Le risque de militarisation de la technologie des drones en Afrique représente un nouvel outil asymétrique que des acteurs non étatiques violents pourraient déployer pour étendre la portée de leur coercition, remodelant ainsi le champ de bataille africain. Fin 2016, l’État islamique (EI) a franchi une étape importante lors de la bataille pour sécuriser la ville de Mossoul, dans le nord de l’Irak. Dans ce que l’on pense être la toute première utilisation enregistrée par des acteurs non étatiques violents en contexte de guerre, l’EI a déployé un drone armé ou UAS (de l’anglais Unmanned Aircraft System ou système aérien sans pilote). L’engin, d’une portée d’environ deux kilomètres et demi, avait été construit et chargé d’explosifs et a explosé dans un champ de bataille urbain densément peuplé. L’impact a été à la fois physique et psychologique. Les civils se sont retrouvés piégés plus profondément dans la ville tandis que les Peshmerga kurdes et les milices chiites se joignant aux troupes gouvernementales irakiennes, luttaient pour reprendre le contrôle. Depuis lors, l’utilisation d’UAS par des acteurs non étatiques violents a été observée dans d’autres contextes de conflit, notamment en Syrie, au Yémen et en Ukraine. En Afrique, la possibilité pour les groupes d’insurgés d’imiter des tactiques telles que celles observées en Irak n’a guère retenu l’attention. Centre d’études stratégiques de l’Afrique
Quarante-sept personnes dont trente civils, quatorze soldats et trois supplétifs de l’armée ont été tuées, mercredi 18 août, lors d’une attaque par des jihadistes présumés contre un convoi militaire escortant des civils, dans le nord du Burkina Faso, a annoncé le gouvernement burkinabè. « Un convoi mixte composé de civils, d’éléments des forces de défense et de sécurité (FDS) et de volontaires pour la défense de la patrie (VDP) a été la cible d’une attaque terroriste à 25 km de Gorgadji (nord), au cours de laquelle 30 civils, 14 soldats et 3 VDP ont été tués », a annoncé le ministère burkinabè de la communication. La commune de Gorgadji est située dans la province du Séno, dans le nord du Burkina Faso, zone dite des trois frontières, à cheval sur le Mali et le Niger. Cette région du pays est la plus touchée par les violences. Les morts, civils comme militaires, s’y comptent par milliers. L’attaque, qui a également fait 19 blessés, a eu lieu « alors que les forces de sécurité et les VDP étaient en mission de sécurisation des civils en partance pour Arbinda », selon le gouvernement. « Pendant la riposte, les FDS et les VDP ont abattu 58 terroristes et de nombreux autres ont été blessés et ont pris la fuite », selon la même source, qui a précisé que des « opérations de secours et de terrain se poursuivent ». Cette attaque est la troisième d’une série qui a fait à chaque fois plus d’une dizaine de morts en deux semaines contre des soldats engagés dans la lutte antijihadiste dans le nord et le nord-ouest du Burkina Faso. France24 avec AFP
Depuis cinq ans, pour se financer, les groupes terroristes font main basse sur les sites d’orpaillage dans des zones où l’État burkinabè est quasi absent. Enquête. Plus de deux mois après l‘attaque qui, dans la nuit du 4 au 5 juin, a coûté la vie à 132 personnes, Solhan se remet lentement du traumatisme. Cette localité de 10 000 habitants (dont 7 000 orpailleurs selon les autorités locales), située à une quinzaine de kilomètres de Sebba, le chef-lieu de la province du Yagha, dans le nord-est du Burkina, est devenue malgré elle le symbole de la contrebande de l’or à laquelle se livrent deux groupes rivaux : l’État islamique et le Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (GSIM, affilié à al-Qaïda). Nombre d’experts établissent une corrélation entre l’insécurité et le boom aurifère du pays, qui suscite des convoitises grandissantes. Dans le Nord, l’Est, l’Ouest et le Sud-Ouest, l’insécurité rime avec prolifération de l’exploitation de l’or, contrebande et trafics en tout genre. « L’orpaillage est l’un des secteurs de l’économie par lesquels ces organisations se financent », confirme Rinaldo Depagne, directeur Afrique de l’Ouest à l’ONG International Crisis Group (ICG). Jeune Afrique
Les évènements d’Afghanistan éveillent chez certains Maliens le spectre d’une chute de Bamako après un désengagement partiel français, tant l’horizon sécuritaire et politique demeure sombre un an après le coup d’Etat qui a porté les colonels au pouvoir. « Retrait annoncé de la force française sur le sol malien: faut-il s’attendre au même scénario qu’à Kaboul », titrait mercredi le journal « Le Soir de Bamako », devant l’effondrement subit du régime afghan face aux insurgés talibans après le retrait militaire américain. En 2013, les soldats français avaient enrayé la progression des jihadistes, qui contrôlaient le nord du Mali et progressaient vers le centre, faisant craindre la prise de Bamako. Après plus de huit ans d’engagement, Paris prévoit de fermer d’ici le début de 2022 les bases de Kidal, Tessalit et Tombouctou, dans le nord. La France devrait maintenir à terme entre 2.500 à 3.000 hommes dans la région, contre 5.100 engagés aujourd’hui au Sahel. … Mais le pessimisme règne un an après le putsch qui a renversé le président Ibrahim Boubacar Keïta le 18 août 2020 à la suite de plusieurs mois de manifestations contre la corruption et l’impuissance de l’Etat face à la violence. L’insécurité continue de s’étendre, la crise sociale persiste et les avancées politiques sont lentes. AFP
Ce 18 août, cela fait un an jour pour jour que le président malien Ibrahim Boubacar Keïta a été chassé du pouvoir après des manifestations soutenues par les mouvements d’opposition, sur fond de lutte contre la corruption et face à l’impuissance de l’État pour contrer la violence. Cet anniversaire était l’occasion pour les Maliens de dresser un bilan de l’année écoulée, de faire le point sereinement sur les avancées et les attentes, mais les événements en Afghanistan, soit à plus de 8 000 kilomètres ont tout chamboulé. Pourquoi ? Parce qu’ils viennent cruellement rappeler au Mali qu’il est déjà passé tout près de ce scénario en 2012, lorsque les rebelles occupaient les deux tiers du territoire national et qu’il a fallu l’intervention de l’opération Serval pour pouvoir stopper leur progression. Neuf ans plus tard, le constat est amer, des villes entières du nord et du centre du Mali pourraient basculer aux mains des djihadistes et le spectre d’une chute de Bamako n’est pas à exclure surtout à l’aune du désengagement partiel français. Le Point
Le gouvernement nigérien a décrété à partir de mercredi un deuil national de deux jours après le massacre, lundi, de 37 civils par des jihadistes présumés dans l’ouest du Niger proche du Mali, indique un communiqué officiel. « Un deuil national de 48 heures est décrété à compter » de mercredi, « les drapeaux seront mis en berne sur toute l’étendue du territoire national », selon le texte. « Le gouvernement appelle la population à plus de vigilance » et « réaffirme sa détermination à poursuivre la lutte contre le terrorisme jusqu’à la victoire finale », ajoute-t-il. La dernière attaque dans l’ouest du Niger a visé lundi le village de Darey-Daye près de la frontière malienne: des hommes armés ont tiré sur des habitants du village qui cultivaient leurs champs, faisant 37 morts, dont quatre femmes et treize adolescents. AFP
Au Niger, la multiplication des attaques des groupes jihadistes dans le nord du pays touche durement le secteur agricole. Alors que la saison des semis bat son plein, les agriculteurs ont de plus en plus de difficultés pour accéder à leurs champs, les éleveurs de bétail se trouvent eux bloqués dans le sud et ratent ainsi la période de transhumance. En pleine campagne hivernale, les agriculteurs qui sèment haricot, arachide et mil s’inquiètent déjà des futurs rendements. Car les fréquentes attaques des groupes armés ont vidé les zones de culture. Djibo Bagna, agriculteur, éleveur et Président du conseil d’administration de la Plate-Forme paysanne : « Les agriculteurs ne peuvent plus cultiver dans les bassins de production. Je suis très inquiet parce que je ne vois pas un lendemain meilleur. Les conséquences vont très dramatiques. » Le maraichage est donc touché comme un second secteur essentiel au Niger, ou 80% des actifs vivent de la terre : celui de l’élevage. Car la présence jihadiste le long de la frontière avec le Mali perturbe la transhumance, la migration du bétail censée se dérouler en ce moment. RFI
Près d’un mois après les annonces choc du 25 juillet, les prochaines étapes du programme présidentiel commencent à se dessiner. Explications. À la stupeur suscitée par l’offensive menée contre l’assemblée et le gouvernement par le président tunisien, Kaïs Saied, le 25 juillet, a succédé l’attente et les interrogations. Les mesures exceptionnelles – gel de l’assemblée, limogeage du gouvernement et prise en main des trois pouvoirs – engagées en s’adossant à l’article 80 de la Constitution sont provisoires et le président avait signifié de lui-même qu’il se donnait trente jours pour jeter les bases d’un changement de cap politique. Depuis, le pays est suspendu à l’annonce de cette feuille de route. Laquelle ne saurait tarder, selon des sources proches du palais. Les prochaines étapes seront essentiellement institutionnelles. Au programme immédiat : la désignation d’un chef de l’exécutif, qui sera en lien direct avec le président, et la formation d’une équipe gouvernementale. Le gel des travaux de l’assemblée sera prorogé de trente jours, la constitution de 2014 sera suspendue et le président opérera par décrets. Sur cette base, un comité de constitutionnalistes auxquels seront adjoints des experts, aura en charge la rédaction d’une nouvelle constitution axée sur un régime présidentiel. Jeune Afrique
Au Tchad, un décret du Premier ministre de la transition Albert Païmi Padacket a donné la composition de l’équipe de 70 membres qui aura la charge de préparer la tenue du dialogue national prévu pour les mois de novembre et décembre 2021. Trois anciens opposants de l’ancien président Idriss Deby Itno font partie de ce comité d’organisation dont Saleh Kebzabo, chef de l’UNDR. Il en est le vice-président. D’autres opposants estiment que leurs exigences n’ont pas été prises en compte et refusent d’y entrer. « Nous avons exigé la modification de la charte pour permettre de définir le cadre même de ce dialogue. Aujourd’hui, le terme dialogue inclusif, est un terme générique qui ne dit absolument rien et qui permet à la junte militaire au pouvoir d’utiliser à des fins inavouées », a déclaré l’opposant Yaya Dillo ajoutant que, vu la composition de ce comité, le dialogue ne sera pas différent des fora organisés sous le régime du président défunt. VOA
Recep Tayyip Erdogan a appelé mercredi à la résolution pacifique de la crise dans qui oppose les forces gouvernementales aux rebelles du TPLF depuis maintenant 9 mois dans cette région éthiopienne. Le président turc a lancé cet appel à la faveur d’une visite du Premier ministre éthiopien à Ankara. … C’est dans ce contexte que le porte-parole des nations unies a qualifié mercredi d’’ imprévisible et volatile’’ la situation au Tigré. Crise qui a déjà fait de milliers de morts et coupé de millions de personnes du Monde. Des populations menacées par la faim. Recep Tayyip Erdogan et Abiy Ahmed ont également supervisé la signature d’accords militaires, dont un accord de coopération financière militaire. Dans cette optique, Ankara propose aussi ses bons offices dans la résolution du conflit entre Khartoum et Addis-Abeba au sujet. AfricaNews avec AFP
Le second tour de la présidentielle à Sao Tomé-et-Principe, petit archipel du golfe de Guinée, a été repoussé une deuxième fois au 5 septembre, après un vote du parlement, a-t-on appris mercredi. La commission électorale avait déjà reporté le vote au 29 août alors qu’il devait avoir lieu initialement le 8 août, à la suite d’un recours déposé par un des candidats. Le président sortant, Evaristo Carvalho, ne sollicite pas de nouveau mandat. Mais il devra malgré tout rester en fonction pour éviter un vide à la tête de l’État. C’est la première fois dans l’histoire du pays que le président est contraint de rester en poste au-delà de la durée de son mandat. La semaine dernière, des sources hospitalières ont déclaré au service en langue portugaise de la VOA que le président avait été hospitalisé dans une structure de la place. Il a été libéré lundi après avoir subi une opération pour une hernie. VOA
Après la Tunisie le 18 juillet, c’est au tour du Maroc et de l’Algérie d’être classés zone rouge (Covid-19) par les autorités sanitaires françaises. Jusqu’ici en zone orange, ces deux derniers pays ont été ajoutés à la liste mercredi 19 août selon un arrêté du journal officiel qui entre en vigueur dès ce samedi. Le classement en zone rouge signifie que les personnes non vaccinées doivent présenter un motif impérieux pour se rendre dans l’Hexagone. De plus, les sujets non vaccinés devront présenter un test PCR dans les 48 heures précédant leur embarquement et un test antigénique systématique à leur arrivée en France. Les personnes non-vaccinées devront aussi respecter une quarantaine de 10 jours surveillée si elles reviennent de ces trois pays. Quant aux personnes vaccinées, elles doivent présenter une preuve de vaccination en provenant de ces pays. Financial Afrik
Le 41ème Sommet ordinaire des chefs d’Etat et de gouvernement de la Communauté de Développement de l’Afrique Australe (SADC) a élu, mercredi, le Président de la république du Malawi, Lazaru Chakwera, Président de la SADC. Il remplace président du Mozambique, Filipe Nyusi, qui a assumé la présidence de la SADC depuis août 2020. La SADC est une organisation de 16 États membres établie en 1980 sous le nom de Conférence de coordination du développement de l’Afrique australe (SADCC). En août 1992, elle a été rebaptisée Communauté de développement de l’Afrique australe. Les États membres sont l’Angola, le Botswana, les Comores, la République démocratique du Congo, l’Eswatini, le Lesotho, Madagascar, le Malawi, Maurice, le Mozambique, la Namibie, les Seychelles, l’Afrique du Sud, la Tanzanie, la Zambie et le Zimbabwe. Sahel Intelligence
Les leaders de l’entreprise étaient au courant des exactions commises par leurs alliés mais ils ont refusé d’agir. Une filiale du Groupe Castel a financé et soutenu des milices violentes pour protéger ses intérêts commerciaux en Centrafrique, selon un rapport de l’ONG The Sentry, qui se spécialise dans la traque des financements illicites en zones de conflit. Rendu public ce mercredi 18 août, le rapport de 49 pages accuse le géant de la bière d’avoir fait la sourde oreille malgré le fait que ses agents ont eu connaissance des brutalités extrêmes commises à l’encontre des civils. Ces brutalités de la part des milices incluent des massacres, des viols, des actes de torture, des enlèvements, le recrutement d’enfants soldats, ainsi que des violences sexuelles. VOA
L’ex-président de l’Assemblée nationale centrafricaine, récemment déchu de son mandat de député par la Cour constitutionnelle qui l’accuse comme l’ONU d’avoir « incité » des groupes armés à renverser le pouvoir, a quitté la Centrafrique, ont affirmé mercredi à l’AFP deux de ses proches. Karim Meckassoua est un ancien proche de l’ancien chef de l’Etat François Bozizé, renversé en 2013 lors d’une guerre civile, dont il fut ministre et conseiller. Il a notamment été candidat aux deux dernières présidentielles de 2015 et 2020. En prononçant sa déchéance, la Cour constitutionnelle a largement repris les termes d’un récent rapport des experts de l’ONU sur la Centrafrique indiquant que M. Meckassoua avait « poussé les groupes armés et l’entourage de François Bozizé à lancer une action militaire pour destituer le président » Faustin Archange Touadéra fin décembre. Karim Meckassoua « est persécuté par le régime du président. Il s’est enfui pour sa sécurité le 15 août », a expliqué à l’AFP un proche de l’opposant sous le couvert de l’anonymat. « Il est parti par le Congo-Brazzaville. A l’heure où nous parlons, il est à Paris », a précisé à l’AFP un membre de son parti politique, le Chemin de l’espérance, ayant lui aussi requis l’anonymat. AFP
C’est une nouvelle escalade dans la grave crise diplomatique qui oppose les deux pays voisins du Maghreb : mercredi 18 août, l’Algérie a décidé de « revoir » ses relations avec le Maroc, accusé d’être impliqué dans les incendies meurtriers qui ont ravagé le nord du pays. « Les actes hostiles incessants perpétrés par le Maroc contre l’Algérie ont nécessité la révision des relations entre les deux pays et l’intensification des contrôles sécuritaires aux frontières ouest », a indiqué un communiqué de la présidence algérienne, sans autre précision. Rabat n’avait pas réagi en fin de soirée. Cette décision a été prise lors d’une réunion extraordinaire du Haut Conseil de sécurité algérien présidée par le chef de l’Etat, Abdelmadjid Tebboune, et consacrée à l’évaluation de la situation après les gigantesques feux de forêt qui ont fait au moins 90 morts dans le nord du pays. Selon le président Tebboune, la plupart de ces incendies étaient d’origine « criminelle » – sans que ne soit présentée jusqu’à présent la moindre preuve. L’enquête a permis de « découvrir qu’un réseau criminel classé comme organisation terroriste » est derrière les incendies, « de l’aveu de ses membres arrêtés », selon la Direction générale de la sûreté nationale (DGSN). Le Monde avec AFP
En Libye, depuis des années, des milliers d’Africains sont emprisonnés dans des centres de rétention où ils subissent toutes sortes d’exactions. Parmi eux, figurent de nombreux migrants syriens, qui avaient choisi de devenir mercenaires pour pouvoir passer en Europe. Les migrants qui se trouvent dans ces centres sont interceptés par les garde-côtes libyens pendant la traversée de la Méditerranée et ramenés vers ces centres. L’Observatoire euro-méditerranéen des droits de l’Homme (OEDH), basé à Genève, dénonce cette semaine, les « pratiques inhumaines des autorités libyennes » à l’encontre de centaines de Syriens, détenus depuis quatre mois dans ces centres libyens. Ils seraient 800 Syriens emprisonnés dans quatre centres de rétention à Tripoli et aux alentours, selon l’OEDH. Ces hommes, tous emmenés en Libye comme mercenaires pour le compte de la Turquie, préfèrent laisser tomber leurs armes pour rejoindre l’Europe. Selon l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH), ces combattants ont d’ailleurs accepté de se rendre en Libye avec la ferme intention de se diriger vers l’Europe. À plusieurs reprises, depuis 2020, Rami Abderrahmane, qui dirige cette ONG avait annoncé la mort, durant la traversée, de Syriens voyageant parmi d’autres migrants africains. RFI
Des militaires des forces d’opérations spéciales américaines sont arrivés comme prévu dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC) en appui à la lutte conte le terrorisme et aux gardiens de parcs naturels, a-t-on appris mercredi de sources concordantes. La présidence congolaise avait indiqué dimanche avoir autorisé le déploiement de ces experts antiterroristes américains pour aider l’armée congolaise dans la lutte contre le groupe armé Forces démocratiques alliées (ADF). Le nombre de militaires composant cette équipe de forces spéciales n’a pas été précisé, mais des photos officielles d’une rencontre dimanche entre le président de RDC Félix Tshisekedi et la délégation conduite par l’ambassadeur américain à Kinshasa Mike Hammer montraient une douzaine de soldats. Un correspondant de l’AFP dans l’est a eu confirmation mercredi de sources congolaise et américaine de la présence de certains de ces militaires au quartier général du parc des Virunga, la base de Rumangabo, où ils sont arrivés la veille. AFP
Survivre au viol en RDC (1/4). A l’hôpital de Panzi, situé dans l’est du pays, le docteur Denis Mukwege et son équipe voient affluer femmes et enfants victimes de miliciens, de militaires ou de civils. Anita* fait les cent pas dans l’imposante salle d’hospitalisation du pavillon des survivantes. Depuis l’aube, sa fillette de 6 ans est sur la table d’opération, entre les mains du docteur Denis Mukwege. Le gynécologue tente de « réparer » la petite, dont le rectum a été « très abîmé » lors d’un viol. « Un homme qui travaillait à la mine près de chez nous a enlevé notre fille. Il l’a violée dans le carré minier », murmure la jeune mère. « Aidez-moi à faire arrêter cet homme ! », supplie-t-elle en berçant le bébé qu’elle porte dans son dos. C’est grâce au signalement des médecins du village que sa fille a pu être transférée à l’hôpital de Panzi, situé à Bukavu, dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC). Au sein de la structure bâtie sur les hauteurs de la capitale du Sud-Kivu et dirigée par Denis Mukwege depuis sa création en 1999, une aile est dédiée aux victimes de violences sexuelles. Le pavillon des survivantes héberge deux immenses salles d’hospitalisation, avec une centaine de lits alignés les uns à côté des autres, ce qui lui confère une allure d’hôpital de campagne. Le Monde