En refusant d’aller voter, les Tunisiens infligent un désaveu au président Saïed
Ni discours ni bain de foule sur l’avenue Habib-Bourguiba, emblématique de la révolution tunisienne. Dimanche 18 décembre au soir, le président Kaïs Saïed ne s’était toujours pas exprimé sur le taux de participation du premier tour du scrutin législatif. Avec moins de 9 % de votants, le chiffre est jugé « catastrophique » par l’opposition, qui réclame le départ du chef de l’Etat. « Il doit être en train d’absorber le choc, personne ne s’attendait à un taux aussi bas », souligne le chercheur en sciences politiques Mohamed-Dhia Hammami. La « construction démocratique par la base » promue par Kaïs Saïed, dont le nouveau Parlement doit être l’une des composantes, favorisant les individus au détriment des partis politiques, a été brutalement balayée samedi. Un camouflet pour le président de la République, qui remet en question sa légitimité et celle de son projet politique, plus d’un an après son coup de force du 25 juillet 2021 et la dissolution du Parlement. Après le faible taux de participation (30,5 %) au référendum constitutionnel de juillet, l’abstention massive au premier tour des législatives fragilise d’autant plus l’homme fort de la Tunisie que des négociations sont en cours avec le Fonds monétaire international pour permettre au pays, en plein marasme économique, d’obtenir un prêt de 1,9 milliard de dollars. Le Monde
Tunisie: nouvelle crise politique à l’horizon?
La Tunisie entre-t-elle dans une nouvelle crise politique avec le dernier taux de participation au scrutin législatif inférieur à 9% ? Après l’annonce de ce chiffre, l’opposition a appelé au départ de Kaïs Saïed dont la légitimité est de plus en plus mise à mal. L’homme avait basé sa prise de pouvoir du 25 juillet 2021 sur un péril imminent qui menaçait le pays et le soutien populaire dont il bénéficiait, ayant été élu avec plus de 72% des voix en 2019. Aujourd’hui, ce soutien s’est érodé comme le confirme la forte abstention, aussi liée à la situation économique critique dans le pays. Les résultats préliminaires des législatives doivent être annoncés ce lundi 19 décembre. RFI
Le président sud-africain Cyril Ramaphosa reconduit à la tête de l’ANC
C’est confirmé. L’ANC, parti historique au pouvoir en Afrique du Sud, a renouvelé sa confiance à l’actuel président Cyril Ramaphosa, lui ouvrant la voie à un second mandat, en dépit d’un scandale au parfum de corruption. Protégé de Nelson Mandela qui l’avait distingué comme le plus doué de sa génération, Cyril Ramaphosa, 70 ans, a été désigné vainqueur, avec une large avance par les délégués du parti réunis en congrès à Johannesburg : 2 476 voix contre 1 897 pour son unique concurrent et ex-ministre de la Santé, Zweli Mkhize. Embourbé dans un scandale depuis des mois, Cyril Ramaphosa est accusé d’avoir tenté de dissimuler à la police et au fisc le vol d’importantes sommes en liquide cachées dans l’une de ses propriétés. Affable et populaire, le président sud-africain reste la figure la moins contestée d’un parti divisé et en perte de vitesse. Mardi, il avait échappé à l’ouverture d’une procédure de destitution, le Parlement s’y étant largement opposé à l’issue d’un débat houleux. France24 avec AFP
Guinée-Bissau: réunion des chefs d’armées de la Cédéao pour faire face au terrorisme
Les chefs d’état-major des pays de la Cédéao se retrouvent lundi 19 décembre en Guinée-Bissau, pays qui préside actuellement l’organisation ouest-africaine. La réponse à la menace djihadiste qui s’étend dans la sous-région, frappant notamment le Bénin et le Togo dernièrement, sera au cœur des échanges, comme elle l’a été lors de la réunion des chefs de services de renseignement dimanche 18 décembre. La mutualisation des forces et le partage des renseignements seront les thématiques centrales des échanges. Car le fléau qui frappe depuis une décennie le Sahel – du Mali au nord du Nigeria – se déplace vers le Sud, comme en témoignent les attaques dans le nord du Bénin et du Togo ces derniers mois. Les pays frontaliers ne sont plus à l’abri. Les chefs des armées se retrouvent tout à l’heure pour examiner la situation, comme l’ont fait ceux des services de renseignement ouest-africains. Le constat est partagé : les États seuls sont dépassés, une réponse sous-régionale s’impose. Des initiatives collectives sont donc attendues à l’issue de cette réunion. RFI
Guinée : l’ex-président de la Cour constitutionnelle écroué
Le mandat de dépôt qui a conduit à l’arrestation de l’ancien président de la Cour constitutionnelle fait suite aux nombreuses dénonciations faites par le ministère de la Justice qui accuse Mohamed Lamine Bangoura de détournements de fonds public. Des soupçons de corruption et d’enrichissement illégal, des sommes évaluées à plusieurs milliards de francs guinéens. Selon la Cour de répression des infractions économiques et financières (Crief), l’ancien président de la Cour constitutionnelle disposerait d’immeubles en Guinée et dans la sous-région évalués à des centaines de millions de francs CFA. … À Conakry et dans la diaspora guinéenne, de nombreux Guinéens dénoncent une justice à deux vitesses. L’une visant tous les anciens dignitaires du régime déchu d’Alpha Condé, et l’autre qui refuse d’ouvrir des enquêtes sur les crimes commis par les militaires au pouvoir, dont des arrestations arbitraires des membres de la société civile emprisonnés pour des délits d’opinion. DW
Mali: le chef du Haut conseil islamique veut «dire la vérité» aux dirigeants de la transition
Au Mali, le président du Haut conseil islamique (HCIM), Cheick Chérif Ousmane Madani Haidara, sort de sa réserve. Dans une vidéo enregistrée le 15 décembre et qui circule depuis sur les réseaux sociaux, le prédicateur musulman, figure très respectée et très écoutée au Mali, déplore la mauvaise situation du pays et invite les personnalités religieuses à « dire la vérité » aux dirigeants de la transition. Il parle de « crise sans précédent » et estime que « ça ne va pas, ni sur le plan sécuritaire, ni sur le plan alimentaire ». Cheick Chérif Ousmane Madani Haidara prend garde à ne pas attaquer frontalement les dirigeants de la transition et précise ne pas vouloir inciter à la contestation mais il ne se contente pas d’appeler à la prière. RFI
Mali: les ONG inquiètes des nouveaux dispositifs de contrôle
Les autorités maliennes de transition ont fourni des précisions sur les modalités d’application et de contrôle de l’interdiction faite aux ONG de mener des activités soutenues par l’État français, que ce soit sur le plan financier, mais aussi matériel ou technique. Parmi les règles qui suscitent des réactions inquiètes de la part des acteurs associatifs maliens et étrangers, après l’annonce le 21 novembre dernier, les sources de financement devront être validées par le gouvernement. Les sources de financement devront être validées par le ministère de l’Administration territoriale désormais : annuellement pour les organisations maliennes, mensuellement pour les organisations étrangères. Celles-ci devront quant à elles présenter chaque mois la situation de leurs comptes en banque avec l’origine des fonds, et fournir un rapport de leurs activités. Les ONG étrangères devront même justifier chacun de leurs achats auprès des représentants locaux de l’État. « Nous rendions déjà des comptes sur nos activités et nos finances : c’est normal, nous y sommes prêts, commence un humanitaire français, mais là ils complexifient à l’extrême ! » … Ce risque ne concerne pas seulement les associations françaises ou soutenues par la France, puisque c’est « la totalité des ONG présentes au Mali qui doivent suivre ces nouvelles instructions », pointe un chercheur qui suit de près le dossier. RFI
Le nombre de migrants en hausse
Le 18 décembre 2022, c’était la Journée internationale des migrants placée sous le thème : « Construire l’avenir avec les migrants et les réfugiés ». L’objectif est, autant que possible, de dissiper les préjugés et de sensibiliser l’opinion à la contribution des migrations dans les domaines économique, culturel et social. Tous les ans, des millions de personnes dans le monde doivent fuir leur pays à cause des impacts dévastateurs des conflits, des maladies, des catastrophes naturelles et des changements climatiques. Fin 2021, 59,1 millions de personnes étaient déplacées internes (55 millions en 2020). La violence et les conflits ont étéresponsables de 53,2 millions de déplacements, tandis que 5,9 millions étaient dus à des catastrophes, selon le rapport 2022 sur l’état de la migration dans le monde. DW
Fin de la crise des visas entre la France et l’Algérie, qui reprennent une relation consulaire « normale »
La France a rétabli avec l’Algérie une relation consulaire normale, a annoncé Gérald Darmanin. « Depuis lundi [12 décembre], nous avons repris (…) une relation consulaire normale telle qu’elle existait avant l’épidémie du Covid-19, notamment dans les relations sur les visas », a déclaré le ministre de l’intérieur dans une vidéo postée dimanche 18 décembre sur son compte Twitter après avoir rencontré, en Algérie, son homologue. En septembre 2021, la France avait décidé de restreindre la délivrance de visas en Algérie, au Maroc et en Tunisie, afin d’inciter ces pays à faire des efforts en matière de coopération et de lutte contre l’immigration illégale. Le taux de refus avait atteint 30 % pour la Tunisie, et 50 % pour le Maroc et l’Algérie. Par cette mesure de réduction des visas, Paris entendait faire pression sur ces pays pour qu’ils acceptent d’accueillir leurs ressortissants expulsés de France. Le Monde avec AFP