En Guinée, la transition stagne
Bien qu’il n’attire pas autant l’attention internationale que les juntes sahéliennes, le gouvernement militaire guinéen a pris des mesures claires pour consolider son emprise sur le pouvoir au cours de l’année écoulée. Cela s’est accompagné d’un ralentissement du calendrier de la transition et d’une répression de la dissidence. Alors que la transition est repoussée, la junte étend son emprise sur la société en plaçant des loyalistes à tous les niveaux du gouvernement national et local. Bien qu’elle ait publié un projet de constitution, la junte admet désormais ouvertement qu’elle n’a pas l’intention de quitter le pouvoir, même si les critères de transition sont remplis. De fait, l’armée réaffirme son rôle de longue date en tant qu’unique source de pouvoir en Guinée. Outre le fait qu’elle sape les efforts déployés de haute lutte par les Guinéens pour instaurer une démocratie fonctionnelle et pacifique, l’intention de la junte de se maintenir au pouvoir indéfiniment va davantage amplifier les menaces alimentaires, migratoires et sécuritaires, avec des répercussions qui seront évidemment régionales. Centre d’études stratégiques de l’Afrique
Soudan : Le gouvernement délaisse Genève et opte pour des pourparlers humanitaires au Caire
Le gouvernement soudanais, qui boycotte les pourparlers de cessez-le-feu à Genève, a annoncé dimanche l’envoi d’une délégation au Caire pour discuter de la mise en œuvre d’un accord humanitaire signé en 2023 entre l’armée soudanaise et les Forces de soutien rapide (FSR), engagées dans un conflit sanglant depuis avril 2023. Cette décision, prise après des discussions avec l’émissaire américain Tom Perriello et à la demande du gouvernement égyptien, a été confirmée par le Conseil de souveraineté soudanais dans un communiqué officiel. Le conflit oppose l’armée soudanaise, dirigée par le général Abdel Fattah al-Burhane, aux FSR, commandées par son ancien adjoint, le général Mohamed Hamdane Daglo. La délégation soudanaise discutera au Caire de la mise en œuvre de l’accord de Jeddah, négocié sous la médiation saoudo-américaine, qui prévoit des « passages sécurisés » pour les civils et l’acheminement de l’aide humanitaire. Cependant, cet accord n’a jusqu’à présent pas été appliqué. Sahel Intelligence
Virus mpox : plus de 18 700 cas suspectés ou confirmés en Afrique depuis le début de l’année, dont 1 200 en une semaine
Ce sont 18 737 cas suspectés ou confirmés de mpox qui ont été dénombrés depuis le début de l’année en Afrique, dont 1 200 en une semaine, a rapporté, samedi 17 août, l’agence de santé de l’Union africaine (Africa CDC). Ce décompte de l’Africa CDC, qui précise que plusieurs variants du virus ont été répertoriés, ajoute qu’il s’agit de 3 101 cas confirmés et de 15 636 suspectés. Au total, 541 décès ont été enregistrés dans douze pays du continent. Plus de cas ont été recensés depuis le début de l’année 2024 que durant toute l’année 2023 (14 838), souligne également l’Africa CDC. C’est en République démocratique du Congo (RDC), épicentre de l’épidémie, qu’ont été recensés la quasi-totalité des cas, avec 16 800 suspectés ou confirmés, selon la même source. Les vingt-six provinces de ce pays d’environ 100 millions d’habitants ont signalé des cas. Le Burundi, frontalier de la RDC, a répertorié pour sa part 173 cas (134 suspectés et 39 confirmés), un chiffre en hausse de 75 % en une semaine. Le Monde avec AFP
RDC : 60 enfants retirés des groupes armés par le PDDRC-S dans le Tanganyika
Le Programme de désarmement, démobilisation, relèvement communautaire et stabilisation (PDDRC-S), section du Tanganyika, avec l’appui de ses partenaires, a retiré 60 enfants mineurs des groupes armés. C’était au cours d’une opération menée du 12 au 14 août sur l’axe Kalemie – Bendera dans le territoire de Kalemie. Le PDDRCS/Tanganyika précise que sur les 60 enfants mineurs, 40 filles et 20 garçons ont été retirés des groupes armés des chefs miliciens Twa dénommés respectivement Sarma, Eliya et Béton, qui opèrent dans les localités de Kampunda à environ 35 km de Kalemie et Kisondja à 60 km au nord du territoire de Kalemie sur l’axe Bendera. Le PDDRC-S précise que sur le site Kampunda par exemple, la mission de vérification qui s’y était rendue, a travaillé sur le dossier de 24 présumés enfants associés aux forces et aux groupes armés, et étaient enrôlés dans le groupe armé du chef Twa Sarma. Le programme précise qu’a l’issue de cette opération, 23 enfants dont 13 filles âgées entre 7 et 17 ans ont été certifiées mineures. Radio Okapi
Le nombre de migrants clandestins arrivés dans les Canaries a fortement augmenté en 2024 par rapport à l’année dernière
En passant de près de 10 000 à plus de 22 000, le nombre de migrants clandestins arrivés dans l’archipel des Canaries entre le 1er janvier et le 15 août a plus que doublé par rapport à la même période l’an dernier, selon des chiffres publiés, lundi 19 août, par le ministère de l’intérieur espagnol. Cette question de l’immigration clandestine vers l’Europe et des moyens de la réduire dominera la visite du premier ministre espagnol, Pedro Sanchez, dans trois pays d’Afrique de l’Ouest – Mauritanie, Gambie et Sénégal – la semaine prochaine…L’Espagne est l’une des principales portes d’entrée en Europe pour des milliers de migrants africains, la majorité d’entre eux choisissant la route maritime vers les îles Canaries, situées au large des côtes nord-ouest de l’Afrique. Le Monde avec AFP
Au Burkina Faso, la junte enrôle de force des magistrats récalcitrants sur le front antidjihadiste
Un nouveau cap a été franchi dans la répression des libertés fondamentales au Burkina Faso. Depuis mercredi 14 août, cinq magistrats burkinabés sont détenus illégalement par le régime militaire du capitaine Ibrahim Traoré, et risquent d’être envoyés de force au front pour lutter contre les groupes djihadistes, selon plusieurs sources judiciaires et sécuritaires. Deux autres magistrats sont aussi menacés du même sort. Tous avaient été « réquisitionnés » le 9 août par la junte, selon la terminologie employée par cette dernière pour qualifier l’enrôlement forcé des voix discordantes auquel elle se livre, depuis son arrivée au pouvoir par un putsch en septembre 2022. Consultés par Le Monde Afrique, certains des ordres de réquisition adressés par écrit par le régime à ces magistrats, parmi lesquels figurent quatre procureurs, deux substituts et un juge d’instruction, leur ordonnent de « participer aux opérations de sécurisation du territoire » auprès d’une unité militaire de Kaya, dans le nord du pays, pour une durée « renouvelable » de trois mois, entre le 14 août et le 13 novembre…Cinq des sept magistrats réquisitionnés en août sont aujourd’hui détenus par la junte, sans que l’on sache s’ils ont d’ores et déjà ou non été envoyés au front, comme avant eux des dizaines de journalistes, de lanceurs d’alerte, de défenseurs des droits humains et de politiques jugés critiques par les autorités. Le Monde
Au Soudan, plusieurs dizaines de morts dans une attaque des paramilitaires dans un village de l’Etat de Sennar
Quatre-vingts personnes ont été tuées et de nombreuses autres blessées dans une attaque des paramilitaires dans un village de l’Etat de Sennar (Sud-Est), plus de seize mois après le début de la guerre au Soudan, ont rapporté, vendredi 16 août, une source médicale et des témoins. Depuis la fin de juin, les paramilitaires contrôlent Sinja, la capitale de Sennar. Les combats entre l’armée et les paramilitaires dans l’Etat de Sennar ont depuis déplacé près de 726 000 personnes d’après l’Organisation internationale pour les migrations (OIM). L’Etat de Sennar, qui abritait déjà avant les combats plus d’un demi-million de déplacés, selon l’OIM, relie le centre du Soudan au sud-est, contrôlé par l’armée, et où des centaines de milliers d’autres déplacés ont trouvé refuge. Les paramilitaires contrôlent la majeure partie de la capitale, Khartoum, de l’Etat d’Al-Jazira (Centre), de la vaste région du Darfour (Ouest) ainsi que de larges pans du Kordofan (Sud). Le Monde avec AFP
Côte d’Ivoire: un cadre du mouvement d’opposition GPS condamné, un autre attend d’être jugé
En Côte d’Ivoire, deux cadres de Générations et peuples solidaires (GPS), le mouvement d’opposition de l’ancien chef rebelle et ex-Premier ministre Guillaume Soro, ont été arrêtés et incarcérés ces derniers jours au Pôle pénitentiaire d’Abidjan (PPA). L’un a été condamné le 16 août 2024 à deux ans de prison ferme, l’autre est en attente de son jugement. Le premier cadre de GPS, Mamadou Traoré, a été arrêté le 9 août et jugé une semaine plus tard. Il était accusé de « diffusion de fausses informations » et de « trouble à l’ordre public » pour une publication sur sa page Facebook. Sur celle-ci, Mamadou Traoré affirmait que du matériel employé pendant le défilé militaire de l’indépendance ivoirienne, le 7 août dernier, avait été « loué à la force [européenne] Takuba, chassée du Mali » et critiquait le bilan du président de la Côte d’Ivoire, Alassane Ouattara. Pour cela, le tribunal de première instance l’a déclaré coupable de toutes ces charges et l’a condamné à deux ans de prison ferme. Le second membre de GPS, Kando Soumahoro, a été incarcéré, lui, le 14 août, et devrait comparaître devant le même tribunal dans les prochains jours. Selon sa défense, il lui est reproché le « maintien illégal d’un parti politique » et également un « trouble à l’ordre public ». Il avait participé, au nom de GPS, à la réunion de l’opposition du 9 août au siège du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI), qui avait donné lieu à une déclaration commune…La justice a ordonné en 2021 la dissolution de GPS. Mais un pourvoi en cassation est en cours, et selon ses avocats, le mouvement n’est pas dissous juridiquement tant que ses moyens de recours ne sont pas épuisés. RFI
Bénin: l’opposition s’unit à Cotonou pour réclamer la libération du cyberactiviste «Frère Hounvi»
Pour la première fois au Bénin, les partis d’opposition ont tenu une conférence de presse commune à Cotonou à propos l’arrestation à Lomé, au Togo, du cyberactiviste « Frère Hounvi », très critique du président béninois Patrice Talon. Ils ont réclamé sa libération et appelé à la mobilisation. L’arrestation de celui qui se fait appeler « Frère Hounvi » a rassemblé les partis d’opposition au Bénin. Après l’arrestation de ce cyberactivitse, pourfendeur du président Patrice Talon, l’opposition s’est présentée d’un bloc à Cotonou. Lors d’une conférence de presse, ils ont réclamé une libération immédiate et ont appelé à la mobilisation le jour de la présentation de Frère Hounvi au parquet spécial de la CRIET. L’opposition a reconnu l’homme comme un des siens pour son combat et son courage à dénoncer les dérives de la gouvernance Talon depuis huit ans, dans la clandestinité. RFI
Ghana: premier grand meeting de Mahamudu Bawumia, candidat du parti au pouvoir
Le vice-président ghanéen Mahamudu Bawumia et candidat du parti au pouvoir, le Nouveau parti patriotique (NPP), à la présidentielle au Ghana de décembre 2024, a organisé, dimanche 18 août, son premier grand meeting de campagne à Takoradi, capitale de la région occidentale…Pour Mahamudu Bawumia, la relance de l’économie du Ghana passera par deux grands axes : la réduction des dépenses publiques et le secteur privé…Autre grand chantier en cours : la stabilisation du cedi ghanéen. Une stabilisation que le pays producteur d’or espère atteindre par l’achat de devises étrangères. RFI