Revue de Presse du 19 décembre 2019

Tchad : attaque meurtrière attribuée à Boko Haram dans l’ouest
Au moins 14 personnes ont été tuées mardi par les membres présumés du groupe jihadiste Boko Haram, dans un village de pêcheurs de l’ouest du Tchad. « Hier, des personnes sont venues attaquer des pêcheurs non loin du village de Kaiga, il y a eu 14 morts, 5 blessés et 13 personnes portées disparues, dont on ne sait pas si elles ont été enlevées par les assaillants », a expliqué Dimouya Souapebe, le préfet du département de Kaya, où se situe Kaiga. Kaiga est situé à une soixantaine de kilomètres de la frontière du Nigeria, pays berceau de Boko Haram. « Nous savons que ce sont toujours les éléments de Boko Haram qui écument cette zone, ils sont donc à l’origine de cette attaque », a ajouté le préfet. « Les assaillants sont venus en petit groupe dans un premier temps avant d’être renforcés pour attaquer les pêcheurs dans une zone appelée zone rouge, difficile d’accès », a-t-il précisé. Jeune Afrique avec AFP

Cameroun : un statut spécial accordé aux régions anglophones
Les députés camerounais ont adopté un projet de loi sur la décentralisation mercredi. Il accorde un statut spécial aux deux régions anglophones du pays, préconisé par le dialogue national d’octobre dernier.Ces régions seront désormais autorisées, si la loi est approuvée par le Sénat et promulguée, à élaborer des politiques publiques dans les domaines de l’éducation et de la justice, a précisé la radio camerounaise. Ce statut spécial est la principale recommandation sur laquelle s’étaient entendus les participants d’un grand dialogue national convoqué par le président Paul Biya début octobre, pour mettre fin à cette crise qui a fait plus de 3.000 morts. Au moment où de nombreuses voix s’élevaient pour critiquer le peu de suites législatives données à ce grand dialogue, l’Assemblée nationale s’était réunie en session extraordinaire vendredi enfin d’examiner ce projet de loi. Jeune Afrique avec AFP

Algérie: le recours à la détention provisoire de plus en plus courant à Alger
En Algérie, la demande de liberté provisoire de l’opposant Karim Tabbou devait être étudiée ce mercredi 18 décembre par le tribunal, mais l’audience a été repoussée à la semaine prochaine. Comme de nombreux manifestants arrêtés depuis le mois de juin dans la capitale, il avait été placé en détention provisoire en attendant son procès. Hamidou Garidi, 76 ans, avait été arrêté au mois de septembre et placé en détention provisoire depuis, accusé d’atteinte à l’unité nationale. Ce mercredi 18 décembre, il a été acquitté. Si la détention provisoire est plus rare dans le reste du pays depuis le début du mouvement de protestation, à Alger, la justice en a régulièrement fait usage depuis le mois de juin, pour des chefs d’inculpation d’atteinte à l’unité nationale, atteinte au moral de l’armée ou encore incitation à attroupement. Des manifestants arrêtés en juin ont été jugé le 11 novembre. Ceux condamnés à six mois de prison ferme devraient sortir la semaine prochaine. D’autres, arrêtés en septembre, attendent toujours un verdict. RFI

Les Soudanais fêtent le premier anniversaire de leur revolution
Les Soudanais ont donné jeudi le coup d’envoi à une journée de festivités à travers le pays, pour le premier anniversaire du mouvement de contestation ayant mené à la chute du régime d’Omar el-Béchir, au terme d’un règne autoritaire de 30 ans. Pour rendre hommage aux pionniers de la révolution d’Atbara à 350 kilomètres de Khartoum, un train rempli de centaines de personnes est parti de Bahri près de Khartoum, en direction de la ville ouvrière du nord-est qui avait été le théâtre en décembre 2018 des premiers rassemblements après l’annonce soudaine du triplement du prix du pain. Chantant, dansant et portant des drapeaux soudanais, les participants sont montés dans le train qui s’est vite révélé complet, a constaté un journaliste de l’AFP. Pour les personnes restées à quai et désireuses de se rendre à Atbara les autorités ont prévu plusieurs bus et un autre train, parti peu après tout autant chargé de passagers. Limia Osman, 23 ans, en t-shirt et pantalon, brandit un drapeau national. En montant dans le train, elle affirme vouloir « dire merci » aux manifestants d’Atbara. AFP

Maroc : 9 trafiquants espagnols et marocains condamnés après la mort d’une jeune migrante
Sept Marocains et deux Espagnols ont été condamnés à des peines allant jusqu’à dix ans de prison ferme pour un trafic de migrants ayant notamment entraîné la mort d’une étudiante marocaine de 22 ans en septembre 2018, au large du Maroc. … Les tentatives de départ des jeunes Marocains vers l’Espagne, une des premières portes d’entrée de l’Europe, ont connu une recrudescence ces derniers mois. Les données disponibles qui montrent une baisse globale ne mentionnent pas les nationalités: au total, environ 25.000 clandestins sont arrivés par voie maritime en Espagne depuis début janvier 2019 contre 55.000 en 2018, selon l’Organisation mondiale pour les Migrations (OIM). Le Maroc a renforcé ces derniers mois la lutte contre les migrations clandestines, avec des aides européennes et espagnoles. Mercredi, l’association de défense des droits humains AMDH-Nador a indiqué à l’AFP que trois membres des forces auxiliaires chargés de la surveillance du littoral ont été arrêtés en début de semaine à Nador (nord) car soupçonnés de complicité avec des réseaux de migration clandestine. Cette information n’a pu être confirmée de source officielle. AFP

Trafic d’armes, orpaillage, braconnage… Cartographie du financement des groupes armés
Alors que les États peinent souvent à lever l’impôt, les groupes armés, des jihadistes qui sévissent au Sahel aux multiples factions qui s’affrontent dans l’Est de la RDC semblent, eux, n’avoir aucune peine à se financer. Dans le Sahel, comme en Centrafrique ou dans l’est de la RD Congo. De l’exploitation illégale des minerais au trafic de drogues en tous genres en passant par le vol de bétail et le prélèvement de taxes, ces organisations se nourrissent des économies locales. En se posant en bénéficiaires, en intermédiaires ou en régulateurs des activités illicites, elles trouvent les ressources nécessaires pour assurer leur subsistance. Jeune Afrique

Bénin: la radio Soleil FM suspendue d’antenne par la HAAC
Au Bénin, une radio privée appartenant à l’opposant Sébastien Ajavon n’est plus à l’antenne depuis minuil. Soleil FM a suspendu ses émissions à la suite d’une décision de la Haute autorité de l’audiovisuel et de la communication. La HAAC reproche à l’ancien candidat à la présidentielle, qui vit en France, de ne pas avoir cherché à renouveler la licence de sa radio en personne. Il y a plus de trois mois, le directeur de Soleil FM a commencé à faire les démarches pour renouveler la licence de cette radio privée. Il y a trois jours, la Haute autorité de l’audiovisuel et de la communication a fait savoir à Jérôme Kassa qu’il n’était pas habilité à faire ces formalités en lieu et place du patron. Il a beau avoir soumis une procuration de l’opposant Sébatien Ajavon, la HAAC lui a fait savoir que c’était trop tard, qu’il n’était pas dument mandaté par le propriétaire de Soleil FM, qui est exilé en France, lorsqu’il a présenté le dossier en août. Jérôme Kassa n’exclut pas que la radio ait été fermée pour des raisons politiques. RFI

Dialogue national au Mali: les débats se penchent sur la laïcité
Plus de 90% des Maliens sont de confession musulmane. La cohabitation avec les petites communautés catholique et protestante est plutôt pacifique, mais au Dialogue national inclusif, le représentant des catholiques et des protestants a pris la parole pour réclamer toute la place que méritent ces minorités religieuses, au nom de la laïcité. Lorsque le président du Mali commence un discours officiel, comme lors de l’ouverture du Dialogue national inclusif, il cite un verset du Coran. Le représentant des communautés catholique et protestante du Mali au Dialogue national inclusif, estime qu’il doit éviter cela. « Le président de la République habite la fonction présidentielle. Il a une religion. Mais lorsqu’il agit en tant que président de la République, il n’a pas de religion, parce que le président de la République n’a pas de religion », détaille Daniel Coulibaly. RFI

Le président Macron en Côte d’Ivoire
Pour la troisième année consécutive, rendez-vous est pris pour Emmanuel Macron en Afrique à quelques jours des fêtes de fin d’année. Le président français se rend en effet en Côte d’Ivoire pour une visite de deux jours, du 20 au 22 décembre. Parmi les raisons de ce voyage ? Montrer le soutien du pays aux forces françaises sur place. Le chef de l’État partagera d’ailleurs un dîner de Noël avec le corps français établi dans le camp de Port-Bouët, près d’Abidjan. Fortes de plusieurs centaines d’hommes, les forces françaises en Côte d’Ivoire (FFCI), qui ont pris le relais de l’opération « Licorne » dont la mission s’était achevée en janvier 2015, représentent la deuxième base opérationnelle avancée en Afrique, avec celle de Djibouti. La mission des neuf cents militaires engagés : soutenir les opérations dans la zone, mais aussi mettre en œuvre une coopération militaire avec la République de Côte d’Ivoire et avec la région, « une des priorités stratégiques de la France », peut-on lire sur le site du ministère de la Défense. Le Point

Sahara occidental : ouverture de la première représentation diplomatique étrangère
Les Comores ont inauguré mercredi un consulat général à Laayoune, au Sahara occidental, la première représentation diplomatique étrangère à ouvrir dans la partie contrôlée par le Maroc de cette ancienne colonie espagnole, a-t-on appris de source officielle. Pour le royaume, cette inauguration est « l’expression suprême de la marocanité du Sahara », a indiqué une source diplomatique marocaine à l’AFP. La Gambie compte aussi ouvrir un consulat à Dakhla, grand port de pêche du Sahara occidental situé sur l’Atlantique, selon l’agence officielle marocaine MAP. … La question du statut du Sahara occidental, toujours considéré comme « territoire non autonome » par les Nations unies en l’absence d’un règlement définitif, oppose depuis des décennies le Maroc et les indépendantistes du Front Polisario. AFP

Gabon: apparition remarquée du président Bongo au sommet de la CEEAC
Le Gabon a accueilli, ce mercredi, le IXe sommet extraordinaire des chefs d’État de la Communauté économique et des États de l’Afrique centrale (CEEAC). Ce sommet a marqué le retour d’Ali Bongo sur la scène diplomatique internationale, un an après un accident vasculaire cérébral. C’était la vedette du sommet. Ali Bongo a été ovationné lorsqu’il a fait son entrée dans la salle. Ses faits et gestes étaient scrutés par les délégués venus de tous les pays membres de la CEEAC, car il y a un an seulement, les nouvelles sur l’état de santé du numéro un gabonais étaient alarmantes. Ali Bongo lui-même semblait être revigoré par la présence à ses côtés de ses homologues de la RDC, du Tchad, de la Centrafrique et de Sao Tomé et Principe. Pour la première fois depuis son AVC, il a lu un discours devant un public nombreux. RFI

RDC: le renouvellement du mandat de la Monsuco devant le Conseil de sécurité
Le mandat de la force onusienne de maintien de la paix en République démocratique du Congo, la Monusco, devrait être renouvelé ce jeudi 19 décembre 2019 à New York. Parfois critiquée par une population congolaise, l’ONU rappelle tout de même des progrès encourageants et songe à optimiser son dispositif sur place. En marge du renouvellement du mandat de la Monusco, l’ONU se concentre sur une meilleure coordination avec l’armée congolaise d’abord, une décision prise au lendemain des attaques contre les casques bleus dans le Nord-Kivu. Et surtout, elle veut mieux comprendre le phénomène des forces démocratiques alliées, les ADF, pour être plus efficace dans la réponse des casques bleus dans le Nord-Kivu. … Deuxième grande mission de la Monusco, assurer la sécurité du dispositif de la réponse Ebola, et protéger le personnel de l’OMS. Un plan de sécurisation a été lancé mardi, pour permettre le retour des équipes après les attaques de Mangina et Biakato. À chaque fois que la réponse Ebola doit s’interrompre, le risque de la propagation de la maladie s’accroit faute de suivi. Depuis fin novembre par exemple, on compte une vingtaine de cas en plus dans le sud de l’Ituri. RFI

« Comme une zombie » : la rude condition des employées de maison sud-africaines
Pendant trois ans, Siyamthanda Dube a vécu avec son mari et leurs deux filles dans une petite cabane, posée à l’extérieur de la propriété où elle faisait le ménage, cuisinait et gardait les enfants d’un couple aisé de Johannesburg. Le confort était minimal, mais elle n’avait pas le choix. « On devait poser notre lit sur des seaux pour pouvoir glisser en dessous les matelas des enfants, témoigne la trentenaire en cette mi-décembre. La maison était à l’ombre d’un arbre, plein d’insectes. » Comme elle, une large part du million de domestiques recensés en Afrique du Sud continue de loger dans la propriété de leurs employeurs. Dans des conditions souvent spartiates. Cette habitude est un héritage du régime de l’apartheid, aboli en 1991. A l’époque, cette entorse à la stricte séparation raciale érigée en loi fondamentale était tolérée pour permettre aux maîtres de la minorité blanche de garder en permanence sous la main leurs serviteurs de la majorité noire, normalement contraints à l’exil dans de lointains townships. Le système raciste dit de « développement séparé » est mort il y a déjà un quart de siècle, mais sa géographie a survécu. Le Monde avec AFP

Sport en 2019 : l’Afrique en quatre moments-clés
Symbole de la nation arc-en-ciel, le gamin des townships et premier capitaine noir des Springboks, l’équipe nationale de rugby, Siya Kolisi a plongé l’Afrique du Sud dans l’euphorie, début novembre, en guidant le pays vers un troisième sacre en Coupe du monde face à l’Angleterre (32-12), douze ans après leur dernière couronne mondiale et un quart de siècle après la fin de l’apartheid. « Sitôt posé le pied en Afrique du Sud, avec tous ces gens à l’aéroport, nous avons réalisé notre exploit et étions très fiers d’avoir touché une nation entière. Cela nous a rappelé que nous pouvons accomplir beaucoup de choses avec le sport. Cela peut changer des vies. Espérons que cette victoire va inspirer les Sud-Africains pour faire du bien au pays, pas seulement en termes sportifs », a analysé Kolisi auprès de l’AFP, quelques semaines après ce sacre. Le Monde avec AFP