Revue de presse du 18 septembre 2024

Soudan: les FSR lancent une attaque sans précédent contre El-Fasher
Depuis quelques jours, les paramilitaires des Forces de soutien rapide, qui encerclaient la capitale du Darfour-Nord depuis quatre mois, ont lancé une offensive inédite sur la cité. El-Fasher est la dernière grande ville de la région à être encore contrôlée par l’armée qui bénéficie du soutien de différents groupes rebelles locaux. L’offensive contre El-Fasher, la capitale du Darfour-Nord, a démarré jeudi dernier dans la matinée. Après avoir encerclé la ville pendant quatre mois, les Forces de soutien rapide (FSR) ont attaqué sur plusieurs fronts. Après avoir réussi à s’infiltrer par le sud de la ville, elles sont notamment parvenues à proximité du quartier général de l’armée. Les habitants de la cité évoquent des combats de rue, auxquels ont succédé d’intenses bombardements durant tout le weekend. Résultat : les destructions sont aujourd’hui très importantes, comme l’explique Salih Mahmoud, le président de l’Association des avocats du Darfour : « Il y a des destructions dans toute la ville. Auparavant, on entendait dire que les paramilitaires avaient donné l’assaut tantôt au nord, tantôt à l’est, tantôt à l’ouest, mais maintenant, les attaques viennent de toutes les directions et les habitants sont coincés. Ceux qui voulaient encore partir ne le peuvent plus, il n’y a plus de route sécurisée ». RFI

Soudan : plus de 9 500 cas, dont 315 morts, dans l’épidémie de choléra
Au Soudan, le bilan de l’épidemie de Cholera est en hausse, le ministère de la santé a indiqué dans un communiqué que 266 nouveaux cas de choléra ont été enregistrés, ce qui porte le total à 9 533 depuis le mois d’août, dont 315 décès. L’épidémie de choléra a été déclarée au Soudan le 12 août dernier. Dans le même rapport, le ministère a indiqué que le nombre de décès dus aux inondations et aux pluies dans l’ensemble du Soudan s’élevait à 225, et que 889 autres personnes avaient été blessées. Plus de 35 794 maisons ont été gravement endommagées, tandis que 40 781autres l’ont été partiellement du fait des inondations et les pluies torrentielles – depuis le mois de juin. AfricaNews

Présidentielle algérienne : comment comprendre les résultats « corrigés » par la Cour constitutionnelle
[…] Abdelmadjid Tebboune, le président sortant, obtient ainsi 7 976 291 voix, soit 84,30 %, alors que l’Autorité nationale indépendante des élections (Anie) avait, le 8 septembre, au lendemain du scrutin, annoncé le chiffre de 5 329 253 votants – soit un score de 94,65 %. Cela donne un écart de 2 647 038 voix.… Ces résultats définitifs précèdent les recours du MSP et du FFS, déposés le 10 septembre, mais surtout le communiqué signé, le 9 septembre, par les trois candidats, dont le président Abdelmadjid Tebboune, et faisant état « d’imprécisions, de contradictions, d’ambiguïtés et d’incohérences » relevées dans les résultats provisoires de l’Anie. Ce communiqué inédit et le grand décalage entre les résultats définitifs et ceux de l’Anie mettent cette dernière sous pression. « Les violations et les falsifications survenues lors des élections présidentielles sont considérées par la loi comme un délit électoral qui nécessite la dissolution de l’Anie et la poursuite en justice de ceux qui ont commis des crimes contre la nation, la loi et les candidats », a déclaré le MSP.… « Par miracle, les résultats définitifs annoncés par la Cour constitutionnelle, une cour de contrôle judiciaire qui ne dispose pas d’outils de comptage, d’examen et de vérification sur le terrain, se sont transformés en baume pour tous les candidats, ironise le journaliste Mohamed Sidoummou. La Cour constitutionnelle a supprimé le score stalinien de 94,65 % qui risquait de détériorer l’image de Tebboune à l’étranger. La Cour a aussi augmenté le nombre de votants, faisant encore gagner au président presque 3 millions de voix. » Le Point

Au Niger, les femmes subissent le diktat des djihadistes
Un récent rapport de l’International crisis group souligne la détérioration des conditions de vie des femmes dans le département d’Abala, dans la région de Tillabéri. Le département d’Abala est situé dans la région de Tillabéri, elle-même frontalière du Burkina Faso et du Mali. C’est dans cette zone des trois frontières qu’agissent les groupes djihadistes. Ceux-ci s’en prennent désormais aux femmes dans les villages isolés du département, où l’Etat nigérien est absent, comme l’affirme l’International crisis group. Une femme a ainsi déclaré à l’organisation que les djihadistes viennent régulièrement prélever l’impôt islamique dans son village, situé à trois kilomètres de la ville d’Abala. S’ils ne s’emparent pas du bétail, les djihadistes font respecter, notamment chez les femmes les plus jeunes, des codes vestimentaires stricts comme le port du « hijab noir, ne laissant transparaître que les yeux, une robe noire intégrale et des chaussettes noires ». L’International crisis group précise que les femmes sont rarement battues, à la différence des hommes et des garçons. Toutefois, celles-ci n’ont pas le droit de travailler dans les champs pour subvenir aux besoins de leur famille. Elles perdent ainsi leurs sources de revenus et d’autonomie. DW

RDC: le Sud-Kivu face au défi du dépistage des cas de mpox
Dans la province du Sud-Kivu, en RDC, considérée comme l’épicentre de l’épidémie de mpox, près de 6 000 cas ont été enregistrés depuis début 2024, selon les autorités locales. Il s’agit de plus d’un quart du nombre total d’infections enregistrées dans l’ensemble du pays. La prise en charge des patients touchés par la maladie, y reste un défi. La première difficulté est le diagnostic, car les tests de laboratoire manquent. Résultat : « seuls 40 % environ des cas suspects » de mpox ont pu être testés en RDC depuis le début de l’année, selon l’OMS. Une couverture « faible », déplore l’organisation.… L’autre grande difficulté, c’est l’accès au vaccin. Le pays a reçu à ce jour 265 000 doses de vaccins, selon Kinshasa. Une goutte d’eau rapportée aux besoins dans ce pays de plus de 100 millions d’habitants. La RDC espère pouvoir lancer une campagne de vaccination de masse en octobre. Une véritable course contre-la-montre. RFI

Martin Fayulu à Jean-Pierre Lacroix : « Nous voulons un processus de Kinshasa »
Après avoir échangé avec les représentants de l’Union sacrée pour la Nation, le Secrétaire général adjoint de l’ONU en charge des opérations de maintien de la paix, Jean-Pierre Lacroix, a également reçu ceux de l’opposition politique mardi 17 septembre à Kinshasa. Fayulu de la Lamuka, Emmanuel Shadari du FCC et Didier Mumengi, représentant de Dénis Mukwege, ont été de la partie.… A cette rencontre, Martin Fayulu, ancien candidat à la l’élection présidentielle de 2023, a soulevé la question des rebelles de FDLR qui pèse sur le Gouvernement congolais et qui compliquerait davantage les négociations en cours entre Kinshasa et Kigali.… « J’ai dit à monsieur Lacroix : ‘Nous voulons un processus de Kinshasa (…), pour que les filles et fils de ce pays se mettent ensemble, comprennent les causes profondes de leurs problèmes, qu’ils se disent la vérité et qu’ils se réconcilient en vue de la cohésion nationale, pour affronter les ennemis extérieurs là où il y en a ». Pour Jean-Pierre Lacroix, les Nations unies à travers la MONUSCO sont favorables à l’initiative de dialogue entre Congolais, face aux défis de l’Est. Il a par ailleurs plaidé aussi pour la prise en compte, par la classe politique, du processus de Nairobi et de Luanda. Radio Okapi

Mali: « Le Jnim a démontré avoir la capacité de frapper Bamako en plein cœur »
Le Jnim a revendiqué l’attaque contre Bamako, son école de gendarmerie et l’aéroport.… Arthur Banga est enseignant-chercheur et spécialiste des questions de défense à l’université Félix-Houphouët-Boigny d’Abidjan. Il répond aux questions de Christophe Boisbouvier.… Savez-vous pourquoi cette cible ? Sans doute, pour essayer de ralentir les activités de l’armée de l’air malienne… Cibler l’armée de l’air malienne, c’est quelque chose d’assez bien réfléchi du point de vue opérationnel et du point de vue psychologique.… les jihadistes n’ont pas mené cette attaque pour occuper l’école de gendarmerie ou la base de l’armée de l’air. Ils ont mené cette attaque pour pouvoir montrer qu’ils peuvent et qu’ils ont la capacité, aujourd’hui, de frapper au cœur de Bamako. … Et cela montre que les jihadistes savent coordonner des opérations depuis leurs bases, sans doute du nord ou du centre, qu’ils ont encore des cellules dormantes dans Bamako, qui savent faire peur à la fois à la population et aux FAMA.… Naturellement, dans ce genre de situation, le premier réflexe, c’est d’être patriote. … Mais, de l’autre côté, il faut faire attention pour [le colonel Goïta ], parce qu’il s’était engagé à ramener la sécurité et, aujourd’hui, cela va remettre en question sa stratégie pour ramener la sécurité au Mali. RFI

Soudan du Sud : en dépit des anticipations, le pays à nouveau sous les eaux
La scène, photographiée le matin du 27 août dans ce qu’il reste du village de Chotbora, dans l’Etat du Jonglei, au nord du Soudan du Sud, puis partagée sur les réseaux sociaux, résume en image la détresse des sinistrés. Enveloppée dans une couverture, une grand-mère est prostrée sur un radeau de fortune, entourée de dizaines de femmes et d’enfants démunis. Sous la pression de la rivière Zeraf, un affluent du Nil, la digue a rompu pendant la nuit, recouvrant leur village de plus d’un mètre d’eau. Plus de 6 000 personnes ont dû évacuer les lieux. En canoë pour les plus chanceux, en flottant sur des amas de végétaux pour les autres, ils ont dérivé en direction de la ville d’Old Fangak, protégée par des digues, mais elle aussi menacée par les eaux. Pour la sixième année consécutive, le Soudan du Sud fait face à des inondations dévastatrices, provoquées par le débordement des cours d’eau et de fortes pluies. Selon l’ONU, 735 000 personnes sont affectées dans 38 des 78 comtés du pays et 65 000 sont déjà déplacées. Alors que le pic des crues est attendu en octobre, autorités locales, habitants et acteurs humanitaires tentent de faire leur possible pour éviter le pire. Le Monde

Ghana: l’opposition manifeste à trois mois de la présidentielle et réclame un audit de la Commission électorale
Au Ghana, des manifestations se sont déroulées dans tout le pays mardi 17 septembre 2024. Des cortèges ont répondu à l’appel du Congrès démocratique national, principal parti d’opposition, qui accuse la commission électorale de manipuler les listes d’électeurs et exige un audit indépendant avant l’élection présidentielle du 7 décembre. Une demande rejetée par la Commission. RFI

En Centrafrique, les victimes du massacre de Paoua indemnisées cinq ans après
Les victimes du massacre de Paoua, en Centrafrique, qui avait coûté la vie à 46 civils en 2019, ont reçu des réparations après un jugement de la Cour pénale spéciale (CPS), a annoncé lundi cette juridiction chargée des crimes de guerre et contre l’humanité dans le pays. « Pour la première fois dans l’histoire de la République centrafricaine, une mesure de réparation ordonnée par une juridiction a été mise en œuvre au bénéfice direct des victimes parties civiles », fait valoir la CPS dans un communiqué. La CPS « a remis les réparations prononcées par la chambre d’appel aux parties civiles », « soit neuf victimes directes des crimes (dont cinq victimes de violences sexuelles) et 32 familles affectées » par « l’affaire dite de Paoua », annonce le texte. Au total, « l’ensemble des réparations financières accordées, individuelles et collectives », remises fin août, s’élève à 18.855.000 francs CFA, soit environ 28.745 euros. VOA/AFP

Guinée: le colonel Claude Pivi, condamné par contumace pour le massacre du 28-Septembre, a été arrêté au Liberia
Il était le fugitif le plus recherché de Guinée. Après plusieurs mois de cavale, le colonel Claude Pivi a été arrêté au Libéria, d’après des sources guinéennes et libériennes. Claude Pivi était le seul accusé absent lors du verdict historique rendu le 31 juillet dernier à Conakry, où il a été condamné par contumace à la prison à perpétuité pour son rôle dans le massacre du 28 septembre 2009. RFI