Revue de presse du 19 avril 2023

Au Soudan, des milliers de civils fuient Khartoum au cinquième jour des combats
Malgré la pénurie de carburant, des milliers de civils tentent de fuir Khartoum sous les bombes vers des régions plus calmes. Les chancelleries au Soudan tentent d’organiser des transports pour leurs ressortissants. Plusieurs centaines de Français vivant sur place ont reçus la consigne de rester « confinés chez eux ». Les combats qui continuent de faire rage, mercredi 19 avril, dans la capitale soudanaise ont poussé des milliers de civils à fuir Khartoum. Les échanges armés entre les paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR) et l’armée régulière ont fait plus de 200 morts au Soudan en quatre jours. À pied ou en voiture, sur des routes jonchées de cadavres et de blindés calcinés, des milliers de Soudanais tentent de passer sous les tirs croisés des FSR du général Mohamed Hamdane Daglo, dit « Hemedti », et de l’armée que dirige le général Abdel Fattah al-Burhane, aux commandes depuis leur putsch conjoint de 2021. France24

Soudan : l’aide humanitaire prise au piège par les combats
La Croix-Rouge et l’Organisation mondiale de la santé (OMS) ont appelé mardi 18 avril les parties belligérantes à garantir l’accès humanitaire aux populations. Voilà maintenant 5 jours que les affrontements se poursuivent au Soudan entre les forces du général Abdel Fattah al-Burhan, à la tête de l’armée soudanaise, et celles du général « Hemetti », chef d’une importante milice paramilitaire. Le bilan est incertain. Il fait état de 185 morts et 1 800 blessés, d’après l’ONU ; 144 morts et 1 400 blessés, d’après le comité central des médecins soudanais. Les habitants restent cloîtrés chez eux sans électricité ni eau courante et voient leurs stocks de nourriture fondre. Le pire est à craindre pour la suite, car, sur place, organisations non gouvernementales et agences ont pour la plupart suspendu leurs activités. Dans tous les cas, l’heure est à l’urgence, et le travail des humanitaires est entravé par les combats. Ce mardi 18 avril, la Croix-Rouge et l’Organisation mondiale de la santé (OMS) ont demandé aux belligérants de garantir l’accès aux personnes dans le besoin. Le Point

Le Japon est le premier pays à évacuer ses ressortissants du Soudan
Le Japon a annoncé mercredi qu’il s’apprêtait à évacuer ses ressortissants au Soudan, devenant le premier pays à prendre une telle mesure dans le pays où les violences durent depuis samedi malgré les appels à la trêve. Les combats dans le pays entre les paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR) du général Mohamed Hamdane Daglo et l’armée dirigée par le général Abdel Fattah al-Burhane, aux commandes depuis le putsch de 2021, ont déjà fait près de 200 morts depuis samedi selon l’ONU. Environ 60 ressortissants japonais se trouvent au Soudan, y compris des membres du personnel de l’ambassade, a précisé mercredi le porte-parole du gouvernement, Hirokazu Matsuno. RTBF

Comment l’or est devenu une « malédiction » pour le Soudan
Le Soudan, vaste pays d’Afrique de l’Est, a connu un week-end mouvementé qui a fait plus de 180 morts et au moins 1 100 blessés. Selon diverses organisations internationales, ces décès sont le résultat d’affrontements entre des membres de l’armée et des milices paramilitaires connues sous le nom de Forces de soutien rapide (RSF). Jusqu’à présent, la plupart des attaques entre les deux camps ont eu lieu dans la capitale du pays, Khartoum. Mais cette confrontation sur le terrain est le résultat d’une longue chaîne d’événements, de tensions, de crises et de luttes politiques qui n’ont pas réussi à apporter la stabilité au pays depuis la chute du régime d’Omar al-Bashir en avril 2019. Parmi les raisons de la résurgence de la violence, l’absence de dialogue entre les deux principaux chefs militaires laissés à la tête du pays pour conduire la nation vers une démocratie civile : Mohamed Hamdan Dagalo, chef du RSF et plus connu sous le nom de Hemedti, et Abdel Fattah al Burhan, chef de l’armée et président du pays. Mais parmi tous les facteurs qui contribuent à la tension interne au Soudan, il y a un élément clé : le pays africain possède l’une des plus grandes réserves d’or du continent. BBC

Une trentaine de civils tués dans un village au Nigeria
Une trentaine de civils ont été tués samedi lors d’une attaque de village par de présumés éleveurs peuls dans une région du Nigeria où les violences intercommunautaires entre bergers se disputant l’eau et des prairies sont fréquentes, a indiqué mardi à l’AFP un responsable local. Les assaillants ont pris d’assaut vers 19H00 GMT le village de Runji dans le nord-ouest du Nigeria. Ils ont ouvert le feu sur les habitants et incendié des maisons alors que les gens tentaient de fuir, a précisé Francis Sani, président administratif de la région de Zangon Kataf. « Nous avons enterré dimanche 33 personnes tuées dans l’attaque dont des femmes et des enfants », a-t-il ajouté lors d’une liaison par téléphone. VOA

Nigeria: multiplication des enlèvements dans l’État de Kaduna
Près de deux mois après l’élection présidentielle du 25 février, le Nigeria est toujours en proie à l’insécurité. Dans les régions du nord-ouest du pays, les kidnappings ont repris à un rythme soutenu, après une apparente accalmie pendant la période électorale. Ce mardi soir, un groupe de huit jeunes filles qui avaient été kidnappées début avril ont retrouvé la liberté après avoir réussi à échapper à leurs ravisseurs dans l’État de Kaduna. Mais les enlèvements sont quasi quotidien dans cette région. Selon les décomptes de la presse nigériane, au moins 125 personnes ont été tuées et 60 autres kidnappées dans le seul État de Kaduna depuis le mois de janvier 2023, mais les statistiques fiables sont très difficiles à établir. Beaucoup d’enlèvements passent totalement inaperçus, alors que les familles sont livrées à elles-mêmes pour négocier avec les kidnappeurs. RFI

Vingt-deux morts dans un nouveau conflit entre éleveurs et cultivateurs au Tchad
Au moins 22 personnes ont été tuées en début de semaine dans le sud du Tchad dans de nouveaux affrontements entre éleveurs nomades et cultivateurs sédentaires, selon les autorités qui accusent mercredi des « rebelles » venus de Centrafrique de les avoir déclenchés. Lundi, des cultivateurs de la communauté Kodo ont attaqué des campements d’éleveurs peuls Foulatas dans le département des Monts de Lam, à plus de 600 km au sud de N’Djamena, a expliqué à l’AFP le général Ahmat Dari Bazine, gouverneur de la province du Logone Oriental, joint au téléphone. Il assure que les Kodos sont « des rebelles » tchadiens basés en Centrafrique dont la frontière est toute proche. VOA

Au Burkina Faso, la flambée des violences souligne les limites de la stratégie de lutte antiterroriste de la junte
Au Burkina Faso, la junte du capitaine Ibrahim Traoré a-t-elle fait les bons choix face aux djihadistes ? Samedi 15 avril, un important camp des Volontaires pour la défense de la patrie (VDP), le nom donné aux supplétifs civils de l’armée chargés de lutter contre le terrorisme, a été visé dans la localité d’Aoréma, dans le nord du pays. L’attaque, qui a coûté la vie à huit soldats et à 32 paramilitaires selon le gouvernement, est la plus meurtrière ayant visé les VDP et les forces de sécurité depuis l’arrivée au pouvoir du capitaine Traoré, le 30 septembre 2022, par un coup d’Etat – le deuxième en huit mois. Plusieurs sources sécuritaires et humanitaires jointes par Le Monde évoquent même près de 70 combattants tués, des VDP pour la plupart. Le Monde

Mali: le chef du Haut Conseil islamique interpelle le président de transition
Dans un prêche donné lundi soir à Bamako à l’occasion de la nuit du destin, qui marque les derniers jours de la fin du ramadan, Cheick Chérif Ousmane Madani Haidara a directement interpellé le colonel Assimi Goïta et l’a invité, c’est la deuxième fois qu’il le fait, à écouter ses conseils pour la bonne conduite du pays. « Assimi doit être vigilant. Il doit observer la situation, sinon les hommes qu’il a choisis vont lui causer des problèmes. » Tout de blanc vêtu, avec une gestuelle pour le moins énergique, Cheick Chérif Ousmane Madani Haidara interpelle nommément le président malien de transition pour le mettre en garde. Dans cette partie de son prêche, c’est la mauvaise conduite, selon lui, de la justice en cette période de transition qui est ciblée. RFI

Rached Ghannouchi, le meilleur ennemi du président Saïed
Maître incontesté du jeu politique en Tunisie pendant une décennie, Rached Ghannouchi, le chef du parti islamo-conservateur Ennahda, a été arrêté lundi soir après des propos critiques contre le gouvernement de Kaïs Saïed. Dans la foulée, les bureaux du parti d’opposition ont été fermés mardi dans tout le pays. À 81 ans, cette personnalité clivante fait figure de bouc émissaire idéal pour un pouvoir aux abois. Il est l’opposant le plus en vue arrêté ces derniers mois en Tunisie. Régulièrement convoqué par la justice dans des affaires de « blanchiment d’argent » ou de « terrorisme », Rached Ghannouchi, le chef du parti islamo-conservateur Ennahda, a été arrêté, lundi 17 avril, à son domicile, près de Tunis. France24

L’ONU entrevoit une opportunité « historique » de mettre fin à la crise en Libye
Les Libyens font face à « une opportunité historique de surmonter » la crise dans laquelle leur pays est englué depuis 2011, a déclaré mardi l’émissaire de l’ONU en Libye, espérant toujours la tenue d’élections cette année. « Une opportunité historique est ouverte pour surmonter cette décennie de crise », a déclaré lors d’une réunion du Conseil de sécurité le Sénégalais Abdoulaye Bathily, chef de la Mission d’appui des Nations unies en Libye (Manul). Ces dernières semaines, « il y a une nouvelle dynamique en Libye. Des consultations intenses ont lieu entre les acteurs sécuritaires. Les leaders institutionnels et politiques prennent aussi des mesures pour faire avancer le processus politique », a-t-il noté. VOA

RDC : plus de 150 morts en deux semaines en Ituri, selon l’ONU
Les massacres continuent en Ituri, province du nord-est de la République démocratique du Congo (RDC), où plus de 150 civils ont été tués depuis le début du mois a déploré, mardi 18 avril, le Bureau de coordination humanitaire de l’ONU (OCHA). Dans son dernier rapport trimestriel, fin mars, le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, chiffrait à 485 le nombre de civils tués depuis début décembre 2022 dans cette province riche en or et en proie aux violences de plusieurs groupes armés. Parmi eux figurent la milice Codeco (Coopérative pour le développement du Congo) qui prétend défendre la tribu Lendu, et la milice rivale Zaïre qui dit protéger les Hema. La province est aussi la cible d’attaques des Forces démocratiques alliées (ADF) affiliées au groupe djihadiste Etat islamique. Le Monde

Des fosses communes indentifiées à Rutshuru
Selon le Réseau contre le terrorisme (RTC), des fosses communes et des ossements humains ont été découverts dans les territoires passés sous le contrôle du M23. Le RTC affirme que les exécutions sommaires perpétrées par les rebelles sont des preuves qui corroborent les rapports préliminaires établis par le Bureau conjoint des Nations unies aux droits de l’Homme. Hubert Kifaliko, membre du Réseau contre le terrorisme en RDC, décrit les faits que l’ONG a documenté. L’Onu a confirmé que plus de 170 personnes ont été tuées, entre les 29 et 30 novembre 2022, en guise de représailles contre la population civile de Kishishe et Bambo, dans le territoire de Rutshuru. DW

Est de la RDC : 266 groupes armés locaux et étrangers recensés par le P-DDRCS
L’Est de la RDC compte 252 groupes armés locaux et 14 groupes armés étrangers, a indiqué mardi 18 avril à Kinshasa le Programme de désarmement, démobilisation, réinsertion communautaire et stabilisation (P-DDRCS), au terme d’un état des lieux effectué dans les cinq provinces de l’Est de la RDC. Ils ont été révélés ce mardi devant la presse par le coordonnateur national de ce programme, Tommy Tambwe Ushindi. Ce dernier demande à tous les Congolais, qui ont pris les armes, de se démobiliser en suivant l’appel du chef de l’Etat Félix Antoine Tshisekedi pour que la paix revenue sur l’ensemble du pays. Radio Okapi

Sécurité, mines … l’axe Conakry-Kigali veut se renforcer
Les deux dirigeants ne se sont pas exprimés officiellement sur le sujet mais la sécurité et les mines sont des secteurs clefs dans la coopération entre la Guinée et le Rwanda. L’armée a trouvé sa place dans la visite officielle de Paul Kagame en Guinée : avec son homologue, le colonel Mamady Doumbouya, le président rwandais a participé hier matin [18.04.23] à la cérémonie de levée de la quarantaine des nouveaux élèves du prytanée militaire de Guinée. L’occasion pour Paul Kagame de louer la coopération sud-sud. « Le partage de connaissances et d’expertise entre pays africains et d’autres pays du monde est indispensable. Nous créons ainsi de meilleures conditions pour nos populations et le développement de nos nations », a déclaré le chef de l’Etat rwandais. Le chef de l’Etat rwandais était attendu sur la sécurité : Kigali a déployé des troupes en Centrafrique et au Mozambique, notamment. Et, il y a quelques jours, au Bénin, le Rwanda a offert son aide à Patrice Talon pour lutter contre le terrorisme. Mais en Guinée, Paul Kagame ne s’est pas prononcé sur la coopération militaire. Alors que ce secteur est important pour les deux pays, selon l’analyste politique Kabinet Fofana. DW

Somaliland: la communauté internationale s’inquiète de l’enlisement du conflit autour de Las Anod
La pression internationale continue sur le Somaliland pour mettre fin au conflit autour de la ville disputée de Las Anod. Depuis plusieurs semaines, des tensions perdurent entre l’armée du Somaliland, État autoproclamé indépendant, et des milices locales qui ne reconnaissent plus son autorité. Les affrontements sont sporadiques et varient en intensité d’un jour à l’autre, mais la situation reste volatile et le conflit perdure. L’Éthiopie a tenté une médiation, les ambassadeurs occidentaux font également pression. Quinze partenaires internationaux (dont la France, l’UE et les États-Unis) ont échangé par téléphone le week-end dernier avec le président du Somaliland, Muse Bihi Abdi. Ils viennent de rendre public un communiqué commun. RFI

Expulsions à Mayotte: la France sème la « violence », selon Moroni
Les Comores ont accusé mardi la France de vouloir semer la « violence » avec une vaste opération anti-migrants prévue dans les prochains jours dans l’île de Mayotte sous contrôle de la France et l’expulsion d’étrangers en situation irrégulière vers l’île comorienne d’Anjouan. L’opération « Wuambushu » (reprise, en mahorais) du ministre de l’Intérieur et des Outre-mer, Gérald Darmanin, vise à déloger les migrants illégaux des bidonvilles du département français situé dans l’océan Indien et expulser les sans-papiers, dont la plupart sont des Comoriens, vers l’île comorienne la plus proche située à seulement 70 km à vol d’oiseau de Mayotte. L’opération approuvée en février par le président français Emmanuel Macron doit être lancée en fin de semaine, après la fin du ramadan. VOA

Festival de la jeunesse Chine-Afrique : la 7e édition ouverte à Pékin
Après un petit temps de léthargie causée par l’impact de la pandémie de covid-19, le Festival de la jeunesse Chine-Afrique est de retour cette année. Le top des activités de sa 7e édition a été donné dans la matinée du 18 avril en présence des autorités chinoises, du corps diplomatique africain basé en Chine et de différentes délégations de jeunes venus de 49 pays du continent. … Après une matinée consacrée à la mise en lumière de la thématique de la 7e édition du Festival de la Jeunesse Chine-Afrique, notamment à travers des discours officiels au ton engagé; les participants ont pu découvrir quelques facettes de la culture et de la vie politique chinoise. Celle-ci a été axée sur la visite du musée d’histoire du PCC et de la projection du film « The wandering earth 2 ». Dans la suite de son agenda, le festival prévoit entre autres des rencontres et des échanges avec des associations gouvernementales et des entreprises ; des découvertes d’autres villes chinoises et de sites touristiques, etc. Les Dépêches de Brazzaville