifiques ». C’était la première communication publique d’Alger depuis la reprise de la guerre et l’entrée des Fama et du groupe Wagner dans Kidal il y a un mois. Depuis, le MSA (Mouvement pour le salut de l’Azawad), principal groupe signataire pro-Bamako, a été reçu à Alger en fin de semaine dernière. Lundi, c’était au tour de la délégation des rebelles du CSP (Cadre stratégique permanent). Les participants joints par RFI parlent de simples « consultations » jugées « positives ». La délégation du CSP était composée de plusieurs hauts dirigeants des groupes rebelles menés par Alghabass Ag Intallah, chef de la Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA). Leurs interlocuteurs algériens les ont invités pour promouvoir une logique de négociations, dont l’accord de paix de 2015 resterait le meilleur cadre…Réponse du CSP : l’accord de paix oui, mais, dans ce contexte, aucun dialogue n’est possible. Les rebelles estiment que ce sont les autorités maliennes de transition qui ont voulu la reprise de la guerre, et souhaitent que le médiateur algérien l’acte clairement, afin de situer les responsabilités devant le monde entier. Alger n’aurait formulé, pour le moment, aucune proposition concrète pour sortir de la guerre et relancer les discussions. Les rebelles ont quant à eux dénoncé, une nouvelle fois, les violences du groupe russe Wagner, supplétif de l’armée malienne, contre les civils. RFI

Cameroun: Assassinat du journaliste Martinez Zogo: le magistrat chargé de l’instruction dessaisi du dossier
Au Cameroun, le magistrat militaire qui instruisait l’assassinat du journaliste Martinez Zogo a été officiellement dessaisi. Une sanction qu’on voyait venir depuis le 1er décembre quand le juge Sikati avait demandé la libération des deux principaux accusés avant de se dédire, quelques heures plus tard, invoquant une fausse ordonnance en circulation. L’ordonnance de dessaisissement est signée par le président du tribunal militaire de Yaoundé. Il désigne par la même occasion et en remplacement du juge Sikati, le lieutenant-colonel Ndzie Pierrot Narcisse, désormais en charge de l’enquête sur ce dossier de l’assassinat de l’animateur d’Amplitude FM. En à peine dix mois, il est ainsi le troisième juge d’instruction qui va connaître de ce dossier épineux. Le premier, Prosper Oyono Ebessa avait procédé aux inculpations des principaux accusés aujourd’hui en détention. Le deuxième, le lieutenant-colonel Sikati a conduit l’essentiel des interrogatoires et confrontations des accusés. Il restera aussi dans les mémoires comme le juge d’instruction qui a signé l’ordonnance de remise en liberté des prévenus Jean-Pierre Amougou Belinga et Maxime Eko Eko. Cette décision controversée et finalement non exécutée lui vaut certainement aujourd’hui d’être mis de côté à la demande expresse du commissaire du gouvernement. En soutien à sa requête, le commissaire du gouvernement avance que depuis la controverse du 1er décembre, la qualité des relations entre le juge et les parties au dossier ne permet plus de poursuivre l’instruction en toute sérénité. RFI

Guinée: la solidarité s’organise après l’incendie meurtrier à Conakry
La solidarité s’organise mardi en Guinée au lendemain de l’explosion et l’incendie du principal dépôt d’hydrocarbures dans le centre de Conakry, qui a fait au moins 14 morts et 190 blessés et suscite l’inquiétude sur l’approvisionnement en essence. Dans la nuit de dimanche à lundi, le souffle de l’explosion et l’incendie qui a suivi dans la zone portuaire de Kaloum, le quartier administratif et des affaires de Conakry, ont provoqué d’importants dégâts matériels et mis à l’arrêt l’économie. Le feu a été circonscrit et maîtrisé lundi après-midi, mais de la fumée continue de s’échapper du site du sinistre et les pompiers sont toujours à pied d’œuvre mardi matin. Des soldats massivement déployés, casqués et masqués empêchent la circulation dans le secteur du sinistre…Aucune information n’est à ce jour disponible sur l’origine de l’incendie…L’assistance aux sinistrés se poursuit mardi matin. Des volontaires font le tour de la capitale pour recueillir des vivres…Les pénuries d’essence sont aussi un sujet de préoccupation pour de nombreux Guinéens. Les stations-services sont provisoirement fermées sur l’ensemble du territoire pour éviter la spéculation. Le gouvernement a annoncé le recensement des besoins vitaux liés au carburant pour prévenir les ruptures possibles de l’approvisionnement de Conakry vers l’intérieur du pays. Beaucoup de Guinéens n’ont pas pris leur voiture mardi par peur de manquer d’essence. AFP

En Tunisie, une « violence institutionnelle quotidienne » contre les migrants
« Arrestations arbitraires », « déplacements forcés » et « expulsions illégales » vers les frontières avec Libye et Algérie, les migrants, réfugiés et demandeurs d’asile en Tunisie subissent « une violence institutionnelle quotidienne », dénonce dans un rapport l’Organisation mondiale contre la torture. L’étude de 58 pages, qui cite des témoignages directs et d’ONG partenaires, pointe du doigt « la responsabilité » des autorités tunisiennes dans « les violations commises sur le territoire, y compris les zones frontalières ». Elle note que le pays est sous « la pression continue de l’Europe pour réduire la migration irrégulière en Méditerranée ». Selon l’OMCT, les « violations des droits humains » avaient déjà connu « une intensification progressive » après un discours en février du président Kais Saied dénonçant l’arrivée en Tunisie de « hordes de migrants clandestins ». Mais selon l’ONG, « un changement profond au niveau institutionnel » s’est opéré cet été, caractérisé « par des expulsions illégales et forcées » de personnes de leurs logements, « des déplacements forcés et la mise en place de lieux de privation de liberté », ainsi que des « déportations et expulsions » vers Libye et Algérie, devenues « plus structurées » et « régulières » depuis septembre…En outre, selon l’OMCT, « les conditions de vie inhumaines auxquelles sont soumis les migrants, réfugiés et demandeurs d’asile », concentrés par milliers ces derniers mois dans des campagnes près de Sfax « peuvent constituer de la torture et des mauvais traitements ». L’ONG s’inquiète plus généralement de « l’incapacité des autorités tunisiennes à protéger » ces personnes, pointant « des conditions de vie indignes, sans accès aux services de base, à l’emploi et à des sources de revenus ». AFP

Somalie : L’armée assume la sécurité du Palais présidentiel après le départ de l’ATMIS
Les autorités somaliennes ont formellement pris en charge la sécurité du Palais présidentiel et du Parlement fédéral, marquant la fin de la présence de 16 ans de la Mission de l’Union africaine en Somalie (ATMIS) au siège du pouvoir du pays. La cérémonie de transfert à Villa Somalia a été supervisée par le général Ibrahim Sheikh Muhidiin de l’Armée nationale somalienne, en présence du chef de cabinet du Palais présidentiel, M. Abdihakim Mohamed Yusuf, ainsi que de représentants de l’Union africaine et des Nations unies en Somalie. Le président Mohamud a salué la 77e brigade de l’Armée nationale pour avoir assumé la responsabilité de la sécurité des dirigeants du pays, soulignant que cela témoigne du rétablissement de la capacité et de la puissance des forces armées nationales somaliennes. Le général Muhidiin a exprimé sa gratitude envers les commandants et soldats de l’ATMIS (AMISOM) qui ont soutenu la sécurité des dirigeants du pays au fil des années, lors de sa visite aux troupes assurant la garde du Palais présidentiel. Déployée en Somalie depuis 2007, l’ATMIS avait pour mission d’aider le gouvernement somalien à lutter contre le groupe militant Al-Shabab et à rétablir la stabilité et la paix. Le porte-parole de l’ATMIS a affirmé que la mission continuera à fournir formation, encadrement et soutien logistique aux forces de sécurité somaliennes jusqu’à l’expiration de son mandat en 2024. Par ailleurs, l’armée somalienne, en collaboration avec les forces américaines, a mené avec succès une opération utilisant des drones qui a abouti à l’élimination d’un chef et de plusieurs membres du groupe terroriste Al Shabab dans la région du Moyen Juba. Sahel Intelligence

Le premier centre africain de production de vaccins à ARN messager de BioNTech inauguré au Rwanda
Le premier centre de production de vaccins à ARN messager de BioNTech en Afrique, le « BioNtainer » – nommé ainsi, car composé de conteneurs recyclés – a été inauguré à Kigali. Une avancée dans la recherche et la production de vaccin sur le continent. À terme, 50 millions de doses de vaccins de type ARN Messager contre le Covid pourraient être produits dans ce centre chaque année. De nombreuses personnalités avaient fait le déplacement pour l’occasion : Macky Sall, Nana Akufo-Addo, Moussa Faki, Adesina ou encore Ursula Von der Leyen. Produire en Afrique des vaccins pour l’Afrique à un prix abordable, voici l’un des principaux objectifs de ce projet. « La qualité est exactement la même que celle que vous trouveriez ailleurs. Les inégalités en matière d’accès aux vaccins ont durement frappé l’Afrique pendant la pandémie. Nous nous sommes retrouvés à frapper à toutes les portes à la recherche de doses. La situation était intolérable. Et l’Union africaine s’est réunie pour prendre l’engagement ferme que nous ne nous retrouvions plus jamais dans cette position », a déclaré le président rwandais Paul Kagame…Mais le chemin est encore long, prévient le directeur de BioNTech. Il espère pouvoir lancer le processus de validation des premiers vaccins tests en 2025. BioNTech développe également ce genre d’infrastructures au Sénégal, au Ghana, et en Afrique du Sud. RFI