Au Kenya, le chef des armées et neuf responsables militaires tués dans un crash d’hélicoptère
Le chef des armées du Kenya, Francis Omondi Ogolla, et neuf autres responsables militaires ont été tués, jeudi 18 avril, dans le crash d’un hélicoptère dans l’ouest du pays, a annoncé le président William Ruto…Ces responsables militaires étaient en visite dans cette région située à 400 kilomètres de Nairobi, notamment pour « rendre visite aux troupes déployées dans le nord de la vallée du Rift dans le cadre de l’opération Maliza Uhalifu [« mettre fin à la criminalité », en swahili] », destinée à combattre les groupes de bandits qui y sèment la terreur, a précisé William Ruto…Âgé de 61 ans, Francis Omondi Ogolla avait été nommé à la tête des armées le 29 avril 2023 par M. Ruto. Selon le règlement militaire kenyan, le chef de la défense prend normalement sa retraite à 62 ans ou après quatre ans de service, en fonction de l’événement qui survient en premier. Quelques semaines plus tard, M. Ruto avait défendu son choix, répondant à ceux qui, y compris dans son cercle proche, accusaient Francis Omondi Ogolla d’avoir tenté d’empêcher sa victoire à la présidentielle d’août 2022. Le Monde avec AFP
Au Rwanda, adoption en première lecture d’une loi encadrant strictement les ONG
Un projet de loi controversé, régulant strictement le fonctionnement des organisations non gouvernementales (ONG), a été adopté jeudi 18 avril en première lecture par le Parlement au Rwanda, à quelques mois des élections présidentielle et législatives. Les opposants à ce projet, qui doit revenir prochainement devant les parlementaires pour un vote final, rappellent qu’il limite les libertés civiques dans un pays que le président, Paul Kagame, est accusé de diriger dans un climat de peur, étouffant la dissidence et la liberté d’expression. Le projet de loi a été voté à 45 voix pour et aucune contre, dans un Parlement largement contrôlé par le Front patriotique rwandais (FPR), au pouvoir. Il prévoit d’imposer des règles strictes au fonctionnement des ONG et les oblige notamment à soumettre leur budget à l’approbation des autorités rwandaises. Le texte « limitera l’espace civique car il donne au législateur le pouvoir d’interférer dans la gestion quotidienne des ONG, y compris dans le licenciement du personnel », a expliqué à l’Agence France-Presse (AFP) le chef de la Plate-forme de la société civile du Rwanda (RCSP), Joseph Nkurunziza. Le Monde avec AFP
Oumar Mariko : « Au Mali, Assimi Goïta et les colonels se maintiennent au pouvoir par la force »
Depuis qu’il a osé dénoncer le massacre d’au moins 500 personnes commis par l’armée malienne et les mercenaires russes de Wagner à Moura, entre le 27 et le 31 mars 2022, Oumar Mariko a, comme bien d’autres détracteurs de la junte d’Assimi Goïta avant lui, pris le chemin de l’exil…Vivant désormais entre l’Afrique et l’Europe, le président du parti Solidarité africaine pour la démocratie et l’indépendance (Sadi) tente de structurer à distance l’opposition aux colonels qui ont, selon lui, confisqué la lutte du peuple contre le régime d’Ibrahim Boubacar Keïta (IBK) en 2020. Jeune Afrique : Comment réagissez-vous à l’annonce de la suspension des activités politiques sur l’ensemble du territoire national ? Oumar Mariko : C’est une preuve de plus, s’il en fallait une, de la panique et de la grande nervosité du régime. Si les partis politiques étaient aussi impopulaires auprès des Maliens que veulent le dire les colonels, pourquoi continuer à s’acharner sur eux ? Cette décision montre qu’à défaut de se maintenir au pouvoir grâce à l’adhésion des populations, les colonels se maintiennent en passant par la force…JA : Les militaires au pouvoir semblent pourtant jouir d’une certaine popularité au Mali…Mariko: Pour moi, la junte n’est pas populaire. C’est un pouvoir dictatorial qui fait taire les gens par les armes et la répression. Si les militaires étaient aussi populaires qu’ils le disent, pourquoi s’appliquent-ils avec tant de soin à faire taire les voix critiques qui seraient, selon eux, l’expression d’une minorité ? Jeune Afrique
Niger: le fils du président renversé Mohamed Bazoum a quitté le Togo pour Dubaï
Salem Bazoum a quitté la capitale togolaise pour rejoindre Dubaï, selon plusieurs sources. Le jeune homme de 22 ans va y poursuivre ses études. De source proche, le fils du président nigérien renversé était très affecté par ses conditions de vie à Lomé. En résidence surveillée, il n’était pas libre de ses mouvements. Salem Bazoum avait quitté le Niger le 8 janvier, accompagné du ministre togolais des Affaires étrangères, médiateur dans ce dossier, après plus de cinq mois de détention à la résidence présidentielle de Niamey, avec ses parents. Il avait alors bénéficié d’une liberté provisoire accordée par le tribunal militaire de Niamey. La demande de libération immédiate, prononcée trois mois plus tôt par un juge du tribunal de grande instance de Niamey, était quant à elle restée lettre morte. Le Conseil national pour la sauvegarde de la patrie (CNSP), qui avait fait appel, l’avait maintenu en détention. Depuis juillet, la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao), qui a levé fin février ses sanctions contre le Niger, demande la libération de l’ancien président et de sa famille. Mohamed Bazoum reste à ce jour détenu à Niamey avec son épouse. La cour d’État examine en ce moment la levée de son immunité pour pouvoir le juger. Sa décision est attendue le 10 mai prochain. RFI
Au Nigeria, l’armée a retrouvé une lycéenne de Chibok enlevée par Boko Haram
L’armée nigériane a annoncé jeudi avoir retrouvé l’une des 276 lycéennes de Chibok enlevées par Boko Haram il y a dix ans, dans le nord-est du Nigeria. Lydia a été « secourue avec ses trois enfants » près de la ville de Ngoshe dans l’Etat de Borno, a annoncé l’armée dans un communiqué jeudi. Selon l’armée, la jeune fille est enceinte de cinq mois. L’enlèvement de masse dans la ville de Chibok avait suscité un tollé international en 2014, et déclenché une campagne internationale baptisée « Bring back our girls » (« Ramenez-nous nos filles »). Près de 100 d’entre elles sont toujours portées disparues. Au fil des années, l’armée a sauvé un certain nombre des lycéennes, dont beaucoup ont été contraintes de se marier à leurs ravisseurs jihadistes. Les membres de Boko Haram aujourd’hui affaiblis par les opérations de l’armée, qui a repris de vastes zones autrefois tenues par le groupe jihadiste, et des luttes intestines avec sa faction rivale l’Etat islamatique en Afrique de l’Ouest (Iswap), continuent toutefois à perpétrer des attaques dans le nord du Nigeria. AFP
Dix morts dans l’explosion d’une mine au Nord-est du Nigeria
Au moins 10 personnes ont été tuées et 23 blessées par l’explosion d’une mine dans le Nord-est du Nigeria, une région qui subit le jihadisme depuis des années. Les victimes étaient des agriculteurs et des pêcheurs ayant quitté la ville-garnison de Monguno pour se rendre sur les rives du lac Tchad. Leur véhicule a heurté une mine terrestre soupçonnée d’avoir été posée par des jihadistes de l’État islamique en Afrique de l’Ouest (Iswap) liés à l’EI, ont indiqué les sources. Les membres de l’Iswap ont été repoussés de plusieurs zones qu’ils contrôlaient, mais sont toujours actifs dans des zones reculées où ils attaquent les convois qui sortent des villes protégées par l’armée…L’Iswap, qui a fait sécession en 2016 de la faction rivale Boko Haram, est désormais dominante dans la région du lac Tchad. Les deux groupes jihadistes sont connus pour poser des mines terrestres sur les routes et les autoroutes afin de cibler les convois militaires et civils dans le cadre de leur insurrection qui dure depuis 2009 et a fait quelque 40.000 morts et plus de deux millions de déplacés. Depuis quelques années, la violence jihadiste s’est propagée au Niger, au Tchad et au Cameroun voisins. AFP
Initiative Cacao: à Accra, Ghana et Côte d’Ivoire inaugurent les locaux d’un organisme bilatéral stratégique
L’Initiative Cacao Côte d’Ivoire – Ghana, cet organisme bilatéral dédié à la défense d’une plus juste rémunération des producteurs, a pris place dans ses nouveaux bureaux. Ça s’est passé ce 18 avril 2024 à Accra : une inauguration en présence du président du Ghana, Nana Akufo-Addo, et du Premier ministre ivoirien, Robert Beugré Mambé. L’occasion pour eux de rappeler le chemin parcouru quant à la collaboration des deux plus gros producteurs mondiaux de cacao mais surtout de fixer les prochains objectifs…Un nouveau secrétariat, c’est l’assurance de plus de moyens pour l’Initiative Cacao Côte d’Ivoire-Ghana. De quoi faire face aux nouveaux enjeux du marché, comme le prix de la tonne dépassant les 10 000 dollars. Le président du Ghana, Nana Akufo Addo, insiste : « Cela souligne l’importance de cette organisation. De nouveaux défis sont apparus, nécessitant une révision de notre approche originelle, pour durer et éviter un déclin des prix. » Ces revendications, les représentants ivoiriens et ghanéens iront les porter dès ce week-end, à Bruxelles, à l’occasion de la conférence mondiale sur le cacao. RFI
Guinée: les braquages à main armée de plus en plus fréquents dans le centre de Kankan
Depuis de nombreux mois, la deuxième ville de Guinée, d’où est originaire le président de la transition Mamadi Doumbouya, est en proie à une insécurité grandissante. Les autorités locales ont commencé à prendre des mesures, alors qu’un jeune homme a été tué il y a deux jours à la suite d’un nouveau braquage en plein jour. Ce braquage s’est produit dans une agence partenaire de l’opérateur Orange en milieu d’après-midi dans le centre-ville de Kankan. Trois hommes équipés d’un fusil PMAK ont tenu le personnel en respect pendant une demi-heure, le temps de vider les caisses de l’agence et les poches des employés, aussi délestés de leurs téléphones. Les voleurs sont allés jusqu’à ordonner de leur transférer tout l’argent de leur compte Orange Money personnel. Dans leur fuite, ils ont tiré sur un jeune moto-taxi, qui succombera à ses blessures…Ce scénario est le dernier d’une longue série, car l’insécurité monte en flèche dans la cité du Nabaya depuis près de deux ans, selon le directeur commercial de l’agence cambriolée Abou 2 Kourouma. RFI
En RDC, le Haut-Commissaire de l’ONU aux droits de l’homme juge «crucial d’investir dans l’Est»
Le Haut-Commissaire des Nations unies aux droits de l’homme a conclu ce jeudi une visite officielle en RDC, à l’invitation du gouvernement congolais. Durant son séjour, Volker Türk, a exploré l’est du pays, visitant des camps de déplacés et rencontrant des défenseurs des droits humains, ainsi que des représentants d’organisations de la société civile. À Kinshasa, le Haut-Commissaire a tenu des discussions avec le président Félix Tshisekedi, divers hauts fonctionnaires du gouvernement, ainsi qu’avec ses collègues de l’ONU. En conclusion de sa visite, il a décrit la situation dans l’est de la RDC comme particulièrement désastreuse et appelle à plus d’action. Après avoir constaté ce qu’il y décrit comme une tragédie, Volker Türk exhorte le gouvernement congolais à faire de la restauration de l’autorité de l’État une priorité. « Ce n’est pas seulement renforcer les forces de sécurité. C’est aussi le judiciaire, l’éducation, le système de santé. Il faut sécuriser les zones où les gens souffrent. Il est absolument crucial d’investir dans l’Est et dans la gouvernance de l’Est. Cela doit être une priorité », a-t-il affirmé. RFI
Le changement climatique «d’origine humaine» derrière la vague de chaleur meurtrière au Sahel
Du 1er au 5 avril, le Mali et le Burkina Faso ont connu une vague de chaleur exceptionnelle, autant par sa durée que par son intensité, avec des températures supérieures à 45°C à l’origine de nombreux décès dans ces pays. D’après une étude publiée ce jeudi 18 avril par le réseau World Weather Attribution (WWA), cette vague de chaleur est liée au changement climatique « d’origine humaine ». Les observations des scientifiques et les comparaisons des modèles de températures « montrent que les vagues de chaleur de la magnitude observée en mars et avril 2024 dans la région auraient été impossibles » sans un réchauffement global de 1,2 °C, « d’origine humaine », estiment les scientifiques du réseau World Weather Attribution (WWA). Le rapport publié ce jeudi 18 avril précise qu’un épisode comme celui qui a touché le Sahel pendant cinq jours en avril ne survient en principe qu’« une fois tous les 200 ans »…La durée et la gravité de cette vague de chaleur avec des températures supérieures à 45°C a provoqué une augmentation des décès et hospitalisations enregistrés dans ces pays, selon WWA, et ce même si les populations maliennes et burkinabè « sont acclimatées à des températures élevées ». S’il est « impossible » de dénombrer précisément les victimes en raison du manque de données disponibles dans les pays concernés, « il est probable qu’il y ait eu des centaines, voire des milliers d’autres décès liés à la chaleur », indique WWA. RFI