Les militaires qui ont pris le pouvoir au Mali et poussé à la démission le président Ibrahim Boubacar Keïta ont affirmé, dans la nuit du mardi 18 au mercredi 19 août, vouloir mettre en place une « transition politique civile » devant conduire à des élections générales dans un « délai raisonnable ». Plus de trois heures après l’annonce par le président Keïta de sa « décision de quitter toutes [ses] fonctions », à l’issue d’une journée de mutinerie qui s’est transformée en coup d’Etat militaire, des hommes en uniforme sont apparus sur la chaîne publique ORTM. Il était alors 3 h 40 du matin, heure locale. … Ces déclarations sont intervenues quelques heures après une pluie de réactions internationales. L’organisation régionale de l’Afrique de l’Ouest, la Cédéao, a condamné dans la soirée l’action de « militaires putschistes ». L’organisation « dénie catégoriquement toute forme de légitimité aux putschistes et exige le rétablissement immédiat de l’ordre constitutionnel », déclare le communiqué. Elle « exige la libération immédiate » du président malien et « de tous les officiels arrêtés ». Le Monde avec AFP
Des combattants présumés de l’Etat islamique en Afrique de l’Ouest (Iswap, pour Islamic State West Africa Province) ont envahi une ville du nord-est du Nigeria, prenant en otage des centaines de civils, ont rapporté, mercredi 19 août, à l’Agence France-Presse (AFP) des sources locales et sécuritaires. « Des « terroristes » de l’Iswap ont pris le contrôle de Kukawa [dans la région du lac Tchad] mardi soir et ont pris en otage des centaines de civils », a expliqué Babakura Kolo, chef d’une milice civile. Les habitants de Kukawa venaient tout juste de regagner leur foyer après avoir vécu pendant deux ans dans un camp de déplacés, à cause des violences qui ravagent la région du lac Tchad et notamment l’Etat du Borno, dans le nord-est du Nigeria. … Une source sécuritaire a confirmé l’attaque à l’AFP et a fait savoir que des avions de combat avaient été déployés de Maiduguri, la capitale de l’Etat du Borno, pour « s’occuper de la situation ». Le Monde avec Reuters
Amnesty International accuse les forces de l’ordre de Côte d’Ivoire d’avoir laissé des hommes armés de machettes attaquer les manifestants qui protestaient contre le troisième mandat du président Ouattara. … La semaine dernière, la plupart des blessures mais aussi des meurtres ont été commis avec des armes blanches. Christophe Kouamé, de la plateforme de la société civile CIVIS-CI, dit avoir vu sur internet des photos et des vidéos de véhicules qui transportaient des contre-manifestants armés de gourdins et de machettes.C’est pourquoi celui-ci demande une enquête indépendante. « Devant ces faits, nous, organisations de défense des droits de l’homme, demandons instamment au gouvernement ivoirien de diligenter une enquête indépendante pour situer les responsabilités. Le procureur de la République doit se saisir automatiquement de cette affaire pour faire renaître la confiance des citoyens vis-à-vis de leurs forces de l’ordre. » DW
Suivant de près l’évolution de la situation en Côte d’Ivoire à l’approche de l’élection présidentielle prévue pour le 31 octobre, le Secrétaire général de l’ONU, António Guterres, s’est dit préoccupé par les événements violents signalés ces derniers jours dans le pays. Cest violences ont entrainé la mort de plusieurs personnes à Daoukro, Bonoua et Gagnoa, a noté son porte-parole dans une déclaration à la presse publiée mardi. Le chef de l’ONU a présenté ses condoléances aux familles endeuillées et a souhaité un prompt rétablissement aux blessés. « Le Secrétaire général appelle toutes les parties prenantes à résoudre leurs différends par le dialogue et à créer un environnement propice à une élection pacifique, inclusive et crédible », a dit son porte-parole. ONU Info
Les violences commises à l’encontre des travailleurs humanitaires n’ont jamais été aussi élevées que l’an dernier, a annoncé l’ONU mercredi, à l’occasion de la Journée mondiale de l’aide humanitaire. En 2019, les attaques contre les humanitaires ont dépassé toutes les années précédentes, avec au total 483 travailleurs humanitaires attaqués, 125 tués, 234 blessés et 124 kidnappés lors de 277 incidents distincts, a indiqué l’ONU citant la base de données du centre de recherches Humanitarian Outcomes. Cela représente une augmentation de 18% du nombre de victimes par rapport à 2018. Rien qu’au cours des dernières semaines, « des attaques ignobles » ont coûté la vie à des travailleurs humanitaires au Niger et au Cameroun, et depuis le début de la pandémie de Covid-19, de nombreux travailleurs de santé ont été attaqués dans le monde entier, s’est inquiétée l’ONU dans un communiqué. Belga
L’escalade de la violence a obligé plus d’un million de personnes dont 453.000 depuis le début de l’année, à fuir leur foyer au Burkina Faso, selon des chiffres publiés lundi soir par les autorités burkinabè. « Elles ont été souvent contraintes de fuir à plusieurs reprises », a déclaré mardi Babar Baloch, porte-parole du HCR lors d’un point de presse à Genève. Les deux régions du Centre Nord et du Sahel accueillent désormais plus de 75% de l’ensemble des personnes déplacées. « Les attaques des groupes armés dans le nord et l’est du pays ont forcé les gens à se déplacer à plusieurs reprises et devraient faire grimper encore plus le nombre de personnes déplacées », a ajouté M. Baloch. Selon l’Agence de l’ONU pour les réfugiés, 5% de la population totale du Burkina Faso, soit une proportion étonnante de 1 personne sur 20, est aujourd’hui déplacée « dans le cadre de la crise humanitaire et de protection qui connaît la croissance la plus rapide au monde ». ONU Info
Au Burkina Faso, les candidats déclarés pour la présidentielle viennent de signer un accord ce mardi 18 août à Ouagadougou pour faire un front commun contre le président Roch Marc Christian Kaboré. Selon les termes de l’accord, les autres candidats apporteront leur soutien à celui qui sera au second tour de la présidentielle. Neuf candidats déclarés et 23 partis politiques, tous de l’opposition ont déjà signé cet accord politique. La vingtaine de partis, parmi lesquels les poids lourds de l’opposition burkinabè s’unissent dans l’objectif d’empêcher l’actuel président de remporter la présidentielle de novembre prochain. RFI
Depuis le mois de juin, la Minusca et l’armée centrafricaines sont engagées dans une opération contre le groupe 3R dans le nord-ouest du pays, signataire de l’accord de paix de février 2019. Après les villes de Besson et Nyem, les autorités ont annoncé lundi 17 août au soir la prise de la ville de Koui. Une prise importante car cette ville est le fief du groupe armé 3R, où vivait le leader Sidiki Abass. Les forces armées centrafricaines, conjointement avec la Minusca, dont les forces spéciales portugaises, sont entrées dans la ville de Koui, dans le nord-ouest du pays, le lundi 17 août au matin. L’effort a été soutenu par la force aérienne française qui a effectué un « show of presence » un survol à basse altitude de la zone dimanche. RFI
Le milicien Bwira Machozi, commandant d’une faction de Nduma défense of Congo rénové (NDC/R), s’est rendu aux FARDC lundi 17 août, avec 485 combattants et une centaine d’armes. Il s’est rendu à la localité Kashuga dans le territoire de Masisi. Cette reddition a eu lieu devant le commandant ad intérim des opérations Sokola 2, le général de brigade Evariste Mwewhu Lumbu. Après les avoir accueillis lundi à Kashuga, dans le Masisi, le commandant des opérations Sokola 2, a ramené déjà ce mardi 18 août, une première vague de ces combattants et leurs familles qui sont cantonnés au camp militaire de Rumangabo, en territoire de Rutchuru, en attendant le processus de démobilisation. Radio Okapi
Le capitaine du bateau japonais qui a déclenché une marée noire à l’île Maurice, après s’être échoué fin juillet sur un récif, a été arrêté mardi, a-t-on appris de source policière. Plus de dix jours après la fuite d’hydrocarbures du navire MV Wakashio au large de l’île Maurice, la justice avance. « Le capitaine du bateau japonais qui a provoqué une marée noire à l’île Maurice après s’être échoué fin juillet sur un récif a été arrêté mardi, a-t-on appris de source policière, mardi 18 août. Le capitaine indien, qui a plusieurs fois été questionné par la police, et son adjoint de nationalité sri-lankaise, ont été inculpés et comparaîtront à nouveau au tribunal le 25 août. Ils ont été traduits en justice sous un chef d’accusation provisoire. D’autres membres de l’équipage doivent encore être interrogés, a indiqué à l’AFP un porte-parole de la police, Shiva Coothen. France24 avec AFP
Plusieurs ministères importants, dont ceux de la Défense et de la Justice, sont concernés par ce jeu de chaises musicales qui intervient cinq mois seulement après le précédent. Le Premier ministre éthiopien profite de ce remaniement pour écarter ses opposants internes, au premier rang desquels Lemma Megersa, qui était ministre de la Défense depuis un an et demi. Il était surtout un ancien allié clé d’Abiy Ahmed dans sa conquête du pouvoir en avril 2018. Lemma Megersa venait tout juste d’être démis de ses fonctions au sein de la direction du Parti de la prospérité. C’est aussi le cas de la conseillère aux Affaires sociales du Premier ministre, Tayiba Hassan, qui quitte donc son poste. RFI
En Mauritanie, l’ancien président Mohamed Ould Abdel Aziz est entendu depuis lundi 17 août par la Direction de la lutte contre les crimes économiques et détenu à la direction de la Sûreté nationale. Dans un communiqué, le parquet a clarifié le motif de sa convocation et le cadre dans lequel celle-ci a eu lieu, en réponse à ses avocats qui ont dénoncé une séquestration et un traitement dégradant infligé à leur client. Le parquet dit vouloir répondre à ceux qui veulent « influencer négativement la procédure ». Il assure que l’enquête préliminaire est menée conformément aux lois en vigueur. Et que « le prévenu » a été informé de tous ses droits y compris du droit de sa famille à lui rendre visite. … Une enquête qui a mis au jour plusieurs cas présumés de détournements de biens publics, et dont le rapport a été remis à la justice le 5 août dernier. Pour l’heure, l’intéressé a refusé de répondre à toutes les questions qui lui sont posées. RFI
Le site d’investigation Bellingcat a révélé qui serait en charge, en Afrique, des opérations de l’opaque société militaire privée russe rattachée à Evgueni Prigojine, proche du président Vladimir Poutine. Derrière les affaires africaines du groupe Wagner, se cache un militaire haut gradé russe à la retraite : le colonel Konstantin Pikalov. Son nom de code : Mazai. C’est cet homme que le site d’investigation Bellingcat désigne comme le « Monsieur Afrique » de Wagner. Conseil politique militaire et politique avec le soutien du Kremlin, mais aussi entraînement des armées locales, le groupe est aujourd’hui présent dans au moins une vingtaine de pays en Afrique. Mazai apparaît pour la première fois publiquement en Afrique en 2018, à Madagascar. RFI
Plusieurs plages proches de Rabat ont été fermées, mardi 18 août, avec mise en place de barrages routiers et horaires restreints des commerces, en raison de la recrudescence de l’épidémie liée au coronavirus au Maroc, a-t-on appris auprès des autorités locales. Ces nouvelles mesures ont été prises avant un long week-end férié, les plages en question connaissant une affluence particulièrement forte. Celles de la capitale et de Salé, la ville voisine, étaient déjà fermées, selon la même source. Le royaume connaît depuis fin juillet une hausse inquiétante des infections de Covid-19, avec plus de 1 000 nouveaux cas enregistrés chaque jour. Le dernier bilan du ministère de la santé fait état de 43 558 contaminations, dont 681 décès. Le Monde avec AFP
Des étudiants de l’école polytechnique de Dakar, au Sénégal, ont construit un robot multifonctionnel conçu pour réduire le risque de contamination par Covid-19 des patients aux soignants. L’appareil est équipé de caméras et est commandé à distance via une application. Les concepteurs affirment qu’il peut se déplacer dans les chambres des patients en quarantaine pour prendre leur température et leur administrer des médicaments et de la nourriture. Stephen Wamukota, un écolier kenyan de neuf ans, a inventé une machine à laver les mains en bois pour freiner la propagation du coronavirus. La machine permet aux utilisateurs de renverser un seau d’eau pour se laver les mains en utilisant une pédale. Cela permet aux utilisateurs d’éviter de toucher les surfaces afin de réduire le risque d’infection. Stephen a reçu un prix présidentiel en juin. BBC
Le chef adjoint d’un camp militaire et un général formé en France font partie des leaders du coup d’État qui a renversé le président Ibrahim Keïta mardi. La BBC Monitoring a dressé le profil de trois chefs militaires de haut rang qui auraient joué un rôle clé dans le coup d’Etat. Col Malick Diaw : Il est le chef adjoint du camp de Kati où la mutinerie a commencé. Il y a très peu d’informations sur lui, à part des rapports indiquant qu’il est récemment revenu d’un entraînement en Russie. Il était aux côtés du chef d’état-major adjoint de l’armée de l’air, le Col-Maj Ismael Wagué, qui a lu mercredi une déclaration au nom de la junte pour annoncer la prise de pouvoir militaire. BBC