La convergence entre la violence agriculteurs-éleveurs, l’ethnicité et les groupes extrémistes requiert une réponse à plusieurs niveaux qui privilégie une approche centrée sur la population. Un accroissement des tensions entre agriculteurs et éleveurs exacerbe l’environnement de sécurité fragile qui existe au centre du Mali. Au cours d’un entretien avec le CESA, le lieutenant-colonel Alou Boi Diarra examine les facteurs à l’origine de la crise grandissante entre les agriculteurs et éleveurs et les mesures à prendre pour en inverser la tendance. Le lieutenant-colonel Diarra est un diplômé récent du College of International Security Affairs de la National Defense University (NDU) à Washington, DC. Sa thèse intitulée « Armed National Building : Disbanding Ethnic Militias and Ending Farmer-Herder Violence in Central Mali », lui a valu quatre distinctions prestigieuses dont l’Outstanding International Fellow Award de la NDU. Centre d’études stratégiques de l’Afrique
La cérémonie de signature de l’accord de transition a eu lieu samedi 17 août au Friendship Hallen, à Khartoum, en présence de chefs d’États et de gouvernement de la région, comme le Premier ministre éthiopien et le président kényan. Ce document est en fait une sorte de feuille de route pour ramener le pouvoir aux mains des civils. L’accord a été signé par Mohammed Hamdan Daglo, dit « Hemeti », le numéro deux du Conseil militaire, et Ahmed al-Rabie, représentant de l’Alliance pour la liberté et le changement, fer-de-lance de la contestation. Après 240 jours de contestation, les civils et les militaires ont ainsi finalement signé une déclaration constitutionnelle, à savoir un accord pour organiser, dans le détail, la transition vers un pouvoir détenu par les civils. Dès ce dimanche, le Conseil militaire sera dissous. RFI
Le procès pour corruption du président déchu Omar el-Béchir, au pouvoir durant trois décennies, s’est ouvert lundi au Soudan, où le processus de transition vers un pouvoir civil attend toujours son premier acte concret avec la désignation des membres du conseil souverain. L’ex-chef de l’Etat, déposé par l’armée le 11 avril en réponse à des manifestations massives, est arrivé en matinée devant un tribunal de Khartoum,, escorté par un imposant convoi militaire, a constaté un journaliste de l’AFP. Détenu dans une prison de Khartoum, M. Béchir, 75 ans, a été informé par le parquet qu’il faisait face à des accusations de « possession de devises étrangères, de corruption » et trafic d’influence. AFP
Quatre soldats ont été tués dimanche dans le nord-est du Nigeria lors d’une attaque attribuée à des jihadistes affiliés au groupe Etat islamique (EI), a-t-on appris auprès de deux sources militaires. Ces assaillants soupçonnés d’appartenir au Groupe de l’Etat islamique en Afrique de l’Ouest (Iswap), issu d’une scission de Boko Haram, ont ouvert le feu sur une patrouille militaire dans le village de Mogula, près de la frontière avec le Cameroun, tuant quatre soldats et s’emparant de deux mitrailleuses, a indiqué un officier sous couvert d’anonymat. « Nos troupes ont été attaquées par des terroristes de l’Iswap à Mogula dans une embuscade au cours de laquelle nous avons perdu quatre soldats », a-t-il déclaré. Le second officier a fourni le même bilan et a indiqué que les jihadistes avaient pris deux pick-up de l’armée mais avaient dû les abandonner car ils les ralentissaient dans leur fuite en raison du mauvais état de la route. « Mais ils ont démonté les mitrailleuses anti-aériennes des deux véhicules et les ont emportées », a-t-il ajouté. AFP
Au Tchad, l’état d’urgence a été déclaré dans deux provinces de l’est du pays. La décision a été prise par le chef de l’État pour les trois prochains mois, après des affrontements meurtriers entre communautés qui ont fait des dizaines de morts en août. Les deux provinces du Sila et du Ouaddaï se situent à la frontière avec le Soudan. Les conflits entre cultivateurs sédentaires et éleveurs nomades sont fréquents dans cette zone de transhumance. Cette fois encore, c’est un incident entre ces deux communautés, la découverte des corps de deux jeunes éleveurs qui a mis le feu aux poudres. Résultat, en moins de dix jours, plus de 50 civils ont été tués. RFI
Le Burkina Faso, pays d’Afrique de l’Ouest comptant plus de 19 millions d’habitants, est confronté à une urgence humanitaire sans précédent en raison de l’insécurité alimentaire croissante dans plusieurs régions du Sahel, a averti récemment le Programme alimentaire mondial (PAM). Selon le PAM, près de 688.000 personnes dans ce pays sahélien sont en situation d’insécurité alimentaire durant cette période de soudure. Les déplacements au Burkina Faso ont été multipliés par cinq depuis décembre 2018. Près de 240.000 personnes ont fui leur domicile, selon les statistiques officielles. L’insécurité a également entraîné la fermeture de centres de santé et d’écoles, ce qui a touché près de 330.000 enfants. Le PAM prévoit de fournir une assistance d’urgence à près de 700.000 personnes au Burkina Faso, dont 220.000 personnes déplacées à l’intérieur du pays, 220.000 personnes dans les communautés hôtes et 257.000 personnes touchées par l’insécurité alimentaire pendant la période de soudure. Sahel Intelligence
Le golfe de Guinée est réputé pour être l’une des plus dangereuses zones océaniques au monde. Une triste renommée encore prouvée, jeudi 15 août, par l’enlèvement de neuf marins chinois et de huit marins ukrainiens après l’attaque de deux navires commerciaux au large du Cameroun. D’après un responsable des autorités maritimes camerounaises, des pirates, « probablement nigérians », ont mené ces deux attaques, à quelques heures d’intervalle, au large de Douala, le grand port de ce pays frontalier du Nigeria. La première attaque a visé un « navire polyvalent appartenant à une société allemande » et battant pavillon d’Antigua-et-Barbuda, d’après Noel Choong, chef du centre d’information sur la piraterie du Bureau maritime international (BMI). « Huit personnes ont été enlevées sur un équipage de douze marins asiatiques et européens », a-t-il précisé. La seconde cible des pirates était un vraquier battant pavillon libérien et appartenant à un armateur grec, a détaillé M. Choong, ajoutant qu’il « y avait vingt et une personnes à bord, tous des Asiatiques, [et que] neuf ont été enlevés ». Le Monde avec AFP
L’armée et la police ont été déployées en force lundi à Bulawayo, deuxième ville du Zimbabwe, après l’interdiction la veille d’une marche prévue par l’opposition, quelques jours après la répression brutale d’une manifestation semblable à Harare. Des soldats mais aussi des policiers armés juchés sur des chevaux et dans des camions patrouillaient dans le centre de la ville et dans ses environs densément peuplées, selon un journaliste de l’AFP. Utilisant un mégaphone, la police qui circule dans un convoi formé de camions et de voitures blindées escorté par trois camions de l’armée, sillonne le quartier des affaires dans le centre de Bulawayo, tout en mettant en garde les habitants contre les manifestations. Un quartier où l’activité est particulièrement intense, près de l’enceinte des tribunaux de Tredgold, où les changeurs de devises illégaux font des affaires, a été bouclé par la police. Des barrages policiers ont également été mis en place sur les routes principales menant au centre de Bulawayo. AFP
Selon des ONG, des dizaines de Ouïghours ont été arrêtés en Égypte. Le Caire apporterait, comme d’autres capitales de pays musulmans, un soutien à Pékin, accusé de mener une répression brutale contre cette minorité majoritairement musulmane et turcophone du Xinjiang. Arrêté en plein jour, menotté et les yeux bandés, Abdelmalek, étudiant ouïghour en Égypte, a été interrogé par des policiers égyptiens, mais aussi, à sa grande surprise, par des fonctionnaires chinois, dans le commissariat du Caire où il était placé en garde à vue. Trois hommes parlant chinois se sont adressés à lui en utilisant son nom chinois, et non son nom ouïghour. « Ils n’ont jamais dit leur nom, ni qui ils étaient exactement », raconte ce jeune homme de 27 ans, qui utilise un nom d’emprunt pour des raisons de sécurité. Jeune Afrique
Les familles d’Eugène Ndereyimana et Constantin Tuyishimire sont sans nouvelles depuis un mois. Eugène Ndereyimana a disparu depuis le 15 juillet. Membre du parti de l’opposante Victoire Ingabire, il était attendu à Nyagatare, dans l’est du pays, où il devait rencontrer d’autres membres des FDU-Inkingi, mais il n’est jamais arrivé à destination. De son côté, Constantin Tuyishimire, journaliste de la chaîne TV1 Rwanda, est lui porté disparu depuis le 16 juillet. Il était alors censé être en reportage dans le district de Gicumbi, dans le nord du Rwanda. Selon Human Rights Watch, les autorités n’ont donné aucune information sur les enquêtes liées à cette disparition. RFI
La descente aux enfers se poursuit pour les journalistes des médias privés guinéens. Aboubkr directeur général de Lynx FM et l’un des animateurs de l’émission Œil de Lynx est convoqué lundi 19 août 2019 à la direction de la police judiciaire (DPJ) à 10 heures. Même si le motif de cette convocation n’a pas été signifié à Aboubkr, nous apprenons que c’est lié à un récent passage à Œil de Lynx de Madame Doussou Condé ancienne militante du RPG résidente aux États Unis d’Amérique. Cette convocation intervient après des poursuites judiciaires contre Lansana Camara de Conakrylive, Moussa Yero Bah de la radio Espace, Mohamed Bangoura de mosaiqueguinee, Thierno Maadjou DT Bah et Marwane Camara tous deux animateurs de l’émission Africa2015 de la radio nostalgie FM. Aminata
Le président congolais Antoine Félix Tshisekedi Tshilombo a proposé la création d’une « coalition régionale contre le terrorisme » en vue de combattre la rébellion musulmane ougandaise des Forces démocratiques alliées (ADF) sévissant dans l’est de son pays, lors du sommet de la Communauté de développement d’Afrique australe (SADC) qui s’est terminé dimanche à Dar es Salaam. « Je voudrais ici solliciter, en vertu de la charte de notre organisation, votre solidarité envers mon pays et son peuple, pour qu’à l’issue de cette session, nous puissions, a l’instar de la brigade spéciale qui opère sous le commandement de la Monusco (la Mission de l’Organisation des Nations unies pour la stabilisation en RDC, ndlr) et qui avait mis en déroute le mouvement (rebelle) M23, prendre la ferme résolution de renforcer les Forces armées de la République démocratique du Congo », a-t-il affirmé de ses pairs de la SADC, selon plusieurs médias congolais. M. Tshisekedi faisait allusion à la brigade d’intervention de la Monusco, composée de soldats du Malawi, d’Afrique du sud et de Tanzanie, et chargée spécifiquement de « neutraliser les groupes armés » en menant des « opérations offensives ciblées » dans l’est de la RDC. La Libre
Une épidémie de rougeole a provoqué plus de 2.700 décès entre janvier et début août en RDC, y faisant plus de morts en sept mois que la maladie à virus Ebola en un an, a rapporté Médecins Sans Frontières (MSF) dans un tweet consulté samedi par l’AFP. « L’épidémie de rougeole déclarée le 10 juin dernier est la plus meurtrière que la République Démocratique du Congo (RDC) ait connue depuis 2011-2012. Entre janvier et début août 2019, elle a infecté plus de 145.000 personnes et entraîné 2.758 morts », selon le tweet de MSF-RDC daté de vendredi. « Malgré l’ampleur de l’épidémie de rougeole en RDC, il y a un manque alarmant d’acteurs et de fonds. Avec 2,5 millions de dollars mobilisés sur les 8,9 millions requis pour le plan de réponse, le contraste avec l’urgence #Ebola, qui attire des centaines de millions de dollars, est frappant », ajoute l’organisation médicale humanitaire. AFP
Les élections locales au Bénin sont prévues en 2020 et la présidentielle en 2021. Les députés ont procédé mercredi dernier (14 août) à la désignation des neuf nouveaux représentants de l’Assemblée nationale au sein du Conseil d’orientation et de supervision de la liste électorale permanente informatisée, la COS-LEPI. L’opposition, qui n’est pas représentée au Parlement, a donc aussi perdu sa place dans ce conseil, elle dénonce sa composition et affirme craindre une manipulation du fichier électoral. Guy Mitopke, ancien député et secrétaire général du parti « Restaurer l’espoir « , doute de la crédibilité de la liste qui va conduire aux prochaines élections. « L’Assemblée nationale est composée à 100% de députés se réclamant du camp présidentiel. Et cette assemblée vient de désigner ses neuf représentants qui vont se charger d’actualiser le fichier électoral. Ce fichier va donc se retrouver dans l’escarcelle du pouvoir. L’opposition n’aura aucun droit de regard sur ce qui se fait dans cette instance. Pour les élections à venir, il n’y a plus de gage de sécurité, plus aucun élément qui pourrait nous amener à dire que les élections seront transparentes », s’inquiète Guy Mitopke. DW
La vente illégale et la consommation abusive de tramadol – un antidouleur bon marché aux effets euphorisants – se sont répandues sur le continent africain. Reportage à Lomé, la capitale togolaise, où les autorités peinent à contrer ce trafic tentaculaire. Ayao, 15 ans, est grand et costaud, et comme beaucoup de jeunes de son âge, veille à son apparence. Il soigne particulièrement ses cheveux. Je le retrouve chez lui, une simple maison de briques de plain-pied de Lomé, la capitale du Togo. Debout dans sa chambre, il se coiffe devant un miroir minuscule en grimaçant quand le peigne se coince. Ayao travaille pour une société qui vend de l’eau potable. Il se lève à 5 heures pour charger les triporteurs de sachets d’eau qu’il livre aux boutiques du coin. Ce matin avant de partir, il a pris deux pilules blanches de tramadol, chacune officiellement dosée à 225 milligrammes. Courrier International (Mosaic)
Les informations estampillées « Russie » rencontrent un vif succès sur le continent, particulièrement au Maghreb, au Sénégal, en Côte d’Ivoire, au Cameroun et au Burkina Faso. Entre novembre 2017 et janvier 2018, la page Facebook de RT France – déclinaison francophone de Russia Today, l’un des médias internationaux financés par l’État russe – a vu le nombre de ses abonnés passer de 500000 à 850000. Une belle progression analysée par Kevin Lemonier*, maître de conférences à l’université Paris-8, qui a remarqué que parmi les 350000 « likes » supplémentaires, 1000 seulement venaient d’internautes français. Contre, par exemple, 30000 d’Algérie, 10000 du Maroc, 9000 de Tunisie ou 5000 du Mali. Jeune Afrique